Rédaction épicène / inclusive: compatible avec la littérature?
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Trench/ Le bruit et la pudeur Mer 6 Juil 2016 - 15:52
Mâra a écrit:
Pour ma part, je viens de tomber sur ça:
Citation :
c’est vouloir le beurre, l’argent du beurre, et le cul du crémier en option
edit modération :
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leoneo/ Barge de Radetzky Mer 6 Juil 2016 - 16:27
@Judie
Merci pour tes éclaircissement fort instructifs !
Citation :
je signale aussi qu'il vaut mieux placer le féminin devant le masculin, de manière à ne pas suggérer la discordance entre un substantif féminin et un adjectif masculin (une conjointe ou un conjoint pressé, et non pas un conjoint ou une conjointe pressé)
Bien évidemment, c'est là la parade !
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Mâra/ Mérou Mer 6 Juil 2016 - 16:33
Pas besoin d'être homosexuel pour profiter du plaisir prostatique, Trench
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art.hrite/ Chantre brahmane ज्ञानयोग Mer 6 Juil 2016 - 16:40
Mâra a écrit:
Pas besoin d'être homosexuel pour profiter du plaisir prostatique, Trench
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Pangolin/ Très premier degré Mer 6 Juil 2016 - 18:18
Tu touches là un point sensible, Mâra.
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Mâra/ Mérou Jeu 21 Juil 2016 - 12:57
Hey, j’ai commencé mes lectures d’été. J’ouvre en premier « Grammaire historique de la langue française, tome V ». J’ai recopié tous les passages qui parlent des « rapports de force » entre les genres des mots. Certains sembleront pertinents, d’autres non ; ce qui compte, c’est d’avoir le panel le plus large et représentatif possible, pour pouvoir ensuite choisir en conscience ce que l’on va confirmer ou infirmer. Dans les passages que je cite, j’ai parfois fait des raccourcis (par flemme de tout recopier) mais le sens n’est jamais altéré. Les petits commentaires que je fais parfois n’engagent que moi : on peut en discuter, mais ils n’ont pas valeur de prescription. Pour l’instant, j’ai fait les chapitres 1 et 2 du livre II.
Généralité:
Le genre masculin offre un emploi plus général et plus étendu que le genre féminin. Il désigne d’abord le mâle ; mais il fonctionne aussi comme genre commun : c’est la forme dont on se sert dès qu’on ne spécifie pas s’il s’agit d’un être de sexe féminin. Dans cette particularité on peut voir le reflet linguistique de l’ordre social antérieur où l’homme dominait. Vaugelas écrit : « Le genre masculin estant le plus noble, doit prédominer toutes les fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble ». Remarque. La vieille langue était parfois plus explicite que la moderne : pour certains pronoms elle ne se contentait pas de la forme masculine et elle ajoutait volontiers la forme féminine ; on trouve ainsi dans la langue d’autrefois cil et celes, maint et maintes, tuit et toutes. Cet usage expressif, mais un peu circonstancié, se retrouve aussi dans la langue moderne.
Remarque. Au moyen-âge l’adjectif s’accordait ordinairement avec le substantif le plus proche. Cet usage était encore généralement suivi vers la fin du XVIe siècle. Desportes écrit : « pour rendre mon désir et ma peine éternelles ». Au XVII les classiques suivent encore parfois la vieille règle. Pourtant Vaugelas avait protesté contre cet usage et établi les règles modernes.
Rien de nouveau, sinon l'énoncé clair de ce qui me pose problème. Ah si, on a identifié l'un des auteurs de ce trouble. Vous allez voir, on va le croiser souvent par la suite.
Écoute mon petit, tu ne peux pas dire ça:
Le langage hypocoristique se sert souvent du masculin au lieu du féminin. On dit ainsi à une petite fille, à une jeune personne, à une femme aimée « mon petit, ma chérie, mon mignon ». Il en est de même des noms propres : mon Jojo (Josette), mon Jeannot (Jeanne), mon Luçon (Lucie). L’origine de cette particularité est probablement à chercher dans le fait qu’en s’adressant à de tout petits enfants on se sert toujours du masculin (mon petit bébé), qui sert de genre commun : au point de vue linguistique les tout petits enfants sont sans sexe, et dans le langage hypocoristique les femmes sont volontiers traitées comme des bébés chéris.
