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| | | Nombre de messages : 96 Âge : 38 Date d'inscription : 25/05/2020 | MatthiasM / Pippin le Bref Mar 9 Juin 2020 - 17:20 | |
| Bonjour à tous, Bon voilà, j’avais envie de me confier un peu sur ce qui m’est arrivé il y a quelques semaines. Pas de gros scoop, il s’agit de quelque chose de banal en ces lieux, quelque chose que beaucoup ont sans doute déjà vécu ici (et qui ne les a pas nécessairement amenés à ouvrir de post exprès  ). Mais il faut bien que je vous le confie, à vous chers/chères confrères/consœurs, car je n’ai pas encore eu le cœur d’en parler de vive voix, et je ne suis pas sûr d’y tenir tant que ça actuellement, tant j'en ai encore les boules quand j'y pense. D’avance, désolé pour ce long post aux accents mélodramatiques. Voilà : un soir presque banal de confinement, je reçois un mail de Gallimard, comité de lecture jeunesse. C’est la troisième fois que leur service me recontacte, car j’ai déjà envoyé en 3 ans trois versions de Margot Dupain, la série de fantasy sur laquelle je travaille. En ouvrant le mail, je comprends immédiatement que quelque chose ne va pas à la vue de la longueur de son contenu. Et effectivement, quelque chose ne va pas puisque le constat à l’intérieur est bref et sans appel : - Spoiler:
Monsieur, Nous vous remercions de nous avoir adressé votre nouvelle version de « Margot Dupain : les Jardins d'Eden ». Après trois lectures, nous regrettons de ne pouvoir en envisager la publication de votre texte. Nous jugeons préférable de nous concentrer maintenant sur les nouveaux projets que vous voudrez bien nous proposez et que nous aurons plaisir à lire. Nous voitures remercions de votre compréhension. Cordialement, Le comité de lecture.
La douche froide. Pourtant, à première vue, presque rien d’anormal : ce n’est qu’un refus de plus parmi d’autres (hormis les coquilles qui me font dire que la personne s’aidait d’un correcteur orthographique défaillant  ). Mais contrairement aux précédents, celui-là est définitif et émane de l’éditeur en lequel je plaçais naïvement mes plus chers espoirs : Gallimard. Gallimard, l’éditeur de mes rêves. Évidemment, j’ai fait des envois à d’autres éditeurs prestigieux, des éditeurs tout aussi respectables et avec lesquels il faudrait être fou de ne pas vouloir travailler. Si j’avais la chance d’avoir une réponse positive de l’un d’eux et un contrat à la clé, nul doute que je sauterais au plafond et que je m’estimerais heureux. Je sais que j’ai visé très haut, beaucoup trop haut. Mais rien à faire. Depuis toujours, je me disais qu’il fallait que ce soit cette maison-là (probablement parce qu’en France c’est celle qui publie Harry Potter, et que mes rêves de publications sont en partie nés avec Harry Potter). Et là, le rêve venait de prendre abruptement fin. Pour toujours. Vingt ans de rêves qui s’effondre, ça pique un peu quand même, vous comprenez. Mais ce n’est pas tout. Comme je l’ai mentionné, Gallimard m’avait déjà envoyé des refus personnalisés, et ces refus étaient autrement plus encourageants. Le 2e et avant dernier, en date du 31 juillet 2018, me laissait même espérer que tout n’était pas encore perdu : - Spoiler:
Monsieur,
Nous vous remercions de nous avoir adressé cette nouvelle version de votre manuscrit, intitulé : « Margot Dupain. Les forêts d’âmes ». Nous en avons fait une lecture très attentive, à l’aune de votre premier envoi.
Nous ne reviendrons pas en détail sur les qualités de votre texte, dont nous vous avons déjà fait part et qui n’ont pas varié : une vraie énergie, un imaginaire fécond, et une dynamique intéressante portée par son personnage central, la touchante Margot Dupain.
Cependant, malgré ses qualités, nous avons de nouveau choisi de ne pas retenir votre texte.
