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| | Deux narrateurs, deux manières de narrer? | |
| | Nombre de messages : 106 Âge : 21 Pensée du jour : Une infirmière m'a dit un jour: "Je panse donc j'essuie" Date d'inscription : 14/05/2020 | Nicola / Barge de Radetzky Ven 15 Mai 2020 - 14:54 | |
| Bonjour, Je suis actuellement en train d'écrire un roman dont les deux personnages principaux, des adolescents, alternent la prise en charge de la narration (le lecteur est donc dans la peau de chacun un chapitre sur deux). Problème: est-il indispensable de réserver à ces deux narrateurs leur propre style de narration? Et si oui, comment faire? Pas facile de se mettre à penser et à écrire comme deux personnes différentes à la fois! Aussi, je pensais attribuer à la fille un niveau de langue légèrement inférieur au garçon. Mais plus j'avance, plus je me rends compte qu'il est impossible d'appauvrir mon vocabulaire et ma syntaxe comme l'exigerait ce niveau de langue banal. Je vous remercie d'avance de vos réponses, bonne journée! Nicola |
| | | Invité / Invité Ven 15 Mai 2020 - 15:30 | |
| Je remarque que tu es nouveau donc déjà, bienvenue par ici Je ne sais pas si c'est "indispensable", je pense que ce qui est indispensable sur un choix de narration dépend de l'auteur dans le sens où ça a un impact sur l'ambiance générale de l'histoire et que ça, c'est à l'auteur de choisir. Je pense que ça pourrait être un système très intéressant, en tout cas ! Après, il n'est pas forcément question d'appauvrir un vocabulaire ou une syntaxe pour y arriver. Comme on le disait dans un sujet il y a peu sur comment faire parler des personnages différemment (ou choisir de ne pas le faire, d'ailleurs), on peut jouer (ou pas) sur les tics de langage, le vocabulaire technique, etc. Mais une langue c'est aussi un outil de liaison dans un groupe, d'appartenance. Ce qui fait que les membres d'une même génération, ou d'un même groupe social, vont avoir leurs expressions et façons de parler. Par exemple, l'expression "être en PLS" je l'ai apprise bien longtemps après qu'elle soit lancée, parce que je n'appartiens pas vraiment aux groupes sociaux dans lesquels elle est née. On remarque aussi qu'on peut avoir tendance à prendre les tics ou expressions ou devises de nos amis. Du coup, si tes deux personnages ont le même âge, il y a forcément des choses qui vont se retrouver. Mais s'ils ne sont pas dans le même "groupe social" (si je caricature : monde ouvrier en banlieue vs. la haute classe moyenne) ils vont aussi avoir des expressions différentes. Les jeunes des cités ne parlent pas si mal que ça quand on écoute bien, ils ont simplement beaucoup d'expressions à eux. Et bien sûr, il est hors de question de faire s'exprimer tes personnages comme on s'exprimerait dans la vraie vie (avec tous nos "euh...", "et puis tu vois...", "en fait, c'est que, dans le fond..." etc. Pour avoir fait de la retranscription d'entretien, je peux t'affirmer que c'est un calvaire à lire. Et c'est aussi pour ça qu'on a plutôt tendance à garder à l'écrire le "ne" de la négation qui saute presque toujours à l'oral. En observant bien la façon de parler des gens dans ton entourage, tu devrais arriver à trouver des trucs qui peuvent t'intéresser Mais, en gros, ce que je veux dire, c'est que : pour les faire parler différemment, tu n'as pas besoin de baisser un niveau de langage à un point trop grave ni trop caricatural. Il y a plein d'autres éléments d'une langue sur lesquels jouer. Et puis, comme on sera dans leurs pensées, il y a d'autres choses sur lesquelles tu pourras peut-être jouer. Par exemple, certaines personnes, en pensée, s'adressent à elles-mêmes non pas en disant toujours "je" mais aussi en disant "tu". Tu peux aussi jouer sur l'intonation (un personnage qui se surprend de tout, contre un personnage blasé). |
