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 Oeuvre ouverte

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Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


Commentaires.

J’y vois la nécessité d’écrire une œuvre ouverte, comme un écho à l’Ulysse de Joyce. Voilà, on a trouvé notre Joyce latin. Œuvre ouverte, ça implique un texte long, où l’on trouvera plusieurs niveaux de lecture, et ces différents niveaux seront favorisés par les multiples références aux poètes, poétesses (car le mot y est utilisé, même si le narrateur dit le trouver moche), d’auteur-trice Sud Américain-e. Le voilà le personnage central de ce livre : l’Amérique latine, ou plutôt le monde hispanophone. Comme pour rétablir un monde occulté par la suprématie anglo-saxonne. Et ça fait du bien de se promener dans ces contrées que j’avais terriblement tendance à oublier.

L’un des premiers auteurs cités est Efrén Rebolledo (1877-1929). Vous connaissez ? Moi non plus. Alors on googelise, mais on ne trouve pas grand-chose. Ha ! si des citations par-ci par-là, comme celle-ci :

« On finit jamais de lire, même si les livres s’achèvent, de la même manière qu’on ne finit jamais de vivre, même si la mort est un fait certain »

Et voilà, c’est ça une œuvre ouverte, on tire une référence et on s’évade et reconstruit à l’infinie. Et est-ce que l’on peut faire plus ouvert que cette putain de maxime de Rebolledo ? Je vous demande un peu.

Le réal-viscéralisme, le mouvement littéraire où dès le début du livre l’auteur est invité à y prendre part. Maria n’aime pas ce terme, de toute façon elle n’aime rien qui se réfère au viscère. « Tu l’aurais appelé comment ce mouvement alors ? » qui lui demande le narrateur. Et bien le mouvement surréaliste hispanique, peut-être ? Ou quelque chose comme ça, personnellement je ne me souviens plus très bien. C’est vrai que la référence au surréalisme est patente, mais quand il est hispanique il se montre souvent dégoulinant de sang, comme les christs en croix qui pendent au fond de leurs églises. Je pense au chien andalou de Louis Buñel et Salvador Dali, avec cet œil passé au fil d’une la lame de rasoir.

Oeuvre ouverte 20070107032323814416899388

Et puis il y a cette référence, comme un totem à Lautréamont. Un auteur français, par qui Breton décrétera y voir la pierre fondatrice du mouvement surréaliste. Mais où  est-il né cet Isidore Ducasse comte de Lautréamont ? Je vous le demande ? Et bien à Montevideo. Fils d’un père ambassadeur et qui revient en France pour crever de faim à Paris durant la débâcle de la commune de 1870. Voilà Lautréamont, c’est bien pour moi. Enfin une référence qui me parle. J’en éprouve une certaine fierté, au moins on ne me l’a pas soufflé au cul celle-là. Les chants de Maldoror, c’est Maria qui donnera un exemplaire au narrateur, en lui disant qu’il s’appelle revient.

Cela aidera peut-être à mieux comprendre la référence au viscéralisme. Que l’on se rappelle : Maldoror qui plante ses ongles aiguisés dans le torse d’un adolescent et qui lèche ses larmes salées qui coulent sur ses joues duveteuses. Un cheveu qui se lamente d’être abandonné, un éloge aux poux. Un homme pendu par les cheveux par sa belle mère et sa femme pour lui extorquer son argent. Une famille tranquille et pieuse dont le fils sera martyrisé par Maldoror, juste comme ça, juste pour le goût du mal. Une étreinte après un combat avec un requin titanesque, mais à quoi ressembleront donc leurs progénitures ?

Bien qu’indésirable
Maldoror est passé à Chrontown.
il y a dépouillé un homme.
Que lui a t-il volé ?
Son portefeuille ?
sa bourse
ou sa montre à gousset ?
non, sa peau.
Rien que sa peau.
Depuis,
sa victime erre les muscles nus.
https://julesallea92.wixsite.com/image
 

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