PortailAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
-50%
Le deal à ne pas rater :
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
69.99 € 139.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Guerre Littéraire entre Réalisme et Imaginaire

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

 
Cédric1987
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  15
   Âge  :  36
   Date d'inscription  :  10/08/2020
    
                         
Cédric1987  /  Homme invisible


Et vous, quel est votre avis ?


 que d'encre pour ce sujet usé. Un auteur du merveilleux noir comme moi n'escompte guère espérer un prix Goncourt, et la littérature de l'imaginaire a toujours tendance à souffrir de sa connotation "sous-genre" en France. Un jugement de valeur moins présent chez les Anglophones, leurs récents succès (GOT, Hunger Game, Le monde de Narnia, et on en passe) suffisent à eux seuls pour le prouver.
Ne nous leurrons pas dit-on, car dans l’hexagone le Réalisme a gagné. Il a pris quartier et tous ses commerces ont pignon sur rue. Au regard pourtant des chiffres, il m’apparaît une vérité plus nuancée et quant aux arguments des uns ou des autres sur les prétendues noblesses de ces deux genres, aujourd'hui en guerre totale, je ne vois qu'une confrontation improductive de deux idéaux artistiques qui pataugent pourtant dans la même boue.

Mais avant d'aller plus loin, de quoi parlons-nous ? De deux genres littéraires : la littérature de l'imaginaire comprenant la science-fiction, l'anticipation, le fantastique et la fantaisie, le conte et le mythe dans une plus large mesure ainsi que les récits surréalistes et le réalisme magique. Cela inclut toutes les déclinaisons telles que la dark Fantasy, ou le Cyber punk. Puis le Réalisme : aussi qualifié péjorativement ou non de néoréalisme, ou réalisme moderne. Il concerne, ou prétend le faire en tout cas, une littérature de la réalité réelle véritablement véritable. Cela concerne les polars, toutes œuvres inscrites dans une temporalité et un espace existant qui ne comportent aucun ajout fantaisiste. Les biographies, historiographies, reportages, témoignages, et tout ce qu'on peut ajouter d'œuvre non fictionnelle, comme un court de cuisine, peuvent être rattaché à ce genre.

En plus d'être deux genres, ce sont également deux courants littéraires, deux points vues opposés sur une question artistique et l'intérêt d'une démarche plutôt que l'autre. Cependant, beaucoup de ces argumentaires sont assez peu convaincant. Premier bémol concernant une réputation écornée, en effet, la littérature de l'imaginaire a toujours survécu et progresse même depuis quelques années quoi qu'en dise (notamment grâce au cinéma et à une communauté soudée) d'aucun. M'enfin, nos auteurs contemporains oublieraient-ils Jules Verne ? Bram Stoker ? Comme si Tolkien n'avait pas eu à s'inspirer de mythes et de légendes scandinaves encore plus anciennes, ou comme si Gilgamesh n'était pas un poème entièrement fait d'allégories. En effet, la première histoire de l'humanité qui fut mise en lumière à ce jour, ne serait-elle pas de la littérature de l'imaginaire ? Si, alors que je me considère membre de la nouvelle fiction Article sympathique ici, ingérant malgré elle les auteurs de l'imaginaire, je ne peux totalement défendre mon versant de la colline, c'est aussi que je vois de mon côté la même absence. En effet, le gloubi-boulga d'anathèmes que les auteurs à couteaux tirés se renvoient, fait toujours l'impasse sur un élément essentiel de notre métier, à savoir le lecteur.

Lorsque je lis dans cet article : « en ce qui concerne ce pan de la littérature que M. Petit nomme du « réel », elle est tout simplement la conscience du temps, de notre temps, en prise avec le monde qui l’entoure. », il m'apparaît pourtant fort présomptueux de prétendre photographier le réel avec des mots dès que l'on sait que sa perception dépendra fatalement de la réception qu'en aura le lecteur. Jamais, ô grand jamais, la littérature ne pourra s'affranchir de l'imaginaire, elle est son principal moteur. La quête du réalisme est belle et répondra aux sensibilités qui la concernent, mais elle est vaine, car le réel a cela d'insaisissable qu'on ne parvient en tant qu'artiste qu'à ne jamais qu'en saisir plus d'une poignée.
Le considérer supérieur à la littérature de l'imaginaire est donc un non-sens parce que finalement il est sur le même médium (l'imagination du lecteur), mais en plus il serait prétendument plus impactant parce que parvenant à capter ce que le lecteur sera plus susceptible de vivre. À croire que les allégories de La Fontaine seraient moins impactant parce qu'elles font parler des animaux, tel un lion de Narnia.

