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 [½ Nuit 30 Novembre] Extraits

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Nywth
   
    Féminin
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   Âge  :  26
   Date d'inscription  :  12/07/2011
    
                         
Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Demi-Nuit du 30 novembre.

Exclamation Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Exclamation Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.


Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.

 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Excusez-moi, je dépasse un poil les 500 mots.
Extrait de Et le cri aphonique. Gaa (de son vrai nom Gaanja), un ado, cherche son ami dans les ruelles. Et il finit par le trouver.

Citation :
Candyl, Candyl.

Il cherche dans toutes les ruelles qu’il connait, celles dont il avait escaladé les murs avec lui. Puis sur les places balayées par le vent, au sommet des fontaines, au milieu de la route. Tous les endroits insolites qu’il aimait. Mais rien.

Ses béquilles font toujours plus de bruit, et ses jambes se fatiguent. Il finit par abandonner les recherches, le visage las, souillé de poussière et de pluie, et il repart en claudiquant — c’est son cœur qui boite, surtout — vers chez lui, vers sa mère, et il a cette envie de crier qu’il ne peut presque pas retenir même qu’il retient pourtant, avec la force des lettres gravées sur son front.

Et il passe au milieu d’une foule un peu plus importante, sur une place trop éclairée par les petits cafés et les musiques stupides. Quelques personnes se retournent sur ses béquilles — mais pas celle qu’il espère de toute son âme. Il finit par ne plus le guetter, et ses joues se fissurent sous le poids d’un espoir qu’il perd.

— Gaanja.

Il se retourne brusquement. Un visage tout proche du sien, éclairé par les néons du Dream’s café, des flammèches dans ses yeux, dans tout son corps qui scintille d’une nouvelle beauté. Candyl est redevenu le voleur de feu.

Mais quelque chose ne va pas, ne s’emboite pas avec le reste.

— Tu m’as appelé par mon prénom ! Et tu es ici… Sur cette place… Avec la musique ! Toi ! Le voleur !
— Gaanja.

Ce seul prénom calme Gaa, et il regarde l’adolescent. Sa respiration s’accélère d’un cœur qui veut s’échapper de ses poumons, et leurs têtes se rapprochent, sous la pluie, sous cette lumière sans consistance crachée par les lampadaires. Puis se touchent.

— Gaanja. Lâche tes béquilles. Tu n’en as plus besoin.

Et il obéit sans même réfléchir, il n’y a plus que la moiteur du front de Candyl contre le sien, sa peau, sa peau, sa peau. Ses talons reposent contre la pierre sans douleur. Ou plutôt, il a mal, mais il est trop pudique pour seulement songer qu’il souffre.

Il respire enfin lorsque le contact du visage cesse, et aussitôt des mains s’accrochent à ses épaules, son regard agrippe celui de l’adolescent, et il oublie de nouveau l’existence de ses poumons, il meurt même quand Candyl lui parle :

— Tes cheveux sont plus longs.
— Tu m’as dit de les laisser pousser.
— C’est vrai. Je t’arrange ça.

Il sort une paire de ciseau de sa poche et Gaa ne bouge pas. Puis il lui coupe des cheveux, des mèches brunes tombent sur le sol. Sa main ne tremble pas, et enfin il arrive à la gravure de son front, il marque un instant mais termine, avant de s’exclamer.

— Gaanja ! Qu’est-ce… плакать ?
— Il le fallait.
— Ciel ! Viens dans mes bras. Là.

Gaa savoure encore quelques secondes la saveur de son prénom sur les lèvres de son ami, puis il se laisse enfin tomber dans les bras de Candyl, et ils restent là, blottis sous les lampadaires, sans un cri.
 
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Extrait début chapitre 2. Les limbes blanches.

L’intrigue se déroule dans un asile psychiatrique, une jeune femme est internée suite à une perte de repère, vraisemblablement provoqué par un choc émotif. Entre angoisse et perte d’identité, elle tente de se « retrouver » et de ne pas succomber à la folie qui l’entoure.

