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 [Nuit du 16 février] Extraits

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Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit du 16 février.

• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
• Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.


Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.
 
Zaou
   
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   Pensée du jour  :  Ecrit un peu, un chapitre, un paragraphe, une phrase. Non, même un mot, écrit !
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Zaou  /  Gloire de son pair


Voilà mes quelques mots de cette nuit. Je me dirige vers la nouvelle fin de mon premier chapitre.

Citation :
Le quartier du Delta était un cloaque d'ordures gluantes et de sédiments nauséabonds, une fange infâme créée par les efforts conjoints de l'homme et de la nature. Les gaz fétides des eaux stagnantes, les rebuts des tanins, des colorants et des vernis viciaient l'endroit si bien que la plupart des habitants n'y tenant pas boutique l'avaient déserté. Il était alors devenu naturellement le chef-lieu des cagoux, des rifaudés, des malingreux, des sabouleux, des coupeurs de bourse et de jarrets chassés des beaux quartiers de la ville par les Justes et leurs sbires.
Un vieux de la bande à Kitaine, surnommé le Gueulard, avait rejoint les rangs de la petite pègre. Elle savait pouvoir le trouver au "Goulot", taverne miteuse qui avait le mérite de vendre sa pisse d'âne moins cher que les autres. Le videur la regarda s'approcher avec un air ombrageux, puis, quand elle ne fut plus qu'à quelques pas, il croisa ses bras massifs sur son ventre.
- Je fais une course, annonça la fillette en le fixant dans les yeux.
Le videur haussa les épaules, indifférent. Kitaine entra. Le Gueulard se trouvait à une table avec quelques compères où il faisait honneur à son patronyme. Les cris, la bière renversée sur le sol et les osselets jetés sur la table indiquaient qu'il s'agissait là d'un jeu à boire. Kitaine se faufila entre les chaises et se planta en face de son ancien camarade, adossée à la table :
- Mecton, tu te souviens de moi?
Le Gueulard posa brutalement sa chope et tenta de faire le point sur la nouvelle arrivante. Sous ses cheveux ébouriffés les yeux de Kitaine ne bougeaient pas.
- Dégage de là poulette, t'es pas chez toi.
http://vitalitepaleo.com/
 
Flicky
   
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Flicky  /  Pippin le Bref


Bonsoir à tous !

Comme promis, voici un petit extrait de cette folle nuit d'écriture :

J'ignore s'il faut décrire un minimum le projet dont il provient,
alors juste en quelques mots. Il s'agit d'un petit passage de mon roman
de "fantastique des temps modernes" ^^
Des vampires, loups garous, et autres joyeux drilles de ce genre se retrouvent autour d'une table...

Citation :
L'atmosphère est assez pesante. Avec autant de sombres puissances réunies en si peu d'espace, ce n'est guère étonnant. De plus, les rancœurs et les intentions de chacun se cristallisent ainsi pour se mêler à l'air ambiant : En fait, les Grands Maîtres se détestent tous cordialement. S'ils se retrouvent régulièrement ici, ce n'est pas de gaité de cœur (pour ceux qui en ont encore un), mais pour rétablir un peu d'ordre dans quelques projets communs. Et comme on règle les comptes, certains vieux de plusieurs lustres, sans s'accorder la grâce de quelque prescription, chaque réunion passe toujours très près de l'affrontement. D'un autre côté, peut-on s'attendre à autres choses d'un groupe aussi hétéroclite, où chacun a des ambitions à la longueur de ses dents. L'harmonie est d'autant plus difficile à maintenir que les Démons invités à ce genre de séances, souvent un peu blasés par la routine de ces assemblées, et des futilités qui s'y préparent, ne se gênent pas pour mettre le feu aux poudres à la moindre occasion. On les accuse d'ailleurs souvent de répondre présente, juste pour casser la monotonie de leurs existences, quitte à mettre l'Europe à feu et à sang, mais ça, c'est une autre histoire.

