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 [½ Nuit du 15 juillet] Extraits

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Orcal
   
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   Pensée du jour  :  La solitude est la patrie des forts.
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la ½ Nuit du 15 juillet.

Exclamation Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Exclamation Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.


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Extraits de Bikaf !

Chahine a quatre ans quand il échappe au massacre de chatila. Le samedi 18 septembre 1982, les secours arrivent dans le camp...

Citation :
Le jour se lève enfin sur le camp.
Les lucioles ont disparu.
En état de choc, je sommeille dans une flaque de sang caillé.
Un cri, aigu, me réveille. Je lève une paupière lourde, très lourde, et découvre au-dessus de moi une femme, avec un masque de chirurgie, des gants. Une croix rouge orne l’épaule de sa blouse blanche. Elle n’est pas seule. D’autres hommes, habillés de la même façon, l’entourent, crient, s’excitent.
Je ne comprends pas pourquoi.
Ils écartent les cadavres sous lesquels je me réfugie un peu plus.
Qui sont ces gens ? Que sont-ils en train de faire à ces morts ? Font-ils partie de ceux que j’ai vus à l’œuvre la veille, dans les ruelles de ce camp détruit par les bombes ? Et pourquoi portent-ils ces masques effrayants qui leur cachent la moitié du visage ?
La femme s’accroupit devant moi.
Sans doute a-t-elle compris que son accoutrement me terrorise. Elle baisse son masque sur le menton et me parle dans une langue étrangère. Je n’en saisis pas les mots, inconnus à mon oreille, mais leur mélodie me berce, me rassure. Elle tend les bras pour m’attraper. Je ne peux reculer plus, ni lui échapper. Je n’essaie même pas. Elle me soulève. Je ne résiste pas à ses mains gantées qui m’arrachent à cette gangue de puanteur. Au contraire, je m’y abandonne, sans force.
Comme un tout petit enfant, presque un nourrisson, je me blottis contre ses seins.
Ils sentaient les bonbons.
Je n’ai jamais su qui elle était.
Au fil des années, je l’avais quasiment oubliée, enfouie comme tous ces cadavres au fond d’une fosse commune. Celle de mes souvenirs d’enfance. Aujourd’hui, j’aimerais connaître le nom de cette femme, savoir de quel lointain pays elle venait. J’aimerais savoir si elle a gardé en mémoire ce petit garçon palestinien trempé de sang qu’elle a découvert, caché derrière les morts ; ce petit garçon terrorisé qu’elle a porté dans son giron.
Je ne me souviens ni de son visage, ni de la couleur de ses yeux. À peine du son de sa voix. Tout ce dont je me rappelle, exhumé de ce tombeau dont j’avais jeté la clé depuis des années, c’est d’avoir quitté Chatila dans ses bras, avec cette odeur de confiserie dans le nez.


Chahine évoque son ami, Ali, rencontré en Égypte lorsqu'ils étaient adolescents.

Citation :

Ali aurait compris mes interrogations, je pense.
Il avait certes trouvé du travail en France et surtout une relative tolérance et bienveillance vis-à-vis de ses orientations sexuelles, impossibles en Égypte, mais il ne s’était jamais totalement plu dans ce nouveau pays.
Contrairement à Saïd ou Youssef, et bien qu’il maîtrisait tout à fait le français, nous discutions le plus souvent en arabe. Durant ses derniers jours, j’avais même dû m’improviser traducteur auprès des infirmières, comme si les métastases avaient totalement effacé cette langue étrangère de son esprit. Entre deux sommes, il me parlait alors beaucoup du Caire, de notre bidonville. Avec une tendresse étonnante vu ce qu’il y avait subi. Ses derniers mots avaient été pour regretter de n’y être jamais retourné. Il était mort avec la nostalgie de cette terre qui l’avait vu naître. Comme mon grand-père, au fond.
Une nostalgie que je comprenais pas et ne partageais pas. Qu’aurais-je pu regretter de Chatila ? Les flaques de sang dans lesquelles j’avais pataugé à l’âge de quatre ans ? Et du bidonville cairote où j’avais passé mon adolescence ? La pauvreté ou la violence quotidienne ? Les tas d’ordures devant notre taudis ou les trop nombreux enterrements qui y avaient lieu ?
 
Manfred
   
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Manfred  /  Pouyoute (© Birdy)


Extrait de Good Guy Greg

Grégory, télévendeur, est tombé sur un interlocuteur qui prétend vouloir se suicider. Ses recherches pour le retrouver et le sauver n'ont rien donné. Il vient de perdre sa copine et son appartement et est obligé de loger chez son collègue, Steve.

