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 [Réflexions] Quel avenir pour la littérature ?

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Le Renard Rouge
   
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Le Renard Rouge  /  Pour qui sonne Lestat


Faut voir les choses en face : tout le monde-lit de moins en moins... en tout cas, c'est ce que semblent indiquer les chiffres alarmants que nous brandissent chroniquement nos journaux préférés. L'année précédente, Ouest-France nous ressortait encore les données du CNL : " 35% l'avouent, ils lisent de moins en moins" ! (source : https://www.ouest-france.fr/culture/lecture-les-francais-lisent-moins-surtout-les-jeunes-6262165 )

Mais derrière ce marronnier médiatique qui nous revient chaque année dans la gueule et qui ne manquera pas de nous offusquer ("Les gens sont vraiment des débiles ! Ne voient-ils pas la beauté poétique d'une page blanche recouverte de mots ?!?") se traduit une cruelle réalité culturelle.

En effet, autant se l'avouer, la tendance n'est pas à la hausse. Paradoxalement, la société n'a jamais été aussi friande d'histoires qu'à notre époque. Pour s'en convaincre il suffit de regarder autour de nous : les séries TV sont rentrées dans notre quotidien, les grosses productions hollywoodiennes occupent les discutions à la machine à café, la vente de Manga explose en France, Netflix est devenue un symbole social, etc...

Alors qu'est-ce qui ne va pas avec le livre
?

La réponse ne serait-elle pas à chercher d'un point de vue culturel ? Notre monde a évolué. Nous n'avons plus le temps pour tout. Entre le boulot (40H/semaine), les tâches quotidiennes (acheter à manger, tenir son appart de 20 m2, remplir une montagne de papiers administratifs) et s'acquitter de ses obligations sociales envers ses proches et bien... force est de constaté que le compte n'y est plus pour se dégager de quoi s'investir dans un roman.

Le coupable ?

La société elle-même. Nous ne prenons plus le temps pour rien . (Oui je sais, ça sonne comme une phrase de vieux réact. ^^) Moi le premier, je reconnais ne plus lire suffisamment de bouquins (de 1 à 2 par mois il y a 5 ans ma consommation s’est effondrée à 5 à 6 romans par an). Suis-je vraiment à blâmer ? Peut-être. Comme tout le monde (enfin comme une majorité) d'autres médias se sont imposés à moi : 4/5 Mangas par mois, 10 épisodes de séries par semaine, 1H d’animés par jour, beaucoup trop de vidéos YouTube, des livres audio, etc...

Mais alors, sommes-nous destinés à disparaitre, nous, amoureux de notre belle langue française ? (Hé ! On peut aimer quelqu'un sans vraiment le connaitre, non?)

Pas forcément... On peut bien sûr choisir de se consacrer sur un noyau dur de lecteurs. Les fidèles entre les fidèles. Ceux qui seront toujours au rendez-vous. Mais je trouve cela un peu triste.
Sinon, on peut aussi choisir de s'adapter.
Les lecteurs n'ont plus le temps ? Proposons des formats courts !
Les lecteurs veulent de l'instantanée ? Allons droit à l'essentiel !
Les lecteurs cherchent à s'évader ? Ah non ! Ça, ça ne change pas. Wink
C'est un peu (complètement) caricatural, mais c'est l'idée.

De mon point de vue, je pense que ces éléments expliquent le succès timide, mais exponentiel des light novels en provenance du pays du soleil levant. Tout comme les mangas sont en train de remplacer la bande dessinée franco-belge, des formats plus courts (plus pauvres ! diront certains) balayeront notre littérature populaire.

Mais les questions sont les suivantes
: Serons-nous capables de nous adapter à temps ? Réussirons-nous à proposer une offre nouvelle qui correspondra mieux aux attentes du public ?

