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  [Langue/Style] Compter les syllabes

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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:13, édité 1 fois
 
Raven
   
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123456789101112
Danslesmé--an--dresté--né--breu--sesdel'â--me
Lalu--miè--rejail--litparun--emaintendue,
Aucom--bledudé--ses--poirunin--at--ten--du
Ca--va--lierpour--fendlefri--masdesala--me.

Oui, t'es en alexandrins.

Je laisse quelqu'un d'autre te proposer des références, par contre, parce que je saurais pas bien te les expliquer. Une syllabe, c'est un son de consonne et un son de voyelle ou de diphtongue au maximum, en gros.
 
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Salut à toi Kiru !

Je n'ai pas de lien qui puisse balayer de manière exhaustive les nombreuses règles de la poésie versifiée, mais Les draps froissés répondra à beaucoup de tes interrogations. La meilleure manière d'apprendre est encore de lire des vers, car il existe un souci majeur lorsque l'on veut assimiler les règles, et dont on n'a pas forcément conscience au début : elles évoluent avec le temps, et lire les grands auteurs de leur époque — qui se contredisent parfois eux-mêmes dans leurs œuvres, même les plus extrémistes comme Malherbe — permet à chaque fois d'avoir un bon panorama à un temps donné.

Cela dit, on retrouve tout de même quelques grands traits propres à l'alexandrin, qui font que les vers que tu proposes n'en sont pas :
- il faut douze syllabes
- il faut du rythme

La première des conditions est la plus simple à assimiler, une fois que l'on a appris :
1. à compter le nombre de syllabes d'un mot (pour les mots comme "li-on" ou tous les termes à diérèses moins évidents que "ma-andres", un tour par le Littré t'aidera : "milicien" aurait donc trois syllabes !)
2. que les -e en fin de mot se prononcent dès lors qu'ils sont suivis d'une consonne (tu dois donc lire "méandres ténébreuses de l'âm(e)", ce n'est qu'une aide à la lecture, un peu comme une liaison, on n'insiste pas trop dessus)

La seconde de ces conditions dépend de nombreux facteurs qu'il serait probablement indigeste d'exposer ici, mais si tu as des questions, je serai ravi d'y répondre ! Pour commencer, il faudrait que ta sixième syllabe tombe à la fin d'un mot, et que ce mot ne finisse pas par un -e que l'on prononce, comme dans ton très joli vers n°2 très bien rythmé ("La / lu / miè / re / jai / llit // par / u / ne / main / ten / due"), mais pas comme dans ton vers 3 ("Au / com / ble / du / dé / ses // poir / un / i / na / tten /du").

Il y a encore deux ou trois autres règles concernant les rimes que je pourrais t'exposer en cas de besoin ! N'hésite surtout pas si tu as des questions.

[EDIT : je viens de voir le découpage de Raven, et prononcer "la / me" est typiquement le genre de chose qui fait croire aux gens que les règles classiques sont laides et démodées : il n'y a pas de consonne derrière, donc pas besoin de prononcer ce -e, qui serait très vilain à l'oreille et certainement pas une aide à la lecture ! En réalité, seul ton vers 2 est un alexandrin :]]
 
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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:13, édité 1 fois
 
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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:14, édité 1 fois
 
Raven
   
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Akëdysséril a écrit:
[EDIT : je viens de voir le découpage de Raven, et prononcer "la / me" est typiquement le genre de chose qui fait croire aux gens que les règles classiques sont laides et démodées : il n'y a pas de consonne derrière, donc pas besoin de prononcer ce -e, qui serait très vilain à l'oreille et certainement pas une aide à la lecture ! En réalité, seul ton vers 2 est un alexandrin :]]

Ach. Désolé. Je viens de relire le découpage que j'ai fait et je pleure/ris de moi-même. Mais j'aime bien prononcer les -e finaux, mwhouah. Rolling Eyes Ça doit être pour ça que je n'écris pas de poésie.

Dans tous les cas, bon courage, Kiru, dans tes ambitions poétiques !
 
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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:14, édité 1 fois
 
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Une syllabe est une articulation de la voix, qui ne peut s'effectuer que grâce à une voyelle ou une association de voyelles, donc a, e, i, o, u, au, eau, ou, oi, etc. À partir de cette voyelle ou de ce groupe de voyelles, tu peux bien sûr ajouter une consonne, mais une consonne seule ne saurait faire une voyelle.

Dans - les - mé - an - dr - es - té - né - breu - ses - de - l'âm(e)
Pour compter les syllabes d'un vers lorsque tu n'es pas encore trop habitué, le plus facile est peut-être donc de compter tes voyelles / groupes de voyelles (en excluant évidemment les -e muets qui ne seraient pas prononcés). Je t'ai mis en gras, ici, les dites voyelles, et on en compte bien onze : explique-moi, comment arrives-tu à articuler [dr] seul ? Very Happy

Et là, j'insiste beaucoup sur ce point (ce qui préparera à ta dernière question), car on m'a plusieurs fois dit "oui mais la forme c'est bien joli mais je n'aime pas les carcans blablabla" : ce qui doit guider le poète, c'est avant tout la logique. La logique apporte le rythme. Et la plupart des règles soi-disant oppressives sont justement une pure expression de la logique de notre langue française, même si certaines sont aujourd'hui obsolètes. Dirait-on "le oiseau" en français ? Non, on dit "l(e) oiseau", tout comme on va prononcer les e de la manière suivante dans ce vers : "Un écran de pixels brille plus qu’un(e) étoil(e)." Les e de "de" et " brille" sont des béquilles qui aident à l'articulation, tandis que dire "une étoile" serait une absurdité en l'absence de consonne derrière. À voix haute, c'est flagrant ! :]

