|
| | | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Mer 11 Déc 2019 - 2:27 | |
| 14 Les herbes brûlées de soleil, les mares asséchées sont trop peu réelles trop peu viscérales pour être comprises mais cloisonnent déjà tous les jardins, tous les vergers
les femmes, ici, ploient sous une menace que l’on ignore
Elles n’osent pas se regarder sous le soleil en crue elles gardent en elles l’empreinte des corps affamés, amis, enfants, aimés que d’autres ont mis en terre et le souvenir de la sueur perdue aux champs pour trois fois rien
l’amertume des sèves rejoint celle des peaux décomposées sous les tombes de terre ancienne dont on ignore tout ce qui gêne
Les graines, malgré tout, germent encore. Elles se sont imprégnées, longuement, de nos peurs inédites, de nos pleurs contenus.
Ailleurs, les empreintes sont légères, informes et les sueurs sont bues, les enfants se perdent dans la nuit les femmes sont paisibles. Il y a pourtant si peu d’eau, et les dernières étoiles vives éclairent des forêts qui flambent. Les geais, les libellules s’en vont. Les nôtres, j’ignore où elles sont. Trop de vents contraires les effrayent et les fumées les chassent.
Hier, la meule a roulé, la ficelle s’est dénouée à cause de la moisissure et je n’ai pas retrouvé la paille.
Dernière édition par Aquae le Mer 11 Déc 2019 - 17:30, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Mer 11 Déc 2019 - 17:15 | |
| 15 Les hortensias aux gerbes brûlées de soleil, les marionnettes de paille asséchées sont trop peu réelles, trop peu viscérales pour être comprises mais cloisonnent déjà tous les jardins, tous les vergers
les femmes, ici, vont à pas lents enlacer les saules qui ploient sous une menace que l’on ignore
Elles n’osent pas se regarder sous le soleil en cru- auté elles regardent plutôt en elles l’empreinte de la sécheresse, les angoisses et la peau qui pèle
Des corps affamés, amis, enfants, aimés que d’autres ont mis en terre ne restent que les souvenirs de la sueur et de la rage perdues aux champs pour trois fois rien l’amertume des sèves rejoint celle des peaux les graines sont décomptées, pressées contre des lèvres explosées sous les saules tombent des poignées de terre ancienne dont on ignore tout ce qui gêne
Les graines, malgré tout, germent encore. Elles se sont imprégnées, longuement, de nos peurs inédites, de nos pleurs contenus, de nos corps.
Ailleurs, les empreintes sont légères, les épouvantails informes continuent de chasser les corbeaux, et les souffleurs de sables sont imbus d’eux-mêmes On oublie allégrement les enfants qui se perdent dans la nuit et les flemmes sont paisibles. Il y a, pour tant de monde, si peu d’eau, et les dernières étoiles vives éclairent des forêts qui flambent, mais pour toustes les flammes sont paisibles.
Les geais, les libellules s’en vont rapides. Les branches cassent beaucoup de baies crament, les nôtres pourrissent vertes. Les fontaines ? J’ignore où elles en sont. Les enfants courent, s’échappent. Trop de vents contraires les effrayent et les fumées les chassent.
Hier, la meule a roulé jusqu’à l’épouvantail, la ficelle s’est dénouée à cause de la moisissure et je n’ai pas retrouvé la paille au pied du mur |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Jeu 12 Déc 2019 - 20:27 | |
| DEUXIÈME REMBOBINAGE EMMÊLÉ
15 hortensias aux gionnettes de pailles et de sables vont à pas lents enlacer les saules ffl
exploit plutôt de la sécheresse et de la rage, les angoisses et la peau qui pèle
les graines ne sont nées que de saules, pressées contre des lèvres des poignées de nos corps.
les épouvantails qui continuent d’eux-mêmes de chasser les rats, corbeaux, On oublie allégrement qui sont les flemmes du monde, mais, pour toustes, les flammes rapides sont paisibles.
Les branches cassent beaucoup de baies crament, pourrissent vertes. Les fontaines ? mn elles restent. Les enfants courent, s’échappent
jusqu’à l’épouvantail, au pied du mur
14 trop peu, trop peu viscérales pour être comprises mais cloisonnent déjà tous les jardins, tous les vergers sous le soleil en crue que d’autres ont mis en terre
l(es) contenus de nos peurs inédites, décomposées éclairent des forêts qui flambent les enfants eau et les dernières vives informes sont bues les geais, les libellules s’en vont à cause de la moisissure ancienne.
13 as brûlées de soleil, les mares sont réelles les femmes n’osent pas se regarder
en elles ce qui gêne le souvenir affamés enfants aimés
perdue aux champs pour trois fois rien, l’amertume a roulé la ficelle
Les graines, malgré tout, germent encore sont légères, pourtant, contraires, et les fumées les chassent.
