Corriger son récit... six ans après

15/03/2016

En ce moment, je vis une expérience assez singulière. Pour les besoins de mon œuvre (et des miens, surtout), j'ai poursuivi mon écrit sans m'attarder sur les corrections.
Corrections que je poursuis maintenant, après avoir terminé (enfin, presque, la bêta-lecture doit encore se faire les crocs dessus :mrgreen:

), celles de ma première trilogie. Et si lorsque je m'en suis occupée, je n'avais pas encore tout-à-fait le recul que j'ai à présent, désormais je n'ai qu'un désir quand mes yeux se posent sur certains passages que j'ai écrit : me laver les yeux abondamment à l'acide. Parce que oui, cela pique vraiment.
Mais comme j'aime bien le dire : c'était une autre époque, une autre façon de penser, et le boulot à fournir dessus n'en sera que plus passionnant (oui, ok, on met de côté l'aspect "prise de tête" quand même, hein).

Du coup, avez-vous/expérimentez-vous actuellement, ce type de corrections, x années après ? Qu'en pensez-vous ?

26/12/2015

Moi j'ai commencé à écrire à l'âge de 12 ans, et au départ, c'était des bribes de textes, je prenais ça pour un entrainement car je savais qu'à l'époque la maturité de mon écriture n'était pas à son terme, du moins pas suffisamment assez pour faire un récit potable. Donc le premier vrai roman que j'ai achevé, il y a un an, le deuxième que j'écris actuellement c'est une sorte de reprise du premier roman avec une trame plus ou moins différente, des changements de personnages.

Donc quand je reprend quelque chose de mon premier roman, j'ai aussi cette sensation de yeux qui pique, mais il y a des passages que j'estime assez bons (qui nécessitent un peu d'être retravaillé mais ce n'est rien de grave). Il m'arrive aussi de lire mes tous premiers textes, qui ont 8 ans et j'avoue que mon écriture s'est améliorée, mais vraiment améliorée !!!

Dernière édition par TITAN le Mer 24 Avr 2019 - 21:17, édité 1 fois

11/01/2013

Bonjour

contente de te voir ici
Oui... j'ai vu sur ton FB que ça ne se fait pas tout seul.
C'est normal. On évolue. Même un texte qui aurait été finalisé il y a six ans te semblerait peut-être avoir besoin de retouches.
Mes plus vieux Tutore Noctis font partie de cette catégorie de trucs qu'on reprend longtemps après. Parfois c'est assez écœurant. Parfois plus vivable. Mais ce sont des textes courts.
Au vu de mes autres textes : plus c'est long, plus la sensation d'indigestion vis à vis des fautes se produit. On sature ! N'hésite pas à faire des pauses en écrivant de petits "autres trucs" juste pour te changer les idées.

12/12/2006

J'ai vu que tu avais un ancien topic sur le forum, où tu avais posté à l'époque tes premiers chapitres. Cela pourrait être intéressant que tu reproposes les versions corrigées ?

Je me demande jusqu'à quel point tu as pu revisiter ton histoire. Smile

Réhabiliter d'anciens textes, c'est un gros chantier de travail ! Je n'ai jamais eu le courage, perso.

15/03/2016

@Mokkimy : J'ai proposé mes textes en bêta lecture, du coup je suis en attente de lecteurs :mrgreen:

Pour ce qui est de la comparaison entre deux textes, l'idéal ce serait que je retrouve ma première version de Lame de Rubis mais... je crois bien qu'elle n'est plus. Par contre, j'en ai des anciennes. Je vais voir ça, cf fin de ce post. Je crois que c'est le mieux que je puisse faire pour établir une comparaison. Et encore, je trouve que là, en 2011, cela allait. Ce que je suis en train de lire est plus tardif, mais je devais avoir un rythme différent parce que les passages narratifs ont, comment dire, se sont bien raccourcis.

