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 La botte de foin - Aquae

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Aquae
   
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Aquae  /  Amazone du Dehors


14
Les herbes brûlées de soleil,
les mares asséchées
sont trop peu réelles
trop peu viscérales
pour être comprises
mais cloisonnent déjà tous les jardins,
tous les vergers

les femmes, ici,
ploient sous une menace
que l’on ignore

Elles n’osent pas se regarder
sous le soleil en crue
elles gardent en elles l’empreinte des corps
affamés, amis, enfants, aimés
que d’autres ont mis en terre
et le souvenir de la sueur perdue aux champs
pour trois fois rien

l’amertume des sèves rejoint celle
des peaux décomposées
sous les tombes de terre ancienne
dont on ignore tout ce qui gêne

Les graines, malgré tout, germent encore.
Elles se sont imprégnées, longuement, de nos peurs
inédites, de nos pleurs contenus.

Ailleurs, les empreintes sont légères, informes
et les sueurs sont bues,
les enfants se perdent dans la nuit
les femmes sont paisibles.
Il y a pourtant si peu d’eau,
et les dernières étoiles vives
éclairent des forêts qui flambent.
Les geais, les libellules s’en vont.
Les nôtres, j’ignore où elles sont. Trop de vents contraires les effrayent
et les fumées les chassent.

Hier, la meule a roulé, la ficelle s’est dénouée
à cause de la moisissure
et je n’ai pas retrouvé la paille.


Dernière édition par Aquae le Mer 11 Déc 2019 - 17:30, édité 1 fois
 
Aquae
   
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Aquae  /  Amazone du Dehors


15
Les hortensias aux gerbes brûlées de soleil,
les marionnettes de paille
asséchées
sont trop peu réelles, trop peu viscérales
pour être comprises
mais cloisonnent déjà tous les jardins,
tous les vergers

les femmes, ici, vont à pas lents
enlacer les saules
qui ploient sous
une menace que l’on ignore

Elles n’osent pas se regarder
sous le soleil en cru-
auté
elles regardent plutôt en elles
l’empreinte de la sécheresse, les angoisses et
la peau qui pèle

Des corps affamés, amis, enfants, aimés
que d’autres ont mis en terre
ne restent que les souvenirs de la sueur et de la rage
perdues aux champs pour trois fois rien
l’amertume des sèves rejoint celle des peaux
les graines sont décomptées,
pressées contre
des lèvres explosées
sous les saules tombent des poignées de terre ancienne
dont on ignore tout ce qui gêne

Les graines, malgré tout, germent
encore.
Elles se sont imprégnées, longuement, de nos peurs
inédites, de nos pleurs contenus,
                                         de nos corps.

Ailleurs, les empreintes sont légères, les épouvantails
informes
continuent de chasser les corbeaux,
et les souffleurs de sables sont imbus d’eux-mêmes
On oublie allégrement
les enfants qui se perdent dans la nuit
et les flemmes sont paisibles.
Il y a, pour tant de monde, si peu d’eau,
et les dernières étoiles vives
éclairent des forêts qui flambent, mais
pour toustes
les flammes sont paisibles.

Les geais, les libellules s’en vont rapides. Les branches cassent
beaucoup de baies crament, les nôtres pourrissent vertes.
Les fontaines ? J’ignore où elles en sont.
Les enfants courent, s’échappent. Trop de vents contraires les effrayent
et les fumées les chassent.

Hier, la meule a roulé jusqu’à l’épouvantail, la ficelle s’est dénouée
à cause de la moisissure
et je n’ai pas retrouvé la paille au pied du mur
 
Aquae
   
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Aquae  /  Amazone du Dehors


DEUXIÈME REMBOBINAGE EMMÊLÉ

15
hortensias aux gionnettes de pailles et de sables
vont à pas lents enlacer les saules
ffl

exploit plutôt
de la sécheresse et de la rage,
les angoisses et la peau qui pèle

les graines ne sont nées que de saules,
pressées contre des lèvres
des poignées de nos corps.

les épouvantails qui continuent d’eux-mêmes de chasser les rats, corbeaux,
On oublie allégrement
qui sont les flemmes du monde,
mais, pour toustes, les flammes rapides sont paisibles.

Les branches cassent
beaucoup de baies crament, pourrissent vertes.
Les fontaines ? mn
elles restent.
Les enfants courent, s’échappent

jusqu’à l’épouvantail,
au pied du mur

14
trop peu, trop peu viscérales pour être comprises
mais cloisonnent déjà tous les jardins, tous les vergers
sous le soleil en crue que d’autres ont mis en terre

l(es) contenus de nos peurs inédites, décomposées
éclairent des forêts qui flambent
les enfants eau et les dernières vives
informes sont bues
les geais, les libellules s’en vont à cause de la moisissure ancienne.

13
as
brûlées de soleil, les mares sont réelles
les femmes n’osent pas se regarder

en elles
ce qui gêne le souvenir
affamés enfants aimés

perdue aux champs pour trois fois rien, l’amertume a roulé la ficelle

Les graines, malgré tout, germent encore
sont légères, pourtant, contraires, et les fumées les chassent.

