Après, il y a engagement et engagement. On peut s'engager sans courir les plateaux télé, témoigner de sa grande conscience dans les grands plateaux - débats. J'ai un camarade, qui est aussi un des principaux auteurs de polar français, ben il continue son militantisme à la base, ses diffusions de tracts sur les marchés et en sortie d'usine, il était dès le départ sur les rond-points avec les gilets jaunes sans chercher à diriger le mouvement... C'est vers ça que je veux tendre, moi, personnellement

Ce matin je tombe encore sur un exemple désolant de ce que je décrivais quant à l'obsession des gens de "rentabiliser les artistes" en les forçant au militantisme : le mouvement black lives matter entraîne sur les réseaux sociaux une véritable chasse aux sorcières inquisitrice contre les artistes qui ne s'expriment pas sur le sujet. La rhétorique étant simple : si tu ne dis rien c'est que tu consent. Comme toujours j'ai tenté de dialoguer, évidement, je tombe face à un mur d'affirmations catégoriques qui ne laissent place à aucune nuance. Les tenant de ce raisonnement considérant que "oui mais si tu es artiste et que tu as une communauté tu es influent donc TU DOIS RÉAGIR". Les artistes se retrouvent alors comme dans l'obligation de parler, retweeter, réagir- parfois pour dire des choses insignifiantes et dispensables... Et est-ce que tout ça a la moindre utilité pour la lutte en question ? J'ai de gros doutes là dessus : c'est juste de la polarisation de flux virtuels, rien de plus... Que Madonna ou Katy Perry écrivent 240 caractères sur la question ne changera concrètement rien sur le cours des choses...

Moi en temps qu'artiste ça me fous les boules... Je trouve ce genre de raisonnement dangereusement autoritaire.