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 [Nuit 24 Fév.] Extraits

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Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Vous avez écrit pendant la Nuit JE du 24 Février?
Vous aimeriez avoir un retour amical mais honnête sur ce premier jet?

Postez-en un bout ici! Smile


Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Et bien sûr, poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.

Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.


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Hiver  /  La Papesse


Citation :
BRIKSDAL


Certains comptent les moutons quand ils n'arrivent pas à dormir.
Marine Dotchault, elle, compte les gouttelettes de son radiateur. Il est cassé. L'eau qui y coule donne presque envie d'aller aux toilettes. Mais pour les plus aventureux, ce sont les cascades suspendues de Norvège que cette défaillance rappelle. Le fraicheur des glaciers. Le vide d'un oreiller. Le bleu de Briksdal, une mer qui inonde sans prévenir. Seule face à un lit trop grand. Mademoiselle Dotchault ne l'a pas vu arriver. Ce froid. Cette morsure. Elle s'est noyée dans l'immobilité de l'eau, elle a failli y rester. Comme figée par le temps, dans ses quelques centaines de mètres turquoises, elle a sentit son cerveau s'embrumer. Elle ne se rappelle de rien, ni du glacier scandinave, ni de la sensation de se sentir minuscule face à la violence de la nature. Non. Ce spectacle unique, vieux de quelques centaines d'années, elle n'y a pas assisté. Elle est montée, pourtant, pendant plusieurs heures, jusqu'en haut de la montagne. Écrasant les cailloux, évitant les rares pousses d'herbe, respirant le seul air pur à des milliers de kilomètres à la ronde. Seulement, arrivée en haut. Tout bloque. Arrivée en haut. Arrivée en haut. Arrivée en haut. Tout bloque. Elle ne se rappelle de rien, seulement le vague souvenir d'être allée aux toilettes. Elle a refusé de regarder. Elle a fuit devant tant d'évidence. Tout bloque, arrivé en haut. La beauté naturelle d'une cascade fait plus de ravages qu'un semblant d'eau distillée, dans un verre avec des glaçons. Elle n'a pas d'excuse. Sa tête n'était déjà plus là.

Elle garde juste près de son cœur la froideur de cet oreiller, et sa respiration se bloque sous la basse température d'un souvenir tout creux, remplis d'actes manqués. Les actes manqués, ca fait des dégâts. Les actes manqués, elle n'a pas eu le temps d'en avoir peur. Tout s'est passé tellement vite, comme la craie d'un vieux fou qui se brise sur son tableau noir. Il avait voulu écrire espoir. Clac. D'un coup sec, elle a eu mal, tout simplement.
Mademoislle Dotchault aurait aimé se rappeler. L'avoir vécu. A la place, il y'a un immense vide. A coté de son petit cœur gelé. La seule chose qu'elle a gardé du Brisksdal, c'est le froid de ses glaciers. Finalement il n'y a pas eu de séquelles, sauf elle. Sauf elle. Elle n'a pas eu d'chance.

Alors elle cherche, tous les bruits lui rappelant la cascade glacée. Toutes les sensations. Solitude. Froid. Afin de reconstruire ce moment. Tout. Jusqu'à la petite gouttelette d'un radiateur cassé.

Spoiler:
 
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Invité  /  Invité


J'ai un peu bossé de mon coté, hier soir, pas trop en forme...
Mais j'ai pondu quelque chose quand même.
Donc un extrait du roman Une rose pour gaza.
C'est un passage que j'ai récupéré de la toute toute première version de ce roman. que j'aime bien, parce qu'il met Salim aux prises de ses tous premiers sentiments amoureux, complètement platoniques, qu'il avait eu à l'encontre de sa nourrice lorsqu'il était adolescent...
Il se souvient donc d'un épisode lointain, durant l'été 2004. Sa mère est hospitalisée, il vient d'apprendre qu'un ami d'enfance est mort dans un attentat suicide et sa petite amie s'apprête à le larguer.
Il trouve refuge pour la nuit chez sa voisine et ancienne nourrice, Noria...

Citation :

