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 [Nuit 23 Mars] Extraits

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Mitsu
   
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Mitsu  /  Powerpuff girl


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit JE du 23 Mars.

Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.

Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.
http://anthilemoon.net/
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Op, deux extraits qui dépassent un tout petit peu les 500 mots (excusez-moi), écris pour la liste JE. La quasi totalité de ce que j'ai fais, en fait.

n°1 - Texte complet :

Citation :
Des petits éclats de peinture virevoltaient et déposaient leurs empreintes entre les mailles du tapis sur lesquels deux enfants se penchaient.
Derrière des mèches brunes épaisses, on entrevoyait le visage de Fille par intermittence. Pâle, les traits poupins, des yeux rieurs qui se cachaient sous une frange trop longue. Elle portait une robe couverte de gouache dont les manches remontées jusqu’au coude laissaient entrevoir une peau lisse de bébé. Sur ses joues, des ronds de peinture lui bleuissaient le teint. Ses doigts plongeaient dans le pot, projetaient des éclaboussures puis dessinaient des motifs imprécis sur le textile.
Garçon, quand à lui, portait pour seul habit une chemise impeccable, imitation parfaite de celle que portent les plus grands hommes d’affaire ; mais elle semblait presque comique sur un individu si petit, redoublant d’effort pour ne pas la tâcher. Derrières ses cheveux blonds rasés courts, un visage plus sec lui donnait un air sévère et appliqué. Il manipulait un pinceau qui lui échappait sans cesse des doigts et ne pouvait s’empêcher de rire.
Leur âge n’excédait pas trois ans, mais tous deux s’observaient déjà avec la complicité timide de deux amoureux, tandis que dans leur regards brillait encore une joie enfantine et simple.
Le tapis se couvrait désormais d’un rectangle triangulaire dans lequel s’inscrivaient des arcs de couleurs différentes ; quelques coups de pinceaux, un soupçon d’aquarelle, et des nuances, partout.
Ils continuaient à dessiner, ces deux jeunes, alors que leur mère rentrerait dans quelques instant et qu’elle les gronderait sans doute. Ils continuaient malgré tout, en dépit des circonstances qu’ils pouvaient entrevoir du haut de la naïveté.
Car sous leurs doigts se peignait un drapeau, celui du pays qu’ils avaient eux-même inventé, pays de l’enfance et des choses pures, et qui devrait occuper leurs esprits jusqu’à l’adolescence. Alors ils immortalisaient leurs rêves en forme de drapeau pour le retrouver plus tard comme un emblème à brandir.


n°2 : Extrait

Citation :
Soudain, la jeune fille entendit un cri, suivit du ton furieux d’un homme :
- Qu’est ce qu’elle fout là, la gamine ?
Elle vit quelqu’un – un homme, habillé d’une drôle de combinaison bizarre. A quoi pouvait-elle servir ? La pauvre jeune fille n’en avait pas la moindre idée. A vrai dire, elle ne voyait pas l’intérêt de se balader dans un accoutrement pareil : c’était moche, laid, ridicule, et l’homme pataugeait dedans comme un canard dans un aquarium.
- Qu’est ce que tu fiches là, toi ? répétât-il, mais en s’adressant à elle.
Lysie ouvrit la bouche, la referma, pivota sur elle-même, puis dit :
- Je sais pas.
Il sembla se radoucir et redit plus doucement :
- Comment tu t’appelles ?
- Je sais pas.
- Où sont tes parents ?
- Je sais pas.
Il la regarda plus durement :
- Tu as perdu la mémoire ?
- Je sais pas.
Il saisit le bras de la jeune fille, mais son visage se déforma en un rictus d’horreur et de douleur. Sa main devint complètement noire, puis son bras, puis ses veines, puis son corps, et il tomba en cendres. Lysie l’observa un moment. Puis elle regarda, déconfite, le rideau d’asphalte qui s’étendait devant elle.
- Je comprends rien.
Et elle se remit en marche.

 
Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Je respecte la tradition en postant un extrait de ma Nuit mais c'est pas brillant du tout... C'est un extrait de mon roman (SF).

Alsantos et Zlaa sont deux extra-terrestres qui vivent sur Terre pour étudier la culture et la faune locales. Ils ont trouvé Tiara Farrier qui semble avoir des origines extra-terrestres. Alsantos l'a amenée sur un énorme vaisseau spatial (Le Stella) contre l'avis de sa mère (Amélie Farrier) pour faire davantage d'analyses. X9-0 est une créature qui était étudiée sur le Stella et qui a été envoyé sur Terre par un traître. Oléos et le roi Naureem sont deux habitants du vaisseau.