@Titan : Ah oui, je plussoie. Il y a des bons passages. Et beaucoup de choses qui piquent. Et de bonnes idées. Du coup, c'est un grand chantier.

@Séléné C. : ah oui, je peux te dire que j'en prends, des pauses, ahahah. C'est assez difficile à digérer, alors je suis plus longue que je l'aimerais. Mais bon. C'est aussi ça, le métier d'écrivain, on fait avec !

Extraits
Octobre 2011

Spoiler:

Citation :: -Quelqu’un peut-il me dire où nous sommes ?, demanda Loki en observant les habitants d’un air dubitatif.

-A Sardanheim. La ville d’Apophis. Celle qui a poussé autour de son palais on ne sait même pas pourquoi, répondit Venus, un rien exaspérée.

Il s’était avéré qu’ils avaient réussi à franchir le pont et à pénétrer dans l’enceinte des murailles. Et puis ils s’étaient perdus : la ville entière était bâtie de telle sorte à ce que tout fût identique : toutes les rues et toutes les avenues, tous les marchés, et même toutes les personnes présentes se ressemblaient : un seul modèle d’homme, un seul modèle de femme. Une maison ne pouvait que ressembler à sa voisine, une fillette à une autre. C’était un cauchemar de la copie. Un monde où tout était pareil. Du coup tous les habitants ne pouvaient s’empêcher de dévisager le groupe de voyageurs qui, pour faire bonne figure, avait acheté des vêtements pareils à tous ceux qu’ils voyaient. Loki avait même pris l’apparence d’un homme de la zone et se fondait parfaitement bien dans la masse. Mais pour ce qui était de Venus, de Ninierghaz et de l’étranger …

-Qui êtes-vous ?, les interrogea l’une des femmes.

-Cela va faire la dixième fois, je dis bien la dixième, qu’on nous pose exactement cette même question, et sur ce même ton !!!

Loki était en train de devenir fou : lui qui n’avait jamais pu supporter l’uniformité se retrouvait dans un lieu que même son esprit tordu n’aurait pu inventer. Si au moins Rebecca avait été là … Pour une raison qui le dépassait, cette femme hors du commun lui permettait d’oublier un petit moment le vide béant que créait en lui l’absence de son protecteur. Et puis au moins, ici, elle aurait pu l’aiguiller un tout petit peu, et non pas l’envoyer paître comme le faisaient presque constamment ses compagnons. Il se demanda d’ailleurs un instant comment elle allait avant de se reconcentrer sur l’instant présent. Et cet instant lui révélait toute la complexité de leur situation : ils étaient perdus dans une ville où tout était identique.

-Mais il doit bien y avoir un accès à ce palais, bon sang !, gémit Ninierghaz.

Son amant la prit dans ses bras et lui caressa doucement les cheveux en lui murmurant quelques mots à l’oreille. Loki renifla bruyamment : ils auraient voulu se faire remarquer qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris : ici tout le monde faisait comme tout le monde.

-On n’a qu’à suivre le mouvement. On dirait qu’ils vont tous quelque part.

Venus hocha la tête, approuvant sûrement pour la première fois depuis longtemps un des plans de Loki. Ils suivirent donc la masse, chacun tentant de se faire remarquer le moins possible. Mais cette peine fut inutile : personne ne regardait dans leur direction.

-Ils me font peur, marmonna l’étranger. Aucun murmure entre eux, aucun bruit de conversation. Etonnant qu’ils ne parlent pas tous en même temps, d’ailleurs, lorsqu’ils ont quelque chose à dire.

-Tu en as beaucoup, des idées comme cela, toi ?

-Suffisamment en tout cas pour te faire flipper Loki.

-He bien ce serait quand même gentil de t’en abstenir alors !

-Arrêtez tous les deux !, les coupa la Vahâna.

