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 [Nuit 22 septembre] extraits

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QuillQueen
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise.
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la demi-nuit du 8 septembre.

Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.


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Red-Scarf
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lelaser
Quia scorpio sum
Revan
...
 
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Invité  /  Invité


Extrait d'Album, une archéologie de mon devenir-écrivaine à travers une autoréflexion complète de ma vie. Un passage en revue analytique.

J'ai envie de revenir sur un événement de mes six ans : je mangeais chez mes grands-parents paternels et à la télévision on voyait les premières images halos-verts-qui-ne-montrent-rien sur la guerre du Golfe en 1991 avec Bush father, et je trouvais ça terrible, de même que j'ai trouvé terrible les images sur la guerre du Kosovo en 1999 et la chute des Twin Towers en 2001, je crois que ça a bien marqué notre imaginaire à tous Occidentaux, sans parler des images halos-verts-qui-ne-montrent-rien pour la guerre du Golfe II en 2003 staring Bush son, et avant l’Afghanistan, mais je ne voudrais pas oublier les images caméra-tremblote d'Israël vs. Palestine ou bien d'Amérique centrale ou du Sud ou même plus proche d'Ukraine, de Roumanie et de Tchétchénie et de tous ces GI's avec leurs super-technologies hummers-hélicos-rockets, sans parler de la venue de jeux vidéos sur la Seconde Guerre mondiale et puis sur des conflits mondiaux imaginaires avec pleins de méchants Russes et Asiatiques dedans, je ne voudrais pas oublier non plus le Rwanda et autres conneries d'Afrique, et ce qui est terrible c'est que j'ai grandi à cette graine télévisuelle-là et ça n'a jamais choqué personne ici en Occident on continuait de vivre heureux et de faire la fête comme si tout ça était sans importance.
Mais cela ressemblerait à un délire humanitaire d'adolescent si ce que j'y dénotais était notre manque de charité. Non au contraire nous ne manquons pas de charité, la charité contemporaine elle déborde par tous les pores de nos écrans et elle n'a rien à envier à la charité petite-bourgeoise d'inspiration chrétienne hygiéniste fin XIXème, mais elle court et elle fait du Téléthon et du Sidaction et de la récolte de fond anti-tsunami et autres drames avec une mièvrerie gerbante. À tous points de vue elle nous lénifie et nous hypocrise joyeusement sous les auspices de la paix-des-cœurs universelle… universelle !
 
Manfred
   
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Manfred  /  Pouyoute (© Birdy)


Extrait de Les Passagers de l'éternité, roman d'anticipation. Il s'agit des toutes premières lignes du premier chapitre.

Contexte: Ebenezer Ashford est un industriel mafieux américain installé en Colombie. Son fils, Jonas, le hais d'autant plus qu'il a rendu sa mère malheureuse pendant des années avant de la pousser au suicide.

La vitre réfléchissait son visage avec indifférence. Mais son regard passait au travers sans s’attarder sur ses propres traits. Il était déjà près de dix-neuf heures. De l’autre côté de la grande baie vitrée, Bogotá étirait paresseusement ses filaments longilignes vers un océan de ciel ocre, et le coucher de soleil s’était déversé sur la ville comme un trop-plein d’acide. Tout dans ce paysage maussade le renvoyait à l’odeur de funérarium qui collait encore à ses vêtements.

La compassion avait été le pire, plus insupportable encore que les larmes de crocodile de son père, ou les commentaires des dizaines d’imbéciles présents aux funérailles. Tous s’étaient répandus en condoléances, appuyant les lamentations d’Ebenezer Ashford d’une complaisance calculée, de cette écœurante sollicitude que l’on témoigne toujours aux riches et aux puissants.
Le pauvre homme. Quelle douleur. Elle était si jeune. Et son fils…
Mais malgré le rituel de circonstance, personne n’était dupe du manège du veuf. Et surtout pas Jonas. Beaucoup avaient loué le courage du garçon dans l’épreuve, surtout à son âge, le pauvre, mais cela ne lui avait inspiré que mépris. Il préférait de loin ceux qui commentaient, dans son dos, sa froideur et son absence de larmes. Au moins, les sarcasmes étaient honnêtes, eux.
Il avait en réalité passé les trois jours qui avaient suivi la mort de sa mère à pleurer tout son saoul, loin des regards. Et ces longues heures à sangloter l’avaient fait vieillir de dix ans, du moins c’est l’impression qui pesait sur ses épaules. C’était l’une des raisons pour laquelle il n’avait pas pleuré à l’enterrement, la deuxième étant la colère et le dégoût que lui inspiraient le responsable et sa clique de courtisans.

Le carillon de la porte retentit.
— Entrez, répondit Jonas à la fenêtre, sans se retourner ou même poser son verre de scotch.
Il savait très bien qui venait l’importuner, il avait d’ailleurs attendu ce moment toute la soirée, laissant sa haine monter doucement en lui comme les vapeurs de l’alcool.
— Bonsoir, mon garçon, lança le président Ashford en pénétrant dans l’appartement faiblement éclairé.
Jonas se fit violence pour ne pas se resservir de whisky : le ton mielleux de son père faisait resurgir la répulsion ressentie dans la chapelle.
— Je venais juste voir… si tu avais besoin de parler. Comment tiens-tu le coup, fils ?
Encore et toujours ce numéro, joué par le plus mauvais acteur que Jonas pouvait imaginer. La bienveillance était probablement ce que cet homme ventripotent au regard de fouine feignait le plus mal.
— Merci de t’en soucier, père, grinça le garçon entre ses dents. Ce n’était vraiment pas la peine de te déranger.
Comme s’il attendait une suite à ces mots, le président resta un long moment à considérer son héritier qui lui tournait toujours le dos. Mais la vitre ne renvoyait qu’un visage impassible et neutre, muré dans le silence qui s’épaissit jusqu’à suffoquer la pièce.
 
   
    
                         
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