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 Suis-je un écrivain mort ?

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Or
   
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Or  /  Autostoppeur galactique


J'ai toujours écrit depuis mes 14 ans.

Au début, je n'avais pas la forme, mais j'avais le fond. J'écrivais pour raconter une histoire, la forme était au service de l'intrigue, de l'atmosphère, du parfum romanesque. Mon imagination était haute, mon style servait du mieux possible les extravagances de mes idées. Cela donnait une écriture parfois maladroite, mais innocente et ambitieuse dans sa recherche artistique.

Aujourd'hui, c'est l'inverse. Je suis devenu superficiel. J'ai appris à maîtriser mon style, j'ai compris de nombreuses choses pour offrir de la beauté à la forme de mon récit. J'aime profondément donner un rythme à mes phrases, un équilibre réussi et audacieux. Je suis heureux car je deviens peu à peu un écrivain doué pour le phrasé, pour le balancement harmonieux d'une écriture. Mais à mesure que je me perfectionne sur la forme, je perds l’innocence du fond. Je ne suis plus un écrivain qui désire raconter une histoire, mais un écrivain qui ne recherche plus que l'ornement. Je suis devenu un illusionniste, mon écriture est artificielle. La forme est devenue l'esclave de la forme, la forme est devenue ma seule recherche.

J'ai oublié qu'elle devait servir un fond. Je suis devenu un écrivain intéressé. Adieu la belle innocence de l'artiste ! Je me dégoûte lorsque j'écris. Je suis avide d'éclats, de paillettes, je ne suis que surface, il m'arrive de me tromper moi-même en simulant un fond, mais bientôt je m’aperçois de la supercherie : il n'y a que du vide, que des illusions et des masques.

L'écriture témoigne de l'âme d'un auteur. Est-ce ma personne toute entière qui est devenue une tromperie ? Suis-je le comédien de mon propre idéal ?

J'aimerais retrouver le tâtonnement optimiste de mes débuts. L'écriture n'est plus pour moi un moyen d'expression, un pont entre le rêve et le réel, mais elle est devenue le miroir que trop bien ajusté de l'être que je suis : une surface, un néant à paillettes. Je contemple dans mon écriture la pauvreté de mon âme.

Je n'ai aucune histoire à écrire, aucun message à faire passer, aucun idéal à partager. Si j'essaye d'invoquer une certaine profondeur, je serais un menteur. Devons-nous mentir pour créer ? L'artiste ne se trompe t-il pas lui-même ? Dois-je m'entourer d'illusions pour finalement y croire ?

L'idéal artistique n'est-t-il pas un mensonge ? N'est-ce pas une illusion comparable à celle d'une religion ? J'ai toujours recherché quelque chose de divin dans l'art, une transcendance, un absolu, je comprends aujourd'hui que je me suis nourri du même arôme trompeur qu'un fanatique pour son Dieu.

 
Lo.mel
   
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C'est marrant ça. Dans mes récents écrits, souvent abandonnés au bout de quelques paragraphes ou de quelques pages, je rencontre exactement le même problème (C'est pour ça qu'il n'y a aucun écrit récent de moi sur ce forum).

J'en viens à passer parfois une heure sur une, deux, trois phrases. Un perfectionniste prétentieux et presque maladif. Je me retrouve avec des textes plaqués Or (si tu me permets le jeu de mots), étincellants en apparence, et creux en dessous.
Je suis constamment dans la surenchère, jamais satisfait.
Parfois, sur le moment je suis content de ce que je viens d'écrire, et puis en relisant à tête froide je me trouve pompeux, ridicule, prétentieux, incapable de rester sobre, simple, authentique. L'écrit en question termine sa vie en végétant sur mon disque dur.

J'aimerai parfois faire passer la vision que j'ai des choses, mais elle m’apparaît trop floue, impossible à rendre efficacement.

Or, tu as 19 ans. Je suis un peu plus vieux, j'ai 25 ans, il y a peu j'étais encore étudiant.
Je crois qu'il nous manque le vécu, une certaine catégorie d'expériences, le recul, les combats passionnés, ce qui constituera plus tard le fond de nos récits, sous une forme ou sous une autre.