Je serais curieuse de voir si l’inverse serait vrai. Sachant comme les petits garçons peuvent mal prendre qu’on les assimile à des filles, il y aurait l’occasion de rigoler un bon coup… ou de déconstruire quelques clichés.
le / la dans "je le suis":
Parfois l’accord grammatical a été changé grâce à une action directe de la part des grammairiens, qui ont trouvé l’ancien accord fautif ou illogique. On dit : Êtes-vous la mère de cet enfant ? – Oui, je le suis. Mais si le pronom représente un substantif sans article ou un adjectif, on se sert du neutre : Êtes-vous mère de cet enfant ? Oui, je le suis. Cette règle est due à Vaugelas. Il caractérise la comme « cette faute que font presque toutes les femmes et de Paris et de la cour ». Cependant avant Vaugelas et même après son temps, l’usage ordinaire demandait la variabilité du pronom (Brantôme, Corneille, Molière, Sévigné). L’ancien usage représenté dans ces exemples vit encore au XVIIIème siècle, et se retrouve sporadiquement dans la littérature moderne, surtout quand elle reproduit un langage un peu trivial. Remarque. Ménage raconte une petite anecdote aussi amusante qu'instructive. « Madame de Sévigné s'informant de ma santé, je lui dis : Madame, je suis enrhumé. Je la suis aussi, me dit-elle. Il me semble, Madame, que selon les règles de notre langue il faudroit dire : Je le suis. Vous direz comme il vous plaira, ajouta-t-elle, mais pour moi je croirois avoir de la barbe si je disois autrement. »
Je me posais justement la question de ce "le" un peu étonnant, en me demandant si une autre forme était grammaticalement possible ou si je me fourvoyais. Découvrant que c'est notre ami Vaugelas qui nous y a condamné, je compte faire ma vaugelasse et adopter la tournure sévignoise.
Désaccord dans le genre:
Le désaccord arrive naturellement avec les mots qui n’ont pas de féminin ou de masculin : sa sœur est un auteur distingué. Il a été ma dupe. La langue populaire réagit parfois contre ce désaccord et crée de nouvelles formes comme une romancière, un dupe.
Marrant qu’il ait pris l’exemple de « auteur », dont on a parlé avec le topic de Mikaroman. Je trouve très intéressant qu’il envisage cela dans les deux sens. On a déjà réagi à ma faveur pour la féminisation des noms de métiers en me disant qu’alors il faudrait faire de même pour les quelques métiers au féminin, en présentant cela comme quelque-chose d’absurde. Ici, on voit bien que ce n’est pas un argument, puisque ça a déjà eu lieu (bien que « dupe » ne soit pas un métier, hrm).
Suite:
Dans d’autres cas la forme masculine sert de genre commun ; elle est préférée à la forme féminine qui n’éveillerait pas le sens général. Exemple : la mort est le seul Dieu que j’osais implorer. On dira de même : la France est le champion de la liberté, en évitant la championne qui a un sens tout sportif.
Mmh, ça doit pouvoir s’arranger.
Généralité (1):
Il y a parfois désaccord entre le genre grammatical d’un mot et sa signification (une sentinelle, une souillon). Dans de tels cas le sens linguistique peut réagir contre l’accord ordinaire demandé par le genre grammatical du mot et créer un accord sylleptique demandé par le sens.
Gent et gens:
De par son origine ce mot est du féminin ; cependant grâce à sa signification les mots qui s’y rapportent sont souvent mis au masculin (pluriel), dès la plus ancienne période. Ex : Telles vieilles gens deviennent jaloux.
Une personne:
On dit dans la langue moderne : les personnes que vous attendiez sont tous logés ici. Cette syllabe remonte au moins au XVIe siècle (Rabelais). Vaugelas cite ce passage et recommande l’emploi de ils au lieu de elles. Sa décision fût blâmée par Thomas Corneille et surtout par l’Académie Française. Pourtant l’usage est pour Vaugelas (Molière, Racine).
Je trouve ça très étonnant ! Jamais il ne m’est venu à l’esprit d’accorder « personne » au masculin, sinon dans « personne n’est allé ». Je n’ai pas non plus l’impression de l’avoir vu. Bref, il semblerait que l’auteur et moi n’ayons pas l’expérience du même usage.
Chose:
Autre chose. Dans la langue moderne ces deux mots forment tantôt une unité tantôt non, ce qui influence l’accord. On dit ainsi : vous verrez qu’autre chose sera fait, mais : quelle autre chose voulez-vous de moi ?
Quelque-chose. Cette combinaison est regardée ans la langue moderne comme un tout neutre : quelque-chose est arrivé. Cette manière de voir date de Vaugelas. « Les deux mots font comme un neutre selon leur signification, quoy que chose selon son genre soit féminin. » Ajoutons qu’alors l’usage hésitait. Dans les quelques cas où les deux mots ne forment pas une unité, chose garde son sens étymologique : quelque chose que je lui aie dite.
C'est incompréhensible:
La vieille langue demandait l’accord grammatical dans un très grand nombre de cas où la langue moderne ne le connaît pas. On dit maintenant : c’est mon frère, c’est ma sœur ; ce sont mes amis. Cet usage diffère de l’usage latin, qui demandait : Hic est frater meus ; haec est soror mea ; haec est janua ; hic sunt amici mei. La construction latine s’emploie encore en italien (questo è moi fratello ; questa è mia sorella ; questi sono i miei amici) et en espagnol (esa es mi hermana ; esos son mis amigos ; esas son locuras). Elle existait aussi en français jusque dans le XVIe siècle. Ex : Cil est une quens (Roland). Ceste est la seule cause (Ménippée).
Là c’est simple, je n’ai rien compris, sinon qu’on parle de « c’est » et d’accord. Ne parlant aucune des langues citées, je voudrais bien qu’un connaisseur m’éclaire.
Adjectifs
Fort:
Cet adjectif était uniforme dans la vieille langue. L’invariabilité primitive s’est conservée dans la phrase se faire fort. Jusqu’à nos jours la grammaire officielle a demandé elle se fait fort de. Remarquons que quelques auteurs ont fléchi fort. Ex : Ainsi est-il, je m’en fais forte (Patelin). Cet usage, recommandé en 1668 par Marguerite Buffet, est admis à côté de l’ancien, par l’arrêté ministériel de 1900. Par cette innovation la grammaire officielle se trouve d’accord avec l’instinct naturel des français.
Qui est Marguerite Buffet ? http://siefar.org/dictionnaire/fr/Marguerite_Buffet
Feu:
S’accord régulièrement avec le substantif : la feue reine, les feus princes ; il est laissé invariable quand il précède le déterminatif : feu la reine, feu mes sœurs. Cette distinction absurde a pour auteur Vaugelas qui demandait feu ma mère en ajoutant que dans cette position feu « est un mot indéclinable qui n’a ny genre ny nombre ». Son raisonnement provient d’une fausse étymologie ; selon lui « il y a apparence qu’il vient de fut comme encore quelques-uns l’écrivent : fut mon père, c’est-à-dire qui fut, et qui n’est plus. »
Grand:
Cet adjectif est primitivement uniforme : l’ancien féminin invariable s’est surtout conservé devant le substantif (pas grand’chose).
Et encore, c’est une faute maintenant que d’écrire grand’mère au lieu de grand-mère (enfin, mon correcteur orthographique a tendance à refuser. Mais attendez, quoi ? Un féminin invariable ? Ça existait ?).
Demi:
C’est Vaugelas qui a, le premier, demandé l’invariabilité de l’adjectif devant un nom. Pourtant on continue à suivre jusqu’à la fin du XVIIe l’ancien usage qui demandait l’accord de l’adjectif dans tous les cas.
Nu-pieds, plein, être sauf:
L’histoire de l’accord de ces adjectifs est parallèle à celle de demi.
Yeux dans les yeux:
Des combinaisons telles que seule à seul, égal à égal, nu à nu, se sont de bonne heure figées sous forme neutre.
J’ai souvent lu égal à égale ou assimilés ; l’usage changerait-il ? Ou sont-ce des erreurs anecdotiques ?
Bon enfant:
Cette combinaison est ordinairement invariable comme épithète : une intimité bon enfant. On trouve pourtant que quelques auteurs la font accorder avec un nom au féminin singulier. Ex : cette brutalité bonne enfant (Zola).
Faire le mort:
Cette locution s’emploie aussi quand il s’agit d’une femme. Des exemples analogues sont fréquents dans la vieille langue : faire le sourt, faire le malade. Pourtant l’adjectif s’accordait avec le sujet, tout comme dans la langue moderne, qui admet aussi elle fait la morte.
Le plus:
Peut se figer surtout dans les cas où un objet est comparé à lui-même. C’est le soir qu’elle se sent le plus seule. Ici le plus est devenu une sorte d’adverbe de degré ; il en est de même des combinaisons le mieux, le moins. Les auteurs d’autrefois ne se souciaient guère de cette règle. Ex : Madame, feignez d’être la plus contente du monde (Molière). Il en est de même du français parlé de nos jours : C’est le matin que la rose est la plus belle.
Couleurs:
Nous rencontrons une autre ellipse dans l’emploi fréquent qu’on fait d’un nom simple ou composé pour désigner une couleur ; il est ordinairement laissé invariable. Ex : des cheveux acajou. On dit une robe d’un vert de mer ou une robe vert de vert, jamais une robe verte de mer.
Puisqu’il s’agit d’une ellipse (le d’ disparaît), ça me semble logique.
Pronoms figés:
Dans certaines circonstances spéciales, plusieurs pronoms s’emploient uniquement au masculin ou de préférence. Quelqu’un, dont la forme féminine est quelqu’une, s’est figé sous la forme masculine au sens de « individu ». Ex : La pauvre petite cloîtrée redevenait quelqu’un (Loti). Tel. Dans la langue moderne, tel et tel que s’emploient comme des conjonctions de comparaison. Primitivement ils s’accordaient avec le mot précédent auquel ils se rapportaient ; ensuite ils s’accordaient volontiers avec le mot suivant ; tout récemment s’est développé l’usage de les laisser invariables.
Nombre de messages : 10017 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010
Pasiphae/ Truquage geniphasien Jeu 21 Juil 2016 - 13:46
Mâra a écrit:
C'est incompréhensible:
La vieille langue demandait l’accord grammatical dans un très grand nombre de cas où la langue moderne ne le connaît pas. On dit maintenant : c’est mon frère, c’est ma sœur ; ce sont mes amis. Cet usage diffère de l’usage latin, qui demandait : Hic est frater meus ; haec est soror mea ; haec est janua ; hic sunt amici mei. La construction latine s’emploie encore en italien (questo è moi fratello ; questa è mia sorella ; questi sono i miei amici) et en espagnol (esa es mi hermana ; esos son mis amigos ; esas son locuras). Elle existait aussi en français jusque dans le XVIe siècle. Ex : Cil est une quens (Roland). Ceste est la seule cause (Ménippée).
Là c’est simple, je n’ai rien compris, sinon qu’on parle de « c’est » et d’accord. Ne parlant aucune des langues citées, je voudrais bien qu’un connaisseur m’éclaire.
en fait tu as raison, ça se passe au niveau du "c'est" qui est la contraction de "cela est", donc une forme masculine. En italien comme en latin (je ne connais pas l'espagnol mais j'imagine que ça se passe de la même manière), tu ne contractes rien donc tu accordes : hic, haec, hic d'une part ; questo, questa, questi de l'autre veulent dire : ce, celle, ceux. Donc tu remplacerais en français comme suit : Celui-là est mon frère, celle-là est ma sœur, ceux-là sont mes amis. En contractant avec le verbe, on a conservé "ce", la forme masculine !
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Mâra/ Mérou Jeu 21 Juil 2016 - 13:53
Je vois! Mais du coup, est-ce qu'on peut réellement dire qu'il s'agit de la forme masculine? Celui et celle ont le même dénominateur "ce", ou même "c" ; avec c'est, on ne voit pas trop quel genre est mis en valeur... Enfin, là je pars de la langue moderne, peut-être qu'il y a d'autres subtilités en ancien français
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Jeu 21 Juil 2016 - 14:42
Ah je ne sais pas trop. Mais on ne dira jamais : c'est belle, c'est gentille, etc. Donc ça indique déjà la masculinité invariable de la forme contractée, mais je ne saurai pas l'expliquer pour autant
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Mâra/ Mérou Jeu 21 Juil 2016 - 17:35
Mais c'est que tu as raison! Je n'y avais pas pensé! Sauf dans la chanson que chépluki a posté, là, "une fille c'est belle" ou un truc du genre. Ce sonnait bien en plus
Invité/ Invité Jeu 17 Nov 2016 - 14:44
à partir de 12:30 environ
En gros, l'accord du participe passé tendrait à disparaître pour les verbes du premier groupe comme en anglais, du coup on s'en fout et on accorde tout de la même manière, avec "é" en l’occurrence.
Vous en pensez quoi, en lien avec ce sujet ?
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Matrix/ Blanchisseur de campagnes Ven 18 Nov 2016 - 13:50
Mâra a écrit:
Mais c'est que tu as raison! Je n'y avais pas pensé! Sauf dans la chanson que chépluki a posté, là, "une fille c'est belle" ou un truc du genre. Ce sonnait bien en plus
C'était moi,
et non c'est pas beau.
Je suis désolé mais je trouve ridicule cette façon de remettre encore et toujours le débat sur l'égalité des sexes dans la langue écrite... C'est totalement inconvenant. Je suis politiquement pour l'égalité des sexes, mais modifier la langue pour la féminiser me semble vraiment à coté de la plaque. Si modification de la langue il y a à faire, c'est bien plus dans l'oralisation de celle-ci (en supprimant les accords pluriels inutiles et ce genre de truc non présent à l'oral et qui n'apportent aucune information utile), mais féminisé la langue n'aidera pas à ce que les femmes est plus de droit dans la vie, faut arrêter de tout mélanger.
Bref......
PS : il n'aurait pas pu faire le jeu de mot sur "belle" si ce mot existait vraiment d'ailleurs...
Pour la route : "BAISSE du niveau en DICTÉE : les jeunes savent-ils encore écrire? " https://www.youtube.com/watch?v=p8SJ6v2A0qU
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Mâra/ Mérou Ven 18 Nov 2016 - 14:29
Oui oui Matrix. Tu n'as pas à être désolé de tes opinions ne t'inquiète pas. Par contre tu peux l'être de les apposer n'importe-où (cf. Edit 2 du premier post de ce topic).
Moira > d'un côté c'est en lien parce qu'alors le genre ne serait plus marqué, mais d'un autre le participe passé est l'un des endroits où il est le plus invisible (d'où la disparition de son inflexion) donc... ça ferait juste disparaître naturellement un truc déjà transparent. Limité, quoi. Pis je ne suis, personnellement, pas pour un appauvrissement de la langue. C'est de la sensibilité particulière, mais j'ai plus le goût des apparitions, des inflexions ad hoc, du néologisme, de l'enrichissement.
Je me disais, en envoyant des textos narratifs ("et puis il s'est passé ça, et ensuite truc m'a dit..."), que y'avait une sérieuse lacune de vocabulaire courant en ce qu'il s'agit de désigner la fille anonyme. La plupart des équivalents féminins de mots adéquats ont versé dans le domaine de l'insulte.
