Oui je comprends vos remarques et critiques mais pardonnez-moi: pour moi la fantasy n'est pas de la littérature.
J'ai le droit de le penser et de le dire non ? Ce n'est pas faire une offense comme dire ... je sais pas quoi.
Je crois que la fantasy provient des jeux de rôles, et pour moi c'est une sorte de tiroir où l'on range des nains, des trolls, des magiciens et des princesses malheureuses enlevés par des méchants etc. On les sort, on mélange, et on construit une histoire avec toujours le même style de personnages archétypaux. Voilà ce qui me gêne: écrire en se basant sur des personnages imaginaires certes, beaucoup ont fait cela mais dans la fantasy ce sont des archétypes que l'on retrouve d'auteur en auteur, de livres en livres ! Il y a des "recettes" aussi, et ça, ça me gêne aussi beaucoup.
Et j'ai le sentiment que beaucoup de gens ici en font une monomanie avec des codes, des marches à suivre, des modes d'emploi. Trop facile ! Il y a des topic ici où les gens s'échangent leurs recettes, leurs techniques , les comparent et les évaluent: pour moi je trouve ça drôle, par moments très drôle même.
S'il suffisait pour faire de la littérature d'avoir une boîte à outils de personnages même prestigieux comme Madame Bovary ou Madame de Rénal, plus Cosette plus le personnage la Nausée de Sartre qui s'appelle je crois Roquencourt, de mélanger le tout et par une savante combinatoire on obtiendrait un  roman au moins intéressant sinon lisible ça serait le rêve et tout le monde écrirait.
Sans vouloir paraître élitiste, écrire est pour moi un privilège parce qu'on a qq chose à dire aux autres sur nous-mêmes, la société, le monde où nous vivons , les relations amoureuses, etc. La liste est longue. On peut écrire aussi sur rien, comme Flaubert ou dans le nouveau roman ou même comme Proust par moments qui décrit la porte de sa chambre avec la poignée, la serrure etc.
Je suis persuadé (c'est une sorte de doxa) que si un livre ne change rien, il est inutile. Bon je suis peut-être le seul dans ce cas à le penser! Tant pis... Certains livres ont vraiment changé quelque chose dans ma vie et je me sens d'une immense gratitude envers ces écrivains qui ont influencé positivement le cours de ma vie à des moments-charnières comme par exemple à l'adolescence.
Ce goût immodéré et presque obsessionnel de la fantasy me paraît très adolescent: désolé si j'en choque ici qui raffole de ce style, mais pouvez-vous me citer d'autres grands livres de fantasy à part Tolkien ?
Ce que j'aurais à dire aux amateurs de fantasy, c'est surtout de ne pas s'enfermer dedans. En plus ça vise un public assez restreint, notamment du point de vue âge bien qu'on puisse certainement trouver des sexagénaires qui raffolent de ce genre.
Dans le roman que j'essaye de terminer, j'essaie de me représenter le public ou les lecteurs potentiels qui me liront si jamais un jour par magie j'était publié ! C'est qui le public et les lecteurs potentiels de la fantasy ? Des gens qui sont déjà fans et conquis à ce style. Très bien mais ne parlons pas de littérature alors, et encore moins de "nouveauté" ou de modernité, termes très prisés par les critiques et éditeurs.

Alors, je suis allergique à la Fantaisy, mais je ne suis absolument pas d'accord avec toi. Dans chaque genre littéraire, il y a des codes. Et ces codes, il faut les connaître pour ne pas se fourvoyer. Après, tu peux les casser, écrire un texte "transgenre", mais tu ne peux pas les ignorer. Et ça, ça s'acquière en se cultivant (un mot qui t'est cher), en lisant ou regardant des films pour comprendre ces univers qui te sont inconnus. Tu ne peux pas écrire un thriller ou un conte pour enfants si tu ne sais pas ce que le type de lectorat rattaché à ces genres recherche, ce à quoi il s'attend. Même si c'est pour en détourner les codes et les prendre à contre-pied. C'est la base! C'est ce qu'on appelle des références littéraires (ou autres). Tu cites bien Flaubert, donc toi aussi, tu as des références! Tu ne pars pas de rien. Et quelque part, ça influence ta façon d'écrire, même inconsciemment...
Que tu n'aimes pas les histoires de trolls et compagnie, je le comprends, de là à dire que ce n'est pas de la littérature, non! Car en imaginant même qu'il n'y ait qu'un seul écrivain digne de ce nom (Tolkien) à oeuvrer dans ce genre, tous ceux qui s'y essaient tendent à approcher cette forme de littérature.
Ton propos est désobligeant voire insultant envers les (nombreux) fantaisystes. Et puis qui nous dit que ce que tu écris toi a une plus grande valeur littéraire que le reste, est propre à changer la face du monde? C'est hyper prétentieux, présomptueux de penser ça. Non?

Dire que la fantasy n'est pas de la littérature, pas une offense ? C'est quoi alors ? Là, franchement, je suis sidéré. Se permettre de rabaisser ainsi un genre à part entière sans en avoir été lecteur soi-même, c'est tout simplement scandalisant.

Des princesses, des trolls, nains et autres créatures fantasques... Sérieusement, certaines personnes sont encore persuadées que l'on retrouve ces éléments dans chaque roman de fantasy ? Qu'à chaque fois l'élu de la prophétie va se réveiller pour aller vaincre les forces du mal après avoir reçue la bénédiction de la sorcière ? Bien sûr, je ne renierais pas le grand nombre de romans de fantasy manquant d'originalité, ne faisant que reprendre les grandes idées de leurs prédécesseurs mais réduire la fantasy à cela, cela revient à réduire la musique à Justin Bieber ou les Jonas Brothers. S'il est rare de dénicher un récit dénué de toute trace d'imaginaire dès lors qu'on s'intéresse à la fantasy, cela ne signifie pas pour autant que tous ne tournent qu'autour de la magie ou toute autre forme de puissance mystérieuse.

Quant aux grands auteurs de fantasy, oui, ils sont nombreux. S'il ne fallait en citer qu'un seul, ce serait pour moi G.R.R. Martin mais d'autres noms viennent s'ajouter à cette liste, telle Robin Hobb, David Gemmell, etc... Ils ne te disent peut-être rien, mais ces noms ont résonné à bien des oreilles.

Sinon, rapport à ta déclaration Shub, selon laquelle les lecteurs de fantasy ne sont tous que des personnes d'ores et déjà convaincues par le genre, la considérer vraie nous conduiraient, en toute logique, à dire que depuis des décennies, la fantasy n'a pas su convaincre de nouveaux lecteurs ? (J'entends des personnes déjà amatrices de lecture, comme tu le faisais certainement.) Je ne vois pas ce qui empêcherait un amateur de littérature de se dire, devant les rayons de sa librairie favorite, "tiens, et si j'essayais de lire un roman de fantasy ?" mis à-part le dédain dont tu fais toi-même preuve à cet égard et un manque d'ouverture d'esprit atterrant.

Ne pas s'enfermer dans la fantasy, on est d'accord. La rejeter sans la connaître ? Non plus.

Il existe d'excellents auteurs de Fantasy, qui écrivent de la littérature et pas seulement du divertissement farfelu ou des histoires d'elfes, de nains et de trolls. Bien sûr, Tolkien (que tu ne sembles pas avoir lu, et c'est bien dommage, d'ailleurs Tolkien existait bien avant l'apparition des jeux de rôles), mais aussi Robin Hobb, Philipp Pullman, Suzanna Clarke, Orson Scott Card (dans Alvin le faiseur) (pour ne citer que ceux que j'ai lus et aimés) et bien d'autres...
Ces écrivains parlent également de notre monde, des relations amoureuses et de choses proches de nous, même si c'est de façon détournée. Leurs livres sont crédibles, ils laissent une trace, ils "changent aussi quelque chose" (pour reprendre ton expression), et peut-être plus que certains romans dits "réalistes" qui ne parlent que du nombril de l'auteur.
Je ne suis pas une inconditionnelle de la Fantasy, j'aime aussi Proust, Dostoïevski et Tolstoï, mais je trouve extrêmement dommage de s'enfermer dans des idées préconçues et de condamner a priori un genre qu'on ne connaît pas (perso, j'ai adoré lire Tolkien mais je n'ai pas aimé les adaptations cinématographiques, donc si tu te bases là-dessus pour te faire une opinion sur la Fantasy en général, c'est plus que moyen... Est-ce que tu te contentes de regarder une mauvaise adaptation de Flaubert pour juger toute son œuvre et le roman français du 19ème dans sa totalité ?)