Je m'en vais hiberner quelques heures, maintenant...
:flower:
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Invité  /  Invité


Extrait de mon roman en cours la vocation, un chapitre qui m'enquiquine depuis plusieurs jours et que j'espère vaincre avec cette tentative.

Citation :
Je descendais précipitamment de mon perchoir en prenant garde de ne pas riper, et sortis de la cabine pour me retrouver nez à nez avec Lola. Aucune excuse ne me venant à l’esprit, j’optais pour feindre la normalité. Mais ça, c’était sans compter l’hostilité qu’elle semblait transpirer à mon intention. J’esquissais un pas vers la gauche pour me dégager un passage en direction du lavabo, le tout sans me départir du sourire niaiseux que j’avais adopté, feintant l’innocence. Lola en fit de même, me barrant le passage sans même sourciller tout en se rapprochant assez pour me coller son bonnet D de certitudes acquises dans les côtes.

— Fais gaffe je t’ai l’œil ! me lança la tigresse.
— Pardon ? Bafouillai-je tentant de me ménager un peu d’espace.
— Tu m’as bien comprise ! Les filles comme toi, ça ne m’a jamais rien inspiré de bon et Bertrand en a déjà sacrément bavé.

S’il m’avait semblé dès le départ être en terre hostile, la tendance se confirmait. Je n’allais pas me laisser intimider! Je m’étais déjà laissée ventouser les joues, d’hypocrisie si on tenait compte de ce revirement soudain. Pas question de courber l’échine et de raser le sol, d’autant plus que celui-ci semblait avoir été oublié depuis fort longtemps par la bonne fée javel.

— Je ne sais pas ce que tu sous-entends par les filles comme moi, pas plus ce qu’elles en pensent ces filles là…Mais en ce qui me concerne, je n’ai pas l’intention de lui en faire baver comme tu dis. Pour être claire, je n’ai aucune intention même.
— Arrête ton char ! J’ai vu comment tu minaudais, avec tes grands airs.
— Si tenter d’être aimable pour toi c’est minauder…
— Aimable ! Elle est bien bonne celle-là ! Tu crois que je ne l’ai pas saisi à ta mine dégoutée ?! T’avais pas fait un pas que tu nous avais déjà collé à tous une étiquette. Je l’ai capté dans ton regard…Bien du style à juger sans connaitre. Quant à fuir aux chiottes pour se carapater en douce, c’est assez minable dans le genre.

J’accusais réception de cet uppercut de semi-vérité le sourire un peu figé. Ok, elle n’avait pas forcément tort sur toute la ligne et à entendre tout haut ce que je pensais tout bas, j’étais un peu gênée de mon attitude. Un peu coincée entre le scrupule et cette empathie qui chez moi se manifestait sans crier gare, et sans jamais tenir compte de mes opinions.
 
Morgoth
   
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Morgoth  /  Gloire de son pair


La suite de ma nouvelle, qui avance tout doucement, mais j'ai réussit à beaucoup écrire ce soir.
Je préçise c'est de la fantasy.

Citation :

