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 grammaire : le piège de l'épithète détachée

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Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Avez-vous déjà vu : cette vidéo
(toute en anglais)


Elle souligne un point de grammaire qui pourrit nos oeuvres : l'épithète détachée. ("dangling participle" en anglais)

L'épithète détachée, c'est tout simplement un adjectif séparé de son sujet par une virgule. Comme l'indique le lien ci-dessous, cet adjectif se rapporte toujours audit sujet.
https://www.lebienparler.com/cours-de-francais/lecon-de-grammaire-francaise/apprendre-le-francais-en-ligne-gratuitement/mots-et-groupes-de-mots/adjectif/attribut-et-%C3%A9pith%C3%A8te/lecon/attribut-et-%C3%A9pith%C3%A8te-en-position-d%C3%A9tach%C3%A9e

Exemple : Épuisée, Caroline s'écroula sur son lit.

Sauf que, évidemment, l'erreur de grammaire n'est pas là.
Elle se trouve dans l'exemple de la video (à la fin) :
Cachée sous le plancher, je te tiens, Shoshana !

"Cachée sous le plancher" doit se rapporter au sujet : je. C'est moi qui suis cachée sous le plancher.
Si c'est Shoshana qui est cachée sous le plancher, alors il y a faute.

C'est une erreur très courante, mais ça reste une maladresse de grammaire qui fait un peu tache dans nos manuscrits. Comme une fausse note lors d'un solo musical.

C'est tout pour moi, après conversation sur la chatbox je me suis dit que j'allais faire profiter le forum de cette information.
Gardez-le en tête quand vous écrivez ! Ça n'en rendra votre littérature que meilleure.

Exercice : relisez vos manuscrits et venez partager vos exemples ; ou ceux que vous croisez en littérature ! Je suis sure que je l'ai fait plein de fois, moi-même.  Promis je vais partager si je retombe dessus.
https://linktr.ee/emilie_goudin.lopez
 
JFVivicorsi
   
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JFVivicorsi  /  Barge de Radetzky


Merci de m'avoir fait découvrir cette vidéo absolument géniale !
 
Traveling
   
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Traveling  /  Barge de Radetzky


Mélangé du Tarantino et de la grammaire, je n'aurais jamais cru ça possible Laughing merci pour le partage !
 
Hortense
   
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Hortense  /  Tycho l'homoncule


Je suis désolée mais j'ai relu plusieurs fois et je ne comprends toujours pas.
Est-ce que c'est la phrase qui est mal organisée ou l'accord qui n'est pas bon ?
https://hortensemerisier.com/
 
Sybelle
   
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Sybelle  /  Pippin le Bref


elopez7228 a écrit:
Cachée sous le plancher, je te tiens, Shoshana !

"Cachée sous le plancher" doit se rapporter au sujet : je. C'est moi qui suis cachée sous le plancher.
Si c'est Shoshana qui est cachée sous le plancher, alors il y a faute.
Merci pour ces infos.
Peux-tu préciser la nature de la faute ? Grammaire ? Syntaxe ? Sens ?
En effet je ne vois pas pourquoi Shoshana (qui est une fille, je suppose) ne pourrait pas être cachée sous le plancher !
Si ce n'est par cette règle tirée de ton lien :
Ainsi quelque soit sa place dans la phrase, grâce à la virgule, l'épithète qualifiera toujours le sujet de la phrase.

Que je trouve arbitraire (comme toute règle !) mais qui mériterait d'être un peu plus justifiée (exemples, origines sémantiques, étymologiques... ) car particulièrement subjective.

Je n'ai rien trouvé si ce n'est une définition légèrement différente qui conduirait à d'autres conclusions :
L’adjectif épithète peut être « détaché », ce qui signifie qu’il n’est pas accolé au nom qu’il qualifie (il n’est pas à côté).
Et pourrait s'accorder ainsi à Shoshana.
La règle serait importante à préciser (sujet vs il n’est pas à côté) car elle lèverait l'ambiguïté de la phrase et on saurait où est caché Charlie, euh, Shoshana.
https://www.youtube.com/@sybelledanoite/videos
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Un autre exemple (issu de ce forum mais que l’auteur ne prenne pas offense, il n’y a aucun mépris dans ma démarche. J’ai juste repensé à cette vidéo) :

« Pleine de fureur, la rage monte en moi. »

Selon cette phrase, la rage est pleine de fureur. Alors qu’on comprend bien que l’auteur a voulu écrire que [moi] je suis pleine de fureur.
La phrase n’est donc pas bonne et gagnerait à être reformulée. C’est simplement à ça que je suggère de faire attention (avec comme support visuel cette incroyable vidéo).
https://linktr.ee/emilie_goudin.lopez
 