| | Nombre de messages : 106 Âge : 21 Pensée du jour : Une infirmière m'a dit un jour: "Je panse donc j'essuie" Date d'inscription : 14/05/2020 | Nicola / Barge de Radetzky Ven 15 Mai 2020 - 16:20 | |
| Bonjour, merci Enirtourenef, Thomas et Camille sont en première, lui est dans la classe moyenne/élevée, elle dans la classe moyenne/médium Jouer sur le fait qu'un des deux s'adresse à lui-même à la deuxième personne est une très bonne idée, je crois que je vais essayer ça! Pour ce qui est de la narration, j'accorde à Camille et à Thomas un niveau de langue artificiellement élevé parce que c'est la narration. Dans leurs répliques, c'est plus "détendu" Peut-être pourrais-je publier ici un extrait de chacun des deux personnages? En tout cas, merci d'avoir pris le temps de me répondre! |
| | Nombre de messages : 32 Âge : 23 Date d'inscription : 26/12/2017 | shiki-yuki / Petit chose Ven 15 Mai 2020 - 16:21 | |
| Pour écrire avec différents personnages sur une même histoire, je comprends ton problème ! Je pense qu'il faut sentir la voix du personnage, bien le connaitre et cerner sa personnalité, ses motivations, ses peurs et tout ce qui le construit. Pour prendre un exemple personnel : je regardais une façade d'immeuble avec mon oncle. La première chose qui a attiré mon regard c'était les plantes aux balcons. La première chose qui a attiré le regard de mon oncle... c'était la climatisation. Je suis très sensible à la végétation alors que mon oncle adore trifouiller des machines et comparer les différents modèles avant d'acheter. Tu vois ce que je veux dire ? On a beau avoir la même image devant les yeux, personne ne voit les mêmes choses. Je suis sûre que ce sera la même chose pour tes personnages. D'un point de vue plus linguistique, le champ lexical peut aussi être intéressant à exploiter. Un pro-gamer aura un vocabulaire bien plus spécifique que quelqu'un qui joue à la console de temps en temps. Ensuite, je sais pas si tu écris sur un univers réaliste ou inventé mais tu peux aussi t'intéresser aux différences de traitement de la société entre un garçon et une fille. Sans forcément en faire un point central de l'histoire, c'est le genre de choses qui influencent des comportements. Par exemple ton héroïne a déjà été suivie dans la rue en pleine nuit, elle n'aura surement pas envie de se retrouver encore une fois dehors et seule la nuit. Ou alors elle marchera vite et sera sur ses gardes. Bref, pour moi, pour créer une voix spécifique à son personnage, il faut connaitre son personnage, se mettre dans sa peau et le laisser prendre les rênes (bon, pas trop non plus, il faut quand même le contrôler un peu ) |
| | | Invité / Invité Ven 15 Mai 2020 - 16:24 | |
| C'est très juste ce que tu dis sur le fait de ne pas voir la même chose ! |
| | Nombre de messages : 385 Âge : 29 Localisation : Lyon Pensée du jour : Déterminé Date d'inscription : 15/05/2020 | Fiction / Tapage au bout de la nuit Ven 15 Mai 2020 - 16:56 | |
| Hello ! J'ai été confronté à ce problème. Du coup, je vais te donner quelques idées qui moi m'ont permis de créer cette légère différence de narration.
Déjà, chacun à sa propre perception de ce qui l'entoure : mon personnage féminin était plus sensible aux odeurs, aux bruits et aux paysages, tandis que mon personnage masculin se focalise plutôt sur ses émotions et celles des autres. Mon personnage féminin a un raisonnement intuitif sur ces actions, alors que le masculin se pose énormément de questions, pèse le pour et le contre. Un autre de mes personnage se dénigre sans arrêt et a une vision négative de ce qui l'entoure, tandis qu'un autre se félicite sans cesse. Je pense que le vocabulaire n'est pas si important que ça. Par contre, la longueur des phrases et la ponctuation ça joue beaucoup je trouve.