Eddy s'empressa de traduire. « Notre très sage prévôt, Sigmund, demande ce qui vous amènent dans sa ville.
-Dit lui que nous avons fui la guerre ravageant notre pays, et que nous lui demandons droit d'asile.
Nous sommes une centaine en tout, prêt à le servir.
La traduction d'Eddy entraina de nouvelles discutions autour de la table, apparemment les convives ne semblaient pas fou de joie à l'idée d'accueillir dans leur ville cent Sudien.
Sigmund, attentif aux paroles échangées autour de la table, prit quelque temps avant de formuler sa réponse, qui fût immédiatement retransmise par Eddy.
-Sa grâce vous informe que vous êtes arrivé au mauvais endroit. Ici aussi, la guerre se prépare. L'ancien seigneur de Baylord à été mander une armée de moines-guerriers au monastère le plus proche. Et les éclaireurs les ont repérés à deux jours de marche d'ici.
Baylord se prépare à un long siège, vous ferez mieux de quitter la ville au plus vite. »
Le capitaine tiqua à l'évocation d'une bataille proche, mais ne se dégonfla pas, et reprit avec son assurance habituelle.
« Dit au prévôt, que nous autres Sudiens sommes des guerriers d'un genre qu'ils ne connaissent pas.
Dis-lui que nous pouvons lui faire éviter un long siège en lui faisant gagner une bataille rapide.
Explique-lui la puissance de ce joujou. » Le capitaine sortit son pistolet pour illustrer ses propos.
Cette fois-ci la traduction d'Eddy s'avéra longue, il mima l'utilisation d'une arme à feu, avec l'éjection du projectile et la mort foudroyante attendant la cible ; Sigmund paraissait incrédule, et son visage commençait à trahir une certaine lassitude.
« Capitaine, on n'a qu'a quitter cette satanée ville, on finira bien par trouver de la nourriture sur cette côte. Elijah acquiesça aux propos de Ranji.
-Non, regarde je vais les faire changer d'avis. »
Le capitaine pointa son revolver en direction d'une grosse dinde posée sur la table, et d'une simple pression de la gâchette, la fit exploser en mille morceaux, arrosant les convives de sauce et de tripailles. Tous regardaient le capitaine, totalement choqués, la bouche grande ouverte d'étonnement. Ranji commença aussitôt à charger son arquebuse le plus vite possible, il ne pouvait s'empêcher de penser que tout cela allait finir comme sur le ponton, sauf que cette fois-ci c'est lui qui aurait une hache plantée entre les deux yeux.
Les hommes amassés autour de la table étaient déjà tous debout, et Ranji entendait la grande porte s'ouvrir derrière lui. Il pointa son arquebuse en direction de Sigmund, qui se leva, tira la chaise vide à côté de lui et .... sortit un grand sourire à l'adresse du capitaine, en lui faisant signe de s'assoir.

EDIT: On me signal dans l'oreillette que j'ai posté trop de mots, mea culpa, j'en vire la moitié.


Dernière édition par Morgoth le Dim 17 Fév 2013 - 16:19, édité 1 fois
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Extrait de Et le cri aphonique. C'est court, mais c'est tout ce que j'ai écrit.

Citation :
— Tu as trouvé, alors ?
— Quoi ?
— Ce que tu cherchais l’autre jour, sur ton ordinateur. Je t’ai vu ouvrir internet, puis te raviser et faire défiler de vieilles photos de toi.
— Tu m’as espionné ?
— Evidemment. Tu devrais en avoir l’habitude…

Gaa soupire.

— Il faudrait que tu perdes cette vieille habitude, Candyl. Je t’aime bien, mais je déteste qu’on entre dans ma vie privée.
— C’est pour ton bien, tu sais.
— Ouais, cause toujours.

Gaa arrache ses yeux de la figure de son ami, toujours aussi ruisselante sous le soleil, de petits diamants. Le soleil sur sa peau ne lui fait pas ça, à lui, mais seulement une impression de chaleur confuse, comme s’il était aux portes d’un crématorium. C’est vrai. Il a l’habitude. Au parc, son ami à toujours raison, et lorsqu’il veut conserver son avantage, il peut se transformer en écureuil et jouer avec les buissons avec un petit sourire au coin des lèvres.
 
Etania
   
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Etania  /  Autostoppeur galactique


Voici un extrait de ce que j'ai réussi à me sortir de la tête au cours de la soirée:
(Tiré du Règne des Hyas, Fantasy)

(Je n'ai pas encore écrit les paroles de la chanson, je préférais me concentrer là-dessus à un autre moment)

Citation :

- Nous avons même eu droit à une démonstration de chant de la part du duc et laissez moi vous dire que sa voix était fort délicieuse.

Les gardes, désormais agacés devant le monologue vantard de de Rohaine, cherchaient dans le paysage une quelconque échappatoire. Autre chose sur laquelle porter leur attention que les mots prétentieux débités avec suffisance.

