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 [½ Nuit 24 Aout] Extraits

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Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la demi-nuit du 24 aout.

Exclamation Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Exclamation Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.


Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.
 
Namandine
   
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Namandine  /  Hé ! Makarénine


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Dernière édition par Namandine le Sam 25 Aoû 2012 - 20:49, édité 1 fois
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Extrait de Bikaf !
Chahine raconte comment il est arrivé en France en 1995 à l'âge de 17 ans.
Je sais que les temps font un peu les montagnes russes, mais je vous assure que ça a sa logique ! Smile ( passé composé et imparfait) car c'est un flash-back et un ou deux présent car l'histoire est autrement raconté au présent.

Citation :
Paris.
Un soir de décembre 1995.
La nuit tombait sur le boulevard où je boitais. Les bourrasques me barraient le chemin et déposaient de larges plaques de givre sur le goudron où je glissais d'un pied mal assuré. À choisir, j’aurais préféré débarquer en France en été, mais je n’avais pas eu le choix ; il m’avait fallu plusieurs mois pour amasser l’argent nécessaire à cet aller simple : Le Caire-Roissy. Et je n’avais pas eu la patience d’attendre le printemps suivant. Je grelottais donc sur le trottoir verglacé. Le panneau lumineux d’une pharmacie m’annonçait des températures sibériennes. Je n’avais sur le dos qu’une vieille veste de jean par-dessus un t-shirt et un sweat bien légers pour me protéger.
Outre le froid qui me transperçait les os et me démoralisait, je trouvais la Ville-lumière plutôt grise et triste. Déprimante. Loin des images idylliques que me détaillait Ali au téléphone. Je boitais donc sans grand enthousiasme et me laissais dépasser par quantité de piétons. Pressés, certains me bousculaient et, loin de s’excuser, grognaient contre ma lenteur à m’effacer de leur chemin. De cela non plus, Ali ne m’avait pas parlé. De ces gens pressés, stressés, râleurs et mal polis. Pas un sourire. Pas un bonsoir pour m’accueillir dans ce pays étranger. J’en venais à regretter celui que j’avais quitté.
Ma mauvaise jambe tremblait.
Je me suis réfugié sous un porche, les mains calées au fond des poches de ma veste.
J’avais joué de malchance en arrivant au beau milieu de cet immense mouvement social qu’avaient suscité les réformes d’un certain Alain Juppé. Un premier ministre français dont j’ignorais tout alors. Je pensais prendre le métro pour rejoindre le XXe arrondissement où logeait Ali. Mais j’avais trouvé la station fermée pour cause de grève. Comme des dizaines de milliers d’autochtones parisiens j’avais donc entrepris un long périple à pied. J’avais réussi à me faire expliquer le trajet par une jeune fille un peu plus aimable que le reste de ses compatriotes. À mille lieues de la mauvaise humeur générale, elle m’avait souri et souhaité bon courage en anglais.
J’en avais bien besoin.


Extrait de Bikaf !
Chahine, à Chatila, s'arrête devant un mur où il découvre des impacts de balle datant de 1982 et du massacre dont il a réchappé enfant.

Citation :
Attiré comme un papillon par la lueur d’une flamme, je m’approche et m’arrête devant une vieille façade, tapissée d’affiches politiques à la gloire de quelque parti palestinien. Hamas, Fatah, je ne prête aucune attention à leurs slogans et m’intéresse à autre chose. Les impacts de balle sont encore là, incrustés dans le béton. Un béton qui semble avoir pleuré de la chaux avec ses larges traînées blanches qui tombent jusqu’au sol ; une odeur écœurante en émane, celle du sang qui envahit mes narines, me donne la nausée. Malgré tout, je tends la main. Les apprentis artistes ou militants ont épargné des zones entières du mur. La première lettre d’un tag entoure un bout de béton effrité.
Mes doigts passent sur le cratère, le caressent, trouvent son voisin.
Je les compte.
Un, deux, trois…
Gaëlle m’a appris une comptine française le soir où elle a annoncé à sa famille qu’elle garderait le bébé. Une comptine que les parents chantent à leurs enfants :
Un, deux, trois. Nous irons au bois.
Quatre, cinq, six, cueillir des cerises.
Sept, huit, neuf, dans un panier neuf…

Je m’arrête à dix.
Malgré mes efforts, je ne trouve pas le chiffre suivant. J’ai oublié la fin de la chanson.



