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| | | Nombre de messages : 10117 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Mer 4 Nov 2020 - 12:40 | |
| On peut, sans l'utiliser comme argument marketing (car c'est clairement de la récupération... qui n'a aucun objectif louable, mais des objectifs de rentabilité), se dire que ce n'est pas "comme ça", un hasard, de choisir un personnage issu d'une minorité.
S'il y a un problème (le fait que l'immense majorité des fictions soit habitée de personnages issus des groupes dominants : plus d'hommes que de femmes, très peu de personnes racisées / en situation de handicap / LGBT...), c'est bien qu'il vient de quelque part. Donc ça mérite réflexion (c'est tout l'objet de ce topic !) de la part de l'auteurice ! |
| | Nombre de messages : 5345 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Mer 4 Nov 2020 - 13:14 | |
| oui, effectivement, avant de se poser la question de la légitimer de parler à la place des autres, ça serait bien de s'assurer que tout le monde puisse s'exprimer.
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| | | Invité / Invité Sam 9 Jan 2021 - 8:09 | |
| - Kal' a écrit:
- Pour la gazelle je vois pas quoi te dire. Dans l'article en question l'auteur(e) considérait que "gazelle" c'était une comparaison coloniale avec le safari, et l'idée de proie. Quand on y pense on va comparer plus facilement une coureuse à une gazelle et l'homme à un guépard...
Je relance ce sujet non pas pour faire une polémique ou quoi que ce soit, mais simplement parce que je me suis lancée dans la lecture des Mille et Une Nuits et qu'un passage m'a refait penser à notre discussion. Je trouvais intéressant de poser ça là. Je lis la traduction de René R. Khawam (la traduction de référence faite sur les manuscrits anciens originaux). L'épouse de Chahzamane est décrite ainsi : L'épouse de celui-ci en sortit, entourée d'une vingtaine de servantes. Elle marchait fièrement au milieu d'elles, semblable à une gazelle dont les yeux vifs sont rehaussés par le filet noir qui les entoure.Difficile d'accuser les Mille et Une Nuits de racisme, je pense. (Après, il y a les questions de traduction, mais là pour le coup c'est la traduction de référence, sans euphémisme sur les passages où ça cause de sexe, par exemple, qui a demandé 40 ans de travail à un érudit d'origine syrienne donc ça me paraît difficile de l'accuser de racisme.) Ça n'enlève rien au fait que dans notre histoire occidentale on a pu utiliser (et encore aujourd'hui malheureusement) ce genre de comparaison pour dégrader les gens. Mais ce que je veux dire c'est qu'il me semble compliqué de dire "parce que ça a été utilisé pour rabaisser les gens, on ne doit plus l'utiliser du tout" alors même que plusieurs siècles avant c'était utilisé pour valoriser les gens. Donc puisque le sens a déjà changé une fois, on peut très bien le refaire (ça évitera de laisser tout un champ de la langue aux racistes). Voilà Je cherchais pas spécialement à relancer ou quoi, mais ça me paraissait intéressant de poser ça là ! EDIT : j'ai fini ma lecture depuis quelque temps : la gazelle sert aussi bien de comparaison pour les femmes que pour les hommes.
Dernière édition par Enirtourenef le Mar 2 Mar 2021 - 14:42, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 401 Âge : 32 Localisation : Dans ma bulle Pensée du jour : J'ai pas l'espoir de devenir parfait, mais la volonté d'être toujours meilleur. Date d'inscription : 25/03/2012 | jbm / Pour qui sonne Lestat Sam 9 Jan 2021 - 10:53 | |
| La diversité est pour moi un thème assez important. Un roman, même si c'est de la fantasy, doit quand même refléter la société dans laquelle on vit, à savoir une société multiculturelle, où il y a aussi des intolérants malheureusement...
Par exemple, le tome 3 de ma saga (qui n'existe que dans ma tête pour l'instant lol) prendra une tournure politique où il y aura clairement deux pôles qui s'affronteront : d'un côté le "mondialisme" moderne qui prône la tolérance et l'ouverture, et d'un autre les ultra conservateurs anti IVG, anti gay, anti immigration... car c'est exactement ce qu'il se passe dans nos sociétés modernes occidentales, la polarisation n'a jamais été aussi forte, il suffit de regarder ce qu'il se passe un peu partout, en France, aux USA... deux camps que tout oppose et qui semblent irréconciliables se confrontent à la fois dans les urnes et dans la rue.