Exemples: Un gars, c'est un homme. Une garce, c'est une pute. Un type, c'est un homme. Une typesse, c'est une pute. (etc.)
C'est comme si la féminité souillait les mots... À mettre en lien avec la profusion d'insultes féminisées dont j'ai parlé plus haut dans le topic. (nanméçan'arienàvoirfautarrêterdetoutmélanger!)
Mais en fouillant les vieux dicos j'ai trouvé que "souris" désignait "l'humain adulte de sexe féminin". Ce serait chouette s'il était courant d'écrire: "y'a un type qui m'a bousculé et alors une souris m'a retenu de tomber"
Nombre de messages : 3128 Âge : 48 Localisation : Devant le PC Pensée du jour : 50 nuances d'earl grey Date d'inscription : 05/12/2012
Mikaroman/ Jeune et fringant retraité Ven 18 Nov 2016 - 14:37
Matrix a écrit:
Je suis désolé mais je trouve ridicule cette façon de remettre encore et toujours le débat sur l'égalité des sexes dans la langue écrite... C'est totalement inconvenant. Je suis politiquement pour l'égalité des sexes, mais modifier la langue pour la féminiser me semble vraiment à coté de la plaque. Si modification de la langue il y a à faire, c'est bien plus dans l'oralisation de celle-ci (en supprimant les accords pluriels inutiles et ce genre de truc non présent à l'oral et qui n'apportent aucune information utile), mais féminisé la langue n'aidera pas à ce que les femmes est plus de droit dans la vie, faut arrêter de tout mélanger.
Matrix a écrit:
Marengo a écrit:
Matrix a écrit:
Réhausser l'importance de la langue française dans le monde et de la vision qu'elle véhicule.
Je ne pige pas. Concrètement, comment fait-on pour rehausser l'importance de la langue française dans le monde ? Une langue pourrait donc porter une vision, une image, une philosophie ?
Si tu ne sais pas ça, tout en trainant sur ce genre de forum, c'est assez inquiétant à mon sens.
Une langue c'est une vision du monde
Traduction : "En résumé, la langue porte un sens ou n'en porte pas selon que ça va dans le sens de mes idées ou pas."
Invité/ Invité Ven 18 Nov 2016 - 23:56
Matrix a écrit:
Je suis désolé mais je trouve ridicule cette façon de remettre encore et toujours le débat sur l'égalité des sexes dans la langue écrite... C'est totalement inconvenant.
Grossier et barbare, même.
Matrix a écrit:
mais féminisé la langue n'aidera pas à ce que les femmes est plus de droit dans la vie, faut arrêter de tout mélanger.
Simplement à ne plus intérioriser le fait que ce qui est masculin l'emporte.
Citation :
Moira > d'un côté c'est en lien parce qu'alors le genre ne serait plus marqué, mais d'un autre le participe passé est l'un des endroits où il est le plus invisible (d'où la disparition de son inflexion) donc... ça ferait juste disparaître naturellement un truc déjà transparent. Limité, quoi.
Effectivement, c'est loin d'être le truc le plus marquant, mais ça semble intéressant à étudier de ce point de vue aussi.
Citation :
Je me disais, en envoyant des textos narratifs ("et puis il s'est passé ça, et ensuite truc m'a dit..."), que y'avait une sérieuse lacune de vocabulaire courant en ce qu'il s'agit de désigner la fille anonyme. La plupart des équivalents féminins de mots adéquats ont versé dans le domaine de l'insulte.
Exemples: Un gars, c'est un homme. Une garce, c'est une pute. Un type, c'est un homme. Une typesse, c'est une pute. (etc.)
C'est comme si la féminité souillait les mots... À mettre en lien avec la profusion d'insultes féminisées dont j'ai parlé plus haut dans le topic. (nanméçan'arienàvoirfautarrêterdetoutmélanger!)
Il y a quelques temps j'ai essayé de lister mentalement les insultes non féminisées. C'est très limité.
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