Dernière édition par ilham le Ven 24 Aoû 2012 - 23:54, édité 2 fois
 
Elenita
   
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   Pensée du jour  :  Tout bien considéré, il n'y a que deux sortes d'hommes dans ce monde, ceux qui restent chez eux et les autres. (R. Kipling)
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Elenita  /  Blanchisseur de campagnes


Extrait du truc que je sais pas encore ce que ça va devenir. Je mets même pas de contexte, parce que franchement, j'aurai du mal à vous le donner. (bref, débrouillez-vous avec ça, tiens)

Citation :

La porte s’ouvre, mes mains se crispent. Mais Docteur Fouille-Merde n’apparaît pas. La femme qui se tient là doit avoir soixante ans au moins, elle semble échappée d’un couvent. Jupe bleu marine et cardigan assorti, un sage chignon. Elle dit mon nom, m’invite à passer la porte. Explique que Docteur Fouille-Merde n’est plus là, qu’à présent ce sera elle. Si tu veux, la Nonne. Toi ou un autre, qu’est-ce que ça change ?
Elle parle, pose des questions que j’élude avec trois mots. Elle n’évoque pas l’île, ni mon amour, ni mes amis comme l’autre abruti. Elle me demande comment se passent les journées, ce que j’ai vu à la télévision. Ça, je peux faire. D’accord. Je vais te raconter toutes les inepties que j’ai avalées pour ne penser à rien. Si ça te fait plaisir.
La Nonne dit : exercices, un jour à la fois. Que veut-elle ? Si elle espère me faire parler ou me faire voir d’autres personnes, elle peut toujours rêver. Elle dit le taxi, le trajet jusqu’ici, pas très loin. Je prends un taxi pour ne pas voir les gens, crétine. Elle dit marcher, lentement, moins de trente minutes de chez vous. Seulement ça, rien d’autre, d’accord ? Elle insiste. OK, je capitule pour en finir. Si tu veux, la prochaine fois, je marche. Seulement à l’aller. Pour que tu me laisses enfin tranquille, que tu m’ouvres la porte beige en me disant à jeudi, que tu me laisses retrouver le trou noir de ma journée.

Le bruit. Surtout le bruit. Les voitures, les bus, les gens qui parlent. Le froid me transperce. J’aurai dû mettre un manteau, peut-être. Pas grave. Un pas à la fois. Qu’est-ce qu’ils marchent vite, les gens. Ils sont tous laids, pâles et pressés. Comme cette femme qui porte un sac de Tesco, avec sa veste bordeaux. J’ai les mains moites. J’ai chaud, maintenant, je transpire. Il reste encore plein de rues, plein de carrefours à traverser, tant d’obstacles à éviter. Je m’arrête un peu, je m’appuie contre un mur. Je n’aurai pas dû dire que j’allais le faire, c’est trop dur. Mais si je hèle un taxi, la Nonne va me faire recommencer, me poser encore des questions.
- Tout va bien Monsieur ?
Il m’a fait sursauter, ce crétin. Ne me parle pas, je ne veux pas. Rien que ta voix est une intrusion. Je continue, pour qu’il arrête de me dévisager. Un pas. Un autre. Encore un autre. J’y suis presque. Tiens, maintenant il pleut.
La porte, enfin. Je l’ai poussée, j’ai ignoré la secrétaire, j’ai étreint la première poubelle qui passait pour vomir. La Nonne se penche sur moi, apparue comme par magie. Connasse, c’est de ta faute. Elle me tire, elle m’assoit, elle me donne de l’eau. Elle me tend des mouchoirs, me fait signe de m’essuyer le visage. J’attends qu’elle demande, pourquoi, comment ? Mais non, elle dit : bravo, c’est bien, elle tapote mon bras. Elle dit : la prochaine fois, venir à pied et en chemin acheter le journal, d’accord ? Je ne lis pas le journal. Je ne veux pas savoir ce qui se passe ailleurs. Elle dit que la lecture, ce sera pour elle. OK. Va pour le journal, alors. Laisse-moi tranquille maintenant.

Troisième séance : je lui tends le journal, elle incline la tête pour me remercier. J’ai dû demander au kiosque, dire bonjour et merci et au revoir. Je l’ai fait.

Quatrième séance : j’ai été en marchant, je suis revenu par le même chemin. Je n’ai pas vomi.

Cinquième séance : je suis venu encore à pied. J’ai pensé à prendre un manteau. Dans la rue, mes yeux ont croisé ceux d’une femme, elle m’a souri. Elle était laide, trop grande, trop blonde, trop épaisse. Avec de ridicules yeux bleus, alors que ceux que je cherche sont noirs. La Nonne m’a donné un carnet, m’a demandé d’écrire ce que je voulais dedans. Elle a promis qu’elle ne lirait pas. Elle a juste dit d’essayer.

Huitième séance : elle dit que bientôt, elle diminuera les pilules. Elle ne pose pas la question, elle dit : il est temps, à présent.

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Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Les deux extraits ont été corrigés de leurs fautes de frappe et allégés de deux trois répétitions. Le reste est du premier jet pur.

Hématomes. Liliane, au terme de quelques 4 000 mots de souffrance, abandonne. (La fréquence des mots << monde >> et << Univers >>, même si elle peut paraitre décalée, est, dans mon état second, plus ou moins voulue et assumée).
Citation :
La pluie s'incruste dans l'univers, mais Liliane ne sent même pas l'eau alourdir ses cheveux et dégouliner le long de ses épaules, de sa silhouette, de sa hanche blessée. Elle trébuche contre le sol, se relève sans tenir compte de la boue qui macule ses habits et son visage.
La nuit couvre le ciel et obscurcit la terre, mais Liliane ne la voit pas non plus ; devant ses yeux, le monde a gardé ses couleurs, le monde est toujours identique, et il ne subsiste rien de sa douleur dans les teintes azur et le paysage qui absorbe ses iris ; elle n'est plus le monde et sa souffrance n'est rien, si ce n'est qu'une partie de l'immensité.
Et Liliane continue à marche, inconsciente de la présence de Sennar derrière elle, près à la rattraper si elle tombe. Son ami n'est plus rien, en réalité ; elle est redevenue une voleuse solitaire, qui ne laisse personne s'approcher de son corps. Sa douleur en guise de rempart.
La pluie cesse, la nuit prend des couleurs plus sombres, presque trop sombres pour qu'il reste la moindre trace d'azur près de ses yeux. Elle pense que sa réalité commence à s'effondrer ; elle n'a plus même assez de force pour imaginer des nuages, de la pluie, ou quelque paysage. Plus de vent sur ses épaules, plus de douleur de sa hanche, plus la sensation de sa main sur le bâton ; rien.

Rien. Le néant.
Et c'est dans ce même néant que son corps bascule, pour se libérer enfin de son étau de souffrance.

Hématomes, toujours. Un peu plus loin. Liliane a bien récupéré... Et elle a appris. (Extrait coupé, pour garder 1 - certaines informations qu'il ne faut pas savoir à l'avance 2 - le moins bourré de fautes 3- Respecter la limite de caractère)
Citation :
Son corps se couvre bien vite de sueur, mais elle continue de danser. Liée avec son poignard. Elle renforce ces liens ; des rubans rouges apparaissent le long de son bras, s'y enroulent et fixent la dague à sa main. D'autres filaments entourent son deuxième poignet, et se perdent dans le vide.
Liliane ferme les yeux, et ouvre ses mains à l'univers ; ses bras se tendent vers le ciel, sa tête se lève dans une respiration rauque, et elle s'offre toute entière à l'univers, nue comme au jour de sa naissance, plus petite que n'importe quelle femme, et en même temps remplie de grandeur, d'une grandeur que seul pouvaient deviner ceux qui explorent la Trame.
Puis elle se retourne, et lance son dernier sourire à Sennar qui la regarde, les yeux écarquillés, ravi.
(...)
Elle se remet de ses émotions contre le sol, pantelante, puis lève les yeux vers Sennar ; elle voit un sourire comme elle n'en a jamais vu sur sa bouche, et elle en laisse un aussi sur ses lèvres à elle, un faux, mais qu'elle remplit de mer et de cœurs d'oiseaux pour qu'il ait l'air réel.
(...)
Son baiser a une saveur de sel et de revanche qu'elle est la seule à percevoir, tandis qu'il l'allonge le plus doucement possible contre l'herbe.
 
Orcal
   
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Petit rappel : soyez gentils de ne pas dépasser les 500 mots.
Si tous les extraits se mettent à en faire 700, on ne va pas s'en sortir. Même si c'est difficile, tranchez dans le vif! Smile

Extrait de L'Envol des Cendres.

Näoreen est la Grâce du royaume, fille du Haut-Roi en route pour le nord à travers les impénétrables bois de Duath. La caravane a été attaquée dans la nuit par la Fronde, célèbres hors-la-loi vêtus de mauve ; elle s'en est sortie, a retrouvé les agresseurs et délivré Dorlei, sa suivante. Habillée en homme et les cheveux coupés, personne ne peut la reconnaître.
Pendant qu'elle combat les Frondeurs, un orcal (félin géant) intervient et lui sauve la vie. Il est accompagné par un étrange groupe d'hommes, qui confronte les Frondeurs survivants et Näoreen. Le chef les interroge sur ce qui s'est passé : elle décide de se faire appeler Rïn.


Citation :
— Je suis Rïn d’Osberel. Je faisais partie d’une caravane qui remontait la route vers Loslad. L’auberge où nous nous étions arrêtés a été attaquée par des hommes armés il y a quelques heures. Ils ont incendié le relais, tué nos gardes et enlevé les femmes. J’ai remonté leurs traces, trouvé leur camp et délivré mon amie Dorlei, que vous voyez ici.
Elle se tourna vers les Frondeurs rescapés.
— Et pour ce qu’ils lui ont fait subir, mon seul regret est d’avoir laissé réchapper ceux-ci.
Les hommes entravés s’agitèrent nerveusement. Mais leur porte-parole auto-proclamé ne se laissa pas démonter.
— Bon, on est tombés sur la fille qui marrchait toute seule… Et mes hommes, y z’ont voulu s’amuser un peu !
Le jeune homme dévisagea Dorlei qui ne disait toujours rien, nichée dans les bras de Näoreen. Puis approcha du Frondeur jusqu’à presque le toucher et planta son regard dans le sien. Il souriait toujours.
— Ainsi, vous êtes des Frondeurs ?
— Mais non, m’sirre. Du tout. On est des cherrcheurrs d…
— …de trachite, hm hm. Remarquablement armés, je dois dire.
— Bah, vous savez… Duath, c’est dangerreux, hein… La prreuve, on s’est fait attaquer deux fois c’te nuit !
— Je suis intervenu car vous alliez tuer deux témoins importants. En cas de conflit, j’aime à entendre les deux versions de l’histoire. Et sans eux, j’aurais dû me contenter de la vôtre, … mais au fait, quel est votre nom ?
— Himm. M’sirre.
— Eh bien, Himm. Tu dis donc ne pas appartenir aux Frondeurs. Alors que diable faisiez-vous tous avec ceci sur le dos ?
Plusieurs de ses hommes exhibèrent des manteaux ramassés sur le champ de bataille. Sales, déchirés. Et tous mauves.
— On… on essayait de passer discrret, m’sirre. Le mauve, c’est… prratique dans la forrêt. Hein ?
Le brigand tenta un sourire. Celui du jeune homme s’effaça aussitôt.
— Je te crois.
— Quoi ? s’écria Näoreen de sa voix de basse. Mais… vous n’allez tout de même pas avaler ces excuses bidon et cette histoire à dormir debout ? Ces hommes ont tué, pillé, violé ! Vous…
— Suffit.
Le jeune homme ne souriait plus, et quelque chose dans son regard avait changé. Les doigts de Dorlei se serrèrent un peu plus sur son épaule. Obéissant à la requête muette de sa suivante, la princesse se tut.
— Tu ne mentais pas, Himm. Du moins sur une chose.
L’étrange meneur s’approcha tout près du brigand et détacha chaque mot :
— Vous n’êtes pas la Fronde. Messieurs ?
Tous les hommes debout dans la clairière défirent un rouleau d’étoffe qu’ils tenaient en bandoulière, et le lancèrent sur leurs épaules. Les drapés se déployaient dans un chuchotis qui cessa brusquement.
C’est… une blague ?
— Hé oui, Rïn d’Osberel. Ces crétins ne sont pas des Frondeurs.
La longue tresse couleur de nuit qui prenait racine au sommet du crâne virevoltait entre les doigts du jeune homme. Son sourire était revenu.
— …Nous par contre, oui.
Il écarta les bras. Le vent jouait dans les pans de dizaines de manteaux, tous d’un violet profond.
 