Radischat
   
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Radischat  /  Guacamole de radis rouges


Au début, j'ai pas trop compris le rapport entre cette vidéo et l'épithète détachée, tellement il y a de points différents traités dans le sketch. Et puis surtout, ce sont des points de grammaire et de syntaxe anglaise (ou américaine, comme on veut) qui se traduisent mal en français. Ceci étant dit, big up à la Oxford's comma mentionnée à la toute fin. Elle est très anglaise et pourtant, en français, je l'utilise partout, tout le temps, et à outrance. 
Maintenant, je fais ma Professeure Premier Degré. Pour la dangling participle, l'exemple de la vidéo n'est pas clair parce qu'en français, le hiding serait directement accordé (cachée) donc, pas de confusion, on a pas le souci du moins à l'écrit. C'est plus un souci d'oralité ou de syntaxe (cachée sous le plancher... je t'ai enfin trouvée.) C'est pas une erreur. Y'a pire comme dangling. 

En anglais, c'est vraiment un faux-pas parce qu'on déteste voir des verbe en -ing trainer partout avec des sujets flous. Chez nous, toutes les épithètes participes marchent assez bien !


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


grammaire : le piège de l'épithète détachée Capture_decran_2021-10-24_a_18.21.26
 
JFVivicorsi
   
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JFVivicorsi  /  Barge de Radetzky


Allez, je me lance sérieusement dans la question...

Le site "lebienparler.com" n'est pas une référence, et la phrase "Ainsi quelque soit sa place dans la phrase, grâce à la virgule, l'épithète qualifiera toujours le sujet de la phrase" est fausse (en plus de comporter une belle erreur au début ha ha : il faut écrire "quelle que soit").

On peut trouver chez tous les auteurs classiques des épithètes détachées qui ne qualifient pas des sujets. Ces épithètes font partie d'un ensemble plus vaste qu'on appelle les appositions, et ces dernières sont très souples d'utilisation, c'est même leur raison d'être.

CELA DIT, non seulement cette vraie-fausse règle est reprise par des myriades de vrais-faux sites de bon français, mais elle n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des règles inventées par les fameux "grammar nazis" (je les appelle les "puristes") qui influencent aujourd'hui jusqu'aux enseignants (j'en suis donc personnellement témoin).

Je m'amuse souvent à dire qu'une nouvelle règle est inventée tous les cinq ans à peu près par des personnes qui veulent imposer leurs préférences personnelles, et qui les affirment d'un ton si péremptoire qu'elles sont ensuite reprises avec déférence par tous ceux, plus humbles, qui cherchaient juste, à l'origine, à mieux écrire français.

Je donne quelques exemples de ces "vraies-fausses règles", mais elles sont si nombreuses que j'en oublie toujours une pelletée :

1. L'interdiction de "malgré que". C'est un diktat venu tout droit du Littré qui est certes un bon dictionnaire mais qui, sur ce coup-là, a décidé arbitrairement pour tout le monde. On trouve pourtant de magnifiques "malgré que" chez Vigny, Baudelaire, Proust, Gide... Un collègue de lettres m'a donné comme raison (je ne sais pas d'où il l'a sortie) qu'en réalité "malgré que" est à l'origine "malgré LE FAIT que" et que donc il faut mettre seulement des pronoms/noms/GN après "malgré". J'ai souri, car en bon latiniste je sais que cette "origine" est celle de la quasi totalité des locutions conjonctives. "Pourvu que", "après que", "avant que", "attendu que", "étant donné que", "vu que" etc. sont des formes abrégées de "pourvu le fait que", "étant donné le fait que" etc., pratiques qu'on trouve déjà chez les Grecs et les Romains.
L'Académie française déconseille "malgré que" à cause des puristes mais ne l'interdit pas. De toute façon, pourquoi le ferait-elle ?

2. La distinction entre "Vivent les mariés" (accord si c'est quelqu'un de vivant) et "Vive les sports d'hiver" (pas d'accord dans le cas contraire). L'Académie française ne sait même pas d'où sort cette règle. J'en suis tombé de ma chaise la première fois qu'un grammar nazi me l'a sortie (avec sa délicatesse habituelle).

3. La graphie "Au temps pour moi". L'Académie française n'a toujours pas tranché entre "Autant pour moi" et "Au temps pour moi", mais les grammar nazis, eux, ont tranché depuis longtemps. Personnellement je préfère écrire "Autant pour moi", et je me fais lyncher par des gens qui seraient prêts à annuler mon agrégation (et à m'exécuter en place publique) pour une telle aberration.