Et pour finir, il y a de la bonne et de la mauvaise Fantasy, comme dans tous les styles de littérature.

Dernière chose : j'ai plus de 40 ans, mais sincèrement, ta manière de penser que des lecteurs plus jeunes sont incapables d'évaluer ton roman ne me donne vraiment pas envie de te bêta-lire. Pour ma part, j'ai eu des bêta-lectrices de 25 ans, voire moins, qui m'ont énormément apporté.

Shub, je ne suis absolument pas d'accord avec toi. Tu as le droit de dire que tu n'aimes pas la fantasy, mais étiqueter ainsi les genres littéraires... j'ai 29 ans, j'ai un master en histoire, père de deux enfants, suis-je un ado immature? Je suis ce qu'on appelle un gros lecteur (au moins 25 livres par an), abonné à science et vie, Histoire et Lire, mais je n'ai pas 40 ans, suis-je un non-cultivé?
Ton jugement sur la fantasy et sur la vie en générale me semble assez manichéen. En toute amitié, je te souhaite de t'ouvrir un peu plus et de ne pas rester sur les clichés.

PS: En ce moment, une série télé fait fureur, le trône de fer, et son auteur, qui n'a toujours pas terminé l'écriture de la saga, a fêté ses 65 ans cette années. Et pour le coup, pas d'elfe, ni de trolls.

Quelle vision rabougris de la Fantasy, Shub ...
C'est dommage, mais cet avis à l'emporte pièce rappelle divers débat autour de la musique ... Je comprends que certain aspect de la Fantasy puisse être rejetés, mais rayer d'un trait l'ensemble d'un genre littéraire peut paraître excessif.

(et il ne sert à rien de caricaturer, la Fantasy est largement assez diverses pour que chacun y trouve son compte)

Des auteurs qui pourrait te faire changer d'avis: J. Vance me vient directement à l'esprit.

N'étant absolument pas fan de la littérature dite classique où l'on a que des histoires de mœurs et on a l'impression de lire plus belle la vie version il y a quelque siècle (non je caricature pas, sans offense) et préférant la littérature dite SFFF, je suis agréablement surpris d'être considéré comme un non-cultivé (en plus j'ai même pas 30 ans, tu te rends compte).

Shub a écrit:

Proust par moments qui décrit la porte de sa chambre avec la poignée, la serrure etc.

Ah bah oui, c'est de la littérature ça, de la vrai, de celle qui te change la vie... bon sérieusement c'est typiquement les raisons pour les raisons je déteste la littérature classique mais ça doit être comme pour l'art moderne, c'est juste que je suis pas assez intelligent pour comprendre.


En toute honnêteté ta fermeture d'esprit est plus désolante qu'autre chose en réalité, ta condescendance envers un genre littéraire que tu lis pas n'est malheureusement pas si rare que ça.

Pour ta gouverne, au sujet de Tolkien, le Hobbit a été écrit pour son fils de 9 ans. Si le livre a si bien fonctionné ce n'est pas grâce aux milliers d'enfant de 9 ans qui l'ont acheté, mais tout le monde de 7 à 77 ans.

Par ailleurs, d'un point de vue purement marketing, ta cible de +40 cultivé (fait-il encore définir cultivé, : blanc, classe moyenne supérieur, + 2500 euros par mois, vivant dans une grande ville ?) est bien plus réduite que celle de la fantasy.

Sinon à quoi bon citer des livres autre Tolkien puisque tu ne connais que lui ?