Bon voilà, c'était mes réflexions embrumées de ce matin que j'ai pu avoir avec ma tasse de café. En réalité, je trouve que la relation créateur-consommateur est un sujet passionnant et aujourd'hui j'avais envie d'écrire à ce sujet. Alors oui, j'enfonce beaucoup de portes ouvertes, mais je me disais que c'était intéressant d'en parler. Bonne journée à tous ^^
 
Nedjma
   
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Nedjma  /  Bile au trésor


Salut,

Merci pour ces réflexions intéressantes !
Pour continuer dans la série "paroles de réac", je dirais qu'en ce qui me concerne, la déperdition de lecture a été brutale quand j'ai eu un smartphone avec internet. J'étais une des dernières à avoir un vieux téléphone sans connexion, et je m'en méfiais avec raison, on dirait. Le temps qui s'engloutit là-dedans est hallucinant, on en ressort les yeux fatigués, un peu énervé/déprimé (selon l'actu), en retard sur l'heure du coucher : on ne va pas ouvrir un bouquin...

Je ne crois pas, par contre, qu'il faille que la littérature s'adapte en proposant du court, du rapide, etc. Il y a des moments où on se rappelle de quoi on a vraiment besoin, et heureusement qu'on trouve plus profond et plus dense quand on se trouve dans ce cas-là ! En ce moment de crise, les gens de mon entourage lisent davantage, redécouvrent l'intérêt d'un gros livre difficile. Quand j'ai traversé des moments difficiles, je n'ai été ramenée à la vie que par Dostoïevski, pas par des light novel feel good...
https://evadezulier.wixsite.com/website
 
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Invité  /  Invité


La littérature reste le dernier lieu de nuance aujourd'hui.

Partout, tout se polarise, et les lieux d'évolution, d'expression et de construction du savoir se précarisent de plus en plus, disparaissent et se font lourdement influencer par les sociétés privées.

Le livre est un produit lent à créer, lent à éditer et lent à lire; lui faire perdre cette particularité, et certains le font déjà depuis longtemps pour la littérature dite "de divertissement pure", c'est lui faire perdre sa particularité première, et la deuxième, lui faire perdre sa nuance.

En sus, les formes courtes ou rapides à lire ne sont pas opposées à de la nuance et de la profondeur; prenons Pessoa, ou Cioran, ou les nouvelles de Borgès.

Je ne crois pas que la littérature soit en crise; les ventes de livres n'ont jamais été aussi élevées, et le lecteur moyen lit moins de livres, mais il lit beaucoup sur son téléphone. Ce qui est en crise, c'est l'écrivain à public choisi qui, contrairement aux années 70-90, pouvait vendre un livre par an à 15000-30000 et s'en sortir. Aujourd'hui, ce "marché du milieu" n'existe plus. Soit on est un mastodonte, soit on vend queue dalle.

Le réel problème, c'est revenir à ce marché du milieu possible. Pour ça, je n'ai pas de solution.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


On n'écrit pas des "livres", mais des textes. Lesquels peuvent ensuite être transformés en livre, ou pas. C'est ce que rappelle l'historien du livre Roger Chartier, et à quoi on peut d'autant plus souscrire aujourd'hui que les textes n'ont plus systématiquement vocation à être transformés en livres. J'ajouterai deux ou trois choses plus tard, mais ne suis pas du tout pessimiste comme toi, Renard.
 
fleur-de-lyss
   
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fleur-de-lyss  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Salut!

Les chiffres que j'ai eus datent de 2016, mais ils constataient que non, on ne lit pas moins.
Plusieurs phénomènes:
* Les très grands lecteurs (+ de 20 livres par an) tendent à disparaître
* Le lectorat s'élargit et de plus en plus de personnes lisent
* Depuis déjà longtemps, les jeunes lisent beaucoup, puis diminuent fortement leur consommation après le lycée.
* A côté des livres (ventes toujours énormes), on lit plus de textes que jamais avec les écrans. Par exemple, on achète moins le journal mais on n'a jamais lu autant d'articles.