C’est probablement pour cette raison que Philibert, à l’arrière du cortège, déclara soudainement : « Nous sommes suivis. »

Armand cessa aussitôt de parler –au grand soulagement de tous– et fit signe au garde de venir le rejoindre.

Philibert talonna sa monture et arriva à la hauteur du duc.

- Deux cavaliers, à plus de cinq cent toises. Ils vont apparaître au tournant de la rivière.

De Rohaine resta de marbre.

- Depuis quand?

- Depuis hier, au moins. Je n’étais pas certain avant maintenant.

Le duc serra la mâchoire. Hormis la pluie qui n’avait cessé de les suivre depuis leur départ, ce voyage jusqu’à Pied-de-Mont avait été trop aisé. Il fallait bien que quelque chose arrive, tôt ou tard.

- Lebert et Thibeau, allez à couvert dans les bois. Attendez qu’ils n’arrivent à votre hauteur et interceptez-les.

Les deux interpellés quittèrent aussitôt le cortège pour s’enfoncer dans le boisé dense qui s’étendait à leur droite. Juste à temps car Armand aperçu du coin de l’œil deux cavaliers apparaître au loin, comme l’avait prédit Philibert.

Le duc se fit violence pour ne pas se retourner et les observer plus en détails. Il porta plutôt son regard sur la ville qui se dessinait au loin devant lui et entonna un chant de sa voix qu’aucun n’aurait cru mélodieuse :

[...]

Les gardes se joignirent aussitôt à lui avec un enthousiasme feint à perfection. Certains même s’époumonèrent en hurlant à tue-tête les vers de ce chant d’amour courtois. Philibert, tout particulièrement, faisait entendre sa voix horrible par-dessus celles des autres, arrachant à tous des sourires. Il avait beau être un parfait idiot, un incompétent et une brute, il restait tout de même bien comique.

[...]

Les hommes s’applaudirent entre eux, félicitant les bons chanteurs et raillant ceux qui l’étaient moins. Amaïa, qui n’avait rien compris de ce qui venait de se produire, se risqua à arrêter de fixer la crinière de son cheval pour regarder autour d’elle. Les gardes jouaient en général à des jeux d’esprit pour passer le temps, mais ils n’avaient encore jamais chanté. Et s’ils étaient bel et bien suivis, l’heure n’était certainement pas à des divertissements tels que celui-ci.

La prisonnière n’eut pas le temps de s’interroger plus longtemps sur le sujet qu’elle entendit des hurlements, derrière elle. Elle se dévissa le cou pour tenter de voir ce qui se passait et aperçut au loin les deux gardes du duc barrer le chemin des deux cavaliers. Ils avaient très certainement poussé des cris en sortant de la lisière de la forêt pour surprendre les poursuivants.

- Ils ne dégainent pas, remarqua Philibert, près d’Amaïa.

- Je peux voir, répliqua sèchement Armand.

©EDA



Edit: j'ai retiré la première phrase du premier dialogue pour entrer dans le 500 mots max!


Dernière édition par Etania le Dim 17 Fév 2013 - 17:43, édité 2 fois
 
Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Petit rappel essentiel, surtout lorsque nous sommes nombreux à participer: 500 mots maximum doivent être postés ici.

Merci à tous de vérifier et de raccourcir en conséquence.
Sinon vos extraits seront recalibrés par défaut.
 
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Bon, bah voilà le résultat de la nuit. Youhou...

Citation :
Mais revenons à ma lettre voulez-vous…mes trois lettres pour être plus précise. Parce que oui, ce jour là j’ai été gâtée. Trois courriers d’un coup, ma boîte aux lettres a frôlé l’indigestion. D’habitude elle est plutôt remplie de pubs sous plastique et annonce avec grosse somme à la clé, du genre « vous avez été sélectionné. Nous vous apportons vos 30 000 euros ». Sur un plan publicitaire je suis pleine aux as, dans le monde des présentateurs gominés avec dents blanches et pommettes rosées. En vrai je suis loin de tout ça. Juste un peu plus de papier dans la corbeille de l’entrée, histoire de donner mon petit coup de pouce à l’environnement. Effet papillon qu’ils disent. Et bien l’effet papillon il doit une fière chandelle à la publicité. Ça lui en fait du papier à régurgiter.