À notre sentiment, votre projet souffre d’une construction et d’un mélange des genres maladroits, peu convaincants. Ainsi, la dimension « science-fiction » à la « Star Wars », avec navettes spatiales, dissone. La dynamique est entretenue avec plus ou moins de bonheur – et d’efficacité. Certains passages sont plus anecdotiques, trop descriptifs ou explicatifs, le texte connaît des flottements et la période initiatique de Margot dans l’Au-delà est longuette. L’arrière-plan est parfois complexe, confus, pas toujours suffisamment bien présenté, ni avec assez de concision, et il faut parvenir à se repérer dans les subtilités de ce monde de l’Au-delà, ses enjeux, son jargon, les considérations stratégiques des derniers combats de ce tome qui s’étendent sur quasiment 100 pages. Au-delà de leurs bavardages, les personnages adoptent parfois des comportements exagérés, outranciers (ex., la manière dont sa grand-mère tente de duper Margot pp.89-90, ou encore pp.133-134), ou stéréotypés (comment les grands-parents de Margot peuvent-ils être si inhumains ?). Quant à votre remaniement, si nous en relevons l’effort, il nous semble néanmoins trop léger pour faire varier notre avis : la dynamisation et la décantation de votre texte nous semblent insuffisantes, les chapitres sont toujours d’une ampleur considérable (entre 30 et 40 pages standard, 44 pages pour le 8 ), et les explications (aux chapitres 4 et 6, puis ponctuellement par la suite) sont livrées dans un flot bien difficile à filtrer ; on se perd toujours dans la flopée des lieux, personnages, factions, entités, dans les manipulations des uns, des autres… In fine, la petite réduction du texte n’a pas vraiment fluidifié, clarifié, ni dynamisé, et l’ensemble reste bien long.
Pour ces raisons, nous regrettons donc cette fois encore de ne pouvoir donner suite à votre proposition, et de devoir vous adresser une nouvelle réponse négative concernant la publication de votre manuscrit.
En vous remerciant de la confiance que vous accordez aux Éditions Gallimard Jeunesse, nous vous souhaitons bonne chance auprès d’un autre éditeur avec ce projet. Restant attentifs à tout nouveau texte que vous voudriez nous soumettre, nous vous prions de croire, Monsieur, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs.
Le comité de lecture, Gallimard Jeunesse
Un an plus tôt, à la lecture de mon manuscrit brut, voilà ce qu’il en était : - Spoiler:
Monsieur, Nous avons lu avec attention « Margot Dupain : Les forêts d’âmes », le tome 1 de la série que vous projetez. Ces quelques mots en en retour : Notre sentiment est à vrai dire partagé. On est sensible à vos qualités d’auteur : un univers original, un imaginaire foisonnant, un ton, une ironie, une bonne animation des personnages, une écriture évocatrice, de belles idées – comme la dualité de la relation Margot/Malick au gré des changements de contextes. « Margot Dupain » suscite ainsi un réel intérêt. Notre appréciation n’est pourtant pas sans réserves. La plus notable concerne la dynamique. Dans ce copieux tome 1 (près d’un million de signes typographiques, soit plus de 600 pages standard), l’intrigue semble trop lente à démarrer. Elle est de fait lestée d’un grand nombre d’explications – il faut tout préciser à l’héroïne et au lecteur quant à ce monde et ses enjeux complexes. Dès lors, l’accroche n’est pas idéale, le calibre parfois démesuré des chapitres (30, 40, 50 pages pour le 8…) ne favorisant pas la tension. Au final, ce tome 1 ne paraît pas assez nerveux ni décanté pour lancer au mieux l’ambitieuse série envisagée. Cet aspect a hélas été déterminant dans notre réflexion éditoriale : nous n’accompagnerons pas ce projet jusqu’à la publication. Souhaitant cependant sincèrement que vos démarches trouvent un aboutissement, et vous remerciant de la confiance que vous placez dans les éditions Gallimard Jeunesse, nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’expression de nos meilleurs sentiments.