2019

Spoiler:

Citation :: — Quelqu’un peut-il me dire quel est cet endroit ?, demanda Venus en observant les gens d’un air dubitatif.
— Sardanheim, rra virre d’Apophis. Erre a poussé en très peu de temps et ses défenses demeurent un véritabrre casse-tête, même pour rre plus interrigent des fils de Divin, lâcha-t-il d’une voix étrange, un regard amer en direction de Ninierghaz.
Il avait déjà été blessé à la mâchoire, et à chaque fois cela l’avait empêché de s’exprimer correctement. Ce qui était l’une des choses qui l’énervait le plus, après qu’on le traite de lâche.[...]
Loki soupira et ils se remirent en marche, dans un silence sépulcral. Du coup il en profitait pour observer avec attention ce peuple qu’il ne connaissait pas. Ce n’était pas des créatures en grande forme. S’il y avait bien quelques personnes à la carrure un peu plus imposante ou au regard plus vif – Loki frissonnait encore en revoyant dans son esprit l’intensité du regard de cette inconnue qui avait paru scruter son âme – la plupart d’entre elles étaient hâves, vêtues de ces longues capes grise à large capuche, souvent abîmées d’ailleurs. Et elles marchaient d’un pas lent, comme si rien n’avait plus aucune importance. Un peuple qui, assurément, l’avait mis mal à l’aise – mais peut-être pas autant que le simple fait de se tenir à deux pas de Thanatos, et de sentir son regard scruter son dos alors qu’ils tentaient de se repérer dans cette maudite cité.
Car si le palais royal était clairement visible, dominant la citadelle de toute sa hauteur et de toute sa malveillance, y accéder était déjà plus compliqué. Les ruelles et les venelles étaient beaucoup trop nombreuses et se rejoignaient ou s’éloignaient les unes des autres sans logique apparente. Pour ne rien arranger, le nombre d’impasses était élevé, leur faisant perdre un temps précieux en demi-tours. Sans parler de l’architecture de ce lieu, qui n’arrangeait rien : des bâtiments aux rares éléments de décoration tel que des fontaines ou des sculptures représentant des choses que Loki n’identifiait pas, tout était anguleux, cubique, lisse et gris. Les bâtiments étaient percés de petites fenêtres situées à intervalles réguliers et de temps à autre, le Dieu pouvait apercevoir un visage pâle regarder le monde au-dehors.
Même le dallage sur le sol était terne : les pavés de petite taille étaient carrés et tout aussi bien alignés. Le sol aurait pu être constitué d’un revêtement uniforme, cela n’aurait guère fait de différence. Les seules échoppes qu’ils purent rencontrer ressemblaient en tout point aux autres bâtiments. Généralement, une personne se tenait devant une porte grise et appelaient les éventuels clients à venir voir ses produits, placés toujours à l’intérieur. En tant qu’Asgardien habitué à tout avoir sous les yeux, Loki trouvait ce système plutôt inconvenant : comment choisir entre plusieurs vendeurs lorsqu’il n’y avait ni étal situé devant la boutique, ni vitrine derrière laquelle les marchandises pouvaient être contemplées ?
Par contre, si leur déguisement pouvait tromper la plupart des personnes qui ne regardait pas dans leur direction, ils ne passaient pas complètement inaperçus non plus : ils n’étaient pas en aussi mauvais état que le reste de la population et surtout, leur essence énergétique, que personne d’autre n’arborait en ce lieu, ne manquait pas d’intriguer. Quelques personnes leur demandèrent même qui ils étaient, et à chaque fois l’étranger leur répondit qu’ils étaient des prêtres d’Apophis. Excuse risquée selon le polymorphe et pourtant, aucun de ces hères n’insista.
Seul Loki semblait échapper à l’examen parfois approfondi de quelques manants qui ne savaient peut-être pas quoi faire. En même temps, il était le seul à exceller dans l’art de la polymorphie, et il s’était ainsi résigné à prendre l’apparence d’une créature à la peau parcheminée, semblable à du vieux cuir. Sa maigreur faisait peur ; il sentait même sa peau directement sur les os de son visage, ce qui était assez… dérangeant. Il s’était choisi des yeux vert sombre renfoncés dans des orbites un peu trop larges. Ses arcades sourcilières étaient proéminentes et formaient presque une visière qui lui barrait la vision, chose des plus désagréables.
Loki garda une remarque caustique sur ce que lui inspirait cet endroit et soupira.

