Bonjour/Bonsoir

J'ai récemment commencé à écrire ce que j'espère être mon premier livre. J'ai commencé par vouloir l'écrire à la troisième personne pour des raisons un peu bêtes ( je trouvais que le "je" faisais trop "roman d'ado" ce qui est après coup complètement stupide, je le reconnais ). Sauf que ça n'a rien donné, et je me suis retrouvée à être beaucoup plus à l'aise avec la première personne.

Sauf que je me retrouve maintenant confronté au problème des temps : un personnage qui raconte son histoire doit forcément alterner avec des passages au présent, il ne peut pas dire "j'aimais le chocolat" s'il l'aime encore.
Pareil pour ce qui est des habitudes, je ne sais pas si je dois dire "tous les soirs, j'arpentais le village" ou "tous les soirs, j'arpente le village" ?

Est-ce qu'il y a des règles à ce sujet ? Est-ce que je peux juste y aller comme je le sens, à "l'oreille" et juste choisir ce qui sonne le mieux pour moi ?

Moi qui pensait que le "je" était plus facile... pff, qu'est ce que je me suis trompée !

Merci d'avance

Bonsoir

Et pourquoi pas tout au présent ?
Le perso a du recul sur cette histoire ?

Mes profs m'ont souvent dit que la première personne était toujours quelque peu plus compliquée que la troisième pour ce qui était des temps essentiellement.
Bref, la question n'est pas là.

Pourquoi n'écris-tu pas au présent tout simplement, ça t'éviterait des complications.
Sinon, en reprenant ton exemple d'arpenter le village, tu peux faire comme-ci ton personnage avait déménagé donc tu mettrais arpentais.

tu n'as qu'à dire qu'il raconte le récit après coup, c'est cet artifice qui permet à l'auteur l'usage du passé.

Merci de vos réponses en fait pour moi le passé est instinctif, je trouve que c'est le temps du récit par excellence. Je pourrais faire une tentative au présent, effectivement ^^

Sinon, oui, c'est un peu l'idée de quelqu'un qui raconte son histoire le seul soucis vient de la coordination des temps. Par exemple, à un moment, mon héroïne raconte sa rencontre avec une personne : "Par chance, Lilly me trouva, et c'était la fille du boulanger" ( bon, ce n'est pas exactement ça mais bon, l'idée est là ). "Etait", ça ne me semble pas naturel parce qu'elle le reste, après tout.

Bref, casse-tête, casse-tête.

Le tout est d'arriver à bien dissocier le narrateur d'avant et le narrateur d'aujourd'hui, celui qui porte un regard sur son passé !

Lis le début de la Recherche du temps perdu, ça te donnera une bonne idée d'un récit à la première personne au passé.

D'un point de vue vraiment personnel, si je devais écrire, là, maintenant, je ne me sentirais pas de le faire au présent. Je trouve ton exemple de la fille du boulanger tout à fait correct, tu t'inquiète pour rien je pense :]

Ce manque de naturel que tu pointes du doigt, on ne le voit qu'en repassant plusieurs fois la phrase, le lecteur qui la lit sans passer le texte au peigne fin n'est absolument choqué.

Je le lirai ^_^

Oui, quand j'écris en général, ça coule tout seul et ça "sonne" bien, mais en me penchant dessus, je commence à me poser cinquante questions u.u

En tout cas merci de prendre le temps de me répondre

Je dirais que tu dois adopter une stratégie :

- soit tu mets tout au passé : "Je me goinfrai avec la plaque entière, dieu j'aimais le chocolat, mais l'arrivée de Sophie me coupa dans mon élan..." et finalement j'ai envie de dire, on s'en fout un peu qu'il aime encore ou pas.

- soit tu mets du présent mais là le narrateur apporte clairement son recul sur l'histoire et peut-être pourra-t-il commenter d'autres choses "Je me goinfrai de cette plaque, dieu j'aime le chocolat ! Je crois que ça a toujours été mon péché mignon. Mais je me stoppai bien vite à l'arrivée de Sophie" et encore, je trouve que passé simple (révolu / récit) cohabite plutôt mal avec le présent.

Personnellement j'opterai pour "osef de maintenant". Elle est encore fille du boulanger ? Et alors ? On s'intéressera à ce qu'elle est devenue / restée à la fin du récit...