Le comité de lecture
Peut-être étais-je trop optimiste en me disant qu’une version remaniée leur plairait forcément. Et sans doute l’étais-je, car ma V2 était en effet trop proche de la première, avec une réduction de seulement 67 pages (sur 504). Du coup, j’avais encore l’espoir que ma V3 et ses 350 pages pourrait leur plaire. Inutile de dire que je ne songe même pas leur envoyer la V4 . Voilà, fin du mélo (c'était long mais ça fait du bien). On remet les compteurs à zéro et on relève la tête. Maintenant, tout ce qui compte, c’est que ce fichu bouquin finisse par être édité, quel que soit l’éditeur (du moment qu’il est sérieux). Au final, il n’en faut pas grand-chose pour se faire couper des ailes et s’en faire pousser de nouvelles. Mais je suis lucide, je sais que mes chances s’amenuisent au fur et à mesure de mes envois, et j’envisage de plus en plus sérieusement la possibilité que toute cette histoire finira dans l’oubli. Même si j’essaie de me dire que tout n’est pas encore perdu, je commence à accumuler un bon paquet de refus qui finiront, à force, par me fermer toutes les portes des éditeurs. En tout cas, si un jour mon roman finit par être publié, ce ne sera pas comme je l’avais espéré. Alors, en attendant la fin de l’aventure : Adieu Gallimard 
Dernière édition par MatthiasM le Mer 10 Juin 2020 - 15:19, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1089 Âge : 43 Date d'inscription : 25/05/2020 | Scarlet Dream / Effleure du mal Mar 9 Juin 2020 - 18:04 | |
| Bonjour, Matthiasm. Je suis triste que ton rêve d'être publié par Gallimard soit brisé. Mais, je vais sûrement sortir des phrases bateau, ne désespère pas. Après tout, tu as reçu un refus personnalisé, je pense que beaucoup doivent se contenter d'une lettre de refus type où rien ne leur est expliqué. Tu pourrais (et tu dois si ce projet te tient à cœur) persévérer et voir avec les autres maisons sérieuses. Si elles te ferment toutes leurs portes, repenche-toi sur ton manuscrit, améliore le, si c'est possible. Au besoin, laisse-le reposer quelques temps, pour y voir plus clair ensuite.
Je connais ce sentiment de découragement, lorsqu'on se dit qu'aucun éditeur ne voudra de toi. Mais je crois qu'il faut continuer à se battre. Surtout si c'est ton rêve. Courage ! Je suis sûr que tu finiras par trouver. |
| | Nombre de messages : 13990 Âge : 47 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013 | Séléné.C / La femme qui tomba amoureuse de la lune Mar 9 Juin 2020 - 18:06 | |
| En même temps, des refus personnalisés de Gallimard... c'est à mettre sous verre et accrocher au-dessus de ton bureau ! Cela n'arrive pas à tout le monde. |
| | Nombre de messages : 5411 Âge : 122 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006 | Mokkimy / Maîtrise en tropes Mar 9 Juin 2020 - 18:29 | |
| Une porte se ferme et d'autres s'ouvrent ! Imagine toutes les supers expériences que tu vas pouvoir vivre avec d'autres fabuleuses maisons d'édition, maintenant que tu peux t'autoriser à en démarcher d'autres.  (Oui, je sais, ça ne console pas.) |
| | Nombre de messages : 47 Âge : 32 Localisation : Paris Pensée du jour : Voir les choses sous un autre angle Date d'inscription : 28/04/2020 | A.R Delessart / Petit chose Mar 9 Juin 2020 - 18:50 | |
| Merci de nous avoir livré ton expérience ! C'était très instructif. Si j'étais à ta place je mettrai ce roman et toutes ces idées dans un tiroir à ressortir peut-être plus tard et je partirais soit sur une toute autre histoire soit sur la même, mais dans une sorte de spin off, ou d'histoire se déroulant en parallèle (si c'est possible bien évidement) Comme ça tu ne laisse pas tomber l'univers que tu as créer.