Citation :
Un ronronnement désagréable tira Zlaa de ses doux rêves. Embrumée et grincheuse, comme toujours au réveil, la Sidnienne ne prit pas la peine d’ouvrir les yeux et tendit la main vers la commode, pour attraper son téléphone portable. Ses doigts rencontrèrent un espace vide ; déconcertée, elle se redressa sur un coude et se décida à ouvrir les yeux. Sa chambre était plongée dans la pénombre, mais les volets entrouverts laissaient entrer quelques rayons de lumière. Il devait être 9h. Il faisait assez clair pour l’extra-terrestre distingue les meubles et constate qu’elle n’était pas chez elle. Quand un second bourdonnement, au pied du lit, rappela son attention sur Terre, ses souvenirs lui revinrent en vrac. Elle était dans la chambre de Tiara ; Amélie Farrier l’avait autorisée à rester pour le week-end, après une discussion plutôt houleuse.

Son portable vibra une troisième fois. Surprise, et soucieuse, la Sidnienne se pencha pour récupérer son téléphone. Elle avait trois messages du Stella, arrivés à moins d’une minute d’intervalle. Ce phénomène ne la surprit pas, car elle avait demandé à Oléos de régler l’appareil pour qu’aucun texto ne puisse la réveiller pendant la nuit ; mais elle regretta amèrement ce caprice lorsqu’elle vit la teneur de ses messages. Celui qui l’avait tirée des bras de Morphée avait été envoyé par Alsantos ; il expliquait que le roi le retenait sur le Stella pour une enquête. Un peu plus tard, Oléos avait envoyé un message plus complet, qui relatait rapidement les événements de la nuit. C’était le roi Naureem qui avait conclu le bal ; il répétait que X9-0 était sur Terre et déclarait que Tiara voulait rentrer. Zlaa regarda l’heure sur le coin de l’écran. Il était 9h09.

- Fais un vœu, Zlaa, marmonna-t-elle.

Elle souleva les draps pour sortir ses deux jambes du lit. Une fois assise au bord du matelas, elle prit une profonde inspiration et s’accorda une minute pour réfléchir. Scientifique ou non, elle avait tendance à se laisser guider par les émotions ; et ce matin-là, l’émotion qui l’animait était très proche de l’angoisse. Elle passa une main sur son visage, dans une tentative vaine pour chasser sa fatigue et les rides qui se dessinaient sur son front. X9-0 était dangereux. Il pouvait très bien blesser les Terriens ou détruire un des villages qui entouraient le centre CYAN ; sans parler des arbres parés de leurs couleurs d’automne, et des champs qui attendaient la moisson, en teintant le paysage d’or, de vert et d’ocre.

EDIT pour donner le contexte Wink


Dernière édition par Flora le Sam 24 Mar 2012 - 22:34, édité 2 fois


[Nuit 23 Mars] Extraits 60011[Nuit 23 Mars] Extraits Bannie10
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Thomas
   
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Thomas  /  Sang-Chaud Panza


Je poste ici l'extrait de mon roman sur lequel j'ai travaillé ce soir, il dépasse un peu (529 mots) mais je n'ai pas eu le coeur de trancher dans le vif de la dernière phrase pour arriver au compte Smile J'espère que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Il s'agit du tout début, du tout premier chapitre.




Citation :
Novac Brejnic’ est mort hier soir.

La nouvelle, placardée à la Une de tous les quotidiens commençait à faire jaser au sein de l’intelligentsia parisienne de bon matin. On s’y murmurait que, malgré son succès, le dernier lauréat du Goncourt accusait des dettes astronomiques, et qu'il ne s'était que fébrilement remis d'une profonde dépression qui le marquait depuis des années. On disait aussi qu’il payait le prix de ses déboires sentimentaux et que ses coucheries multiples et clandestines avaient fini par le rattraper.

Ce jour-là, la mort de Novac Brejnic’ semblait prendre des allures de deuil national, à mesure que les journaux relayaient l'information. C’était Jeanne Dalincourt, sa muse et maîtresse à peine majeure du moment, qui l’avait découvert dans la soirée, collé ventre à terre, le nez dans le tapis du salon de sa maison de campagne. La moquette étaient jonchée de dizaines de morceaux de verre et du Bordeaux certainement millésimé avait formé, en s’échappant de son récipient, des tâches sombres qui se répandaient en épousant les contours de son corps. Comme elle l’avait raconté par la suite, chronologiquement, aux infirmiers, aux policiers, aux journalistes ainsi qu’à tous les badauds forcément curieux qu’elle avait croisés les mois suivants, Jeanne avait tout d’abord cru que son amant s’était entaillé les bras et vidé de son sang. Peut-être cela aurait-il été plus sensationnel qu’une simple crise cardiaque qui survient dans la fleur de l’âge. Sa mort faisait déjà assez les choux gras de la presse sans avoir besoin d’en rajouter de toute façon.

