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 Emotions et écriture

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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Ici un topic scindé depuis le topic des résultats du concours de poésie.


post originel :

(pour mon poème, tu es vraiment gentil, mais je l'ai écrit en étant triste, et je pourrais poser un théorème selon lequel moins l'état émotionnel s'approche du neutre plus le résultat poétique est raté)

question : écrit-on mieux, et comment, sous l'emprise d'émotions ?


Dernière édition par Pasiphae le Mar 5 Fév 2019 - 18:56, édité 2 fois
 
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Invité  /  Invité


intéressant, pourquoi ?
et qu'entends-tu par état neutre ?
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Parce que l'état émotionnel supprime la capacité de discernement, ou en tout cas l'équilibre fragile, fait d'une très grande attention au souffle, qui permet de travailler le rythme, le réseau d'images et de reprises. "neutralité" n'est pas forcément un terme heureux, mais il faut une grande concentration, qui n'est pas possible lorsque les émotions s'en mêlent ! de la même manière qu'un texte écrit ivre / dans tout état d'altération physique est rarement bon (pour moi en tout cas)
 
LeBossu
   
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LeBossu  /  Autostoppeur galactique


Pasiphae a écrit:
(pour mon poème, […] je l'ai écrit en étant triste, et je pourrais poser un théorème selon lequel moins l'état émotionnel s'approche du neutre plus le résultat poétique est raté)

Moïra a écrit:
intéressant, pourquoi ?
et qu'entends-tu par état neutre ?

Pasiphae a écrit:
Parce que l'état émotionnel supprime la capacité de discernement, ou en tout cas l'équilibre fragile, fait d'une très grande attention au souffle, qui permet de travailler le rythme, le réseau d'images et de reprises. "neutralité" n'est pas forcément un terme heureux, mais il faut une grande concentration, qui n'est pas possible lorsque les émotions s'en mêlent ! de la même manière qu'un texte écrit ivre / dans tout état d'altération physique est rarement bon (pour moi en tout cas)

Cette discussion mériterait largement un sujet indépendant ; en tout cas, je le suivrais avec plaisir et attention.
 
LePèlerinBleu
   
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LePèlerinBleu  /  Pour qui sonne Lestat


Pasiphae a écrit:
Parce que l'état émotionnel supprime la capacité de discernement, ou en tout cas l'équilibre fragile, fait d'une très grande attention au souffle, qui permet de travailler le rythme, le réseau d'images et de reprises. "neutralité" n'est pas forcément un terme heureux, mais il faut une grande concentration, qui n'est pas possible lorsque les émotions s'en mêlent ! de la même manière qu'un texte écrit ivre / dans tout état d'altération physique est rarement bon (pour moi en tout cas)

J'aurais tendance à penser l'inverse. Les sentiments de joie ou de tristesse modifient notre perception du rythme, ce qui permet d'élaborer de nouvelles sonorités qui ne sont peut-être pas plus riches mais apportent une certaine originalité au poème. L'émotion est le cœur du poème, c'est ce qui le rend attachant, larmoyant,...pour le lecteur qui en devient ému ou non. Je trouverais toujours un poème émotif plus fort qu'un poème plus "neutre", même si ce premier n'est pas très équilibré rythmiquement.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Un poème qui dégage une émotion n'est pas nécessairement un poème écrit sous l'emprise de l'émotion. Ceux de mes poèmes qui ont été commentés sous ce prisme de l'émotion déclenchée par la lecture étaient justement des poèmes écrits sans émotion (positive ou négative), mais pas sans intensité naturellement !

Bossu : oui je vais scinder, on verra ce que ça donne !
 
Mokkimy
   
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Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Mhh, "avec ou sans émotion", c'est un peu comme "est-ce qu'on écrit mieux sobre ou sous alcool ?"

Les deux sont intéressants, on obtiendra des résultats différents dans chaque cas. Après, il ne faut pas tomber dans l'excès non plus, sinon, adieu la qualité. Razz

Pour ma part, je perçois mes émotions comme autant de couleurs. Si une émotion prend le dessus sur les autres, mon récit devient monochromique. C'est plutôt embêtant, surtout quand elle n'est pas en adéquation avec ce que j'écris.
https://lamonstrotheque.home.blog/
 
Ahava-brumes
   
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Ahava-brumes  /  Sang-Chaud Panza


Je n'ai pas souvenir d'avoir écrit quelque-chose de bon en étant ivre.
 
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oh chouette d'en faire un topic !

Plutôt d'accord avec toi Pasiphae, après est-ce qu'on peut vraiment parler d'une sorte de neutralité ? J'aime bien la vision de Mokkimy avec les couleurs, cela voudrait dire qu'un état "neutre" n'existerait pas mais qu'il faudrait une harmonie entre celles-ci, c'est-à-dire une harmonie entre les émotions elles-mêmes et leurs rythmes.
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Oui, c'est peut-être pourquoi le mot de neutralité est mal choisi ! simplement, lorsque je suis très heureuse, ou très triste, ou très en colère, j'écris aussi très mal. J'ai déjà essayé d'écrire ivre ou dans d'autres états d'altération : c'était à jeter, tout. Il faut trouver le point d'équilibre (et de forme physique et mentale) où devient possible une concentration intense. Lorsque j'étais en prépa, j'écrivais souvent pendant les DS et ça ne me semble pas un hasard !
 
