Nombre de messages : 14414 Âge : 49 Localisation : Côte d'Or & d'Opale Pensée du jour : Confiance et longueur de Temps... Date d'inscription : 11/01/2013
Séléné.C/ La femme qui tomba amoureuse de la lune Mer 8 Avr 2020 - 19:05
Depuis mon changement de traitement médical d'avril 2016, je pique des crises de "chuis nulle" aussi profondes que la faille de Californie. J'ai beau savoir que les médicaments que je prends sont d'un type qui a souvent des effets secondaires au niveau mental... ça ne m'aide pas à remonter. A l'évidence, ce truc m'a rendue très fragile. J'ai beau avoir constaté que je finis toujours par remonter, ça ne rend pas le néant moins profond. Et le seul remède que je connaisse, c'est de me coller le nez dans le guidon avec direction du véhicule le plus haut possible en évitant de me demander si c'est trop haut pour être réaliste. C'est ce que je fais depuis toujours chaque fois que la difficulté vient de ma santé physique. Et ça m'a très souvent aidée à garder le moral quand mon corps était en confettis. Mais là... le souci étant psychologique, la recette est-elle adaptée ? Pas sûr.
Pour la définition de "syndrome" https://www.cnrtl.fr/definition/syndrome Effectivement, ce n'est pas une maladie précise mais un ensemble de symptômes, c'est à dire la manifestation apparente
Il va être l'heure de manger, puis m'occuper de mon "traitement" contre ma phase actuelle de néant... c'est à dire d'écrire. Bon... c'est pas le seul traitement. Je relaxe, aussi. Mais ensuite... bah... rendez-vous dans deux ou trois semaines pour voir si je suis revenue à la surface.
Nombre de messages : 3379 Âge : 28 Localisation : www.stopennui.net Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014
Mâra/ Mérou Mer 8 Avr 2020 - 19:52
Syndrome y'a un côté "étiquetage" qui leur déplaît je pense Leur message étant qu'on peut tout à fait se débarrasser de ces sentiments
Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013
fleur-de-lyss/ Double assassiné dans la rue Morgue Mer 8 Avr 2020 - 20:40
Mâra a écrit:
Syndrome y'a un côté "étiquetage" qui leur déplaît je pense Leur message étant qu'on peut tout à fait se débarrasser de ces sentiments
Je pense aussi, il y a un côté stigmatisant à mettre des mots "médicaux" sur des sentiments, alors que parler d'expérience ou de phénomène donne une impression positive, temporaire et commune. Je ne sais pas si au niveau scientifique il y a une distinction claire dans tout cela ou si les catégories sont perméables (genre syndrome de la page blanche? Angoisse de la page blanche? pas le même effet, mais peut-être synonyme).
Invité/ Invité Ven 10 Avr 2020 - 20:30
Chez moi, ce sentiment d’imposteur prend racine dans l’éducation, le genre, les origines ethniques. Je suis fille d’immigré.es, mon père est arrivé en France seul, dans des conditions difficiles, et sans héritage. Depuis petite, on me met cette pression pour réussir au risque de trahir ce que mes parents ont construit à partir de rien. J’ai commencé à être très exigeante envers moi-même. À minimiser les réussites et à faire un drame de l’échec.
À l’adolescence, il y a eu ce regard écrasant des hommes, leurs remarques à la fois racistes et sexistes sur mon corps duquel je suis devenue hyperconsciente. La perspective d’un exposé me déclenchait des maux de ventre, des crises d’angoisse ; parler en public (avec mon accent) me faisait honte.
Lorsque j’ai commencé à lisser mes cheveux et à gommer mon accent étranger, j’ai atteint un certain white-passing, et j’ai pu mieux m’intégrer. Lorsque j’ai été naturalisée française on m’a proposé en option la francisation de l’un de mes prénoms, j’ai choisi « Anne » pour me sentir plus à l’aise dans les milieux élitistes. J’use de ce fait deux prénoms : Anne sur le CV et les documents administratifs, Y. avec mon entourage proche. Me détacher de mes racines « bledardes » m’a fait me sentir plus légitime.