Je me suis réveillé sous les draps d’un grand lit. Les premiers rayons du soleil filtraient derrière les rideaux de la fenêtre. J'’ai mis quelques instants à comprendre où je me trouvais, et quelques secondes de plus avant de me rendre compte que Noria se tenait assise à mes côtés, habillée d’un simple peignoir blanc. J’ai rougi aussitôt et me suis inquiété un peu plus en me découvrant nu. Complètement nu. Sans même un caleçon pour me cacher.
« On a fait quoi cette nuit ? me suis-je inquiété.
Je ne me souvenais absolument de rien. Noria m’a souri, amusée. Visiblement, elle savait tout de notre nuit ! Et j’ai un peu plus angoissé à l’idée d’avoir couché avec ma nourrice. Ce qui me semblait envisageable la veille, alors que je déprimais, ne me paraissait plus qu’une abomination incestueuse au réveil.
« Rien. On n’a absolument rien fait, m’a-t-elle rassuré. Ça va mieux ? »
Je me suis assis dans le lit, en veillant à remonter le drap assez haut sur mon ventre. Et j’ai réalisé un autre élément angoissant : j’avais passé la nuit dans le lit d’une jeune veuve. Si cela se savait… J’ai bégayé des excuses, mais elle m’a fait signe de me taire.
« C’est rien, j’ai l’habitude des racontars. Et tu étais très mal hier soir… »
Tout m’est revenu d’un coup.
Au moment de nous coucher, déjà nu, j’avais tenté de l’embrasser encore une fois. Et je l’avais suppliée lorsque j’avais compris qu’elle s’apprêtait à me laisser dormir seul. Devant mes larmes, Noria avait cédé. Bravant tous les interdits, elle avait passé la nuit avec le fils de sa voisine.
« Je suis désolé, ai-je murmuré. Je n’aurais pas dû te faire des avances. Je ne sais pas ce qui m’a pris. »
Elle a eu un sourire un peu triste.
« Ce n’est pas grave. Tu es un garçon très gentil. Et tu avais besoin d’être avec quelqu’un… Je comprends ça. Et puis ce n’est pas désagréable d’être courtisée par un jeune homme. »
J’ai souri à mon tour avant de murmurer, le regard baissé comme un garçonnet trop timide :
« Je pourrais revenir t’écouter raconter tes histoires ? J’adorais ça quand j’étais petit. »
Noria était la conteuse la plus appréciée du quartier. Enfant, je l’écoutais raconter ses histoires de sa voix enjôleuse, sans jamais me lasser. Elle avait nourri mon imagination durant toutes ces années insouciantes. L’interdiction de lui rendre visite, une fois l’adolescence venue, avait hélas mis un terme à ces moments d'évasion si agréables.
Elle a posé un baiser maternel sur mon front.
« Tu es trop grand, Salim, pour qu’on te raconte des histoires. »



Dernière édition par ilham le Sam 25 Fév 2012 - 12:06, édité 2 fois
 
Orcal
   
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Orcal  /  Déesse du foyer à la retraite


Allez les participants, il manque encore 13 extraits dans l'absolu Wink
 
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Petit extrait à l'état brut, non corrigé, surement bourré de fautes. Il s'agit d'un extrait du chapitre 2 de Paradise, roman de science fiction que je tente d'écrire malgré mon manque d'expérience en la matière Rolling Eyes


Citation :
Albéric défonça la porte arrière du commissariat d’un grand coup de pied, suivi de prés par Paul qui une fois de plus fût obligé de porter la fillette.

«Mathilda ! Ramène tes grosses fesses ici ! Faut qu’on parle !»

La paire de grosses fesses en question, irritée d’être appelée ainsi, s’avança vers Albéric en fronçant les sourcils.

«Nan mais c’est quoi ton problème ?! (elle renifla l’air), en plus tu chlingues !
- Je veux savoir pourquoi !» cria Albéric

Mathilda regarda successivement Paul qui posait la fille allongée sur une des tables de la salle de repos et le visage rouge d’Albéric.

Pourquoi tu nous a envoyé dans la zone fantôme ?! reprit-il. Pourquoi on a faillit crever comme des merdes juste pour une gamine ?! Tu vas répondre oui ?!»

Avant que Mathilda eut le temps d’exploser, Paul prit la parole :

«Excuse le, il est secoué, on a vu des mutants»

Le teint de Mathilda devint livide, elle s’écroula sur la chaise la plus proche. Paul s’appliqua à tout lui raconter dans les moindres détails. Il lui raconta l’ambiance de la zone fantôme, le brouillard, les humanoïdes, la gamine qui a soudainement perdu connaissance, la façon dont il a du la récupérer avant que les mutants puissent lui sauter dessus, la peur au ventre et le vomi d’Albéric sur ses chaussures. «D’ailleurs, il va falloir nettoyer la bagnole» ajouta-t-il.

Mathilda se leva, s’approcha doucement de la petite fille inconsciente, souleva délicatement ses long cheveux bruns et la fixa durant un long moment. Après quelques secondes de silence, elle se tourna vers Paul et lui parla d’une voix étonnamment douce :

«Paul, rentre chez toi. Ta femme et ta fille vont finir par s'inquiéter. Prend un peu de repos et essaye d’oublier tout ça. Je vais tenir le commissaire au courant, tu reviendras quand ça ira mieux.»

L’homme ne broncha pas, il posa son arme sur le bureau, prit sa sacoche et s’en alla en saluant vaguement son coéquipier. Albéric était sur le point de faire de même lorsque Mathilda ferma la porte, l’arrêtant net.