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Invité  /  Invité


Oui je pense que c'est ça, lorsque la conscience n'est pas altérée, lorsque la concentration est optimale et que l'on a cette sensation de voir clair. La lucidité, en quelque sorte.

C'est aussi souvent quand je suis par exemple en cours très concentrée que me viennent à l'esprit des vers (pas forcément de moi du coup).
 
LeBossu
   
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LeBossu  /  Autostoppeur galactique


La question m'interpelle, et me rappelle des choses :
Citation :

pour ce qui est de la bonne poésie quand on est malheureux...

... "Malheureux"... "mélancolique"... "amoureux"... "angoissé"... "ému"... Peut-être qu'il
s'agit surtout du besoin de vivre absolument, d'être prêt à en ressentir l'élan, quelqu'en soit
la façon ?
De mon côté, je crois avoir écrit peu de bons textes "inspirés" par l'émotion. Mais certains
en portent l'influence, et à la fin, ce qui aura compté, c'est la surprise d'avoir senti quelque
chose d'inattendu naître. Les textes qui me touchent portent en général un peu de ça.

C'était ce que je pensais à un temps T ; là, maintenant, je ne saurais prendre suffisamment de recul
 
Érème
   
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Autrefois, quand je voulais écrire, je croyais qu'il fallait une certaine disposition d'esprit et une certaine concentration. Je crois que j'aurais, à l'époque, était d'accord avec toi Pasiphae et l'écriture était une discipline qui supposait une certaine focalisation et souvent, dans l'émotion, j'étais incapable d'écrire une ligne. J'avais à l'esprit un ruisseau remplissant une vallée bloquée par un barrage. Lorsque le lac était suffisamment plein, je pouvais écrire en déchargeant une rivière, ou un torrent, mais cela ne supposait pas de perdre totalement le contrôle et qu'en j'écrivais très triste, très heureux, très amoureux ou je-ne-sais-quoi, alors je n'avais plus la maîtrise de ce flux et mes mots dépassaient mes mots, tout débordait indistinctement et devenait brouillon, illisible.

Il y a un an et demi, alors que je me forçais à écrire, j'ai eu une sorte de déclic étrange et maintenant je n'en suis pas revenu. Je crois avoir compris quelque chose, enfin pour mon écriture au moins, je ne sais pas si ça vous parlera. En fait, je crois qu'écrire c'est exactement l'inverse d'une concentration et d'une expression. Je crois que le monde entier est de la littérature et qu'elle attend, cette littérature, d'être simplement regardée. Aussi, ce n'est pas se concentrer qu'il faut, c'est se déconcentrer et s'oublier beaucoup, c'est une discipline aussi mais qui n'est pas un effort, mais une relâche parce qu'alors on n'écrit par pour exprimer, mais les choses s'écrivent et s'impriment d'elles-mêmes sur la feuille.

Maintenant, le lac est toujours plein et l'effort que je dois faire n'est pas de faire advenir un mouvement, mais de le réprimer pour ne pas faire qu'écrire. Si l'émotion signifie bien "la mise en mouvement", alors je crois que l'écriture en est tributaire non pas comme moteur, mais bien parce qu'à la fin l'émotion et l'écriture sont semblables : ce sont deux modes d’aperceptions d'un même objet qu'on appelle le monde.

Enfin je ne sais pas.

https://aomphalos.wordpress.com/
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


C'est joli ce mot de lucidité, Moïra.

LeBossu : si tu réussis à prendre du recul, je serais curieuse !

Aomphalos : c'est beau ! quelle chance tu as. Enfin je ne sais pas, c'est peut-être une malédiction de ne pas pouvoir, matériellement, toujours écrire Laughing plus jeune, je pouvais écrire à l'infini, pour un résultat pas honteux d'ailleurs, mais tout se ressemblait, c'était une foule indistincte. Mais je n'ai pas l'impression que ce soit comparable avec ce que tu décris, puisque ton écriture au contraire est tout à fait capable de variation et d'évolution. Tu es peut-être dans le stade ultime après lequel nous courons tous·tes ?
 
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Pour ma part je n'écris pas souvent "sous l"émotion". L'émotion originelle qui a motivé le poème a disparue, est absente, et c'est de cette disparition et de cette absence que l'écriture se déclenche. On peut dire que le sentiment d'absence est une émotion, dans le sens où l'on ressent diverses choses, mais ce sentiment est toujours relié à quelque chose qui n'est plus, plutôt qu'à un sujet plein dont on aurait du mal à écrire dessus. Je pense qu'on n'écrit jamais que sur des absences ou des choses disparues, et de leurs présences en nous lors de leurs présences en dehors de nous. L'écriture est pour moi un moyen de rendre ces présences supportables. Pour moi l'inspiration poétique (puisque c'est au fond le mot non-dit de ce sujet) correspond à ce qu'Aomphalos a très bien dit, un oubli de soi même (ou une trop forte conscience de soi ce qui est la même chose), sauf que je n'ai aucun contrôle dessus.
https://letombeaudespaquerettes.wordpress.com/
 
   
    
                         
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