Je suis d'accord avec Pasiphae ceci dit, si le but est seulement marketing, et qu'on a un perso de couleur, un homo et une féministe juste pour décorer et plaire à tout le monde, autant s'abstenir. Il faut vraiment avoir quelque chose à dire sur le sujet. Sujet qu'il faut connaître un minimum et qui doit nous concerner un tant soit peu. |
| | | Invité / Invité Sam 9 Jan 2021 - 11:21 | |
| Effectivement, je trouve que tous les débats se polarisent très vite et qu'on ne reconnaît plus la nuance ; en faire le thème d'un livre peut donner quelque chose de très intéressant !
Je suis aussi d'accord pour dire que si on met un Noir pour "remplir le quota" ça n'a pas beaucoup d'intérêt... De mon côté, je ne cherche pas non plus à faire un récit "militant". Je place là des personnages qui peuvent être noirs, blonds, homosexuels etc. parce qu'ils sont nés comme ça et c'est tout. Ce ne sera pas l'objet de longs débats ni de scènes censées porter un message, ils sont là point final, circulez y a rien à voir.
Dans le roman que je suis en train de corriger, l'un de mes personnages féminins est lesbienne. Je ne me suis pas posée pour dire "bon, il me faut un personnage homosexuel, qui vais-je bien pouvoir frapper de cette affliction ?" ; j'étais juste un peu dans le vague en train de réfléchir à mes personnages et tout à coup cette jeune femme rousse m'a fait son coming-out. J'ai dit OK, ça roule ma poule et voilà (comme je l'ai fait au coming-out de mes amies, d'ailleurs...). Du coup, il n'y a qu'un seul moment dans le roman où on devine qu'elle est lesbienne. Et encore, je n'y suis pas allée avec les gros sabots, j'ai décidé (parce que ça colle bien à ce personnage et que de toute façon l'orientation sexuelle/sexualité est loin d'être le thème du livre) de faire quelque chose que j'ai voulu un peu tendre : elle regarde quelqu'un dans la rue et un détail lui rappelle son premier amour. Point.
Une certaine revendication peut être intéressante dans un livre dont c'est le thème, mais je pense que quand ce n'est pas le cas il faudrait tendre vers quelque chose de naturel et de banal, pour justement montrer que ce n'est pas un sujet : qu'on soit petit, grand, Noir, en fauteuil roulant, que-sais-je on est comme on est et ça ne justifie aucune menace/discrimination, etc. En tout cas c'est comme ça que je le vois.
Malheureusement, le monde actuel me donne plutôt tors, quand on voit les polémiques qu'un Omar Sy en Arsène Lupin provoque...
J'ai un peu dérivé... Bref : quand c'est pour le marketing, oui, vaut mieux s'abstenir ! de toute façon je pense que quand ce n'est que pour le marketing ça finit par se sentir. |
| | | Invité / Invité Mar 2 Mar 2021 - 14:17 | |
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Dernière édition par Jasmin le Jeu 17 Fév 2022 - 19:41, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 200 Âge : 35 Date d'inscription : 19/02/2021 | questiondepointure / Autostoppeur galactique Mar 2 Mar 2021 - 14:31 | |
| "Blanchité normative".... Wahou quand même. ça revient à peu près à se plaindre du caractère japonais des normes dans le karaté. A partir du moment où le karaté est un art martial d'origine japonaise, je ne vois pas trop le problème. De même, l'opéra est un art d'origine européenne, rien de très étonnant à ce que ses normes soient européennes et à ce que les européens y soient surreprésentés. Je vais pas aller en Chine me plaindre du caractère chinois de la musique chinoise...
Pour répondre au post d'origine, personnellement, j'écris sur des sujets qui m'intéressent et que je connais un minimum. Et surtout, je considère que les considérations politiciennes n'ont rien à faire dans le domaine de l'art. |
| | | Invité / Invité Mar 2 Mar 2021 - 14:40 | |
| Sauf que la culture se mélange, évolue, et ne s'arrête pas aux frontières ! On peut faire de l'Opéra à Tripoli et écouter de la K-pop en France... À la fois je comprends ce que tu veux dire, et à la fois ça me paraît "dangereux" comme remarque du moins dans sa radicalité parce que ça sous-entendrait que la culture s'arrête aux frontières... ce qui est faux ! Et ça depuis toujours ! (Le lapis-lazuli des Égyptiens venait d'Afghanistan, les Européens arrivés en Amérique latine à l'époque Moderne ont réemployé la technique de l'utilisation des plumes pour faire des tableaux de la Vierge Marie, ce qui constitue une acculturation). On circule depuis toujours ! Le raisin qui fait le vin ne vient pas de Grèce mais d'Inde. Le feu d'artifice de Chine. Etc. Ou alors je n'ai pas compris ce que tu veux dire ?