«Tu partiras te bourrer la gueule plus tard, il faut qu’on parle toi et moi.»
 
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Bon, j'ai pu fournir quelques efforts en début mais très vite j'ai ressentis la fatigue me tomber dessus. A la relecture, pas fier de ce que j'ai fais, un tas d'erreurs stupides et de formules maladroites, à revoir donc.

Citation :
Turner secoua la tête de surprise. Allister et Jenkins, les deux autres agents, arrivèrent derrière lui et le prirent par les bras, libérant ainsi Parker. Ils échangèrent un regard puis entrainèrent leur « invité » au fond de la place où les attendaient une Pontiac Sedan de 1953 bleu vert. Parker ouvrit la portière arrière et Allister poussa Turner à l'intérieur avant de le suivre. Il s'assit sur le siège passager avant et Jenkins démarra le moteur. 
_ On va faire une petite balade Turner, pour parler toi et moi mais tiens toi à carreau sinon... 
Il agrémenta sa phrase en découvrant légèrement la crosse du Colt qu'il portait sous l'aisselle. Turner ouvrit la bouche comme pour protester mais se ravisa, hochant la tête. 
_ Vous êtes américains n'est-ce pas? 
Aucun d'eux ne prit la peine de répondre à la question. L'asthmatique suait à grosses gouttes, ses expirations sifflantes continuaient à jouer avec les nerfs de Parker. Il échangea un regard avec Jenkins. La voiture ralentit et s'engagea dans une ruelle où  traînaient quelques mendiants avant de s'arrêter devant le rideau de fer d'une zone d'embarquement. Turner commença à réaliser ce qui lui arrivait. Il tremblait, incapable du moindre mouvement, ses petits yeux porcins sautant d'un agent à l'autre. Parker n'en pouvait plus, il sortit de la voiture. Jenkins et Allister firent de même, entraînant par la même Turner à l'extérieur. Le rideau de fer se leva, laissant apparaitre O'Dean. 
_ Pile à l'heure. C'est lui le colis?, dit-il en désignant Turner du menton. 
_ Oui, répondit Parker, tout est prêt? 
O'Dean acquiesça et tourna le dos aux quatre hommes. Parker lui emboîta le pas, tirant une cigarette de son paquet au passage. Turner n'opposa aucune résistance tandis qu'Allister le poussait à l'intérieur et le faisait s'asseoir sur une chaise en acier fixée au sol. Parker reconnu qu'il avait au moins cette qualité. Il fit signe à O'Dean qu'il pouvait commencer et sortit allumer sa cigarette. Dans une demie-heure, il pourrait enfin entrer en scène. 
 
La nuit était tombé. Turner portait une cagoule en toile de jute sur la tête. La mise en scène était importante, elle en avait souvent plus que la suite. Parker savait qu'user de l'imaginaire collectif ne pouvait que le servir. Il alluma la cigarette qu'il avait à la bouche. Le cliquetis du zippo fit sursauter le gros. Parker sourit. 
_ Réveillé Turner? 
Il ne répondit pas. Parker se leva et avança jusque derrière la chaise, lentement, en prenant bien soin de ne pas faire de bruit. D'un geste brusque il ôta sa cagoule au prisonnier. Turner sursauta et essaya d'esquiver un coup imaginaire. 
 
Elouan
   
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Voilà mon extrait. Je mettrais ma nuit entière dans les Nuits JE de Ladis plus tard.


Citation :
Je vois à la fenêtre que la nuit avait recouverte le ciel d’étoiles. Il fait nuit, je suis seul comme toujours depuis des années. Je préfère cette solitude au tapage habituel de la ville. Je sais apprécier la tranquillité, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Je n’ai plus rien à prouver. Dehors tout le monde s’agite pour des vétilles. Une fête. Je tourne les yeux vers mes médailles, mes décorations militaires, ma légion d’honneur. Là est ma jeunesse, tandis que la leur est dans l’alcool et dans les fesses de filles de petite vertus, qu’elles soient payées ou non.

Il ne se passe rien d’autre que cela, des fêtes, des gens qui crient et qui rient à des stades avancés de la nuit. Dépité, je me repose dans le lit conjugal qui n’est aujourd’hui plus utilisé que par un veuf solitaire depuis plus de vingt ans. Je ne sais même pas ce qu’était devenu mes enfants, et leurs enfants à eux. Aux dernières nouvelles, j’appris même que l’un de ces derniers était parent d’une petite fille. Je vis dans le futur, j’ai tout vécu. Et je suis en pleine santé. Eux ne sont bons qu’à se mettre dans des états pathétiques. Ma maison est faite de bois, je n’ai jamais été riche, je ne suis pas particulièrement pauvre. J’entretiens toujours ma maison qui est ravissante. Je n’ai besoin que d’eau et de repos. Je ne demande pas tant que de me laisser vivre et de me reposer. Je ne coure le matin que pour meubler mon temps. Je n’ai besoin de rien ni de personne. J’suis heureux. Pas de contrainte, pas de compte à rendre, seul l’instant présent compte.