Inversement les auteurs de l'imaginaire et les aficionados de ce genre n'arrangent rien en devenant de plus en plus élitistes. On ne cesse de rappeler dans la presse spécialisée comme ce genre est technique, pointu, implique une certaine culture classique pour être pleinement entendu, particulièrement lorsqu'il cible un public adulte. Cette technicité est même revendiquée, avec de plus en plus d'œuvres aux références transdisciplinaires (incluant le jeu vidéo, la peinture, le cinéma et la bande dessinée par exemple). Alors, au fait de ce dernier argument désormais cliché tant il nous fut rabâché, la véritable littérature populaire qu’abjectent tellement les prix prestigieux ne serait-elle pas ce réalisme si accessible comparativement à l’infâme imaginaire ? Où l'imaginaire cherche-t-il dans sa quête métaphorique de transfiguration psychanalytique et émotionnelle du réel à ne pas simplement obtenir ce qu'ils réclament depuis toujours ; la reconnaissance de son travail à même hauteur que ces comparses réalistes. Du moment que toutes les sensibilités y trouvent un compte, où est le problème ?
 
murcelles
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  17
   Âge  :  48
   Date d'inscription  :  03/07/2020
    
                         
murcelles  /  Homme invisible


Bonjour,

C'est bien dommage cette tendance actuelle de vouloir tout classer et tout opposer.
Ecrire une histoire ne suffit plus, il faut désormais qu'elle rentre dans des cases, des critères bien spécifiques.
Un récit peut être jugé trop fantastique pour intéresser les éditeurs généralistes mais pas assez fantastique pour les puristes du genre.
 
snake99
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  241
   Âge  :  37
   Date d'inscription  :  04/08/2020
    
                         
snake99  /  Autostoppeur galactique


murcelles a écrit:
Bonjour,

C'est bien dommage cette tendance actuelle de vouloir tout classer et tout opposer.  
Ecrire une histoire ne suffit plus, il faut désormais qu'elle rentre dans des cases, des critères bien spécifiques.
Un récit peut être jugé trop fantastique pour intéresser les éditeurs généralistes mais pas assez fantastique pour les puristes du genre.

J'aurai envie de te dire c'est un phénomène sociétale français, mais je risque de dérivé donc je me tiendrai à cette phrase.

L'imaginaire en France a beaucoup souffert dans les années 90, alors que toutes les "bases" viennent du monde Anglo-Saxon. C'est ce qui m’inquiète dans l'édition de ma trilogie. Je pense sérieusement la traduire en anglais pour pouvoir l'éditer plus facilement.
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Je crois qu'en voulant obtenir une reconnaissance de ces mêmes personnes qui la méprisent, cette littérature peut se perdre. Le narratif, le plaisir immédiat, le divertissement, l'inutilité, autant de choses vulgaires selon eux. Dans ce cas, faut juste ignorer.
 
Cédric1987
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  15
   Âge  :  36
   Date d'inscription  :  10/08/2020
    
                         
Cédric1987  /  Homme invisible


SNAKE99 a écrit:
J'aurai envie de te dire c'est un phénomène sociétale français, mais je risque de dérivé donc je me tiendrai à cette phrase.

Dans la mesure où cela explique ton point de vue, moi je trouve cette dérive intéressante, si tu souhaites en dire plus du moins.
 
Mardi
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  2954
   Âge  :  39
   Pensée du jour  :  /kick lundi
   Date d'inscription  :  19/03/2018
    
                         
Mardi  /  Roberto Bel-Agneau


Perso j'ai un peu de mal à comprendre cette insistance à vouloir séparer les littératures de "l'imaginaire" du reste. Hormis les témoignages, biographies et autres récits de faits réels, la littérature reste un produit de l'imagination, donc de l'imaginaire.
Quant à cette façon qu'ont les partisans de chaque bord de se taper dessus, je suis également assez d'accord sur le fait que c'est un travers non seulement français, mais humain de manière générale. On voit ce phénomène dans n'importe quel aspect de la vie, partout. Le privé VS le public. Les salariés VS les patrons. Les lecteurs VS les non-lecteurs. Les littéraires VS les scientifiques. Et je peux y passer ma journée...
Cette guéguerre n'est qu'un énième prétexte pour taper sur son prochain...


Guerre Littéraire entre Réalisme et Imaginaire Tarepa10
Ta gueule, c'est cosmique.
https://www.instagram.com/mardi.mardiii/
 
Irvyn
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  1448
   Âge  :  32
   Localisation  :  Sous l'éclipse
   Pensée du jour  :  "When gender is a social construct, but being fat is genetics"
   Date d'inscription  :  08/12/2015
    
                         
Irvyn  /  No fun allowed


L'humain trouve-t-il son bonheur véritable dans le conflit ?
Vous avez quatre heures. What a Face
https://auteurnegora.wixsite.com/necrosang
 
Tengaar
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  2746
   Âge  :  39
   Localisation  :  Antichambre de Louis XIV
   Pensée du jour  :  CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même
   Date d'inscription  :  21/04/2017
    
                         
Tengaar  /  (de Dunkerque)


D'après "Sixty Million Frenchmen Can't Be Wrong", aux Etats-Unis, il ne faut surtout afficher de différences, l'intelligence sociale réside dans le fait de pouvoir se fondre dans la masse et trouver un consensus tandis qu'en France, on montre notre appartenance à la société en montrant sa capacité à raisonner et donc à argumenter sur tout et n'importe quoi. Moyennant quoi, les français ne sont jamais d'accord sur rien parce que le raisonnement compte plus que le résultat et qu'on montre qu'on est intéressé par qqchose/qqn en le challengeant et non en allant dans son sens.
En ligne
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10018
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


C'est drôle je... n'avais jamais perçu la partition du champ littéraire comme ça.
En ligne
 
Irvyn
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  1448
   Âge  :  32
   Localisation  :  Sous l'éclipse
   Pensée du jour  :  "When gender is a social construct, but being fat is genetics"
   Date d'inscription  :  08/12/2015
    
                         
Irvyn  /  No fun allowed


Tengaar: C'est donc bel et bien l'heure du duel.
https://auteurnegora.wixsite.com/necrosang
 
snake99
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  241
   Âge  :  37
   Date d'inscription  :  04/08/2020
    
                         
snake99  /  Autostoppeur galactique


Cédric1987 a écrit:
SNAKE99 a écrit:
J'aurai envie de te dire c'est un phénomène sociétale français, mais je risque de dérivé donc je me tiendrai à cette phrase.

Dans la mesure où cela explique ton point de vue, moi je trouve cette dérive intéressante, si tu souhaites en dire plus du moins.

J'ai peur de virer trop dans le politique, mais sois te, si tu veux Wink :

Tengaar a écrit:
D'après "Sixty Million Frenchmen Can't Be Wrong", aux Etats-Unis, il ne faut surtout afficher de différences, l'intelligence sociale réside dans le fait de pouvoir se fondre dans la masse et trouver un consensus tandis qu'en France, on montre notre appartenance à la société en montrant sa capacité à raisonner et donc à argumenter sur tout et n'importe quoi. Moyennant quoi, les français ne sont jamais d'accord sur rien parce que le raisonnement compte plus que le résultat et qu'on montre qu'on est intéressé par qqchose/qqn en le challengeant et non en allant dans son sens.

Tengaar nous offre une réponse intéressante, que je vais développer sur un autre axe. Dans la société française, on range chaque individus dans des cases pour les identifier. Vois ça comme: tu fais quoi? Je te dirai qui tu es.

Les anglo-saxons sont moins individualistes ( en contradiction avec la société de consommation). Ce que tu produis a peu d'importance puisque tu alimentes la société, par contre d'où tu viens, ce que tu crois te catégoriseras beaucoup plus.

Voila, je fais court Very Happy )
 
   
    
                         
Contenu sponsorisé  /  


 

 Guerre Littéraire entre Réalisme et Imaginaire

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Jeunes Écrivains :: Dépendances :: Discussions générales-