Il faut être patient, continuer à écrire. Etre besogneux sur la forme, ça ne suffit pas, mais c'est un atout.

Or a écrit:
L'idéal artistique n'est-t-il pas un mensonge ? N'est-ce pas une illusion comparable à celle d'une religion ? J'ai toujours recherché quelque chose de divin dans l'art, une transcendance, un absolu, je comprends aujourd'hui que je me suis nourri du même arôme trompeur qu'un fanatique pour son Dieu.

Spoiler:

La religion est une réponse, l'art est une question, une recherche de réponse, la supplique pour une réponse.
Faire croire le contraire, effectivement, c'est tricher. Mais c'est dans les règles du jeu.

Bon courage.
 
Faust Federel
   
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Faust Federel  /  Journal du posteur


Un écrivain est comme un équilibriste : toujours à la recherche d'un centre de gravité parfait, à mi-chemin entre le fond et la forme. Trop de l'un, et c'est la chute...

Une piste : pour s’assujettir de la forme, créer sans écrire.
Plusieurs méthodes : travailler les personnages, les situations, les intrigues... sous forme de fiches distinctes, sans l'aspect linéaire donc que peut revêtir l'écriture en tant que telle.
Une autre possibilité que j'ai expérimentée : utiliser un dictaphone. Ainsi, tu peux laisser vagabonder ton esprit, enregistrer des bouts de dialogues, de descriptions, des idées, sans pour autant les poser sur le papier. Ainsi, la tentation de la forme sera beaucoup moins forte.

En fait, je pense qu'il te faut repousser le plus tard possible l'acte d'écriture à proprement parler. Et, une fois que l'histoire, les personnages, les intrigues auront pris vie dans ton esprit au point de ne plus tenir dedans, tu pourras le faire.

Bon courage en tout cas.
 
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Invité  /  Invité


J'ai connu ça aussi dernièrement. Tout ce que je commençais, j'y reprenais, reprenais encore et encore jusqu'à y trouver nul, prétentieux et à y jeter ou supprimer. Je restais fixé sur la forme ce qui finalement bloquait le fond.
J'aime bien ton expression Faust :
"Un écrivain est comme un équilibriste : toujours à la recherche d'un centre de gravité parfait, à mi-chemin entre le fond et la forme. Trop de l'un, et c'est la chute..."
Et ce matin en zonant un peu ici et là, j'ai trouvé ça. Si ça peut vous aider, en tout cas, pour le moment je vais un peu mieux et j'écris.
 
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A quoi bon chercher la perfection ? Elle n'existe pas.

Ne vous êtes vous jamais réveillé en pleine nuit en ayant trouvé THE formulation de phrase avec THE mots pour votre histoire ? L'écrire en toute hâte et vous réveiller le matin en la trouvant archi nulle ? Ce qui vous parait bien à un moment ne l'est pas à un autre parce que votre humeur change, les évènements autour de vous changent et dans un niveau supérieur, vous vieillissez.

Un artiste, un écrivain, n'est jamais satisfait. De plus, vos lecteurs n'auront pas le même ressentiment que vous en lisant votre prose. C'est pourquoi je pense qu'il faut écrire avec son coeur. Si une histoire, donc le fond, est bien et que vos phrases se lisent facilement sans qu'on bute sur une partie, vous aurez déjà fait un grand pas ! Après, il suffira de reprendre les phrases pour trouver le bon mot mais votre premier jet sera lui, authentique.
 
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écrire des lettres
écrire ivre (la boisson tue cette vanité de la forme)
prendre des notes tout le temps, tout le temps, tout le temps
(quand on lit, quand on marche, quand on parle etc.)
cultiver sa pensée: philosophie, faits divers, rencontres
prendre des notes, tout le temps

edit:
il n'y a jamais trop de "forme"
il y a parfois trop peu de "fond"

des coquilles vides
 
bozdodor
   
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Put-être te prends-tu trop la tête ? Avoir de la forme dans ce qu'on écrit c'est bien, il en faut pour que ce soit lisible, compréhensible, beau. Mais à trop vouloir être parfait, tu ignores, tu fais fuir ta spontanéité. Après tout, pour écrire, il faut un peu rêver non ? Et si tu réfléchis trop, tu ne rêves pas. C'est comme ça que je vois les choses.

