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 De l'importance de se parler gentiment

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Vzl Sup
   
    Féminin
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Vzl Sup  /  Petit chose


Cher.es ami.es fondu.es d'écriture,

J'ai récemment commenté une nouvelle d'un de mes conscrits que je trouve plutôt très bon dans son style. Je le lui ai dit et, comme il se doit, j'ai également souligné les corrections à apporter. Jusque là rien que de très banal. Mais sa réponse m'a vraiment chagrinée : il n'avait pas de mots assez durs pour qualifier son travail ("grosse merde", "ça pique les yeux", "pas drôle" et j'en passe). POURTANT IL N'AVAIT PAS A ROUGIR DE SA PROSE !!!!

La question que je me pose à présent : combien de personnes sont dans ce cas-là ? Écrire en s'excusant d'avance sans pouvoir aimer son texte, est-ce vraiment un processus créatif épanouissant ? Est-ce que décrier son travail permet de mieux accueillir la critique ?

Et d'autres questions pour celles et ceux qui seraient dans ce cas d'auto-dénigrement : avez-vous essayé un jour de vous parler gentiment ? Et tout aussi important, savez-vous souligner vos réussites et petites victoires aussi bien que vous soulignez vos échecs ?

Let's start a débat constructif voulez-vous ?
 
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Invité  /  Invité


Croire en la qualité certaine de ses écrits n'a à mon avis qu'un intérêt limité : celui de se sentir heureux, épanoui et autre connerie dans le genre. La bataille ne sera pas épique si l'on part en étant certain de sa victoire (et comme on est le seul combattant au final, si on part gagnant, on finit gagnant à tous les coups, mais le texte, beurk, sera plein de facilités, sans originalité, sans risque, sans rien, juste fade.) Foster Wallace disait de ses livres qu'un ado de 15 aurait pu les écrire. Et combien d'autres grands auteurs n'avaient pas confiance en leur plume ? Il faut se battre avec soi-même pour tirer le meilleur de toutes nos facettes.
 
Mardi
   
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Mardi  /  Roberto Bel-Agneau


Je ne vais pas parler du fait d'écrire précisément mais de la vie en général.
J'ai passé beaucoup (mais vraiment, vraiment beaucoup) de temps, par le passé, à me dénigrer, à me traiter intérieurement de "conne", de "nouille" et de tout un tas de qualificatifs sympa dès que je faisais un truc de travers (reverser un truc, me cogner le petit orteil dans un pied de table...), ou pas assez bien (avoir 12/20 à un contrôle, ne pas réussir à dessiner un truc exactement comme je voudrais qu'il soit...).
Un jour, une psychologue que je suis allée visiter régulièrement pendant deux ans m'a dit que ces simples mots, à force de les répéter, même sans m'en rendre compte, avaient fini par devenir vrais à mes yeux : je me trouvais réellement conne, et nouille, et détestable.
Elle m'a fait comprendre que j'étais bien trop dure envers moi-même et que cette méchanceté que j'avais envers ma propre personne (alors que jamais je ne l'aurais eue envers n'importe qui d'autre pour les mêmes raisons) était injuste et destructrice. Elle m'a dit que je devais cesser de me parler ainsi, et me forcer à être plus bienveillante envers moi-même. Que plutôt que de me traiter de conne à chaque pas de travers, je devais plutôt me dire que je ne l'avais pas fait exprès et que la prochaine fois, je ferais attention, tout simplement. Depuis, je vis beaucoup mieux, même s'il m'arrive encore, parfois, de m'insulter ^^ (en même temps, se prendre des coins de porte toute la journée, c'est vite relou Laughing)

Je ne crois pas que ce soit une bonne chose, ni même utile, dans n'importe quel processus créatif, de se dénigrer. ça ne l'est pas non plus de se croire meilleur qu'on ne l'est vraiment. Par contre, apprendre à développer un regard le plus objectif possible sur ses propres opus, ça, c'est un vrai travail et c'est vraiment intéressant, parce que c'est difficile.

Du coup, se parler gentiment (ou méchamment) dans le cadre de l'écriture, je trouve que ce n'est ni important, ni utile.
Par contre, être bienveillant envers soi-même de manière générale, oui, absolument ! ^^


De l'importance de se parler gentiment Tarepa10
Ta gueule, c'est cosmique.
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pehache  /  Crime et boniment


En matière d'écriture (je ne suis ici que pour ça), mes satisfactions ne dépassent guère l'immédiateté.
Oui, ce que nous faisons est mauvais. Toujours. En soi. Et c'est comme ça.
Ce qui n'empêche pas de remettre le couvert et, sait-on jamais...?


Dernière édition par pehache le Dim 13 Jan 2019 - 9:08, édité 1 fois
 
Amayaga
   
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Amayaga  /  Petit chose



Je ne vois pas l'écriture comme une bataille. Donc même si j'aime ce que j'écris, même si je me trouve du talent par rapport à des livres édités que je peux lire et qui me font penser "pourquoi mais pourquoi ils éditent moultes copies du même et même livre avec juste des auteurs différents", cela ne m'empêche pas de chercher à être au plus proche de ce que j'aspire... Ainsi je vais relire, recommencer, rectifier, voir si d'autres par leur lecture ont perçu ce que j'avais voulu dire... Mais si ça n'est pas réalisé, je vais juste corrigé. Si ce n'est pas aimé, c'est comme ça les goûts et les couleurs... En revanche si ça n'était pas explicite, alors c'est modifiable...
Bref tout ça pour dire que ce qu'on fait ne nous définit pas. Je peux écrire quelque chose de mauvais sans être mauvaise. Je peux écrire un truc super en étant la dernière des connes que l'humanité a pu engendrer...

Mais je suis d'accord, l'écriture, comme la manière d'exister, est tellement plus plaisante quand on le fait sans jugement de valeur.
 
Manfred
   
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Manfred  /  Pouyoute (© Birdy)


Disons que "grosse merde", ce n'est pas très constructif. Au final, j'y vois un peu la même paresse intellectuelle que derrière "c tro bi1 se ke jécris lol".
Le bénéfice de la critique, que ce soit pour mon travail ou celui des autres, repose à mon sens sur un minimum d'analyse dépassionnée et argumentée.
Je ne raisonne pas en termes de "gentillesse". Je teste, j'évalue, je corrige, je reteste, j'avance. Un peu comme un chimiste qui recherche une formule sans avoir de mode d'emploi. Et comme j'aurai fatalement besoin d'un regard extérieur (voire plusieurs), la bienveillance que j'aurais éventuellement mise dans la relecture de ce que j'ai fait serait aussi stérile que les complexes d'infériorité. Seule compte l'exigence.
Il y a évidemment toujours quelque chose d'émotionnel dans l'enjeu narcissique de l'écriture, mais affiner sa plume implique à mon sens de prendre du recul.
 
Scientifique-01
   
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Scientifique-01  /  Tapage au bout de la nuit


Mon avis sur la question de la gentillesse est naïvement que l'intelligence est une question de douceur. Rien ne sert d'être violent.
 
Ênième
   
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Ênième  /  Pippin le Bref


Les cérébrations de mes entités sur ce propos bien amené et soutenu, bien à vous :

Admettons pour le sujet qu'il y ait réellement des bons et des mauvais écrits (ce qu'on réfute très facilement dans nos sociétés où chacun est libre, où tout se vaut, où l'on ne veut juger d'aucune valeur ni économique ni d'efficacité ni de sentimentalité appliquée (les sentiments n'ont pas de valeurs, dit-on)), admettons donc, qu'on puisse prendre mesure, par l'amour d'un produit, de sa qualité intrinsèque...

Eh bien !

Déjà, on ne sortira pas du fait que rien ne plait à tout le monde, et que par conséquent la question d'aimer individuellement et sans arguments est une perte un peu inutile d'un temps consacré à l'oisive liberté de correspondre à ce qui nous forgea, à savoir cette question du bon ou du mauvais écrit... je veux dire : si quelqu'un savait qui du lecteur admiratif ou de l'écrivain déçu de lui-même avait raison, il aurait lui-même tort ou au moins ne pourrait l'affirmer avec raison, puisque bin... personne ne serait d'accord, donc comment définir si oui ou non l'écrit et bon ? Qui aurait raison ? Personne, donc pas de raison !

Ceci écrit, se pose la question de l'effet pratique de nos affects sur la production ! En effet, il semble pertinent que la sensibilité d'un écrivain lui sert dans son travail (ça coule de source, non ?), mais pourquoi se parler méchamment serait moins productif que gentiment ? Encore une fois je crois que la question est subjective : il y a certains chevaux qui s'autocravachent pour avancer, d'autres qui se pendent une carotte sous le nez, d'autres qui se mettent des oeillères pour ne pas digérer les dangers culturels...

Alors après, entre théories de développement personnel sensées résoudre des angoisses existentielles plutôt que littéraires, entre psychologie appliquée aux caractères individuels de l'humanité (ou de la déshumanité) à écrire, entre la philosophie et ses structures pour penser et articuler les mots avec méthode, entre l'art qui se veut moteur de l'imaginaire, je dirais que tout est permis !

Personnellement, je me flagelle et je me jouis de l'écriture, tout autant l'un que l'autre je crois, et c'est ainsi que je m'y sens bien ; à chacun ses modalités d'écriture... mais effectivement il vaut mieux être lucide, et si l'on ne s'aime pas soi ou ses écrits, savoir pourquoi et savoir en rendre compte, authentique.

!!
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pehache  /  Crime et boniment


Plutôt en accord avec Enième.
Même si, au fond, je crois qu'on en revient tjs à une sorte d'échec ontologique.
 
Ênième
   
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Ênième  /  Pippin le Bref


Fatalement, d'où la nécessité d'une approche plus phénoménologique afin de prendre une mesure, certes relative, mais au moins lucide car personnelle, et donc effective dans les affects qu'elles décrit.
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pehache  /  Crime et boniment


"lucide car personnelle"... Le lien logique (car) m'échappe.
 
Ênième
   
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Ênième  /  Pippin le Bref


hmm effectivement la langue pose une obscurité ici, je vais essayer d'éclaircir :

rebondissant sur ton évocation du perpétuel échec d'une étude de l'être pur de la problématique, à savoir le rapport d'appréciation du lecteur et de l'écrivain, j'en venais à conforter la nécessité d'un rapport aux incidences relatives (c'est le cas homonymique de le dire) aux perspectives de chacun, d'où qu'une certaine lucidité venait, non pas du caractère personnel de toute mesure de nos affects divergents entre lecteur et d'écrivain, mais justement de l'impossibilité de tracer l'étant de la problématique sans se référer à sa propre perception...

j'espère être un poil plus clair.
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Don Rumata
   
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Don Rumata  /  Fiancée roide


Euh sinon c'est juste que la plupart des producteurs manquent de recul sur leurs productions ?
 
AmbreaTaddy
   
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AmbreaTaddy  /  Barge de Radetzky


Je rajouterai que, en tant que personne se dénigrant, ce fait m'aide en effet à accepter la critique. Si je me sens mauvaise de base, une critique mauvaise ne m’effleurera pas, et une critique positive ne pourra que faire monter ma confiance en moi. C'est ainsi que je juge de la qualité de mes écrits en fonction des retours. Si je me sens confiante, c'est que les retours sont bons, si je sens que c'est mauvais et que ça ne vaut pas le coup d'être lu, c'est que les critiques sont mauvaises, etc...


Pour ce qui est des producteurs, ça dépend. Parle-t-on des vaniteux ? Des vantards ? De ceux qui se contrefichent de ce que peuvent dire les autres sur leurs productions ? Alors oui, ils manquent de recul. Mais encore une fois, ça dépend de la distance que chacun prend par rapport à son oeuvre. Si tu parles du cinéma, je dirais ceci :

Si les producteurs montrent tout le temps dans les bandes annonces tous les passages intéressants du film et nous le spoilent pour nous donner envie de le voir, et qu'on est déçus après, alors tout ce qui les intéressent c'est l'argent des places de cinéma, et peu importe le recul qu'ils auront, ils ne verront jamais vraiment leur oeuvre.

Des bisous !
 
Lenfant
   
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Lenfant  /  Effleure du mal


Bonjour

J'ai cessé de porter des jugements sur ce que j'écris (c'est un fait, et non un choix). Je n'ai aucune idée de la qualité de mes écrits et ça ne m'importe pas.
Je ne sais plus prendre de recul, et je constate que cela est bon pour ma productivité romanesque. Esk esk

Sinon dans la vie de tous les jours je dis souvent que je suis bête ou conne, mais des fois je dis aussi que je suis trop forte, donc je pense avoir un équilibre mine de rien, toujours dans l'excès, car il faut savoir pimenter un peu.

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