Il y a deux ans, lorsque je me suis lancée sur le marché du travail en tant qu’auto-entrepreneuse, je bradais mes tarifs à cause de ce sentiment d’être une imposteure. Certains de mes clients masculins en profitaient pour empiéter sur ma zone de confort (en me donnant des surnoms infantilisant, en me demandant des travaux tard le soir, voire des prestations gratuites. Ces clients abusaient de mon temps et de mes services, comme si je n’étais plus ma propre patronne mais leur secrétaire bénévole). Je m’étais inscrite sur une application où on notait les prestataires sur 5 étoiles. Et j’étais tellement soucieuse d’être bien notée que je travaillais parfois à perte.
Et puis un jour, j’ai fait un bond dans l’algorithme de l’application. Mon profil était de plus en plus sollicité : logiquement, j’ai augmenté mes tarifs et j’ai pu avoir la chance de faire le tri parmi les clients. Aujourd’hui je forme et remunère deux étudiantes à qui je délègue des commandes. Cette réussite professionnelle a boosté mon estime personnelle. Le fait d’être devenue indépendante financièrement et d’aider d’autres femmes à le devenir m’a transformée. Je suis consciente de mes nombreux défauts, mais je me les pardonne plus facilement.
La pratique de la méditation et des affirmations positives m’ont aidée à me détacher progressivement de mes jugements intérieurs et de ceux des autres (je crois avoir débloqué quelque chose depuis un an, je m’exprime avec beaucoup plus de franchise, je cesse de m’autoflageller et de m’excuser sans raison). J’essaie d’être libre et de ne dépendre du jugement de personne.
Le féminisme m’a rendu forte. Il me rapproche de femmes ayant la même expérience, il m’aide à me déculpabiliser, à assumer mes petites victoires. Même si dans certains milieux, j’ai l’impression que mon expérience croisée du racisme et du sexisme n’est pas la bienvenue.
Invité/ Invité Ven 10 Avr 2020 - 21:08
C'est vraiment super que tu t'en détaches petit à petit Loubna !
Sinon on peut faire le constat très étonnant qu'il n'y a que des témoignages de femmes
Et visiblement, les facteurs puisent pour nous toutes (oui, je genre au féminin) dans l'enfance, que ce soit à cause de harcèlement scolaire, de climat familial particulier, d'origine sociale... Ça ne nous tombe pas dessus comme ça, et c'est sans doute un sentiment qui a tellement creusé en nous qu'il faudra beaucoup de temps pour réussir à re-combler la faille.
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Séléné.C/ La femme qui tomba amoureuse de la lune Ven 10 Avr 2020 - 21:49
Pour moi, je crois que mon handicap a beaucoup joué...
J'ai grandi avec d'abord une enfance pleine de chutes et de maladresses, et des reproches sur le thème "mais fais donc attention"...
Spoiler:
... qui un beau jour se sont changés en obligation de ne pas en faire en présence de mes grand-parents parce que cela risquait d'attirer leur attention sur mes ennuis de santé (mon grand-père a fini par deviner, mais ma grand-mère n'a jamais su). Ceci au moment où ils devenaient justement plus graves, plus fréquents, plus insupportables. J'ai grandi aussi avec un grand frère en bonne santé et le "les garçons et les filles peuvent faire les mêmes choses alors s'il peut, tu peux". Sauf que deux ans d'écart, mine de rien, ça compte. Même avec une santé plus solide, je n'aurais pas pu dépasser ça. J'ai donc passé mon enfance et mon adolescence à courir derrière des "tu peux le faire" toujours trop haut placés pour moi. Et en prime des parents enseignants, et le syndrome du gosse de prof qui n'a pas le droit d'être mauvais... Au collège, j'étais à la fois celle qui a un an de moins que tout le monde (un an d'avance) et celle qui a des crises bizarres. D'année en année, les petits caïds moqueurs (à conjuguer au féminin aussi) se foutaient de ma gueule cruellement et affirmaient que j'habitais à l'hôpital psychiatrique. Des vexations permanentes sur les deux aspects, souvent reliés l'un à l'autre selon une logique de "elle est pas normale dans sa tête". Un an d'avance, au collège, ça veut dire être toujours un peu une gamine (voire très) par rapport aux autres. Quant à l'épilepsie, quand on fait plusieurs crises par jour... sans commentaire ! Avoir été diagnostiquée m'a fait surprotéger sur certains points (idée que je ne pouvais pas faire ceci ou cela ou que c'était dangereux), mais sans empêcher les reproches sur d'autres points. La fatigue et les problèmes de concentration qui vont avec l'épilepsie n'étaient pas pris en compte. En plus, croyant bien faire, mes parents m'ont abreuvée de "les handicapés peuvent tout faire comme les autres". Ce qui est à la fois vrai et faux. Toute mon adolescence et ma période universitaire ont été marqués par cette obsession de ne pas être handicapée par mon handicap et être malgré tout normale, avec les mêmes atouts et les mêmes faiblesses que tout le monde.