L’annonce avait fait l’effet d’une bombe car malgré sa réputation d’intellectuel guindé, Brejnic’ restait un auteur populaire et accessible. Son nom et son visage était connu aux quatre coins de l’Hexagone. Il accaparait le petit écran et faisait honneur tant aux retransmissions littéraires de début de nuit qu'aux émissions plus populaires dans lesquelles il réjouissait la ménagère d'un phrasé impeccable, et d'un humour toujours fin et subtil. Pour ne rien gâcher il était aimable et très séduisant mais il avait quelque chose en plus. Il était désirable. Ses mots l’étaient aussi. Il avait tout pour lui, une plume qui attirait le succès comme un aimant et un corps qui suscitait l’appétit des femmes. Il cultivait son accent balkanique tel un trésor qui, avec le temps, serait susceptible de lui glisser entre les doigts, car il avait compris que cela rajoutait de l'exotisme à son charme naturel. Ses livres n’étaient cependant pas la chasse gardée des demoiselles en chaleur et autres femmes d’âges murs à la recherche de nouveaux poulains à materner. Mais les hommes avaient besoin de temps pour s'y faire. Il leur fallait apprendre à dépasser le stade légitime de jalousie et de détestation du bellâtre étranger qui les privait de câlins quand, venu l’instant du coucher, leur moitié les oubliait pour se plonger à corps perdu dans les mots de leur rival. Finalement, ils se rangeaient, la plupart du temps, du côté de leur femme, une fois qu’ils avaient eux-mêmes posés les yeux sur la prose de Brejnic’. L’écriture de l’auteur serbe possédait une sorte de pouvoir hypnotique et fédérateur qui pouvait rassembler ses lecteurs en petites communautés d’autistes totalement fascinés et complètement béats d’admiration devant son œuvre.

https://debordements.wordpress.com/
 
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Je ne suis pas très fière de ce que j'ai fait. J'ai besoin de trouver un style plus personnel, plus incisif (et peut-être plus humoristique, je me trouve trop sérieuse, vu le sujet traité)

Bon je rajoute le synopsis de l'histoire.

Emilie, jeune lycéenne, décide d'abandonner sa magnifique carrière de deuxième fille la plus populaire du lycée à cause de la trahison de sa meilleure amie qui lui fait perdre foi en tout ce qui est à la mode. La pauvre Emilie, seule et démaquillée, se retrouve dans un lycée plus petit où une pionne complètement déjantée lui fait découvrir les joies du jeu de rôle au sein du Club 42.


Ps : il faut vraiment que je traite ce truc de manière ironique
:facepalm:

Voici deux extraits différents. Dans le premier, Emilie vient de réaliser qu'on s'est servi d'elle comme filtre à mauvais petits copains, ce qui n'est pas particulièrement glorieux.

Citation :
Les monologues du cerveau de la jeune fille cessèrent soudain.
« Non...non...ce n'est pas vrai...c'est impossible !murmura-t-elle dans un souffle. »

Mais sa conscience, enfin réveillée après tant d'années de servitudes affectives, avait décidé de reprendre les choses en main. Lis dans ton cœur, tu sauras que c'est vrai !

Émilie sentit son cerveau chuter dans son estomac. En fait, son corps entier sombrait dans un puits immense, sombre, et froid. Sans fond. Et ses genoux rencontrèrent durement le sol.
« Ouch ! »
Ramenée à la réalité par la chute, elle entendit quelques rires épars. Levant la tête vers la cour, elle s'aperçut qu'elle s'était vidée et que seulement quelques petits groupes de lycéens profitaient encore du soleil de juin. Elle aperçut quelques regards furtifs dans sa direction, ce qui l'agaça. Elle se releva, remontée contre elle-même et contre Cynthia. Et peut-être aussi contre ces regards furtifs.

Elle eut comme une réminiscence. Un relent moisi de son premier collège. Celui où elle était moche. Impopulaire. Où on se moquait d'elle. Et où aucun de ses amis d'alors ne se serait servi d'elle comme d'un test à petit ami potentiel.

Dégoûtée, furieuse, elle se mit à arpenter la cour en claquant les talons, telle la top-model dans un défilé de Lagarfeld.
« Aïe ! »
Évidemment, le destin avait décidé de la ridiculiser encore une fois et, alors qu'elle s'appuyait au mur du bâtiment des sciences pour retirer sa chaussure et masser le pied qui avait écrasé ce gros caillou, elle entendit des rires. Elle soupira et releva la tête.

Deuxième extrait : Emilie arrive à la bourre le jour de la rentrée.

Citation :
Ce n'était pas son jour. Vraiment pas. Il avait absolument fallu qu'elle se trompe d'horaires de bus le jour de la rentrée. Essoufflée, elle arriva après une course de quelques centaines de mètres au bâtiment administratif principal. Consultant le plan qu'elle avait imprimé, elle s'engagea sous l'arche scindant la structure en deux et descendit les escaliers vers une petite cour entourée de pentes herbeuse et d'un bâtiment haut de trois étages. Le chemin poursuivait sa route en le contournant.