C’est curieux, d’habitude on me passe plutôt un coup de fil. Du genre express le coup de fil, cinq minutes top chrono, parce qu’il ne faut surtout pas s’attarder, c’est juste histoire de jouer les intéressés. Comment ça va ? Toujours pas crevée ? Au fait j’ai besoin d’un peu de monnaie, allonge quelques billets. Ils me prennent pour une idiote, ça m’est égal. Qu’ils continuent je m’en fous, au moins ils me laissent en paix, c’est tout ce que je demande. Avec le temps on étouffe quelque peu sa fierté, on revoit à la baisse ses attentes, plus qu’à la baisse d’ailleurs. C’est la fosse des Mariannes, et encore je suis gentille. Le coup de fil c’est le petit clairon qui vous sonne aux oreilles et vous dit : « t’es toujours en vie ma vieille, reviens sur terre, c’est la réalité ».

La réalité hein ? La mienne est parfois un peu chamboulée. Aujourd’hui plus que jamais, avec mes trois lettres dans la main. Je sens venir le dring du téléphone, le triple dring. Pour qui sonne le glas ? Le train sifflera trois fois. Le son de cloche n’est pas encore pour moi, toujours pas.
J’attends…
Je n’ai plus que ça à faire.
J’attends, je patiente. Station assise, debout, terminus. Tout le monde descend. Oui mais pas moi, on ne me laisse pas en gare, je suis toujours bloquée dans le train. Depuis combien de temps ? Ah ouais quatre-vingt ans quand même. C’est long. Les autres sont descendus avant moi.
 
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Voici mon extrait de la nuit d'hier. Je vous remercie d'avance pour vos commentaires.

"L’amour ? ça ne sert à rien… Voilà vingt-quatre ans que je m’en passe, et je m’en sors très bien. Après tout, qui m’en blâmerait ? J’ai un appartement, une voiture, un travail qui me permet de payer toutes les activités que j’aime à faire à mes heures libres et un mignon petit chat de race british short hair, vous savez, la pub whiskas, répondant au doux nom de Zélande. Bon ok, peut-être un regret ; n’être jamais partie. Mais j’y songe. D’ailleurs je mets régulièrement de l’argent de côté dans cet unique but. Jusqu’à ce qu’il disparaisse , totalement absorbé dans les méandres de cette consommation de luxe qu’on appelle la mode. Mon péché !
C’est justement dans la mode que je travaille. Rue du Rhône à Genève ; Haut lieu du luxe et du glamour. Enfin, luxe c’est évident, je ne saurais dire le montant des richesses qui se pavanent dans les vitrines de cette rue. Quant au glamour, il y aurait encore beaucoup à faire. Voyez-vous, je pense pouvoir affirmer que les femmes les plus riches ne sont pas forcément celles qui ont le plus de goût. D’un point de vue vestimentaire du moins. Enfin, quand on ne sait pas s’habiller, généralement, tout le reste suit. Bref j’ai souvent hésité à me lancer dans le conseil en image pour la haute société. Mais pour cela je devrais économiser. Et il y a ces magnifiques cuissardes en daim qui viennent de sortir chez Louis Vuitton. C’est un cercle viscieux. Je hais le pouvoir de la société de consommation…"

 
Ongi
   
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Voici mon extrait de la nuit, je vous remercie de me lire et signale à tout le monde que je commenterai dès ce soir mais que là, il faut que je bosse... ToT