Ce n'est que vers la trentaine que j'ai compris que le handicap, c'est d'être différent, avec des "moins", mais aussi des "plus" et qu'il était inutile et nuisible de vouloir être comme les autres.
Spoiler:
C'est aussi à ce moment-là que j'ai compris (c'était pourtant simple) que si j'écrivais si mal au CP, et si on a dû me faire faire des lignes d'écriture pendant les vacances, c'était parce que mes doigts tremblaient. J'ai compris cela en apprenant à maitriser mes tremblements pour dessiner. Au moment où je découvrais aussi les "supériorités" que m'apporte mon handicap, c'est à dire les points forts que je n'aurais pas développés si j'avais été normale. Une grande habileté des doigts (totalement inverse avec la maladresse initialement mienne), un sens du toucher très fin, pas mal de patience et une grande capacité d'observation.
Si j'avais compris et développé tout cela plus tôt, j'aurais peut-être réussi plus de choses.
Spoiler:
Eu plus de confiance en moi, et une meilleure évaluation de ce que je peux ou pas.
Et puis, il y a les imprévus permanents qui me tombent dessus d'année en année.
Spoiler:
Souvent liés à ma santé. Autrefois, quand on me disait que tous ces problèmes étaient totalement distincts, je me disais que j'étais née avec une santé pourrie de partout. Que j'avais tiré le mauvais numéro sur toutes les parties de mon organisme. En fait, il y a des quantités de petits recoupements, mais ils sont pour la plupart très hypothétiques et comme chacun sait, quand les médecins ne sont pas sûrs-archi-sûrs, il disent que "non, ce n'est pas lié", quitte à ce qu'on se rende compte quatre ans plus tard que ça l'est tout à fait.
Et puis les regards des autres, qui ne comprennent pas.
Spoiler:
L'épilepsie est un handicap à la fois invisible et difficile à comprendre. La plupart des gens ne voient que les crises et pensent qu'un épileptique stabilisé est "normal" et peut donc tout faire comme tout le monde. Même à la MDPH, j'ai rencontré ce préjugé, qui est (hélas) le plus gros handicap de l'épilepsie. Les crises ne sont que des manifestations ponctuelles de quelque chose qui est là en permanence. Comme la partie immergée de l'iceberg, ou bien le dragon qui nage sous l'eau et pointe son nez à la surface une fois tous les cent ans. Épileptique stabilisé, c'est un énorme piège. Stabilisé plus ou moins, d'ailleurs, car dès que les crises sont faibles ou rares, on est "stabilisé", ce qui est traduit par beaucoup de gens comme "guéri", idée qui ne peut que conduire à dé-stabliser la situation. Bon... je m'égare, là. Que disais-je ? Ah oui... la normalité.
Et bien non : on n'est pas rendu "normal" par la stabilisation.
Spoiler:
Autour de moi, tout le monde y croyait, et moi aussi j'y ai cru. Et ça n'a conduit qu'à me faire considérer par tous et par moi-même comme celle qui rate tout, même ce qui est facile.
Invité/ Invité Ven 17 Avr 2020 - 11:18
Spoiler:
Tombée dessus ce matin.