Citation :
La journée du lendemain ne le sortit pas de ses idées noires. Son collègue avait tenu parole et leur supérieur ne semblait pas du tout au courant qu’un membre de l’équipe avait quitté le travail plus tôt la veille. Cependant, Grégory ressassait de sombres pensées, son esprit prisonnier à des kilomètres du bureau, quelque part à Charenton-le-Pont. Noyé dans la ruche de l’agence, il n’attira l’attention de personne par son manque d’enthousiasme inhabituel, jusqu’à l’heure du déjeuner où il surprit ses collaborateurs en refusant de prendre sa pause-repas avec eux. Seul Steve insista gentiment du regard, ce qui aiguillonna la culpabilité d’un Good Guy Greg confit de reconnaissance. Malgré cela, il secoua la tête, penaud, et laissa son ami s’éloigner. Une fois seul, il leva le nez et projeta sa rêverie mélancolique sur le plafond. Quel lamentable pantin il faisait ! Que son combat ait été justifié, comme il l’avait cru, ou complètement insensé, comme le pensaient son ancienne compagne et son nouveau colocataire, il n’avait guère de raison d’être fier de lui. Après avoir essuyé la cruauté de Jennifer et la commisération incrédule de Steve, il avait baissé les bras presque aussi rapidement qu’il s’était engagé dans la lutte. Une girouette n’aurait pas fait volte-face aussi vite, même si on lui avait offert un joint. Même si on l’avait flanquée à la porte de chez elle. Il maudissait sa faiblesse qui avait fait voler en éclat ses bonnes intentions et adressait une prière muette au malheureux M. Hugues, très certainement mort à l’heure qu’il était. Structura avait gagné et la bataille et la guerre. Car, il en était convaincu, cette sinistre entreprise partageait bel et bien la responsabilité du décès de l’employé. L’espace d’un instant, il caressa l’idée d’alerter la police pour dénoncer les agissements de cette boîte qui séquestrait ses salariés et les plongeait dans les affres du désespoir jusqu’à les pousser au suicide. Mais il connaissait assez bien les forces de l’ordre pour n’en rien faire : si ses proches n’avaient pas cru à son histoire, aucun policier ne l’écouterait.
Grégory en était à ces mornes considérations quand la sonnerie de son poste de travail retentit. Il décrocha machinalement, toujours plongé dans ses pensées. Le silence que lui transmit son écouteur était entrecoupé de grésillements, auxquels il répondit par un « allô » de pur réflexe. Au bout de quelques secondes, la voix trainante le tira de son apathie : « Allô, qui est à l’appareil ? »
Le télévendeur se redressa instantanément, le souffle court. La stupéfaction lui ayant ôté l’usage de la parole, il goba les mouches pendant un long moment. Puis la même réplique se fit entendre. Mêmes mots. Même tonalité. Aussi inaltérée qu’un message préenregistré sur une boîte vocale.


Dernière édition par Quia scorpio sum le Lun 16 Juil 2012 - 21:19, édité 1 fois
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Extrait de je-sais-pas-quoi. Une novella que je viens de commencer d'écrire. Avec une fille au bord d'une scène pas vraiment joyeuse. (Si elle ne résiste pas, c'est normal ; le viol était en quelque sorte "prévu")

Citation :
Alisha caresse du bout de ses doigts le muret de pierre. Chaque petite aspérité à la surface des cailloux râpe sa peau comme des pointes tranchantes. La douleur remonte le long de ses nerfs et picote son cerveau, à peine réelle. Elle sonde la nuit et les couleurs du paysage déposent devant ses yeux l’image du monde. Ses lèvres s’étirent dans un sourire ironique lorsqu’elle constate que personne ne l’observe ; l’obscurité est déserte. Derrière elle, le clapotis de l’eau apporte à ses oreilles un murmure.
Dès que ses jambes esquissent un geste, le collant en élasthanne démange sa peau et lui rappelle la raison de sa présence.
Elle attend, sans jamais cesser de regarder les fibres du monde devant ses yeux et les ombres de la nuit. Elle sent des cheveux se mêler aux siens ; le violeur masqué est apparu à côté d’elle, sans un bruit. Il lui tend la main comme un gentilhomme qui aiderait une demoiselle à entrer dans un carrosse. Elle demande :
<< Et les bijoux ? >>
<< Un de mes gars s’en occupera dès que je t’aurais conduit dans la chambre. >>
Alisha hoche la tête et entortille ses doigts dans son foulard. L’homme lui bande les yeux ; le contact du tissu contre ses paupières la fait sursauter, mais elle ne se débat pas. Il l’entraine dans les rues de Metz sans la ménager : elle est obligée de faire des plus grand pas, au risque que sa jupe laisse apparaitre ses cuisses. Il pousse ensuite une porte et l’oblige à monter des escaliers ; il la fait pénétrer dans un appartement, verrouille la serrure et libère sa vue. Alisha ne s’attarde pas sur les traces moisies qui ornent les murs et suit son ravisseur dans la chambre.
Ils sont six, à attendre contre le mur. Leurs pantalons moulent leurs corps, et elle observe chacune de leurs entrejambes, à déterminer celui qui pourrait lui faire le moins de mal.
Alors que l’un des violeurs la pousse sur le lit, elle serre les dents et chuchote :
<< Simon, magnes-toi… >>
Personne ne l’entend ; ses paroles sont comme des prières, à espérer que les murmures portent plus loin que les cris.

