En roulottant, j'ai pris conscience de mon problème avec les adverbes : je les aime d'amour

Je fais un effort surhumain pour en limiter l'usage intempestif, mais voilà, il y en a toujours qui survivent au désherbant. La nouvelle sur laquelle je travaille actuellement (ha !) comporte pour l'instant 2000 mots environ. Et voici ce que j'ai pu récolter :

1. La sonnette se montrait désespérément insolente.
   
2. La voix était mélodieuse, éminemment jeune.
   
3. Gilles entrouvrit prudemment la porte
   
4. Vous n'aérez pas souvent apparemment ?
   
5. Elle ressemblait effectivement à une sirène.
   
6. Elle lui prit doucement les mains.
   
7. Il avait fortement négligé son logement.
   
8. Quelqu'un avait nécessairement engagé cette fille.
   
9. Une deuxième fée, identiquement pareille à la première fit son apparition.
   
10. J'ai complètement oublié de le lui demander !
    
11. Non, assurément, il ne rêvait pas.
    
12. Deux splendides jeunes filles, parfaitement jumelles.
    
13. Il donna donc complaisamment son nom.
    
14. Gilles commençait sérieusement à avoir mal à la tête.
    
15. Elle trouva la chaise parfaitement à son goût et s'assit cérémonieusement.
    
16. Des éléphants bleus et carrosses roses se côtoyaient allègrement.
    

J'ai beau me creuser la cervelle, je ne vois pas très bien par quoi je pourrais les remplacer. Si vous avez des pistes, des suggestions, je suis preneuse

Comme ça je suis bien incapable de t'aider. Je pense qu'il faut voir le contexte de ton texte pour une éventuelle réécriture.

Je n'aime pas trop cette tendance plus ou moins actuelle selon laquelle il faudrait limiter l'usage des adverbes et des adjectifs. Avoir une écriture bien garnie, ça n'est pas forcément un mal. Si c'est ton cas — c'est le mien —, ne te prives pas d'utiliser les mots qui te plaisent.
À mon sens, la question n'est pas de savoir comment remplacer les adverbes, mais plutôt de savoir quoi mettre entre ces adverbes pour que le texte garde une certaine fluidité, une certaine légèreté.

Fisch : c'est surtout que quand on en trouve 16 dans 2000 mots, ça fait déjà beaucoup, mine de rien. Et ça alourdit le style, je trouve.


Alice : Déjà, tu peux voir si tu ne peux pas tout simplement en supprimer certains. Mine de rien, c'est souvent le cas...
Ensuite, certains peuvent être remplacés par "avec prudence", "à avoir un sérieux mal de tête", et ainsi de suite, ou par un adverbe équivalent mais qui ne se termine pas par -ment.

3 : avec prudence
6 : avec douceur
?

D'accord avec Birdy, il y a des cas où il suffirait de supprimer l'adverbe. Par exemple, "identiquement pareilles", je ne vois pas trop l'intérêt, sans compter que c'est un pléonasme.
Après, les adverbes ont le droit de vivre, on peut aussi en laisser quelques uns, ce n'est pas interdit Pour le reste, il faut juste reformuler un peu je pense (même si l'absence de contexte m'a peut-être fait commettre des non-sens) :

1. La sonnette continuait de se montrer insolente.
2. La voix, mélodieuse, était jeune.
3. Gilles entrouvrit la porte avec prudence.
4. Vous n'aérez pas souvent, je me trompe ?
5. Elle ressemblait bel et bien à une sirène.
6. Elle lui prit les mains avec douceur.
7. Il devait avouer qu'il avait négligé son logement.
8. Il fallait bien que quelqu'un ait engagé cette fille.
9. Une deuxième fée, pareille à la première, fit son apparition.
10. J'ai oublié de le lui demander !
11. Non, il n'y avait pas de doute, il ne rêvait pas.
12. Deux splendides jeunes filles, jumelles en tout point.
13. C'est donc avec complaisance qu'il donna son nom.
14. Gilles avait de plus en plus mal à la tête.
15. Elle trouva la chaise tout à fait à son goût et prit place en minaudant.
16. Des éléphants bleus et carrosses roses se côtoyaient dans la joie.

Merci pour vos pistes ! Ça va me permettre de débloquer le neurone coincé sur mes adverbes chéris.

Fisch : Je ne cherche pas à tous les éliminer, mais j'ai pris conscience que trop de -ment alourdi la lecture.

Birdy : Supprimer certains, certes. Mais chaque adverbe apporte une précision que j'estime importante (à une ou deux exceptions près).

Rulae, Plume d'elle : merci, merci !

J'aurais dû préciser (mais quand on a la tête dans le guidon... vous savez ce que c'est !) que mon texte a un petit goût d'absurde, de surréalisme. D'où le "identiquement pareilles" qui fait partie du style ou tout du moins l'idée que je m'en fais

Bon, reste plus qu'à corriger tout ça

Citation :

Une deuxième fée, identiquement pareille à la première fit son apparition.

Celui-là fait mal, Alice. Et je souffre avec toi, ma douleur identiquement pareille à la tienne.

On pourrait mettre :
- Une deuxième fée fit son apparition, en tout point identique à la première.
- Une deuxième fée, jumelle de la première, fit son apparition.

Et bien moi, j'aime bien ce "identiquement pareille", parce que j'y vois un effet et non un mauvais langage.

Pangolin a écrit:

Celui-là fait mal, Alice. Et je souffre avec toi, ma douleur identiquement pareille à la tienne.

Aïe, aïe, aïe, ça pique, hein ?  

Plume d'elle a raison, c'est une tentative ratée d'effet de style

Pango, tu te rappelles à la RR mon texte complètement givré sur le Sourire des Abysses ? Et ben, cette nouvelle est un peu dans ce même registre : absurde, surréaliste, tout ça. Comme j'avais un peu abusé des adverbes en -ment dans ce texte, je tente de ne pas reproduire les mêmes erreurs. Ceci dit, j'estime que dans ce genre de registre, quelques mots un peu "abusés" ont leur place. C'est juste une question de dosage et là, pour l'instant, il y en a clairement trop.

Héliotrope a écrit:

parce que, je me soigne, mais j'ai de vieux réflexes qui surgissent à chaque baisse de vigilance, et je collectionne volontiers ces foutus adverbes en -ment !

Naaaan ! sérieux ? parce que tu te soignes très bien je trouve   En te lisant, je n'aurais jamais imaginé que tu sois atteinte de la même maladie ! Tu me donneras l'adresse de ton psy, hein