12 Elles ploient sous une menace que l’on ignore
celle des sèves rejoint ami
sous les tombes de terre on ignore tout il y a si peu d’étoiles
Hier, la meule s’est dénouée longuement, de nos peurs paisibles
11 Ailleurs, les empreintes et les sueurs se perdent dans la nuit. J’ignore où elles sont. Je n’ai pas retrouvé la paille empreinte d’la sueur et des peaux.
10 Trop de vent dont elles se sont imprégnées les effraye, les nôtres.
9 Les corps, ici, gardent les herbes séchées.
|
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Dim 13 Déc 2020 - 22:41 | |
| - Spoiler:
Je m'y remets un an plus tard, tout ça me trotte encore dans la tête 16Trou à combler, peut-être une tombe tardive ; ou à laisser vide, ouvert aux vents |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Dim 13 Déc 2020 - 23:01 | |
| 17 Ici les herbes séchées font des promesses à corps perdu
|
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Dim 13 Déc 2020 - 23:03 | |
| 18 Ici les herbes séchées font des promesses à tout corps perdu tout corps terre pétri de grume
Dernière édition par Aquae le Mer 16 Déc 2020 - 18:24, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Dim 13 Déc 2020 - 23:09 | |
| 19 Ici, entre deux châtaigniers qui font fracture les herbes séchées sont des promesses à tout va il y a un corps perdu dans les feuilles tout est calme le corps perdu et les mottes de terre le pétrin de grume
Dernière édition par Aquae le Mer 16 Déc 2020 - 18:25, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Dim 13 Déc 2020 - 23:20 | |
| 20 Ici, regarde entre deux doigts écartés apparaissent, grands comme ça les châtaigniers et leurs écorces qui font frac- ture et glissent sur les herbes séchées Ces lambeaux sont des promesses à croire que tout va bien
Il y a, presque enfoui un petit, tout petit corps perdu dans les feuilles tout est calme depuis — la chute le corps sera perdu bientôt et les mottes de terre retournées dans un sens ou dans un autre
le pétrin trempé irriguera les chemins de grume |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Mer 16 Déc 2020 - 19:20 | |
| 21 Puisque tu es ici, regarde entre ces deux arbres aux branches comme des doigts écartelés, trop secs des lucioles apparaissent, grandes comme ça
Les châtaigniers n’ont pas trente ans, et maintenant, regarde : après l’été leurs écorces se resserrent, elles crissent et les feuilles qui froncent se frac- turent : elles glissent sur les herbes séchées qui achèvent ainsi leur lente courbure Ces lambeaux ne sont pas seuls d’autres corps tombent, qui sont des promesses à croire que jamais les châtaigniers ne meurent ni ne cessent de se multiplier Ici, tout va bien, tant que l’incendie se tient à distance et que roulent les meules
Il y a à leurs pieds, presque enfoui entre les racines un petit, tout petit corps perdu dans les feuilles molles tout est serein encore, si calme depuis — c’était un matin de septembre le jour de la chute
pourquoi tomber si tôt
Le corps sera ouvert avant d’être mûr son vert perdu bientôt et les mottes de terre retournées par nos soins diront quelque chose (dans un sens ou dans un autre) du petit corps qu'elles recouvrent
le pétrin trempé ou affamé de tristesse irriguera de ses mousses et lichens les chemins terreux et les branches mortes, les gros cailloux pour les préparer à l’hiver des bûcherons passeront peut-être et des châtaigniers ne restera rien que la grume |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Mer 16 Déc 2020 - 22:01 | |
| TROISIÈME REMBOBINAGE EMMÊLÉ
21 Puisque tu es serein encore,
ces arbres trop secs aux branches comme des lucioles n’ont pas trente ans,
maintenant, regarde : après l’été les feuilles se rendent : elles se resserrent, elles crissent achèvent ainsi leur lente courbure
d’autres corps tombent, qui ne sont pas seuls qui par nos soins diront quelque chose
du petit corps qu’elles recouvrent
Ici, tant que l’incendie se tient à distance et que roulent les meules à leurs pieds, entre les racines molles, jamais les châtaigniers ne meurent ni ne cessent de se multiplier
Si c’était un matin de septembre le jour des pourquoi tomber si tôt ouvert avant d’être mûr ou affamé de tristesse le vert de ses mousses et lichens terreux
et les branches mortes, les gros cailloux pour les préparer à l’hiver des bûcherons passeront peut-être et des châtaigniers ne restera rien que la (soif)
20 regarde les doigts écartelés apparaissent grands comme ça et leurs écorces retournées glissent sur ces lambeaux dans un sens ou dans un autre
bien croire que
presque enfoui petit, tout petit depuis la chute sera bientôt trempé et irriguera les chemins
19 va entre deux châtaigniers qui sont
il y en a un dans les feuilles de perdu
la fracture, elle, est calme et les mottes
18 tout tout corps terre pétri de grume
17 Ici à corps perdu les herbes séchées font des promesses |
| | Nombre de messages : 1017 Âge : 25 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Mer 16 Déc 2020 - 22:04 | |
| 22 Longtemps encore à cause du nœud la meule tournera à l’envers d’elle-même |
| | | | | |
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
|
|
|