Ne perd pas espoir ! Courage ! |
| | Nombre de messages : 366 Âge : 46 Date d'inscription : 15/11/2019 | Imoen / Tapage au bout de la nuit Mar 9 Juin 2020 - 19:05 | |
| Courage ! Je comprends complètement ta déception. Mais les refus personnalisé que tu as reçus et qui comportent pas mal de points positifs laissent penser que ton texte a toutes ses chances auprès d'autres éditeurs. |
| | Nombre de messages : 3392 Âge : 31 Localisation : Dans un château hanté Pensée du jour : Mon idéal c'est d'aimer avec horreur Date d'inscription : 25/05/2012 | Ahava-brumes / Didon de la farce Mar 9 Juin 2020 - 21:09 | |
| Être publié, c'est jamais vraiment comme on l'imagine. Probablement parce qu'on rêve trop. Pour le reste, je compatis. C'est douloureux. Mais tu n'as pas lâché, tu t'es donné toutes les chances possibles avec Gallimard. Rien à regretter. Oser accomplir ses rêves, c'est souvent se confronter au deuil. Mais on avance quand même, on vit quand même. |
| | Nombre de messages : 535 Âge : 122 Localisation : Paris Pensée du jour : tout, c'est mieux que rien. Date d'inscription : 26/02/2019 | Bactérie / Gloire de son pair Mar 9 Juin 2020 - 21:42 | |
| Courage, MATTHIASM, je pense comme les autres JE que ce type de refus de Gallimard est tout de même bien encourageant. Il y a beaucoup de bonnes maisons d'édition à prospecter ! Mais surtout, peaufine le plus possible ton manuscrit avant de l'envoyer ! Pas de précipitation ! Prends des bêtalecteurs travaille et retravaille ! Et dis-toi aussi que ton rêve n'est pas terminé, le dernier mail de Gallimard ne te ferme pas la porte, ils regarderont avec beaucoup d'attention ton prochain envoi. Alors, haut les coeurs !  |
| | Nombre de messages : 1381 Âge : 39 Date d'inscription : 13/02/2018 | Emma Sages / Tentatrice chauve Mer 10 Juin 2020 - 0:30 | |
| Ouch, oui, je comprends ta déception. Comme le dit Ahava, va falloir que tu prennes le temps de faire ton deuil... Mais après ça, tu vas rebondir et sans doute sur un autre projet. Le rêve Gallimard s'est envolé pour ce texte, mais il t'en reste certainement pleins à écrire, et la porte de Gallimard t'est toute ouverte ! |
| | Nombre de messages : 34 Âge : 22 Pensée du jour : Les sceptiques seront confondus. Date d'inscription : 26/04/2020 | BeyondTheWords / Petit chose Mer 10 Juin 2020 - 10:08 | |
| Cher Matthiasm, ton message est touchant et ta déception tout à fait compréhensible. Les refus personnalisés sont souvent difficiles à recevoir : ils nous offrent une petite lueur d'espoir, on se met à rêver très vite, mais en même temps ils montrent que le texte n'est pas prêt. Cela est parfois rageant de savoir qu'on a échoué si près du but ! Je comprends aussi que tu aies l'impression que ton rêve s'effondre. Je pense que tout le monde ici a déjà connu des périodes troublées. L'écriture est difficile, elle est faite de hauts et de bas, de moments d'euphorie et de déception. D'ailleurs, je pense que la création, en elle-même, est rageante, car nous sommes soumis à des paramètres qu'on ne peut pas toujours contrôler. Réaliser son rêve, c'est dur. Mais il faut réussir à garder espoir. Plusieurs lettres venant de chez Gallimard, c'est incroyable ! Franchement je pense que beaucoup en rêvent (moi y compris  ). Cela montre bien que ton texte a quelque chose. Un potentiel, des qualités indéniables. Ne perds pas espoir. Essaie de retravailler encore ton texte, si tu t'en sens le courage. Ou alors tourne-toi vers un autre projet qui te permettra peut-être de t'épanouir dans l'écriture. |
| | Nombre de messages : 59 Âge : 52 Date d'inscription : 31/12/2017 | La Pingue / Clochard céleste Mer 10 Juin 2020 - 10:38 | |
| Mais enfin c'est hyper positif !! Gallimard t'a répondu, et plusieurs fois ! Si leurs réponses sont extrêmement encourageantes, il me semble qu'ils ne te proposaient pas de leur envoyer une nouvelle version... Peut-être que ça pourrait expliquer le ton un peu plus froid de la troisième lettre...
En tout cas, beaucoup (dont moi!) rêveraient de recevoir de tels compliments de Gallimard.
Ton texte est très bon. Tu vas donc forcément trouver une belle maison d'édition pour publier ton livre. Et je suis certain que fort de cette première édition et des encouragements précédents de Gallimard, tu l'auras pour le deuxième, ta signature chez Gallimard ! |
| | Nombre de messages : 838 Âge : 111 Date d'inscription : 14/11/2014 | VivianW / Double assassiné dans la rue Morgue Mer 10 Juin 2020 - 10:57 | |
| Bonjour Matthias, Je plussoie totalement le message de Beyond à un point près : mets de côté ce texte. Vu la taille il a dû demander des heures, des mois peut être même des années de confinement avec toi même. Ce temps, à la mesure de ta déception, est une étape de ta vie d'écrivain. - Spoiler:
Tu n'imagines pas à quel point je la comprends car je sors moi même de 3 ans d'écriture sur un roman de plus de 1000 pages (réécrit 18 fois) attendus par un agent (cofondateur des editions la Dilettante, Mille et Une nuits, ancien directeur général de Denoel... un CV long comme un train de marchandises). J'ai multiplié mes chances en faisant circuler le synopsis à quelques personnes du milieu (qui est tout petit à Paris, crois moi..) sans passer par le classique envoi par La Poste par ce que je n'y crois pas et que techniquement c'était... impossible. Résultat : la rédactrice en chef d'un grand mensuel "surkiffe", une copine à elle éditrice spécialisée est emballée. On me met en contact avec un petit éditeur également écrivain (il a fait un carton plein après un passage chez Ruquier à la rentrée 2019). Bref : je ne suis plus dans - suis-je un écrivain ?- mais plutôt : est-ce le bon timing ? Car l'édition est avant tout affaire d'opportunité. Nul doute que la crise actuelle aura une répercussion sur le système éditorial mais aussi sur la création littéraire pour quelques années. Tu t'en doutes, ça n'a rien donné. Pour deux raisons qui ne tiennent en rien au style (on n'en est plus là à ce stade quand des professionnels planchent sur la voie d'édition). Non, mon roman est trop long. Beaucoup trop pour un premier roman, réaliste de surcroit. La deuxième raison est beaucoup trop complexe pour être abordée ici. J'avais mis de côté mon activité professionnelle pendant ces années..; Avec femme et enfants c'est vraiment pas évident. Sept mois plus tard j'ai un pavé dans ma cave et un fichier Word de 257 000 mots sur mon ordi. Un rêve qui s'effondre ? Non. Le propre de l'écrivain est d'écrire et en cela j'ai écrit. Tu as écrit. La réécriture est un travail qui rend plus efficace, mâche les réécritures à venir. Les retours de Gallimard, bien que rédigés sans talent, te donnent de précieuses informations sur leurs attentes, leur regard sur une oeuvre. Vaque, fais autre chose et lorsque le besoin d'écrire reviendra relis ces remarques. Elles te guideront dans ton futur roman aussi efficacement que si un directeur de collection t'assistait à la rédaction. Tu es riche de cela et il n'y a aucune raison que la prochaine fois ne fonctionne pas. Ce roman-là sortira en temps voulu. Mais pas maintenant. Avant ça tu dois te montrer à toi même que créer un univers, des personnages attachants et une trame efficace en un format approprié n'est pas qu'une question d'inspiration et de talent : c'est un métier. A 36 ans et avec ton background éditorial tu as le bon CV. De manière plus pragmatique et foncièrement désagréable si vraiment le deuil -temporaire- de ce travail t'est impossible tu peux faire ta NAbila et auto publier le Tome 1, faire la promotion de ton e-book et te constituer une base de lecteurs qui attirera les éditeurs. Un autre univers... |
| | Nombre de messages : 34 Âge : 22 Pensée du jour : Les sceptiques seront confondus. Date d'inscription : 26/04/2020 | BeyondTheWords / Petit chose Mer 10 Juin 2020 - 13:41 | |
| Je rectifie mon message en lisant celui de @VivianW. En effet, quand un manuscrit a été mille fois travaillé, parfois il faut savoir le mettre de côté et en faire le deuil. C'est une période de toute une vie à laquelle il faut savoir renoncer pour avancer. C'est dur, mais l'important c'est d'écrire, de tout faire pour s'améliorer, et c'est ce que tu as fait. |
| | Nombre de messages : 96 Âge : 38 Date d'inscription : 25/05/2020 | MatthiasM / Pippin le Bref Mer 10 Juin 2020 - 13:57 | |
| Merci à tous les JE pour vos commentaires si touchants ! Ça fait bien plaisir d’être ainsi chouchouté, j’avoue, c’est un peu ce que je cherchais en venant ici, mais vous ne m’avez pas déçu. Je me demande comment je faisais pour vivre sans vous avant. Bon, maintenant que tout le monde a pu voir le cadavre peu ragoûtant de mes rêves d’ado, place aux réponses personnalisées (parce que vous le valez bien  ) : -  Scarletdream : merci sœurette, je vais suivre tes conseils. -  Séléné : merci à toi. Oui, des réponses personnalisées, c’est toujours mieux que des refus standards, en principe. -  Mokkimy : J’ai en effet découvert grâce au forum un tas de ME que je n’avais pas sollicitées. Mon mantra du moment est : « Tant qu’il y a des éditeurs, il y a de l’espoir. » Qu'en penses-tu ? -  A.R. Delassart : enchanté, et merci. C’est drôle, mais une sorte d’idée de spin off m’est justement venue pendant la même période. Peut-être dans une vie future… -  Imoen : énorme merci pour ces mots : « Je comprends complètement ta déception ». -  Avaha-Brumes : clair que je rêve beaucoup trop ! Mais là, y a rien à faire, je crois que ça fait partie de mon ADN. -  Bactérie : Hello, je prends bonne note de tes conseils. -  Emma Sages : Merci à toi ! Je ne peux pas abandonner ce manuscrit que j’ai écrit, pas encore. Et tant pis pour Gallimard. -  Beyondthewords : oui, l’école de la vie est parfois rageante, mais ce qui me fout le plus en rogne, c’est que j’ai l’impression de m’être précipité, ce qui a compromis mes chances avec la divine maison... -  La pingue : merci, merci. Je sais que ça peut paraître difficile à comprendre, mais pour ma part, j’aurais encore préféré n’avoir que des refus standards, du fait que ça n’empêche pas de réitérer les envois. -  Vivianw : je prends également bonne note de ton conseil. Si ça ne marche pas d’ici un an, j’appliquerai la méthode tiroir. En tout cas énorme respect pour ton dévouement littéraire, ce que tu écris doit être très beau (je me sens tout petit à côté !). Mais je suis une tête de mule, je crois que je vais encore persévérer, je ne suis pas encore allé jusqu’au bout. Et tant pis si je me brûle définitivement les ailes ! Encore merci à tous. Je vous souhaite bonne route et bravo à ceux qui l’ont déjà brillamment commencée, vous faites beaucoup de bien à lire ! Vive les JE ! P.S. : J’ai commencé à lire vos parcours éditoriaux. Vu votre expérience, j’aurais peut-être dû commencer par là...
Dernière édition par MatthiasM le Mer 10 Juin 2020 - 23:00, édité 2 fois |
| | Nombre de messages : 5411 Âge : 122 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006 | Mokkimy / Maîtrise en tropes Mer 10 Juin 2020 - 18:28 | |
| - Citation :
- « Tant qu’il y a des éditeurs, il y a de l’espoir. » Qu'en penses-tu ?
Qu'il ne faut pas que tous tes espoirs reposent sur les éditeurs, car tout n'est pas idyllique avec eux. Quand tu signes un contrat, quel qu'il soit, tu vas connaître de bons et de mauvais moments. Gallimard est certes une grande maison prestigieuse, mais tu peux lire les parcours des membres JE qui ont publié chez eux, tout n'y est pas rose pour autant. Et c'est pareil un peu partout... Il ne faut pas trop en attendre et comme cela, tu éviteras une part de déception. (Regarde par exemple ce qui s'est passé chez French Pulp : article) Ce qui compte, c'est que chacun trouve une maison d'édition qui lui convienne. On peut être très heureux avec une petite maison d'édition. On peut aussi être très heureux sans maison d'édition, soit en passant par l'auto-édition, soit en trouvant d'autres moyens de partager ses histoires. Et enfin, on peut aussi être très heureux juste en travaillant son manuscrit, sans que l'édition soit une finalité. Diversifions les sources de bonheur !  |
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