-Les filles, qu'est-ce que vous ajoutez après un propos parfaitement cohérent, intelligent, complet pour l'atténuer ? Moi j'ajoute "Tu sais ?" mais je sais que "est-ce que ça a du sens ?" est assez populaire. - Même si, je ne sais pas, je peux avoir tort... - Quand je sais, sans l'ombre d'un doute, je commence par "je pense que" - Je le formule comme une question et non comme une affirmation, du genre " est-ce qu'il se peut que..." - Est-ce que ça a du sens, je ne sais pas si je suis claire, je me demandais si... - C'est ce que je pense, c'est juste mon opinion etc...
Ce post résonne chez de nombreuses femmes. Ce réflexe que nous avons d'émousser nos propos, même parfaitement clairs, à leur fin.
Sorcières, Mona Chollet:
Invité/ Invité Ven 17 Avr 2020 - 11:43
Cela dit, je pense que ce sont surtout les personnes qui on trop confiance en eux qui devraient user de ces termes. Les marques de modestie épistémique sont importantes dans le discours. Le problème vient à mon avis qu'on valorise plus les propos affirmés, tranchés, énoncer sans l'ombre d'un doute, qu'un propos mesuré qui reconnaît ne pas détenir la vérité absolue, qui questionne, qui laisse la porte ouverte à l'échange.
Les "je pense que" et autres marqueurs d'incertitude, dans la mesure où ils ne sont pas juste soumission à l'approbation des autres bien sûr, sont sains.
Sinon on se met à reproduire les codes dominants, et on en revient toujours au même point. Je suis d'avis qu'il faudrait mettre en avant les propos qui admettent leur incertitude, et surtout qu'il faudrait un peu clouer le bec à tous ces adeptes du développement personnel, de l'affirmation de soi et autres concepts individualistes de merde que produit notre société.
Allez je reposte cette vidéo qui évoque ce sujet bien mieux que moi et utilise un cas concret pour l'illustrer :
Nombre de messages : 2388 Âge : 100 Localisation : ardèche Pensée du jour : Je suis ignorant de ce que j'ignore Date d'inscription : 29/05/2016
pehache/ Guère épais Ven 17 Avr 2020 - 12:10
https://www.youtube.com/watch?v=2FEtiA18lZU
Nombre de messages : 10114 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010
Pasiphae/ Truquage geniphasien Ven 17 Avr 2020 - 13:01
D'accord avec Moïra pour le coup ! les gens trop sûr·es d'elleux nous dominent et nous font nous sentir mal : aucune envie de leur ressembler.
Invité/ Invité Ven 17 Avr 2020 - 15:27
Citation :
Les "je pense que" et autres marqueurs d'incertitude, dans la mesure où ils ne sont pas juste soumission à l'approbation des autres bien sûr, sont sains.
Certes. Je ne dis pas que tomber dans l’excès inverse est souhaitable (asséner des propos sans jamais ouvrir une brèche pour la remise en question).
Citation :
Je suis d'avis qu'il faudrait mettre en avant les propos qui admettent leur incertitude
Les raisons pour lesquelles ce post résonne en moi :
J’ai une expérience du monde professionnel qui est celle d’une guerre pour rabaisser, sous-payer l’autre à la moindre occasion. Surtout quand cet autre est une femme. Faire grandir son entreprise, justifier ses tarifs, contribuer en réunion sans une certaine confiance dans son propos est difficile (et je suis d’accord que cette pensée est idiote). C’est un monde merdique où on se fait bouffer si on laisse trop de brèches ouvertes contre soi.
La perspective de ne pas me laisser silencier, brader m’a conduite à une certaine affirmation personnelle. Et à la modération de tout ce qui est de l’auto-dévalorisation. Dans un contexte propice à l’exploitation. Ce n’est pas tant une volonté de dominer que celle de ne pas donner une occasion de voir ses contributions silenciées ou rabaissées.
Citation :
Le problème vient à mon avis qu'on valorise plus les propos affirmés, tranchés, énoncer sans l'ombre d'un doute, qu'un propos mesuré qui reconnaît ne pas détenir la vérité absolue, qui questionne, qui laisse la porte ouverte à l'échange.