Je sais pas si c'est ce que tu recherches mais si tu écris au passé :

Présent de narration = passé simple (uniquement action de premier plan)
Passé de la narration = imparfait, plus que parfait, conditionnel (a utiliser pour description et action de second plan)
Futur de la narration = futur antérieur

Si ça peut t'aider (ou d'autres qui liraient ceci)...

Perso, je trouve qu'écrire au passé fait beaucoup plus "noble". C'est le temps du récit par perfection. Mais après, c'est mon gout.

La distinction entre le présent et le passé se fait davantage dans l'oeil du narrateur. S'il s'agit d'un récit "courant de pensée", c'est à dire que les évènements se déroulent en temps réel et que la narration suit exactement la pensée du narrateur, alors le présent en préférable.

Toutefois, s'il s'agit d'une narration à la première personne, disons, avec recul, le passé s'impose.

Demande-toi, le récit que tu écris ressemble-t-il plus à ça:

Mais avant que je ne puisse réagir, Lily sortit son roulot à pate de sous son tablier et m'asséna un solide coup sur la tête. Je perdis connaissance d'un coup.

ou à ça:

Lily passe une main sous son tablier et semble y chercher quelque chose, puis elle en sort un roulot à pâte. Où a-t-elle bien pu cacher ça sans que je m'en aperçoive? Et pourquoi est-ce qu'elle le lève en haut de sa tête? Et pourquoi est-ce qu'elle- *klonk*.

J'espère que ça t'aide à faire ton choix.

Est ce qu'il est pas possible d'intégrer les deux temps verbaux dans la récit?

Je veux dire, que lorsque l’héroïne raconte se qui s'est passé, il serait adéquat, qu'elle utilise le passé, mais s'il lui arrive de parler de l'instant présent, qu'elle s'exprime au présent tout simplement.

Peut être je m'explique mal alors j'essaie un exemple (Ce dimanche après midi, elle marcha vers moi le regard décidé, je sentis que le moment était venu de ... mon téléphone sonne, je regarde et c'est ma mère qui appel, je n'ai pas très envie de lui parler). Bon c'est pas parfait mais quelque chose dans le genre.

Hum, je trouve l'alternance c'est pas très beau, je suis décidée à faire un texte au passé, c'est juste que dire "je" au passé, je me dis que ça implique forcément un regard rétrospectif, et ça me bloque.


Je ne veux pas "alterner" avec le présent, c'est presque une histoire linéaire
Bon, apparemment et vu vos exemples, je vais me fixer tout au passé et faire attention de ne pas revenir au présent : en général ça se fait de façon pernicieuse, je suis au passé, je passe au passé composé, et hop ! ça passe au présent --'

Mais merci, ça m'aide à y voir un peu plus clair dans ces temps u.u Compliqué la grammaire française, mais ce ne serait pas aussi amusant sinon ^^

Si tu as lu "le nom du vent" tu verras qu'on se retrouve (a mon avis) dans le même genre de problèmes que toi.

La solution très souvent apportée dans la plupart des romans est bien celle qui veut que l'on raconte l'histoire au passé, puis qu'on met en scène le narrateur racontant son histoire dans des chapitres intercalaires.
Cela évite de mélanger et de se retrouver avec des problèmes de concordances des temps qui, souvent, voit la logique d'écriture se heurter avec les règles de la grammaires.

Cela dit, tu peut toujours écrire au passé et signaler dans un bref prologue que le narrateur s'interdit toute vision rétrospective de sa propre histoire. Cela s'insère particulièrement bien dans un récit dont qui fait vivre des actions tragiques au personnage: cela peut signifier discrètement que l'histoire a marquée un traumatisme dans la vie du narrateur.

Je dirais enfin qu'il ne faut pas sous estimer le pouvoir de la parole.
La plupart d'entres nous apprenons a lire a voix haute dans les petites classes... Des chercheurs ont récemment montré que, psychologiquement, même lorsque nous lisons silencieusement, nous ne faisions en fait que nous faire la lecture a nous même. (d'où la "petite voix" qu'on "entend" lorsqu'on lit.) (j'ai lu ça dans science et vie)

je dirais donc que, quand ça te sembles "bien sonner" a l'oral, cela veut souvent dire que c'est juste ou que, tout au moins, cela se lit agréablement.