Comme Fabre, je pense que les caractéristiques à contre-courant de la littérature ne sont pas des faiblesses, mais bien des forces. La lecture peut apporter une réelle plus-value dans notre société instantanée.
C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne crois pas que l'ebook supplantera le livre papier. Il ne progresse plus beaucoup et les jeunes n'en sont pas de grands consommateurs. Dans cette période de télétravail, je lis toute la journée des textes (notamment littéraires) et des articles, mais c'est justement pour cette raison que le soir, j'éteins tout et je choisis un livre plutôt qu'un film Smile
 
Mokkimy
   
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Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Je pense aussi que le livre a un bel avenir devant lui. Peut-être que les anciennes maisons d'édition finiront par se casser la gueule, parce que les habitudes de consommation ont changé. Mais on lit toujours autant sous différentes formes. D'autres formes d'édition vont voir le jour, peut-être sur d'autres médias : le livre audio, le livre vidéo, le livre-blog, certaines solutions restant sans doute à créer. Peut-être aussi que des systèmes comme Amazon qui permettent de consommer "à la page" et non pas au livre vont connaître de jolis débouchés. Qui sait ?

Je ne doute pas des capacités des gens à s'adapter.
https://lamonstrotheque.home.blog/
 
Le Renard Rouge
   
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Le Renard Rouge  /  Pour qui sonne Lestat


Rebonjour,

Vos retours sont intéressants Wink
Après c'est vrai que mon propos était (volontairement) provocateur.

Comme l'a très justement évoqué Fleurs-de-Lyss, le public du livre évolue.

De mon point de vue d'auteur amateur (dont les projets finalisés se comptent sur la moitié des doigts d'une main ^^') l'objectif n°1 est de m'améliorer pour produire des textes de plus en plus qualitatifs (je suis très loin du niveau de l'édition et ce n'est de toute manière pas mon objectif).

Mais qu'est-ce qu’un bon texte ?

Certains le contesteront sans nul doute, mais j'estime qu'un bon texte est un texte qui correspond aux gouts/attentes/besoins de son public cible (je suis issue d'une formation commerciale ^^). Ainsi, pour s'améliorer il faut non seulement que l'écrivain travaille ses classiques, mais qu'il réussisse à appréhender son marché !

Pour finir, je ne crois pas non plus que E-Book supplantera le livre "papier". Mais il est probable que le format "papier" connaitra de fortes évolutions dans les années à venir pour se conforter à l'évolution de nos habitudes de consommation.

Enfin, j'espère quand même que la littérature n'arrivera pas à ce niveau (et c'est pas le pire des exemples) :
https://www.ofelbe.com/lectureEnLigne/index.php?ID=12
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Le livre (et son avatar numérique) ne se superpose pas au texte. La moitié de mes contatcs quotidiens avec la littérature ont lieu hors du livre. Si le titre du sujet est bien "l'avenir de la littérature", je ne vois pas pourquoi vous parlez uniquement du livre ?
 
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Invité  /  Invité


On ne lit plus tout court ou on ne lit plus de livre ? Par exemple si je prends ma soeur, elle n'a jamais aimé lire. Pendant le confinement elle a voulu terminer le tome 2 de Harry Potter. Il lui restait 60 pages, elle a dû mettre deux jours. Par contre, elle a dévoré une fiction (apparemment très très bien écrite) sur Wattpad. Et j'ai bien en tête un marronnier de l'été où les journalistes s'extasient sur le fait que les ados aiment lire. Donc je pense qu'il n'y a pas trop de soucis à se faire.

Mais le truc, c'est que ça dépend de la catégorie socio-professionnelle. Si je caricature, les enfants des cités qui sont abreuvés de tablettes et de dessins animés lisent déjà moins que les rejetons d'instit' et liront moins une fois ado. Après, bien sûr, il y a aussi des inclinations personnelles (ma soeur et moi nous comportons différemment devant la lecture).
 
   
    
                         
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