4. La différence entre "apporter" (des objets) et "amener" (des gens). Encore une fois, les exemples littéraires ne manquent pas, surtout ceux où l'on amène des objets. Mais les puristes ont débarqué et ont jugé que c'était trop souple, comme emploi. L'argument généralement fabriqué pour l'occasion est qu'on ne "porte" pas les gens et que donc il ne faut employer "apporter" qu'avec des compléments que l'on peut effectivement porter.
Cet argument se permet ainsi de nier tous les emplois figurés du verbe "porter" et de ses dérivés. Mais soit. Admettons (pour rire), et demandons maintenant pourquoi on ne peut pas "amener" des choses, malgré la foison d'exemples littéraires classiques ? Eh bien parce que ça permet de cloisonner la DISTINCTION. La sacro-sainte distinction n'aime pas la souplesse dans les usages. Il faut compartimenter. La nomenclature vaincra !

5. Le "ne" explétif après "sans que", "avant que", "craindre que" etc. Les auteurs l'emploient quand ça les arrange, quand ça fait joli, voilà, c'est à peu près tout. J'ai lu des vers de Victor Hugo qui étaient parfaits sans ce "ne", d'autres qui étaient parfaits avec.


BREF.
Alors quid de l'épithète détachée ?
MON AVIS (puisqu'après tout la langue appartient à ceux qui la parlent, et que les écrivains, en tant qu'artistes, ont souvent des raisons ARTISTIQUES de ne pas respecter une convention ou une autre, liberté créatrice que l'on oublie trop souvent), c'est qu'il ne faut pas traiter cette question du point de vue de la grammaire, du moins tant que vous accordez l'épithète au syntagme qu'il qualifie (nom, pronom, etc.). Une fois que l'accord grammatical est respecté, vous n'avez plus qu'à vérifier l'accord de la phrase avec votre projet propre : si vous voulez que la phrase soit fluide, immédiatement compréhensible, dénuée d'ambiguïté, alors assurez-vous-en, et ce sera parfait.
Dans des langues comme l'ANGLAIS (langue concernée par la vidéo ci-dessus) c'est plus compliqué puisqu'il n'y a PAS DE GENRE concernant les adjectifs et apparentés. En anglais une "règle" concernant l'épithète détachée se justifierait donc (un peu) mieux qu'en français. Une convention qui voudrait que toutes les épithètes qualifient le sujet de la phrase règlerait en effet toutes les ambiguïtés.

Pour conclure avec une touche d'humour : parfois je me force à faire des erreurs parce que je sais que ces erreurs sont considérées comme étant la norme par tous ceux qui pensent connaître le français. Comique n'est-ce pas ?
 
Sybelle
   
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Sybelle  /  Pippin le Bref


Passionnant ! (Merci) J'adore ton BREF MON AVIS...
Pour ma part, au sujet du «malgré que» à force de m'entendre dire (par mes professeurs) qu'il était fautif, j'en ai conçu une détestation viscérale.
C'est donc très «artistiquement» que je l'ai banni de mon expression et que j'écoute d'une oreille quasiment «locutionconjonctivophobe» toute formulation le contenant.
https://www.youtube.com/@sybelledanoite/videos
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Je ne sais pas si j'ai dit de grosses conn*ries mais en tous cas ce topic est très fun. Et j'apprends plein de choses.
(Et la vidéo de départ vaut la visite à elle seule) grammaire : le piège de l'épithète détachée 1f601
https://linktr.ee/emilie_goudin.lopez
 
Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Morte de rire (jaune) avec ce fil, qui me rappelle mes années de rédaction en marketing direct, où je devais lutter (d'ailleurs souvent en vain) pour expliquer tout ce dont vous parlez. Je me rappelle en particulier les sous-accroches pour introduire un cadeau, par exemple un sac de plage : "De grande taille, vous y mettre tout ce qu'il vous faut" (c'est vous, donc la cliente, qui êtes de grande taille) ou "Ronde et rassurante, vous...", et autres exemples (dont certains limites tendancieux, mais personne ne s'en rendait compte, apparemment)  extrêmement nombreux dans les mailings et catalogues, et qui sont toujours légion à ce jour, d'ailleurs. Et l'écrit n'est pas le seul concerné : la télévision regorge de cet emploi erroné.
Je crois que ça et "la gente" (féminine ou masculine) au lieu de "la gent". et le "c'est de ça dont je veux vous parler" sont ce qui me hérisse le plus quand c'est le fait de personnes qui sont supposées avoir tout de même quelques bonnes bases de français (sinon bien sûr, quand il s'agit de gens qui n'ont pas eu la chance de pouvoir intégrer les nuances de la langue, je suis beaucoup plus tolérante : après tout, je ne vaux sans doute pas mieux côté mathématique !).

 
   
    
                         
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 grammaire : le piège de l'épithète détachée

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