12
Elles ploient sous
une menace que l’on ignore

celle des sèves rejoint ami

sous les tombes de terre on ignore tout
il y a si peu d’étoiles

Hier, la meule s’est dénouée longuement, de nos peurs paisibles

11
Ailleurs, les empreintes et les sueurs se perdent dans la nuit. J’ignore où elles sont.
Je n’ai pas retrouvé la paille empreinte d’la sueur et des peaux.

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Trop de vent dont elles se sont imprégnées les effraye, les nôtres.

9
Les corps, ici, gardent les herbes séchées.
 
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Spoiler:

16
Trou à combler, peut-être une tombe
tardive ;
ou à laisser vide, ouvert aux vents
 
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17
Ici les herbes séchées font des promesses
à corps perdu
 
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18
Ici les herbes séchées font des promesses
à tout corps perdu
tout corps terre
pétri de grume


Dernière édition par Aquae le Mer 16 Déc 2020 - 18:24, édité 1 fois
 
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19
Ici, entre deux châtaigniers
qui font fracture
les herbes séchées sont des promesses
à tout va
il y a un corps perdu dans les feuilles
tout est calme
le corps perdu et les mottes de terre
le pétrin de grume


Dernière édition par Aquae le Mer 16 Déc 2020 - 18:25, édité 1 fois
 
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20
Ici, regarde
entre deux doigts écartés
apparaissent, grands comme ça
les châtaigniers et leurs écorces
qui font frac-
ture et glissent
sur les herbes séchées
Ces lambeaux sont des promesses
à croire que tout va bien

Il y a, presque enfoui
un petit, tout petit corps
perdu dans les feuilles
tout est calme depuis —
la chute
le corps sera perdu bientôt
et les mottes de terre retournées
dans un sens
                        ou
                  dans
           un
autre

le pétrin trempé
irriguera les chemins de grume
 
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21
Puisque tu es ici, regarde
entre ces deux arbres aux branches
comme des doigts écartelés, trop secs
des lucioles apparaissent, grandes comme ça

Les châtaigniers n’ont pas trente ans, et maintenant, regarde :
après l’été leurs écorces se resserrent, elles crissent
et les feuilles qui froncent se frac-
turent : elles glissent
sur les herbes séchées qui achèvent
ainsi leur lente courbure
Ces lambeaux ne sont pas seuls
d’autres corps tombent, qui sont des promesses
à croire que jamais les châtaigniers
ne meurent ni ne cessent
de se multiplier
Ici, tout va bien, tant que l’incendie
se tient à distance
et que roulent les meules

Il y a à leurs pieds, presque enfoui
entre les racines
un petit, tout petit corps
perdu dans les feuilles molles
tout est serein encore, si calme depuis —
c’était un matin de septembre
le jour de la chute

pourquoi tomber si tôt

Le corps sera ouvert avant d’être mûr
son vert perdu bientôt
et les mottes de terre retournées
par nos soins
diront quelque chose
(dans un sens ou dans un autre)
du petit corps qu'elles recouvrent

le pétrin trempé ou affamé
de tristesse
irriguera de ses mousses et lichens
les chemins terreux et les branches mortes, les gros cailloux
pour les préparer à l’hiver
des bûcherons passeront peut-être
et des châtaigniers ne restera
rien que la grume
 
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TROISIÈME REMBOBINAGE EMMÊLÉ

21
Puisque tu es serein encore,

ces arbres trop secs
aux branches comme des lucioles
n’ont pas trente ans,

maintenant, regarde :
après l’été
les feuilles se rendent :
elles se resserrent, elles crissent
achèvent ainsi leur lente courbure

d’autres corps tombent,
qui ne sont pas seuls
qui par nos soins
diront quelque chose

du petit corps qu’elles recouvrent

Ici, tant que l’incendie
se tient à distance
et que roulent les meules
à leurs pieds, entre les racines molles,
jamais les châtaigniers
ne meurent ni ne cessent
de se multiplier

Si c’était un matin de septembre
le jour des
pourquoi tomber si tôt
ouvert avant d’être mûr
ou affamé de tristesse
le vert
de ses mousses et lichens terreux

et les branches mortes, les gros cailloux
pour les préparer à l’hiver
des bûcherons passeront peut-être
et des châtaigniers ne restera rien que la (soif)

20
regarde
les doigts écartelés apparaissent
grands comme ça
et leurs écorces retournées
glissent sur ces lambeaux
dans un sens ou dans un autre

bien croire que

presque enfoui
petit, tout petit
depuis la chute
sera bientôt trempé
et irriguera les chemins

19
va entre deux châtaigniers
qui sont

il y en a un dans les feuilles
de perdu

la fracture, elle, est calme
et les mottes

18
tout
tout corps terre
pétri de grume

17
Ici
à corps perdu
les herbes séchées font des promesses
 
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22
Longtemps encore
à cause du nœud
la meule tournera à l’envers d’elle-même
 
   
    
                         
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