Et pour montrer que je n'écris pas que des trucs glauques, un bout d'une nouvelle, '' Les métros du mois de juillet''.

Citation :
Lorsque j’ai retrouvé mon appartement, j’ai fermé la porte à clé, et j’ai installé les débris de l’homme sur le lit. Un fragment de sa bouche a murmuré :
<< Je m’appelle Jules. >>
<< Lacre. >>
Après ? Après, je me suis endormie sur le divan.
La suite, je la connais. Je me suis appliquée à recoller ses morceaux ; il m’a fallut plusieurs années pour trouver la place de chacun. Bientôt, Jules a réappris à parler ; un jour, il m’a glissé que lui aussi aimait collectionner des tickets de métro. Je crois qu’il a menti pour que je reste avec lui, mais je n’en ai pas tenu compte. Peu à peu, je lui ai appris la vie, et il s’est trouvé un travail. Immortalisateur de pixels. Photographe dans le jargon.


Dernière édition par Nyjée le Lun 16 Juil 2012 - 7:59, édité 1 fois
 
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Invité  /  Invité


Extrait pas encore posté de "Roman sans titre". Toujours sans commentaires. Sad

Varem vivait seul dans les bois, il haït l'être humain. Capturé par un groupe de mercenaire, endormie durant un voyage de cinq jours, il se réveille dans une cage et découvre qu'il devra combattre dans l'arène pour survivre.

J'espère qu'il n'y a pas trop de fautes. Embarassed

Citation :


C'est à ce moment que Varem entendit le grand écho qui résonnait dans l'arène, normalement il aurait perçu la voix immédiatement à son arrivé, mais la faim l'épuisait et atténuait sa concentration.

- Les Frennis's leurs mordes le coup, cria la voie, je crains que le groupe d'Ifna est perdu, continue-t-elle avant de se perdre dans les clameurs, les cris de joie ou de mécontentement de la foule.

Puis le prisonnier identifia sa source, sur un haut pilier, en plein centre de l'arène, un homme criait dans une sphère vaporeuse. Probablement de la magie, se dit Varem. Quand les acclamations et les protestations se turent, que les cadavres des perdants furent ramassés et que les vainqueurs furent de retour dans l'une des nombreuses cages qui cernaient l'arène, la voix du commentateur reprit.

- Le prochain combat est un défi, qui est lancé au propriétaire qui voudra bien le relever. Brunol, l'un de nos plus grands habitués, pari deux cents pièce d'or qu'aucun des champions ou créature de cette arène, est capable de vaincre sa nouvelle prise, qui pour ce combat auras droit qu'à ces poings et qui a ni bu ni mangé depuis cinq jours. L'ensemble de la foule dirigea son regard vers un petit balcon surplombant l'arène, on y voyait plusieurs personnes, probablement tous riches vu leurs apparats colorés. Varem reconnue l'homme tatoué ainsi que celui qu'il avait combattu dans le temple, avant de recevoir une flèche en pleine épaule. Au moment ou le prisonnier le regardait, il se leva et ce tourna vers les hommes derrière lui.

- Personne ne croit son champion assez fort, cria-t-il pour défier les autres propriétaires de bêtes et de gladiateurs.

La foule était muette, tous savait qu'un défi du genre agrandissait grandement la popularité du vainqueur et que le perdant se retrouvait souvent très humilié et perdait l'intérêt de la foule en même temps que les grands bénéfices monétaire quel rapportait, autant pour les sièges du stade, dont l'or était séparé par cotte populaire, que pour les paris, d'où on prélevait un pourcentage bien gras.

Après une ou deux minutes d'un silence pesant, un homme se leva, ses cheveux frisé et roux était attaché en queue de cheval, ces sourcils et sa barbe était épais et broussailleux, il abordait une bedaine bien ronde posé sur deux jambes et son regard perçant semblait vouloir tuer Brunol, qu'il regardait dans les yeux.

- Moi, Za Doulor, accepte le défi de Za Brunol, annonça-t-il d'une voix grave qui rebondit dans l'arène comme celle d'un dieu, donne-moi dix minutes, ajouta-t-il.

» Prépare Un, dit-il à voix basse à l'intention d'un homme à visage sévère à ses côtés.

 
   
    
                         
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