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Dernière édition par Revan le Mar 9 Oct 2012 - 21:34, édité 1 fois
 
Pomcassis
   
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Pomcassis  /  Tentatrice chauve


Je poste avec un peu de retard deux extraits, tout ceci ayant été écrit "pour écrire" (à comprendre, "je suis vraiment pas contente de moi")

Citation :

— Tu es sûre ? demanda Caleb.
J'étais sûre. La canne. L'averse. Le « salope » craché entre deux lèvres fines et serrées par la colère, un écho au « salope » dirigé vers Maria-Magdalena lorsqu'elle avait refusé de céder aux avances du petit homme. L'idée de rendre une visite à ce *** dans son casino de fortune ne nous enchanta pas. Ce fut Tom, absent lors de notre incartade, qui nous y entraîna, non sans avoir enfilé son trench-coat et son chapeau. Son squelette semblait avoir grandi de quelques centimètres, et quand il porta une cigarette à sa bouche, sous les piaillements désapprobateurs de l'oiseau, un charisme et une force à la Humphrey Bogart s'empara de ses gestes et même de sa voix. Même le haut-de-forme de Caleb ne permit pas à celui-ci de le dépasser, et Betty, qui n'avait d'yeux que pour lui, rapprocha son ombre près de Tom. Maria-Magdalena s'inclina face à ce détective qu'elle prenait pour la première fois au sérieux ; le sourire qui s'échappa de sa bouche un très court instant avant de reprendre sa place à l'intérieur de son esprit m'indiqua qu'elle était prête à le suivre, à le servir, à mourir une fois de plus pour lui.

Citation :

Tom traversa la grande pièce, identique à la dernière fois, avec ses croupiers et ses joueurs semblables, sa musique sans plus d'intérêt que de couvrir le bruit des dés ou de la roulette et ses murs en ruine où le ciel bleu tombait en cascade. Il ne connaissait pas l'endroit, pourtant il marchait d'un pas assuré, comme s'il savait où aller, comment se comporter, quoi faire. Au bar, il m'invita à m'asseoir sur un tabouret, et s'installa près de moi, posa son chapeau devant lui et passa une main machinale sur son crâne comme pour recoiffer des cheveux imaginaires. Le barman se dirigea vers nous, un verre dans une main, un torchon dans l'autre. Sous un signe de Tom, je commandai une bière ; lui acheta des cigarettes et une boite d'allumettes. Puis il se tourna, s'adossa au comptoir et observa la pièce. La chope dans la main, je l'imitai.
— Tu le vois quelque part ?
*** discutait avec des clients qui attendaient debout le dénouement d'une partie d'échecs. Il serrait des mains, tapait des dos, riait à des blagues. Je ne l'entendais pas mais je devinai un rire nasal, tout en retenu, la bouche fermée, la gorge à peine déployée. Il s'éloigna du petit groupe, et, jouant avec sa canne qui n'avait peut-être jamais foulé le sol, s'approcha des machines à sous et souhaita bonne chance aux joueurs, d'un sourire, d'un clin d’œil, d'un hochement de tête. Puis il fit le tour des tables de jeux, s'enquit du plaisir de ses clients, resserra la cravate en satin rouge d'un de ses employés et s'approcha du bar. Ses yeux fous se baladèrent sur le squelette de Tom et ne se fixèrent sur sa mâchoire que lorsqu'il accepta qu'il était aussi un client.

(*** : je n'ai pas encore trouvé le nom)
 
   
    
                         
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