Politiciennes, non. Politiques... on fait des choix politiques en écrivant, même sans forcément le vouloir. Quand Adrien Tomas décide de féminiser ses noms de fonctions et métiers dans Engrenages et sortilèges, c'est politique. |
| | | Invité / Invité Mar 2 Mar 2021 - 14:45 | |
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Dernière édition par Jasmin le Jeu 17 Fév 2022 - 19:41, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 200 Âge : 35 Date d'inscription : 19/02/2021 | questiondepointure / Autostoppeur galactique Mar 2 Mar 2021 - 15:37 | |
| - Citation :
- Sauf que la culture se mélange, évolue, et ne s'arrête pas aux frontières ! On peut faire de l'Opéra à Tripoli et écouter de la K-pop en France... À la fois je comprends ce que tu veux dire, et à la fois ça me paraît "dangereux" comme remarque du moins dans sa radicalité parce que ça sous-entendrait que la culture s'arrête aux frontières... ce qui est faux !
Où ai-je dit que la culture s'arrêtait aux frontières et ne devait pas se mélanger ? J'ai dit qu'un art reflète naturellement la civilisation dans laquelle il est né et s'est épanoui. Il se trouve que l'opéra est né et s'est épanoui en Europe. Ce qui ne l'empêche pas de faire un tabac en Asie. Il se trouve que ce succès est beaucoup moins marqué en Afrique, mais cela viendra peut être. En attendant, il ne faut pas être trop naïf. Si Madame Diallo parle de ça, ce n'est sans doute pas une passion soudaine pour le Lac des cygnes et le solfège. C'est un agenda politique qui est poursuivi. Que tout soit politique, c'est ce qu'on dit. Mais il y a une différence entre l'art de Michel Ange et celui de l'URSS, tout de même. Il y a des arts officiels, des arts de propagande. Il y a des artistes qui font surtout de l'art, et d'autres qui font surtout de la politique. Il y a aussi des politiciens qui veulent que l'art porte leurs messages. Et je m'en méfie beaucoup. |
| | | Invité / Invité Mar 2 Mar 2021 - 15:43 | |
| - questiondepointure a écrit:
- J'ai dit qu'un art reflète naturellement la civilisation dans laquelle il est né et s'est épanoui.
D'accord, je n'avais pas compris cela. Et dans ce cas, je suis plutôt d'accord. Sur le reste, je ne répondrais pas car j'ai trop peur d'être incapable de ne pas dévier du sujet. |
| | | Invité / Invité Mar 2 Mar 2021 - 15:56 | |
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Dernière édition par Jasmin le Jeu 17 Fév 2022 - 19:42, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Mar 2 Mar 2021 - 16:04 | |
| De toute façon, dans ce genre de débats, on répète toujours continuellement la même chose et par la nature même des débats on ne convainc jamais son interlocuteur si son avis est déjà construit. J'appelle ça du temps perdu ;P (Et je dis ça ni pour défendre l'un, ni pour défendre l'autre, mon instinct me dit que je serais à la fois d'accord et en désaccord avec vous deux.) En plus, la plupart des gens ne savent pas débattre et veulent convaincre leur interlocuteur (souvent à grand renfort de leçons de morales et de mépris)... trop de stress pour de bien maigres résultats...
(Et finalement je n'aurais pas évité le hors sujet...) |
| | | Invité / Invité Mar 2 Mar 2021 - 16:12 | |
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Dernière édition par Jasmin le Jeu 17 Fév 2022 - 19:42, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 200 Âge : 35 Date d'inscription : 19/02/2021 | questiondepointure / Autostoppeur galactique Mar 2 Mar 2021 - 16:13 | |
| - Citation :
- De toute façon, dans ce genre de débats, on répète toujours continuellement la même chose et par la nature même des débats on ne convainc jamais son interlocuteur si son avis est déjà construit. J'appelle ça du temps perdu ;P
Aïe, à ce compte là on ne débat plus de rien, mon cher... Mais en effet débattre avec des gens qui nous jettent à la figure notre "blanchité" est extrêmement difficile. |
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