Citation :
Et seconde question Akë, tu es partisan de considérer l'alexandrin uniquement s'il y a césure à l'hémistiche, ou tu l'autorises sans césure, comme dans mon vers 2 par exemple?
À la base, Boileau dit "Que toujours dans vos vers le sens coupant les mots / Suspende l'hémistiche, en marque le repos". En somme, qu'une unité grammaticale ne soit pas rompu par la césure. En ce qui me concerne, je considère que les rejets, contre-rejets, externes ou internes, sont de superbes outils à haut potentiel expressif dont on aurait tort de se priver ! J'aime bien citer "L'Épopée du lion" de Hugo, qui est vraiment disloqué à ce niveau :

Sur quoi le chevalier // farouche fit un pas,
Brandit sa grande épée, // et dit : Prends garde, sire !
On vit le lion, chose // effrayante, sourire.
Ne faites pas sourire // un lion. Le duel
S'engagea, comme il sied // entre géants, cruel,
Tel que ceux qui de l'Inde // ensanglantent les jungles.
L'homme allongea son glaive // et la bête ses ongles ;
Les vers 1 ainsi que 3 à 5 vont complètement à l'encontre de cette règle qui aurait fait hurler les classiques, mais j'y souscris totalement. Ça permet par exemple d'apporter de la prose dans la poésie, ce qui fonctionne à merveille dans les textes plus narratifs.

Il y a une règle selon moi à respecter à la césure, et c'est simplement parce que ne pas la respecter rend le rythme et donc l'alexandrin caduc : que l'on tombe sur une syllabe qui soit à la fin d'un mot et sans e muet articulé. C'est ce qui fait que ce vers de mon cru est mauvais à mon sens : "Le souffle est lent, l’halei // ne douce, et sous le ciel" :p Et que je déteste le poème de Rimbaud "Qu'est-ce pour nous, mon coeur" qui justement brise toutes ces règles de manière délibérée, et provoque une vraie cacophonie Very Happy
 
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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:14, édité 1 fois
 
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J'aime énormément Rimbaud, mais ce poème que je t'ai cité — très provocateur — est juste illisible Very Happy

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien
Tu es exactement dans le même cas que "méandres" plus haut : tu es en face d'une suite de voyelles. Parfois, elle ne peut pas être prononcée en deux sons ("chevaux"), d'autres fois si ("Nl"). Lorsque tu prononces cette suite en deux syllabes, tu fais ce qu'on appelle la diérèse. Elle est souvent vue comme archaïque, mais c'est loin d'être toujours le cas puisqu'elle suit une certaine logique ou une certaine pratique (on dira "troisième" mais "quatri-ème"). Après, tout est question de connaissance et d'envie, mais avant le vingtième siècle il fallait savoir les respecter : "Li-on", "supéri-eur", ou comme ici "bohémi-en". Tu trouves ainsi ta dernière syllabe ! Mais ne t'inquiète pas, cette histoire de diérèse, ce n'est pas le plus urgent.


Par la nature, heureux comme avec une femm(e).
J'ai compté toutes mes voyelles (en prenant soin de bien regarder mes e et de constater que le h de "heureux" n'est pas aspiré et ne compte donc pas comme consonne), et voilà !

Tu poses une excellente question pour la virgule. Il existe une sorte de mythe que j'ai vu maintes et maintes fois, comme quoi un signe de ponctuation à la césure aurait des propriétés mais non, ça fonctionne normalement :] Mieux, la liaison (même discrète) doit aussi se faire entendre (en règle générale on fait même toutes les liaisons en poésie, même celles qui seraient fautives en français) : "Sa gerbe n'était point avare ni haineuse".
 
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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:14, édité 1 fois
 
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Je ne vais pas te mentir, les diérèses, ce n'est pas le plus facile, et ça tient au fait que comme tu peux le voir la même suite de voyelles peut avoir des prononciations différentes. Ainsi, pour ien, c'est une syllabe, sauf dans "lien" et si elle termine un nom ou un adjectif d'état, de profession, de pays ("indien", "comédien", "parisien", et donc "bohémien"). Je ne déchiffre pas non plus toute l'équation du Littré, mais je pense que "boé-miin" donne la réponse, en séparant le mi et le in.

Au bout d'un moment, soit avec la logique étymologique (lé-o > "li-on"), soit avec nos connaissances initiales ("troisième" / "quatri-ème"), soit avec la pratique (tous les noms ou adjectifs en ieu finissant par un x ou une consonne au singulier font deux syllabes : "supéri-eur"... sauf exceptions évidemment Very Happy) on finit par les retenir. C'est à l'usage.

Après, tout dépend dans quelle position tu es, lecteur ou écrivain :
- écrivain : il faut regarder le dictionnaire ou cette page
- lecteur : le rythme du vers et le compte des syllabes permettent de trouver sans trop de mal les diérèses au bout d'un moment ("Viens te purifi-er // dans l'air supéri-eur" : exemple abusif mais réel pour montrer de quoi je parle)
 
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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:14, édité 1 fois
 
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Je pense — mais sans certitudes — que "bohémien" correspondrait ici à un adjectif d'état, dans la mesure où il ne s'agit pas forcément d'un habitant de la Bohême, mais d'un synonyme de "vagabond" Surprised

Pour "cavalier", la diérèse ne s'impose pas à mon oreille, et ier ne fait qu'une syllabe lorsque précédé d'une seule consonne ou de deux consonnes identiques (cf. le tableau que je t'ai indiqué qui recense les cas). Ici : ca-va-lier. Si deux consonnes différentes, ça ferait par exemple "ou-bli-er" :]
 
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Dernière édition par Kiru le Jeu 13 Avr 2017 - 4:15, édité 1 fois
 
   
    
                         
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