Exemple :
J'étais perdu dans mes pensées lorsque l'accident se produisit. Alors, un nuage de fumée m'aveugla, m'empêchant d'y voir plus clair. Comment devrais-je m'y prendre ? Fuir cette scène épouvantable, quitte à passer pour le dernier des lâches, ou bien m'élancer par-delà le brouillard, quitte à y laisser ma peau ? Ma décision était prise. Je réprima un sanglot avant de me détourner du spectacle.
Ou
Il faisait beau. Puis, d'un coup, plus rien. Bordel ! C'était quoi, ce cirque ? Des hurlements me vrillaient les tympans. Autour de moi, que dalle. Absolument rien. Putain de fumée ! J'étais prise au piège ! Tant pis. C'était le moment. Mon moment. Sans réfléchir, je me rua à travers l'écran de fumée.
Bon, c'est une scène que j'ai improvisé, mais t'as compris l'idée… En espérant que ça t'aide au moins un peu ! |
| | Nombre de messages : 106 Âge : 21 Pensée du jour : Une infirmière m'a dit un jour: "Je panse donc j'essuie" Date d'inscription : 14/05/2020 | Nicola / Barge de Radetzky Ven 15 Mai 2020 - 18:09 | |
| Merci beaucoup pour toutes vos réponses, elles sont différentes et donc complémentaires, décidément j'ai bien fait de rejoindre un forum ! Je vais voir comment je pourrais appliquer vos conseils à mon cas... Avant de commencer la rédaction, j'ai passé beaucoup de temps à construire mes personnages, et j'ai créé une rubrique sur leur manière de parler. Mais elle n'était pas assez développée, vous m'avez fourni des pistes pour permettre de l'étoffer! Merci encore |
| | Nombre de messages : 385 Âge : 29 Localisation : Lyon Pensée du jour : Déterminé Date d'inscription : 15/05/2020 | Fiction / Tapage au bout de la nuit Ven 15 Mai 2020 - 18:21 | |
| Y'a pas de quoi, tu as raison de t'intéresser autant à la structure des personnages ! Bon courage. |
| | | Invité / Invité Ven 15 Mai 2020 - 18:48 | |
| De rien ! Si tu as assez développé tes personnages, tu ne devrais pas avoir de mal à détailler leur manière de parler, ça va avec la psychologie ! |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Ven 15 Mai 2020 - 19:42 | |
| Je me permets de venir même si tout a déjà été dit. J'ai écrit un roman avec deux personnages principaux en focalisation interne (présent première personne). Mon but c'était vraiment d'avoir deux voix complètement distinctes, mais du coup, j'ai été assez loin dans la différenciation. Après, ça fonctionne, les retours de lecture ont été encourageants à ce sujet. Pour te donner une idée, voici mes deux personnages : - Sasha:
Au bout d’une demi-heure à tourner dans ce rade, je me rends à l’évidence : il n’est pas là. Je me tape dans les gens, et je manque de déclencher une bagarre quand un gros type baraqué se met en tête de me chercher des noises. Je ne sais pas ce qu’il voit dans mon regard mais ça l’arrête un peu et la fille qui l’accompagne se jette à son bras tout en s’interposant entre nous. Futée. J’en profite pour filer au bar et je m’accoude au comptoir tout en gardant un œil sur la foule. Je me bats pour sortir de l’invisibilité pendant plus d’un quart d’heure. Je suis pourtant pile-poil en face du serveur, un mec torse nu qui porte pour tout uniforme des lunettes et une cravate phosphorescentes. Un pantalon noir lui ceint quand même la taille, l’établissement ne doit pas avoir les autorisations pour le strip-tease. Même si on peut en douter quand on voit ce que portent, ou plutôt ne portent pas, les nanas employées ici. Ce satané barman décide de faire comme si je n’existais pas. Il bouge le haut du corps à contretemps du rythme de la musique, fait des grands sourires flippants - ses dents luisent dans le noir aussi - et s’approche très près des filles, même quand elles n’ont rien commandé. Quand je réussis enfin à le choper, je me sers de sa cravate pour lui plaquer la tête sur le comptoir et je le pourris jusqu’à ce qu’il me serve. Et quand j’obtiens enfin ma bière, j’oublie le pourboire. Vu le prix de la bouteille de 33, il peut se gratter pour toucher un centime de plus.
