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 [½ Nuit 30 Déc.] Extraits

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Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la demi-nuit du 30 décembre.

Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.

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Dernière édition par Bighit le Mer 18 Jan 2012 - 16:59, édité 2 fois
 
Gallium
   
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Gallium  /  Petit chose


Citation :
Un coup se fit brutalement entendre. Comme si quelque chose venait de se cogner contre la verrière, là, juste sous la coque de l’Epic Ocean. Le cuisinier gémit, Anccora sursauta tant et plus, au moins autant qu’Epico elle-même. Le seigneur corbeau avait tenté de se lever sous le coup de la surprise, mais sa tête avait frappé le plafond de la soute, le stoppant net dans son mouvement. Les trois autres corbeaux ne bronchèrent que très peu.
C’était… effrayant. Epico avait envie de partir d’ici, pour être n’importe où. Mais elle devait le faire, elle devait aller ouvrir la trappe, pour voir ce qu’il s’était passé, pour le montrer à ses hommes. Elle en avait le devoir, la fonction. Elle se leva, frissonnante, puis se baissa et ouvrit lentement la trappe. Se faisant, elle sentait ses bras affaiblis par la peur, elle sentait le solide battant de bois peser plus que jamais son poids. Elle ne vaincrait jamais la peur qui enserrait son cœur, mais surtout celle qui enserrait le cœur de ses hommes, si elle ne dévoilait pas ce qui se trouvait par delà.
Des brumes grises, qui s’écoulaient lentement contre la verrière. Voilà tout ce qu’il y avait. Le cuisinier poussa de nouveau des gémissements, tandis qu’Anccora tentait de le rassurer.
*BOUM*
Epico se crispa en sautant en arrière dans un réflexe animal, complètement effrayée. Une chose vert sombre venait de frapper la verrière et de s’y coller : c’était une très grosse créature en forme d’étoile à huit branches, dont le centre était un trou pourvu de centaines et de centaines de dents sur plusieurs rangées. Une bête marine hideuse et verte, surement composée d’algues gluantes tout comme les assaillants rencontrés à la surface quelques heures plus tôt. Ou était-ce seulement quelques minutes plus tôt ? Epico avait totalement perdu l’impression du temps qui s’écoule depuis que son navire était arrivé dans cet endroit cauchemardesque.
L’affreuse bête vert sombre se décolla mollement de l’épaisse verrière, et s’enfonça dans les abominables profondeurs lentes et grises. Epico avait du mal à respirer, son corps était parcouru de frissons ininterrompus. Elle ordonna à son second de s’asseoir quelque part, pour pallier à tout geste idiot ou désespéré qu’il pourrait tenter autrement.
La vigie vint alors les rejoindre dans la cale, descendant nonchalamment les escaliers, en leur expliquant qu’il s’était fait masser le bras par la cordière, et que ça allait un peu mieux. Il vit leurs visages blêmes, et baissa le nez en venant lui aussi s’asseoir sur une couchette. Calme et presque enjoué, il rajouta :
- Ce n’est pas trop déprimant, de voir tout ce gris défiler par la verrière ?
La capitaine essaya de lui faire un sourire, mais elle ne réussit qu’à montrer les dents. Anccora rigola nerveusement. La vigie fit la moue, puis plongea son regard dans les brumes grises. Il pencha la tête, puis annonça :
- Tiens, vous avez-vu ? Quelle drôle de lueur il y a sous ces brumes ! Regardez, il y a quelque chose de vert qui brille en dessous.

Extrait tiré du chapitre 16 de mon roman, Epic Ocean Smile
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Hématomes. 6 ans avant l'action réelle, donc Liliane avait 10 ans.
(pour information, ses larmes sont rouges. Sinon, vous risquez d'avoir du mal à comprendre).
Je donne trois extraits car le chapitre est en partie constitué de petites scènes.


Citation :
Liliane se pencha une nouvelle fois à l’extrémité du chariot. Elle inclina la tête de façon à ce que la poussière soulevée par les chevaux ne lui pique pas les yeux et observa de nouveau le colosse.
Ils étaient partis à six. Elle, ses parents, son précepteur, une domestique, et lui. Un géant, visage caché sous un chapeau bien trop large, enveloppé dans un manteau sable qui semblait se fondre avec le désert. Et une grimace qui lui fendait la bouche en deux comme une plaie.
Elle se demandait à quoi pouvait bien servir cet homme. Pourquoi son père l’avait emmené avec eux. Elle lui avait posé la question. Haussement d’épaules :
- Tu verras en temps voulu.
Elle était intriguée. De toute évidence, ses parents fuyaient quelque chose ; pourquoi alors emporter un homme, aussi grand que les montagnes, dont l’ombre s’éloignait jusqu’à l’horizon et indiquait aux poursuivants leur position ?
Ceci dit, les traces des chevaux dans la poussière n’étaient pas discrètes non plus.
Une rafale de cheveux vint fouetter son visage. Elle les écarta, toussa, puis retourna sous la bâche. La chaleur étouffante l’assaillit. Elle s’éventa du dos de la main. Ils n’étaient partis que depuis trois, quatre heures ? Mais elle n’en pouvait déjà plus. Dedans, c’était une fournaise. Dehors, le soleil brulait tout ce qui passait entre ses cils.
Ne pas pleurer. Surtout pas. Si du sang coulait sur son visage, elle crierait et se jetterai sous les roues.

Citation :
Le plus dépaysant, c’était sans doute le vide. Pour elle qui n’avait jamais rien vu d’autres que les rues de sa tendre ville, elle était déboussolée. Où étaient passés les gens ? Les domestiques ? Les… les maisons ? Il n’y avait rien, autour d’elle. Juste un taudis de bois, puis le néant. Et encore le mot était fort.
Il n’y avait rien. Rien. A croire qu’ils habitaient au bout du monde.
Au bout du bout du bout du monde, au confin des possibles, peut-être.
Surement.
Liliane se sentit seule. Et pour une fois, elle laissa ses larmes couler. Abreuver la terre de sang, encore. L’abreuver jusqu’à ce que des silhouettes humaines se forment et jouent avec elle.
Abreuver le monde de son sang jusqu’à le remplir de points colorés.

Liliane, 2 ans avant l'action puis retour au ''présent''
Citation :

L’instinct de survie, après la terreur et l’hébètement, reprit enfin le dessus. Elle recula et courut jusqu’à la fenêtre. L’éventra d’un revers de dague. Courut. Courut. Courut vers le bout du bout du monde.

Plus tard, bien plus tard, elle était revenue. Il y avait cinq cadavres sur le sol, dont deux, méconnaissables, enlacés, calcinés. Elle dégaina son poignard et le frotta. Contre le sang de sa mère, contre le sang de père, celui de la servante, de Gin, du tueur. Puis versa une larme sur la lame. Elle eut le sentiment d’avoir tué son poignard. D’avoir tué sa blancheur, d’avoir tué son innocence, d’avoir tué ses espoirs.
Elle posa sa main sur l’acier et scella un pacte avec son âme.

Allongée sur le matelas, Liliane pleurait. Elle regardait le sang qui dégoulinait sur l’oreiller. Elle n’avait pas réalisé ses rêves d’enfant. Elle n’avait pas dessiné des silhouettes pour jouer avec elle. Elle n’avait pas crée son utopie rouge.
Elle n’avait pas repeint l’éternité.
 
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Dernière édition par Revan le Mer 4 Jan 2012 - 7:46, édité 3 fois
 
Foxi
   
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Foxi  /  Journal du posteur


L'Horacium: Fleur de feu.

Tous les garcons de 13 a 15 ans sont convies a la garnison rucerme locale. Dangoro, un garcon eleve sous le joug du Pacte s'y rend et espere se faire enroler dans l'armee de celui-ci.

Citation :

Le camp rucerm… n’avait rien de semblable à ce calme étonnant : il pulsait la vie, injures et ordres s’entremêlant dans une cacophonie qui agaca les tympans du lorathan. Il pénétra dans l’enceinte et se dirigea vers la cabane de la veille : un chariot surgit de nulle le percuta de plein fouet et le garçon atterrit dans la boue stagnante d’une mare. Le cocher arrêta son attelage et s’écria :

- « Pas trop secoue petit ? Dégage de mon chemin la prochaine fois !

- Je n’y manquerai pas, merci ! Et je vais bien ! »

L’homme secoua la tête d’un air entendu et s’apprêta à secouer les reines : une main le tira violemment de son char et le précipita sur le sol. Un rucerm se tenait au-dessus de lui. Le teint du marchand vira au blanc très pale alors qu’il balbutia :

-« Oui…. Oui mon….monseigneur ?

- Je ne m’attendais pas à ça de toi Miró… Un si fervent ami du pacte et pourtant tu tentes d’écraser l’une de nos recrues ?!

- Je… Je ne…

Je vous coupe la scene entre...

Citation :

Le rucerm s’éloigna. Alors seulement le marchand, toujours à terre, se saisit de la main de l’adolescent, l’entrainant vers le sol. Dangoro tenta de se dégager, mais l’homme avait une poigne de fer ! :

- Ecoute moi bien mon garçon… susurra le boueux, pour avoir regardé la traite d’un innocent, pour y avoir pris plaisir et pour avoir voulu recommencer, que la Fleur Noire te marque : ainsi, les nôtres sauront qu’il faut t’abattre.
Sur ceux il se releva et regagna son char, sous les yeux horrifiés du garçon.

Le palefrenier ne comprenait rien à ce charabia : quels « leurs » ? Et quelle « Fleur Noire » ? En attendant, ce chien lui avait entaillé la peau, et la marque cuisait énormément le lorathan.

Il sortit du camp et tourna à gauche, planifiant de le contourner afin de gagner l’autre cote de la garnison. Dangoro approcha soudain sa main entaillée du visage : désormais, une fleur noire ornait la peau entre son index et son annuaire, pulsant d’une faible douleur que le garçon s’imaginait déjà comme de la torture.

 

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