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 [Nuit 18 Janvier] Extraits

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Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit du 18 janvier.

• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
• Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.


Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Aujourd’hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais plus… Depuis, je marche, j’erre, je divague, dans la maison. Les yeux perdus dans les reflets des fenêtres et des nuées de fantômes perchés sur mes épaules.

Mes pas, sur le parquet grinçant, font de ces bruits sourds qui ne veulent rien entendre à la réalité. J’ai oublié de mettre des chaussettes. Ce n’est pas grave. Comme ça, je peux les compter, avoir des rubans de nombres dans la tête et oublier le malheur qui coule sur mes joues.

Je crois que j’ai reçu un télégramme de l’asile. Quelque chose comme : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués ». Il est stupide. Je ne le comprends pas ! Pourquoi elle est partie, Maman, alors qu’elle n’avait que soixante-cinq ans ? Et pourquoi une manière aussi brève de le dire, comme si ça ne comptait pas ? Comme si elle était un morceau de chair expédié à la morgue ? Ce message est si absurde…

Je l’ai jeté sur le sol, au milieu des photos piétinées de Maman. C’était hier. Ou aujourd’hui. Maintenant, il est encore là ; mes talons viennent de l’écraser, parce que je déambulais encore dans ma chambre. Je ne sais faire que ça, déambuler ! Et pleurer, aussi. Je crois que c’est ça, ces perles salées qui coulent le long de mes joues : des larmes. Les maques que j’ai ramené de Venise, accrochés aux murs de ma chambre, ont pleuré avec moi aussi. Ils ont le visage triste, et le sol se mouille tout seul, parfois.

Je me souviens ; il y a eu la nuit, un moment ! Avec des étoiles un peu noires dans le ciel et une lune trop foncée. Si laide. Maman, est-ce que ton sang monte jusqu’aux nuages pour blesser la lune ? Maman, si tu vivais encore, est-ce que les cieux seraient un peu plus beaux ? Est-ce qu’ils prendraient les teintes des mains accueillantes des dieux, si froides maintenant qu’elles t’ont tué sans considération ?

Maman, pourquoi tu es partie ? Reviens, pour colorer un peu ma vie comme tu le faisais, avant… Je suis si triste que tu sois partie. Depuis le télégramme, le malheur s’est posé sur mes joues et il creuse un peu mon visage. Je suis sure que bientôt il mangera mon dos, pour faire courber mes épaules.

Maintenant, il fait de nouveau jour. S’il y a eu le jour, puis la nuit, puis le jour, alors, c’était peut-être hier.
 
Wise-wolves
   
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Wise-wolves  /  Tapage au bout de la nuit


Bien, c'est un peu vide ici Surprised

Allez, histoire de remplir, voici mon extrait...
Wise-wolves a écrit:


Ce mec, cette page blanche, n'en était pas une. C'est la découverte du siècle, j'enfonce une porte ouverte mais je l'ai fait avec style, à la pelleteuse mécanique, le modèle mine australienne capable de remplir un vingt-quatre tonnes à chaque godet. Parce que oui, le droit à l'erreur s'applique et se refuse à l'envi, en fonction des humeurs et des désirs, ce besoin d'injustice et de tolérance que j'évoquais est d'une puissance terrible. Même l'absence de choix n'en est pas une, c'est déjà un choix. Je ne sais pas si cela vous donne une idée de la puissance mise en œuvre dans l'ouverture de porte déjà ouvertes.

Je l'ai rencontré à nouveau, pile au même endroit, deux mois et demi plus tard, sur la pelouse hors de l'appartement de mon amie, une clope, je l'ai taxé et il n'a pas bronché. J'avais un fardeau à poser.

—Désolé pour la dernière fois, ais-je fait.

—Ne le sois pas...

Putain que je déteste que l'on me dise quoi faire, surtout quand c'est un mec qui se pose en référent. Mais bon, mon fardeau était bien mieux sur l'herbe que sur mes épaules. Tout au moins voulais-je profiter de ma légèreté pendant quelques minutes.

—...cela m'a permis de mieux te connaître. Et finalement, j'ai surtout regretté de ne pas t'avoir rendu la pareille.

—Je ne suis pas sûre d'avoir envie d'entendre la suite, ais-je minaudé.

Oui, j'ai minaudé et je m'en suis rendu compte une seconde après que mes lèvres se soient de nouveau closes. J'ai vérifié le niveau de mon verre, un sourcil baissé dans la plus pure expression soupçonneuse, cherchant façon Sherlock la raison de mon soudain excès de coquetterie.

—Tu as beaucoup de courage d'afficher ainsi tes convictions.

—Mince, voilà que tu recommences à m'endormir. Tu fais quoi dans la vie ?

—J'écris...

—C'est marrant ça parce qu'à ta façon de remplir le vide avec du néant je pensais que t'écrivais les discours du président.

—Fous-toi de moi, a-t-il répondu en souriant. Tu devrais lire ce que j'écris et tenter de l'imaginer dans la bouche du président, ce serait drôle.

—T'as quelque chose sous la main ?

—Tiens...

Il m'a tendu une feuille de bloc note crade avec des coins recroquevillés et brunis par du café séché. Et j'ai lu, au début en prenant une voix forte et convaincue de président puis avec ma propre voix parce qu'elle convenait mieux.

Cristal, de glace et d'azur mêlés
Sous ton ventre, opale et fumée
Se frôle, se caresse, paisible chaleur
Chairs et pensées, battements de cœur

Un peu de vent, un mince et frêle filet
S'immisce pudiquement entre tes lèvres descellées
Ma main sur ton corps, bombé de vie et d'eau
Au faîte de ta maternité goûte un juste repos

Sous ton mince manteau, ma bien-aimé
Songe un enfant, par notre amour bercé

http://bascule-leroman.blogspot.fr
 
   
    
                         
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