Je passe ma main sur ma joue, croise mes rides. Cette même joue qui avait été douce, mouillée, grasse, poilue, fripée. Qui avait du vécu, comme mes mains. Tout mon corps avait du vécu. Je ne suis pas une vieille charogne, je suis une charogne. Mon sexe a satisfait bien plus de demoiselle que ces garçons arrogants et puérils. Mes yeux avaient contemplés bien plus de paysages, de corps et de regards que leurs yeux n’avaient regardés. Preston a été jeune, a été adulte, a été fort. Est maintenant vieux, mais c’est toujours le même homme. Une fête. Une fête, rien qu’une fête. J’avais rencontré Charlotte dans une fête. Mes larmes coulèrent et creusèrent un peu plus ses joues chargés d’histoires.

Flora > ça ne correspond pas vraiment à ce que je t'ai de l'histoire c'est vrai, mais ça c'est une entrée en matière, une sorte de prologue.
 
Chou Fleur
   
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Chou Fleur  /  Autostoppeur galactique


Citation :
Ses ongles crissant contre la terre
L'été
Dominique dit oui à la vie
Le regard ombragé par ses cils
Paupières fermées
Les ongles cassants comme du verre
Vernis écaillé
Sa peau c'est comme du lait
du lait un peu caillé
qui aurait un peu tourné
on sent pas tout de suite que quelque chose
ne tourne pas rond
Derrière l'été

c'est pitoyable lalala
 
Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Histoire de respecter la tradition... Voilà un extrait de 360 mots Wink J'ai repris un vieux roman qui parle de chasseurs de dragons à l'époque médiévale. Roland de St-Georges, descendant du fameux chevalier, a fait honte à sa lignée et tente de rattraper ses erreurs. Il a capturé une dragonne de race gauloise (Gwendoline) avec ses compagnons de route et exploité son caractère guerrier pour affronter trois dragons de race insulaire. Il est accompagné par Artaud (herboriste), Grégoire (écrivain public) et Guillaume de Pierre-Franche (chevalier) qui se sont tous entraînés pour combattre les dragons.

Citation :
Gwendoline souffrait de multiples blessures mais paradait devant les vaincus, comme une femme qui aurait tenté d’impressionner ses soupirants en faisant danser le tissu de sa robe, marchant, tournoyant, avec une sagesse feinte et une arrogance bien réelle. Ses yeux semblaient brûler et ses naseaux dessinaient des arabesques de fumée à chaque expiration ; droite et digne, la voilure à demi déployée, elle toisait ses adversaires en silence, semblant se délecter de leur souffrance. Roland devait admettre qu’elle était magnifique, même si le sang qui coulait sur ses épaules et sur son chanfrein gâchait le bel effet général. Gênée par les gouttes qui dévalaient son museau jusqu’à sa gueule, la dragonne devait sans cesse plisser les babines pour écarter les larmes carmines de ses naseaux. Vaguement amusé, le cadet de St-Georges lui fit signe d’approcher, pour nettoyer les dégâts de son mieux.

La Gauloise avait une entaille profonde au-dessus de l’œil, une juste entre les cornes et plusieurs à la gorge ; son adversaire avait clairement fait usage de ses griffes pour les deux premières, et de son impressionnante dentition pour les dernières.

- Est-ce que tu as mal ? demanda le jeune homme, en épongeant le sang avec un pan de sa veste.
- Un peu, mais ça va vite cicatriser, répondit la dragonne, en tressaillant.

Ignorant s’il s’agissait de vantardise ou pas, le chasseur de dragons en herbe continua calmement son ouvrage. Derrière lui, Artaud pansait de son mieux les plaies de Guillaume. Le chevalier de Pierre-Franche avait été grièvement blessé par un coup de griffe, et l’herboriste estimait miraculeux qu’il ne se soit pas vidé de son sang. Grégoire surveillait les opérations, toujours perché sur le cou son dragon – qui était en réalité une dragonne répondant au doux nom de Psyché. Il devait avoir l’épaule démise, car il était très pâle et tenait fermement son bras droit avec sa main gauche ; malgré tout, il souriait avec fierté. Artaud lui-même avait reçu un coup dans la bataille, et Roland vit sa chemise se teinter de rouge au niveau du flanc gauche.

- Artaud..., commença le cadet de St-Georges.
- Je sais. C’est superficiel. On s’en sort bien, vraiment bien.


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