11/01/2013

Pour le moment, c'est le peaufinage du 1° jet ? Ou une correction plus technique ?

15/03/2016

Pour le moment, j'en suis à la lecture du premier jet+notes sur tout ce qui doit être changé ou gardé+écriture des résumés de chaque chapitre.
Ensuite, ce sera la re-écriture+corrections profondes.

Les extraits présentés concernent Lame de Rubis, la première trilogie (celle qui est en attente de bêta-lecture. Pas celle sur laquelle je bosse actuellement)

11/01/2013

Alors tu n'as pas encore abordé le plus désagréable...
Peaufiner un texte un peu vieux, ou bien écrit trop vite, cela confronte à des tas d'horreurs qu'on a pondu soi-même, mais ça reste un travail d'inspiration.
Les corrections-corrections, c'est bien pire. Un coup à développer de l'urticaire ou devenir accro au chocolat

15/03/2016

Oh mais je sais bien, je l'ai vécu avec ma première trilogie je te rappelle ^^
Et je ne le vois pas de façon aussi négative. Pour moi, c'est au contraire le moment où on développe au mieux le potentiel du récit.

11/01/2013

Oui. Le peaufinage sert à ça. Raison pour laquelle il ne faut pas trop se taper pour les tonnes de choses qu'on faisait et qu'on n'aime plus.

12/12/2006

Pour les bétalectures, attention, on est globalement peu nombreux à y participer. Ou en tout cas, par rapport aux 12 000 inscrits sur le forum, si tu en as 20 dans le tas qui bétalisent, c'est grand max. What a Face

C'est pour cela, peut-être, que proposer dans un premier temps le prologue et le chapitre 1 dans la section roman, comme tu l'avais fait il y a quelques années, permettrait d'attirer l'attention et déjà quelques commentaires sur les parties retravaillées.

Tu as aussi le concours d'extrait qui est très bien pour te faire connaître et recueillir des avis sur des points précis.

15/03/2016

@Séléné C. : en fait pour moi, le peaufinage c'est l'étape où j'ai fait tout le boulot, et me contente de relire en éliminant les étourderies qui me sautent aux yeux ^^

@Mokkimy : D'accord, si peu de monde, hé bien ! Je prends donc note, je verrai ce que je ferai dans les jours prochains du coup.

18/04/2019

Pour ma part ce genre d'expérience me fait peur, et je préfère démarrer un autre livre de zéro et reporter la correction à plus tard (procrastination, quand tu nous tiens...) ! Il faut dire que je préfère le processus de création à celui de correction.
Aboutir à un roman fini est un processus long, avec des étapes plus ou moins intéressantes... Le fait que tu abordes les corrections six ans après est à la fois bien et pas bien : tu as du recul, mais sans doute trop ! Bon courage, n'abandonnes pas Smile

15/03/2016

Trop de recul... je n'y avais pas pensé, ce n'est pas faux ! Mais pour le coup, je tiens tellement à ce projet que peu importe que je puisse avoir trop de recul ou que mes yeux saignent à la relecture de certaines choses, ça reste mon bébé, j'en prends soin. So, I'll never give up !

Pour ce qui est de préférer le processus de création à celui de corrections, je comprends, j'ai connu cela aussi, et au final j'en suis plus que satisfaite, cela m'a justement permis d'acquérir plus de maturité d'écriture, et donc, de pondre quelque chose de meilleure qualité. Et peut-être que le jour où tu sentiras que c'est THE histoire, tu pourras aller au bout du roman, pour l'achever de A à Z. Parfois... (ok, souvent), la vie sait surprendre :mrgreen: