Brutu, ne t'inquiète pas, je sais tout à fait ce que je fais quand je parle de ça ici précisément (ou alors si je ne le sais pas, toi qui défends l'inconscience dans le geste d'écriture, tu pourrais être plus indulgent à l'égard d'une blessure qui chante )
Bousculer un peu le tas d'ordures, de manière continue, répétée, c'est ce qui a fait tous les discours qu'on entend aujourd'hui, et le fonctionnement spécifique d'Internet n'y est pas pour rien (ça tombe bien, on est en ligne là) ; ce sont les gouttes d'eau dans la mer. Tu distingues temps court et temps long : très bien, mais pour que le temps long peu à peu fasse son produit, le temps court joue aussi.

Les nouvelles féministes sont les ex-saoûlées, les nouveaux alliés sont les ex-saoûlés, parce que nos structures mentales nous mènent le plus souvent à être saoûlé avant que de réfléchir puis d'intégrer. Voilà, c'est tout. On saoûle les alliés de demain peut-être, c'est le labeur quotidien.

edit : je n'ai pas 3 auteur-ices préféré-es, j'en ai plutôt 10.

Si je dis Michaux-Woolf-Genet, j'oublie Rilke-Tsvetaeva-Colette, ou j'oublie Spanbauer-Proust-Marivaux. Malheur !

et je suis lucide quant à mes goûts aussi, hein : majorité d'hommes.

Fabre a écrit:

Ce que tu dis, c'est qu'en gros c'est agaçant de voir des sujets premier degrés et légers se faire analyser plus finement. C'est tout.

Non, je pense juste que c'est agaçant que des gens viennent nous parler de parité et de sexisme, quand on nous demande un ressenti personnel... En quoi le patriarcat joue-t-il un rôle dans le fait que mon auteur préférée soit Robin Hobb, qui, en plus, est une femme ?

s.tupido a écrit:

Je n'arrive pas à attacher de l'importance au sexe de l'auteur-rice quand j'ouvre un livre, tout ce qui m'intéresse est que le contenu me plaise.

C'est un bon résumé de ce que je pense, donc je ne vois pas ce que la parité venait faire là-dedans

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Ça ne veut pas dire ça l'ethos

Je ne fais pas de la sociologie là mais du militantisme fortuitement adossé à des faits sociologiquement descriptibles comme le font la plupart des militantismes du reste

Le féminisme n'est jamais HS et tant pis pour ceux qui en ont marre, ils en ont certainement moins marre que nous

on en profitera pour ouvrir un débat sur l'usage, parfois abusif, de l'étiquette "hors sujet"
un message qui interroge la formulation d'un sujet et qui souligne, plus ou moins obliquement, quelque chose d'intéressant à noter (comme ce fut le cas de la participation de pasiphaé), pour moi, n'est pas tout à fait hors sujet, c'est juste la manifestation heureuse de la vie de l'esprit d'un forum

trois gens hors Europe qui valent la peine d'être pris avec soi : Irène Némirovsky, Ken Bugul et Dambudzo Marechera

Citation :

En quoi le patriarcat joue-t-il un rôle dans le fait que mon auteur préférée soit Robin Hobb, qui, en plus, est une femme ?

T'as pas compris systémique. Systémique ne veut pas dire systématique. Ca veut juste dire que, que tu le veuilles ou non, tu fais partie du réseau et tu en subis les conséquences.

Pasiphae a écrit:

(c'est quoi qui est violent Ptéra ? entendre parler de féminisme deux-trois fois par jour, ou ne pas étudier une seule autrice de toute sa scolarité quand on est une jeune femme ?)

Ce qui est violent, c'est par exemple le fait d'en arriver à effacer un acteur (Kevin Spacey) d'un film et de le remplacer par un autre, comme si ça allait faire avancer les choses ; le fait de dire que Johnny Depp ne devrait plus jouer dans aucun film à cause de son histoire avec Amber Heard alors que l'affaire a été jugée depuis longtemps...
Oui, ce qu'ils ont fait est répréhensible, mais beaucoup d'artistes sont dans le même cas : à ce compte-là, pourquoi ne pas brûler tous les tableaux du Caravage sous prétexte que c'était un meurtrier (il a tué quelqu'un au cours d'une bagarre, je vous le rappelle) ?

Alors oui, les violeurs et autres harceleurs sont des criminels, oui il faut les dénoncer quand on le peut, mais c'est à la justice de les condamner.

Concernant les auteurs femmes, j'ai eu plus de chance que toi Pasiphae puisque j'ai étudié le roman Oh Boy ! de Marie-Aude Murail quand j'étais en cinquième (vers 2000 / 2001)
Le collège l'a même invitée, et ma classe l'a rencontrée (j'ai même pu lui parler et avoir un autographe d'elle ) Et pourtant c'était au fin fond d'un trou paumé du Tarn-et-Garonne...

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Citation :

un message qui interroge la formulation d'un sujet et qui souligne, plus ou moins obliquement, quelque chose d'intéressant à noter

Citation :

6% d'autrices, c'est parce que le post de départ ne demande que les auteurs ?

Sauf qu'ici la formulation était totalement correct, auteur désignant un homme ou une femme de manière parfaitement adéquate.

La première remarque de Pasiphae concernait de plus un pourcentage auquel elle fait dire ce qui lui fait plaisir : trois personnes, c'est un échantillon plus que biaisé. Je peux de même dire que sur les cinq derniers commentaires, seul 20% provient d'un auteur féminin ! Pour autant le forum ne comprend-il que 20% de femmes ? L'analogie est douteuse...

Je suis d'accord avec la cause, mais la forme n'y est pas sur ce coup-là...

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Ah la comtesse de Ségur, Les malheurs de Sophie que de souvenirs !!

Madame de Sévigné pour ma part : "si elle était né aujourd'hui, elle aurait été grand reporter", j'ai entendu cette phrase au moins cent fois en cours, gamin ça m'a traumatisé presque.
Anna de Noailles aussi, et Virginia Woolf.

Hugo et Yourcenar

Moi aussi j'aime Yourcenar. C'est la seule écrivaine à employer l'imparfait du subjonctif dans ses romans alors qu'on a abandonné cette pratique depuis longtemps.
Et elle est belge, la première femme à rentrer à l'Académie Française je crois

Merci Pasiphae, mesdames, pour ce succulent hors-sujet de quatre pages....

Sinon, Shub : la culpabilité a eu raison de moi, pour avoir écarté tellement d'auteurs et n'en avoir présenté que si peu ! Un exercice plus délicat que je ne l'appréhendais, ce topic héhé

Pour mon podium d'autrices, je me lance...

- Contemporaines : Elif Safak, Luz Gabas, J.K. Rowling. La pépite française Manon Fargetton et la poète Cécile Mainardi, aussi. Chimamanda Ngozi Adichie ou encore Christiane Taubira pour un aspect plus socialement engagé.

- Classiques : Emily Brontë, Maryse Condé, queen Agatha Christie.