- Théana:
Ma tête est lourde comme les rochers qui m’entourent. Une douleur fulgurante me traverse la boîte crânienne quand je tente de me relever. Je suis perdue, vaguement nauséeuse. Un homme s’approche de moi, m’ordonne de ne pas bouger. Il vérifie l’état de mes pupilles avec un pinceau lumineux, puis tripote le compte-gouttes de la perfusion reliée à mon avant-bras. Il sort ensuite, sans un mot. Dans le coin opposé, une ombre aux reflets scintillants plane. Je sens sa présence, qui grossit dans l’espace de la chambre. Mais je l’ignore, encore un peu. Juste un peu. Je suis à l’infirmerie. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? J’ai le vague souvenir du corps en mousse de Léonie et du regard effrayant de déception de la Hyène avant que tout ne s’éteigne. Mes idées m’échappent comme des nuées d’oiseaux. Impossible de rester fixée sur une pensée, elles filent toutes comme de l’eau.
Bien sûr, tout le background a été développé autour de ces deux persos : caractères et passé différents, rapport au monde, manière de réagir... Mais c'est surtout en les pensant, en les imaginant, en me familiarisant avec eux que j'ai réussi à faire ressortir cet aspect-là de leurs personnalités. C'est à force de les imaginer dans des scènes, parfois des scènes qui n'apparaissent pas dans le roman, que j'ai pu me familiariser un peu mieux avec chacun d'eux et comprendre comment les faire parler. |
| | Nombre de messages : 106 Âge : 21 Pensée du jour : Une infirmière m'a dit un jour: "Je panse donc j'essuie" Date d'inscription : 14/05/2020 | Nicola / Barge de Radetzky Ven 15 Mai 2020 - 19:54 | |
| Merci Léa, Tout n'a pas été encore dit et tu le prouve! Je me demande, en lisant tes extraits, si je ne devrais pas écrire des scénettes d'une page racontant exactement la même chose, une fois dans la peau de Thomas, une fois dans la peau de Camille... Je me rends compte aussi que mon récit manque un peu de malice, de relief... il me faudrait du vocabulaire et des expressions plus incisives, ton "Futée." par exemple est redoutablement efficace! |
| | Nombre de messages : 385 Âge : 29 Localisation : Lyon Pensée du jour : Déterminé Date d'inscription : 15/05/2020 | Fiction / Tapage au bout de la nuit Ven 15 Mai 2020 - 19:59 | |
| - Citation :
- Bien sûr, tout le background a été développé autour de ces deux persos : caractères et passé différents, rapport au monde, manière de réagir... Mais c'est surtout en les pensant, en les imaginant, en me familiarisant avec eux que j'ai réussi à faire ressortir cet aspect-là de leurs personnalités. C'est à force de les imaginer dans des scènes, parfois des scènes qui n'apparaissent pas dans le roman, que j'ai pu me familiariser un peu mieux avec chacun d'eux et comprendre comment les faire parler.
Très vrai, tout ça ! Une fois, j'ai imaginé un de mes personnages faire les courses alors que ça n'apparait pas dans le roman. Je l'ai imaginé hésiter, prendre son temps à flâner dans les rayons, choisir des aliments végétariens, bios, pour enfin se jeter sur des chips… C'est un exercice rigolo pour être intime avec ses personnages ! |
| | Nombre de messages : 106 Âge : 21 Pensée du jour : Une infirmière m'a dit un jour: "Je panse donc j'essuie" Date d'inscription : 14/05/2020 | Nicola / Barge de Radetzky Ven 15 Mai 2020 - 20:26 | |
| Le problème auquel vous me confrontez avec ces conseils que j'ai très envie d'appliquer est le suivant: Maintenant que j'ai commencé la rédaction (environ 22000 mots), dois-je m'arrêter pour développer davantage mes personnages? Ou faut il continuer dans mon élan rédactionnel, pour reprendre après? |
| | Nombre de messages : 385 Âge : 29 Localisation : Lyon Pensée du jour : Déterminé Date d'inscription : 15/05/2020 | Fiction / Tapage au bout de la nuit Sam 16 Mai 2020 - 6:48 | |
| Je te conseille de faire ce qu'il te motive vraiment : si tu te sens prêt à reprendre ton livre et que les changements que tu veux apporter t'enthousiasment, fonce ! En revanche si tu le fait par dépit, continue à écrire de la façon qui te motive le plus. L'écriture selon moi, c'est surtout beaucoup de réécriture donc n'aie pas peur de reprendre ton texte si tu sens que ça en vaut la peine. Dans tous les cas le premier jet n'est jamais le bon : tu réecriras une nouvelle version tôt ou tard 22000 mots je trouve que c'est assez tranquille pour une réecriture, selon ton rythme d'écriture ça peut te prendre seulement 10 jours (voire moins si t'es un déglingo) comme un mois ou deux. Au calme ! Fais-toi plaisir |
| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Sam 16 Mai 2020 - 11:28 | |
| Salut! En tant que lectrice, j'ai rarement aimé les narrations alternées à focalisation interne. Je les ai souvent trouvées ratées, au contraire des focalisations externes qui fonctionnent souvent très bien. J'espère que tu pourras éviter l'écueil de commencer ton chapitre avec le nom de celui qui parle, c'est vraiment un truc qui me fait reposer le livre. Mais je suis peut-être spéciale Dans mon dernier texte, j'ai alterné deux points de vue : *une fille à la 1ère personne (mais surtout à la 2ème), qui a des chapitres très courts (qui ne s'appellent pas des chapitres), hors récit, où elle exprime tout ce qu'elle aurait voulu dire à l'autre, mais qu'elle ne trouve pas les moyens de dire. Elle digresse, décortique, je me suis lâchée avec elle sur les figures de style et les procédés narratifs pour tenter des trucs *un garçon à la 3ème personne, qui se concentre principalement sur l'action, avec des passages qui s'appellent chapitres, un style également soigné (j'aime qu'il y ait une continuité dans le style), davantage de dialogues et de faits, plus linéaire. En plus de cela, j'intercale des dialogues entre les scènes, tout à fait hors-contexte et sans les commenter, qui sont des échanges de SMS et je ne précise jamais qui envoie quelle phrase. Donc j'ai travaillé ma narration pour ça soit évident, sans forcément que le langage soit très différent (si ce n'est que la fille écrit parfois des messages très longs et le garçon jamais). Bref, j'avais envie de surprendre et de tenter des trucs Ca fait du bien parfois de sortir des schémas classiques de narration. Je n'ai jamais passé des heures à m'immerger dans mes personnages, je n'ai jamais fait de fiches non plus. Je les laisse prendre de l'épaisseur selon l'histoire et je ne connais pas plus de choses que le lecteur. Je ne sais donc même pas si la fille a des parents, des frères et soeurs ou des amis, ils n'apparaissent jamais. Je me dis que cela me permet de rester au même niveau que le lecteur et de ne pas venir avec un super back-ground en tête qui rend tout évident pour moi, mais pas pour le lecteur. Et puis, je n'aime pas passer des heures à tourner autour de mon histoire sans l'écrire. Pour ta question de savoir s'il faut recommencer ou continuer, j'ai eu tendance à recommencer très souvent mon premier roman. J'écrivais une centaine de pages, puis je plaquais tout parce que je m'étais trompée. Ca ne me dérangeait pas vraiment à l'époque parce que je me disais que c'était un exercice et que je progressais. Et je retournais piocher des idées quand j'en avais besoin. Il est plus facile d'écrire que de corriger. Après, ce n'est pas certain que tu aies vraiment besoin de tout refaire autrement. |
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