Citation :
J’ai commencé à gratter dimanche dernier.
Tout était rouge. Les rideaux, la couverture du canapé, mes pots de peinture acrylique, la coque supérieure de l’aspirateur, le torchon de la cuisine aux carreaux rouges et blancs, le peignoir pelucheux que je portais à même la peau au sortir de la douche, ouvert sur le devant et, surtout, le vin dans ma bouche, si doux sur ma langue, si âcre dans ma gorge, si chaud dans mon ventre.
Le vent s’engouffrait par la fenêtre en grosses rafales glacées qui promenaient sans pudeur leur souffle sur les pans découverts de ma peau et ma cigarette tremblait sur un tempo régulier, au bout de mes doigts gelés. Ces sentiments d’invincibilité – propre à l’alcool et au tournis éthéré de la fumée des cigarettes – et de colère sourde, aux élans désespérés, couvaient sous la surface élastique et tendre de ma peau.
Je frissonnai sans bien trop savoir de quoi. Peut-être le froid que je ne sentais presque pas, peut-être les cochonneries dont, plaisamment, je me gavais, mon état émotionnel, complètement déglingué, ou que sais-je d’autre. J’avais arrêté de réfléchir. Mais pas de penser, malheureusement. Et Dieu seul sait à quel point les pensées se bousculaient sous mon crâne.
 
Casdenor
   
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Casdenor  /  Barge de Radetzky


Voilà un extrait de ce que j'ai pu écrire durant la nuit. Presque le début en vérité.

Citation :
Je suis née. En vérité, je ne suis pas née, je me suis simplement éveillée. C'était un temps où le monde était un cocon, un cocon liquide. Entre moi et ce qui n'était pas moi, il n'y avait pas de différences. Et je n'avais ni sensations, ni sentiments, ni pensées. J'étais, flottante, dans le cadre serein, neurasthénique, d'un univers informe et silencieux. Mon premier véritable souvenir advient à l'époque où cet univers s'est rompu, brisé. Mon premier véritable souvenir, c'est quand mon cocon s'est brisé et que l'air, entrant dans ma gorge pour la première fois, m'a brûlé de l'intérieur. À cet instant, chaque sens est venu s'écraser contre moi. J'étais au sol, et le béton, et le verre brisé, déchiquetait mon corps et me faisait hurler. J'étais au sol et les hurlements des bombes, des cris et de mes propres membres s'écorchant sur le sol, vinrent vriller mes tempes. J'étais au sol et le goût, jusque là si inexistant, si serein, si blanc était désormais amer, puant, remontant comme une vrille de haine et de peur le long de mon corps. J'étais au sol et la lumière, auparavant verte et sans ombre, sans remous, sans reflet, m'assaillait désormais de rouge, de blanc, de noir, de cascades écoeurantes de tout ce qui n'était que mouvement. J'étais au sol et j'avais faim.

Ce fut la première chose dont je me souvienne. Cette faim. Cette faim qui venait de mes dents, cette faim qui venait de ma gorge, de mes mains, de mes griffes. Cette faim qui me prenait toute entière parce que le tuyau qui me nourrissait avait été sectionnée. Cette faim odieuse, atroce, qui prenait la place de la satiété éternelle et définitive. Voilà ce qui se passa quand le laboratoire qui m'avais conçu, fut anéanti par les bombes.

Je n'avais pas encore conscience de moi. Je n'avais pas encore conscience de la différence entre ce qui n'est pas moi, et ce qui est moi. Ma première réaction, fut de me briser le bras gauche d'un coup de dents et d'en aspirer le précieux mélange ocre et rouge qui en sortait. J'ai toujours eu une certaine affection pour le sang. La douleur, évidemment, implosa alors que je me brisais un os. Elle se fit encore plus terrible lorsque l'os se reforma presque instantanément. Un os qui se reforme, c'est comme un os qui se brise une deuxième fois. Et dans mon cas, c'est également l'impression d'avoir été projeté dans un circuit électrique. Je ne le savais pas alors. Je l'ai découvert la première fois que cela m'est arrivé.
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