Essaie un peu de te décrocher de ton texte, vas te promener, aère-toi et laisses tes idées faire surface toutes seules. Et surtout, quand tu les poseras sur le papier, laisses-les un peu s'amuser, ne t'acharnes pas dessus, la perfection n'existe pas et tu risques d'enlever son âme à son texte. Faust Federel a raison, trop de l'un tue l'autre.

Essayer l'idée de Zarathoustra, écrire ivre, te permettrait peut-être de te détacher de tout ça. Moi j'ai jamais tenté, ça risquerait d'être beau ! lol!
http://www.editions-bozdodor.com
 
Ludwig Saint Laurent
   
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La forme n'est certainement au service du fond...

Pour moi, l'art ne peut naître qu'au sein du style, que, en l'occurence, dans la Parole en tant qu' "évenement du Logos" (Bachelard), en tant que phénomène, que surgissement (Hevortreten?) de l'imagination.

On peut écrire une histoire en étant un artiste. On peut aussi en être un sans raconter d'histoire -mais on imagine le monde, on rêve la rêverie. Il y a du cosmos là-dedans, il y a de l'universel et de l'individuel.
Des images.
"Il n'y a pas de poésie antérieure à l'image" (Bachelard)

Bref, je ne vais pas commencer.

En tout cas, un "conteur" n'est pas forcément un artiste pour moi. Je dirais même que la plupart du temps,ceux qui veulent "raconter une histoire" ne saisissent rien de la Parole, encore moins de l'image.
 
Faust Federel
   
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Faust Federel  /  Journal du posteur



Citation :
En tout cas, un "conteur" n'est pas forcément un artiste pour moi. Je dirais même que la plupart du temps,ceux qui veulent "raconter une histoire" ne saisissent rien de la Parole, encore moins de l'image.

Une vision très élitiste de l'art et du statut d'artiste.

Un bon conteur est un artiste, tout autant qu'un bon poète.
 
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Et un athée qui se fiche de la Parole aussi...
Y'a pas besoind 'adhérer à un délire mystique pour ça. Encore heureux !
 
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Un prof de création littéraire nous a déjà dit en classe : "À vingt ans, vous avez suffisament vécu pour parler de la vie, le reste ne sera que variations sur le même thème."

À 34 ans, je trouve qu'il avait raison. De plus, passé la vingtaine, on n'a plus l'émerveillement de la découverte du monde qu'on avait adolescent. Tout ce qui était nouveau est maintenant répétitif, déjà vu, redondant. C'est un choc, mais je crois avoir passé à travers.

Travaille sur ton style, ta forme. Réintègre graduellement le fond. Un chef d'oeuvre, c'est atteindre enfin l'équilibre entre les deux, et c'est rarement la première oeuvre. Ton balancier penche de l'autre côté, mais il reviendra si tu lui permets.

Le génie, ce n'est pas de réinventer la roue, c'est de prendre la même vieille roue et d'en faire quelques chose de totalement nouveau. Toutes les histoires ont été racontées, il faut arriver à raconter la même histoire de façon renouvellée, fraiche. De là le travail d'écrivain. Unir la forme et le fond de façon claire est la tâche la plus ardue, selon moi.
 
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mariedanj a écrit:
Un prof de création littéraire nous a déjà dit en classe : "À vingt ans, vous avez suffisament vécu pour parler de la vie, le reste ne sera que variations sur le même thème."

À 34 ans, je trouve qu'il avait raison. De plus, passé la vingtaine, on n'a plus l'émerveillement de la découverte du monde qu'on avait adolescent. Tout ce qui était nouveau est maintenant répétitif, déjà vu, redondant. C'est un choc, mais je crois avoir passé à travers.
Marrant, j'ai 34 ans, et je ne ressens absolument pas ça. P'tre mon métier qui veut ça quif ait que je rencontre sans cesse des gens différents, mais non, j'suis toujours surprise, parfois émerveillée de ce que je peux découvrir.
Je trouverais la vie triste sans cela...
et je ne suis pas un cas à part... je vois ma frangine partie à l'autre bout de la planète avec sa famille avoir le même regard.
Mon père de 66 ans également, capable de me causer d'une liseuse électronique comme un gosse de dix ans parlerait de son dernier jeu video...
un collègue parti refaire sa vie au Népal à 50 ans avec des étoiles plein les yeux en parlant de son projet...
Et, pour mon cas au moins, à 20 ans, je n'avais rien vécu ou presque...