Émilie se précipita vers la porte vitrée après avoir vérifié son nom et sa position sur le plan.
« Pompompom !!! »
La jeune fille sursauta en refermant la porte derrière elle et se retourna lentement...pour se retrouver nez à dancefloor avec une jeune femme en train d'exécuter des mouvements rythmés sur une musique provenant apparemment de ses écouteurs.


Dernière édition par Daffyneko le Sam 24 Mar 2012 - 16:34, édité 1 fois (Raison : ajout du résumé)
 
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Un petite participation. Fatigue, énervement n'ont pas eu raison de moi (par contre, pour l'inspiration ...). Premier jet non relu, pour jouer le jeu à fond. Donc voilà un passage d'un nouveau chapitre de Choc et Effroi. Kim Sujin, médecin en Corée du Nord, a assisté en spectatrice au meurtre d'un ancien amant, Park Hwan, près du Ministère de la Défense. Elle craint que les services secrets ne s'intéressent à elle, du fait que Hwan était un traitre au Parti et à l'Armée.

Citation :
Sujin voulut interpeler l'intrus derrière la porte, en vain. Elle se pinça les lèvres, comme pour chasser l’angoisse et les doutes, les hypothèses farfelues que son cerveau se plaisait à mettre en scène. Les hésitations se succédaient à un rythme alarmant. Dès que l’une d’elle s’estompait comme la fumée d’un feu agonisant, une autre la remplaçait, comme si son esprit y jetait un peu d’essence. Et ce manège se répétait sans cesse, à mesure qu’elle prenait conscience de la situation.
Quelqu’un attendait derrière cette porte. Etant donné les circonstances, il pouvait s’agir d’un policier, ou d’un membre de la police secrète. Comment étaient-ils au courant d’un quelconque lien entre elle et le colonel Park ? Une relation éphémère, cachée, oubliée depuis longtemps. Elle n’y avait pas repensé depuis longtemps et n’avait jamais regretté cette rupture, mais plutôt leur relation.
Le souvenir de cette pièce sombre lui revint en mémoire. Il se superposa à tous les autres, les occulta par sa violence. Puis elle entendait à nouveau ces gouttes d’eau qui s’échappait d’un robinet mal réglé, la lumière tamisée, aveuglante dirigée vers elle, et l’odeur immonde qui émanait des murs, du sol et d’elle-même.
Sujin frissonna et chassa ces réminiscences. Mais s’ils avaient voulu l’interroger, les hommes du KGB auraient attendu le lendemain. S’ils la soupçonnaient de traîtrise, ils auraient enfoncé la porte sans patienter de longues minutes. Avant même qu'elle ne s'aperçoive de leur présence, l'unité spéciale des services secrets l'aurait arrêté et menotté.
Sujin inspira une grande goulée d'air.Elle tourna enfin la poignée et ouvrit le battant.
Un homme, dans l’ombre du couloir, souffla et s’avança vers elle. Park Hwan se découpa dans la lumière de la salle de séjour. Estomaquée, Sujin ne réagit pas à la vision de cet amant perdu de vue, qui attendait sur le perron de son appartement, comme si ces deux dernières années n’avaient jamais existé. Son uniforme, d’ordinaire repassé, sans le moindre pli, arborait plusieurs taches de sang, et de la sueur imbibait le col. Il avait changé depuis leur dernière rencontre, le soir de leur rupture. Son crâne luisait sous l’effet de la lumière ; autrefois, il avait adopté la coupe réglementaire, mais avait sans doute décidé d’opter pour une coupe plus radicale. Park Hwan conservait encore un peu de la musculature de sa jeunesse, mais elle avait en partie fondue et souffert de son passage vers la cinquantaine. Du soulagement se lisait sur son visage taillé à coups de serpe ; la lueur qui habitait son regard avait cédé la place à une inquiétude, et les mouvements oculaires le trahissaient. A plusieurs reprises, il jeta un coup d’œil en direction de l’escalier, de peur qu’une personne ne les découvre ensemble. Déjà au moment de leur relation, il ne cessait de se méfier, et même au cours de leur rendez-vous, il vérifiait que personne ne les suivait ou ne les épiait. Sujin retrouvait certains traits, qui n’avaient pas évolué en deux ans. Elle se demanda s’il avait lui aussi pris le temps de comparer Sujin avec celle qu’il avait aimé il y a deux ans. Non, se dit-elle, son état d’esprit ne le lui permet pas.
Hwan lâcha dans une plainte :
- Tu peux me laisser entrer ?
 
   
    
                         
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