(Désolée, je me suis battue avec la mise en page, elle a gagnée)

Citation :

Les jours se suivent et se ressemblent, à la manière dont se succèdent les plateaux repas, fades sans saveur ni piquant.
Parfois une « crise » vient pimenter le plat du jour, force est de constater que nous sommes bien encadrés, par un personnel prompt à réagir, tout autant qu’à dégainer la seringue de la paix. C’est malheureusement souvent ainsi que cela finit, scène de plaquage, effort démesuré du forcené, isolement du groupe. Jusqu’à me donner des envies, au minimum des idées, la salle commune me sortant littéralement par les yeux, quand ceux-ci ne sont pas totalement abrutis dans la contemplation du mur blanc. Ma vision est devenue bichromique, mur blanc sur pyjamas bleus, pyjamas bleus contre blouses blanches, pop art au pays des dingos.
Fragrance du ciel que je n’aperçois qu’au travers des barreaux. Sentir le vent sur mon visage tient du fantasme, inaccessible, encore.
Quant à ces tenues que l’on porte, elles sont à la mesure de l’estimation de nos besoins, quasi nuls. Des étiquettes qui nous rendent identifiables entre tous, dès fois que l’un d’entre nous échappe aux mailles du filet, ce qui me parait peu vraisemblable, tant nos allées et venues sont surveillés et surtout limitées au strict minimum. Les lieux hautement sécurisés cela va s’en dire. Un uniforme de confinement, une banalisation de notre identité. Pour moi qui n’en ait plus se serait presque commode, si cela ne m’assimilait pas au reste du troupeau. Si ma mémoire est devenue une passoire laissant filtrer l’essentiel, le superflu semble intact. Mes goûts se manifestent sans que j’y sois pour quelque chose tout comme certains sentiments de rébellion tenaces que je dois tenir de mon moi endormi, profondément. C’est ce qu’il me semble juste de penser en tout cas. J’ai tenté de tâter le terrain auprès du docteur Verenstein, quant à cet hypothétique transfert au pavillon deux, ce qui s’est soldé par un quasi échec, celui-ci m’enjoignant à la patience.

_ Soyez raisonnable, Violette, chaque chose viendra en son temps, il ne faut surtout pas précipiter les étapes de votre progression.

Assortis d’un laïus beaucoup plus dense mais dans le même registre, stabilisation en étant le refrain clef. Une rengaine qui me file autant la nausée que ce prénom vieillot que j’ai beaucoup de mal à m’approprier. Le peu qui devrait me sembler familier, m’échappe totalement, mais je me garde bien d’en faire part, et je musèle l’angoisse qui m’étreint. Elle n’est rien en comparaison du séisme que j’ai ressenti en contemplant le reflet de cette jeune femme dans le miroir, jusqu’à ce que je comprenne que j’avais oublié jusqu’à mes propres traits. Il pourrait s’être écoulé un an, dix ans, je n’en saurais probablement rien. Je suis contrainte de prendre les éléments que l’on veut bien me donner pour argent comptant, puisque je n’ai résolument aucun moyen de vérification. J’évite d’ailleurs d’y penser, ayant assez d’exemple autour de moi de théoristes du complot, leur présence est comme une balise de rappel. Pour ne pas oublier que la barrière est mince, et que chaque angoisse exacerbée pourrait me faire basculer pour de bon. De l’autre côté.


 
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Hé bin, je vous préviens que je me suis emmêlé dans ma 1/2 nuit parce que commençant avec 30 pages, j'ai fini à minuit avec 29. En fait, j'ai corrigé ce que j'avais déjà écrit, ce qui est aussi un travail, c'est pourquoi j'étais finalement assez content.

J'ai ajouté ce paragraphe sur lequel je souhaiterais avoir votre point de vue si vous le voulez bien. Marcel et Moi sommes amis :

Citation :
Je pourrais écrire que Marcel éduquait mon goût, mais il serait plus vrai de dire que je me délectais du sien sans jamais le confondre au mien car avant tout mon désir et mon engouement, j’eusse sérieusement craint de malmener son goût en devenant un prévisible très piètre dégustateur.


Comme c'est assez court, je veux bien savoir comment vous auriez écrit la même idée.
 
   
    
                         
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