C'est génial d'avoir 20 ans ( sauf en période de crise quand t'as pas de fric pour bouffer, te loger... que suivre des études devient un parcours du combattant où certains dorment dans leur bagnole ou se prostituent... ) mais les propos de ton prof me fait juste penser à quelqu'un d 'aigri, amer qui se retourne sur son passé et le regrette..; pas exactement le genre d'attitude que je recherche chez un auteur.
 
Lo.mel
   
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mariedanj a écrit:
Un prof de création littéraire nous a déjà dit en classe : "À vingt ans, vous avez suffisament vécu pour parler de la vie, le reste ne sera que variations sur le même thème."

Ton prof a tenté une généralisation bancale à partir de son expérience personnelle.
J'ai 25 ans. J'ai l'impression de changer tous 6 mois depuis mes 19 ans.
Mes 20 ans me paraissent lointains, je pense objectivement avoir beaucoup évolué depuis, et évoluer encore.

Je ne peux pas être d'accord avec ton prof.

Mais c'est peut-être parce que je suis encore un grand ado.
 
Insane.
   
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Faust Federel a écrit:

Citation :
En tout cas, un "conteur" n'est pas forcément un artiste pour moi. Je dirais même que la plupart du temps,ceux qui veulent "raconter une histoire" ne saisissent rien de la Parole, encore moins de l'image.

Une vision très élitiste de l'art et du statut d'artiste.

Un bon conteur est un artiste, tout autant qu'un bon poète.

Un écrit n'est pas forcément de l'art. Il faut distinguer celui qui écrit et celui qui écrit un texte artistique. Il y a plein de bouquins célèbres que je ne considère pas. Pour moi, ce n'est pas de l'art. Par exemple, Houellebecq, Beigbeder, Sollers, Levy ou Musso ne font pas de l'art. Ce n'est donc pas forcément élitiste. C'est une appréciation personnelle avec laquelle on peut avoir des affinités ou non. J'en ai.

Sinon, je crois qu'il faut attendre de retrouver l'inspiration. Quand on estime l'avoir retrouvée (après l'avoir un peu forcée), il faut absolument réécrire. C'est une question de développement personnel et de hasard je crois. La forme s'apprend facilement, en classe préparatoire, au collège/lycée ou à la fac tandis que le contenu trouve son homme.
 
Faust Federel
   
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Faust Federel  /  Journal du posteur


Insane. a écrit:
Un écrit n'est pas forcément de l'art. Il faut distinguer celui qui écrit et celui qui écrit un texte artistique. Il y a plein de bouquins célèbres que je ne considère pas. Pour moi, ce n'est pas de l'art. Par exemple, Houellebecq, Beigbeder, Sollers, Levy ou Musso ne font pas de l'art. Ce n'est donc pas forcément élitiste. C'est une appréciation personnelle avec laquelle on peut avoir des affinités ou non.

Je comprends. Comme il n’y a pas une appréciation générale de ce qu’est l’art mais une multitude d’appréciations personnelles, nous n’avons simplement pas la même.
Perso, j’ai une appréciation très ouverte : pour moi Houellebecq, c’est de l’art. Bon, ceci dit, ça me fait un peu mal de le dire car je n’aime pas du tout ce qu’il écrit. Le seul roman que j’ai lu de lui, La possibilité d’une île, je l’ai trouvé des plus mauvais mais malgré tout, c’est de l’art. Un art qui ne me parle pas, qui ne me plait pas le moindre du monde, mais de l’art quand même.
Toute création artistique est de l’Art, même si cette dernière est de médiocre qualité.


Dernière édition par Faust Federel le Jeu 7 Juin 2012 - 14:27, édité 1 fois
 
   
    
                         
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