Tout à fait. Je serai heureuse le jour où ce ne sera plus le cas sur le terrain
Nombre de messages : 10114 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010
Pasiphae/ Truquage geniphasien Ven 17 Avr 2020 - 15:32
Je comprends ta position Loubna. Elle est belle, nécessaire, et je l'adopte dans certains contextes pour des raisons assez similaires aux tiennes. Mais je rêve aussi du jour où elle ne sera plus nécessaire, et où ce seront les valeurs du care et de l'empathie qui seront célébrées.
Invité/ Invité Ven 17 Avr 2020 - 17:34
Loubna a écrit:
Citation :
Je suis d'avis qu'il faudrait mettre en avant les propos qui admettent leur incertitude
Les raisons pour lesquelles ce post résonne en moi :
J’ai une expérience du monde professionnel qui est celle d’une guerre pour rabaisser, sous-payer l’autre à la moindre occasion. Surtout quand cet autre est une femme. Faire grandir son entreprise, justifier ses tarifs, contribuer en réunion sans une certaine confiance dans son propos est difficile (et je suis d’accord que cette pensée est idiote). C’est un monde merdique où on se fait bouffer si on laisse trop de brèches ouvertes contre soi.
La perspective de ne pas me laisser silencier, brader m’a conduite à une certaine affirmation personnelle. Et à la modération de tout ce qui est de l’auto-dévalorisation. Dans un contexte propice à l’exploitation. Ce n’est pas tant une volonté de dominer que celle de ne pas donner une occasion de voir ses contributions silenciées ou rabaissées.
Ah oui dans ce cas bien sûr ! C'est tout à fait normal de ne pas te laisser marcher sur les pieds. Je parlais plutôt de cela dans le cas d'un débat ou d'une discussion, d'un avis scientifique ou d'une critique. Par exemple d'une personne qui discute d'un livre, ou d'une idée, comme dans l'extrait de Mona Chollet.
Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013
fleur-de-lyss/ Double assassiné dans la rue Morgue Ven 17 Avr 2020 - 18:24
Je rejoins aussi Moïra. Lorsque j'ai pu connaître des rapports de force, je suis contre l'idée de les renverser. Je ne veux pas rentrer là-dedans et je ne considère donc pas que je me fais "écraser". Pour moi, la vraie victoire est de ne pas rentrer dans une logique dominant/dominé, pas de réussir à m'imposer, quitte à me mettre en dehors et construire ailleurs ou autrement. Ce n'est peut-être pas applicable dans tous les domaines, mais je m'y tiens autant que possible.
Quant à la compétitivité du monde du travail, c'est marrant parce que j'ai quand même pas mal d'exemples autour de moi de personnes qui ont été engagés puis parfois promus à des postes de direction pour des qualités de médiations et de conciliations. A l'inverse, je connais aussi des gens qui n'ont pas été pris car trop sûrs d'eux. Les cours de management mettent d'ailleurs l'accent sur la diversité des profils et à notre époque, le travail en équipe est super valorisé, et les caractères avec des tendances autoritaires invitent plutôt à la méfiance. Peut-être que le fait d'avoir remis en cause un modèle pyramidal de hiérarchie a permis une évolution des regards. En tout cas, je ne me montrerais pas trop absolue dans la description du monde du travail.
Invité/ Invité Ven 17 Avr 2020 - 19:22
Citation :
Ce n'est peut-être pas applicable dans tous les domaines.
Je réitère que je parle de mon expérience d'auto-entrepreneuse (qui implique prospection, demande de financements, appels d'offre, estimations financières, etc.), ce sont des situations qui demandent une vigilance de ma part (je l'ai appris à mes dépens comme je l'explique plus haut), un minimum d'assurance, et qui ne sont pas en contradiction avec une gestion bienveillante : je travaille avec deux étudiantes qui sont mes employées, et amies, et avec lesquelles je construis une relation basée sur l'apprentissage mutuel.
Moira : l'extrait de Mona Chollet est trop tronqué je le remets dans son contexte: