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 [½ Nuit 26 Aout] Extraits

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Hermès
   
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Voilà, mon extrait, c'est le début du chapitre :

Spoiler:
https://linktr.ee/alex.p.auteur
 
Lo.mel
   
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Lo.mel  /  Troll hunter un jour, troll hunter toujours


Extrait de la demi nuit du 26/08

Citation :
Blanc, jaune iodé, pourpre, noir, ça faisait un joli marbre sur le ripolin blanc. J'ai mis les doigts sur mes arcades explosées, et j'ai commencé à composer un tableau. Le premier de la journée, mais l'énième depuis que j'avais commencé à y chercher l'hérédité. Par ma mère, je descend d'Eugène Delannoy, un peintre rattaché au mouvement impressionniste et qui avait une certaine notoriété dans la région. A tort ou à raison, il fait aujourd'hui parti des artistes oubliés.
Je ne l'ai pas connu. Je l'ai longtemps regretté avant de réaliser que 80 ans et quatre générations nous séparaient. Ma mère possédait tout de même, en unique vestige d'un héritage dispersé, une toile signée de sa main et intitulée : « Les brumes du quai de Deûle ». C'était un morceau de mon univers de môme que j'avais, en revanche, toujours connu et longtemps méconnu, trop familièrement lié aux briques de la cheminée pour qu'il soit remarquable. C'était un jour qu'elle enlevait la poussière incrustée dans les rainures du cadre qu'elle me l'a très simplement présenté : « Il nous vient de mon arrière grand-père, il était peintre impressionniste ! ». Comprenez ma réaction de gamin en découvrant le terme :« Im-pres-sionniste ». Ça sonnait comme un gage de qualité. Je voulais faire ça aussi, « impressionniste ». Juste pour le mot. Ça sonnait beaucoup mieux que « métallo », ou « galibot », et les yeux de ma mère s'allumaient si joliment quand elle l'avait au bout des lèvres, que ça s'imposait à moi sans alternative possible : ma dignité de fils était en jeu. Son arrière grand-père... Elle me vantait le renom des Van Gogh, Degas et Gauguin pour mieux le vendre lui : il les aurait côtoyés. Elle me racontait qu'à une époque, on voyait son nom partout : « Delannoy sur des affiches, Delannoy dans les journaux, et dans la bouche de tout le beau monde ! » Dit comme ça, ça ne pouvait étonner qu'elle, il faut l'avouer : des « Delannoy », dans le Nord, ça pullule comme les lapins dans les dunes. Ça faisait bien rire mon père. Je crois qu'il avait du mal à comprendre quelle fierté on pouvait tirer d'une célébrité artistique, surtout aussi relative. Une fois, il avait débarqué fièrement dans la cuisine avec sa mine des bons jours, et il avait lancé « Jeannine, on parle du grand-père dans le journal ! ». Ma mère avait lâché ses épluchures et passé ses mains sous l'eau avant d'agripper le feuillet. Il lui désignait un cadre noir au nom de « Jean-Claude Delannoy ». Notre aïeul s'appelait « Eugène » et avait déjà fait l'objet d'un quart de page dans la même section, une trentaine d'années plus tôt. Les avis mortuaires, évidemment. Si mon père riait généreusement, ma mère avait eu l'air profondément déçue, j'irai jusqu'à dire triste. Elle n'avait rien dit. Elle ne lui disait jamais rien, alors il était simplement retourné sur son canapé en souriant comme un crétin. Il avait remis ça le lendemain et le surlendemain, avec les décès quasi-providentiels de « Joséphine Delannoy » puis d' « Étienne Delannoy ». Ensuite, il s'est lassé. L'hécatombe quotidienne de Delannoy lui pesait sur le moral, ou alors il avait fini par ressentir un brin de compassion pour sa pauvre femme.


Dernière édition par Lo.mel le Sam 27 Aoû 2011 - 0:21, édité 2 fois
 
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Dernière édition par Bighit le Mer 18 Jan 2012 - 17:19, édité 3 fois
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


J'avoue avoir relu dix minutes, donc pas grand chose, avant de poster.

Extrait de la demi-nuit du 26/08/2011 : début de projet.

Citation :
Pays-Bas, 1977.

Au cœur d’une petite bourgade qui étendait ses tentacules dans un vain espoir de se rattacher à une ville plus glorieuse qui pourrait lui apporter prospérité, au coin d’une ruelle qui se nommait "Antzinako" dont les murs jaunis par l’érosion ne la distinguaient d’aucune de ses semblables, et à l’intérieur d’une maison qui se fondait parmi tant d’autres identiques, se trouvait un grand-père, véritable haillon chancelant, qui dodelinait sa tête d’avant en arrière. C’était un rejet de l’humanité, un de ces êtres oubliés et perdus de l’histoire, dont la seule évocation provoque honte et dégout dans les esprits qui l’avaient écarté de leurs mémoires. Le seul lien qui le rattachait aux autres hommes semblait être le garçon assis en tailleur sur le tapis, à ses pieds.
Ce dernier secoua ses cheveux crépus, las des sautes d’humeur de celui que ses parents l’avaient contraint à nommer "papi". Il attendait que le vieillard lui raconte une de ses histoires tirée par les cheveux dont il louait la vraisemblablité et auquel lui, adolescent moins crédule, accordait tout au plus quelques mots qui pouvaient appartenir à la réalité. Le visage du gamin affichait une effronterie certaine, et il devait se faire fureur pour rester avec son grand père, ce soir, celui-ci semblait comme en transe et se murait dans le silence depuis voilà vingt minutes.
Levi sursauta lorsque le viellard sortit de sa transe et s’ébroua comme un chien. Il posa les yeux sur son petit fils et un sourire psychopathe lui tordit les lèvres. L’adolescent recula d’un pas seulement : il avait l’habitude des manies quelques peu déconcertants de son papi. Il savait qu’elles découlaient du service militaire de Paul effectuait durant la deuxième guerre mondiale, et qui avait bien contribué au développement de son caractère.
- As-tu déjà vu un désert, petit ?
Il avait pris une voix chevrotante mais néanmoins hypnotisante, qui fit tressaillir le jeune garçon.
- Tu veux dire, cette entendue de sable aride où quelques nomades vivent ?
- Oui.
- Et bien non, je n’en ai jamais vu.
- Imagines-toi des milliards et des milliards de grains de sable, qui constituent le sol à perte de vue et qui voltigent autour de toi, poussés par une faible brise qui se prend dans tes cheveux mais ne suffit pas pour te rafraichir. L’horizon est plat, troublé seulement par quelques dunes ; et cette rectitude te semble morne, tu te demandes quand enfin tu sortiras de ce désert. Le soleil te brule la peau à travers tes vêtements, et la soif t’enflamme la gorge. Tu as une gourde qui pend sur ton flanc gauche, mais tu sais que tu ne dois pas boire, pas encore. Tu n’as que peux d’eau, et tu dois l’économiser.
La description était si précise, si poignante de vérité, et prononcée avec cette même voix hypnotisante, que le garçon s’immobilisa.


Dernière édition par Encre le Sam 27 Aoû 2011 - 8:40, édité 2 fois
 
QuillQueen
   
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


extrait pour le 26 août

je mets en spoil car... interdit aux moins de 16ans Razz (mais les persos ont 20 et 23ans, pervers ^^) Et comme j'ai fait 522mots, je copie tout et advienne que pourra... me demande ce que ça donne, vraiment je ne suis pas sûre de moi. :s

Spoiler:
 
Pomcassis
   
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Pomcassis  /  Tentatrice chauve


L'intégralité de ma demi-nuit du 26 août (ben oui j'ai écrit que 300 mots et des poussières)

Ce qui suit est un mélange de rêve et de souvenir.

Citation :
Un lit se cogne contre les deux murs adjacents d'une petite chambre. Des voilages s'emmêlent les pinceaux roses et bleus devant la fenêtre. Par terre, un minuscule violoncelle nargue trois poupées blondes dansant autour d'un pupitre. Quelques livres, qui emprisonnent des princesses à dormir debout entre leurs pages, se sont échappés de l'étagère et racontent des histoires à la dizaine de crayons qui éparpillent leur couleur sur des coloriages. Sur le bureau, un cahier apprend les tables d'addition et un stylo écrit des lignes de a, de b, de A et de B, de ba et de BA.
Un visage effleure le mien qui repose sur l'oreiller où des chatons courent après des pelotes de laine, une main caresse mes boucles brunes emmêlées, des lèvres aux joues piquantes déposent un baiser tout doux, presque furtif sur mon front. L'odeur âcre de la cigarette qu'il vient d'éteindre fleurit dans mon nez et me fait éternuer, une, deux, trois fois. Il me tend un mouchoir et m'aide à souffler sur les pétales de pâquerettes qui y poussent, un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout.
-Tu m'aimes ?
-Je t'aime.
Il attrape le nounours au pied du lit et le couche tout près de moi pour qu'il veille sur mon sommeil. Je sers la peluche dans mes bras et laisse son museau dépassé comme si, du haut de mes six ans, je croyais encore qu'il me protégeait la nuit.
-Bonne nuit mon ange.
Ses yeux aux iris tristes se détachent de moi, et de ce qu'il lui reste de tête. Un ver de terre serpente dans son oreille et des cancrelats respirent de sa bouche. Il se lève, éteint la lumière et se tourne vers la porte. Au milieu de son crâne, une plaie béante hurle à la mort dans un bain de sang séché.
 
Orcal
   
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Extrait de la demi Nuit du 26/08

493 mots de mon éternel Envol des Cendres :
Lieth n'est plus l'Ombre Voyageuse. Il réapprend à vivre dans un corps monstrueux qui lui est étranger.

Citation :
Après quelques heures de repos au bord du cours d’eau, Lieth partit à l’assaut des hauteurs boisées. Il tenta tout d’abord de marcher comme son instinct le lui dictait : sur ses deux membres postérieurs, à pas mesurés. Mais contraindre sa puissante musculature de loup sauteur à ces mouvements précis s’avéra épuisant ; et après trois jours à flotter dans les eaux de l’océan des Luminaires, son corps renâclait à se déplacer sur la terre ferme.
Le Voyageur secoua sèchement ses oreilles et gronda, contrarié. Il repartit, et mit cette fois toute sa force dans son élan ; tout comme lors de son réveil de la cuve, l’ampleur du bond le surprit. Mais cette fois, il projeta devant lui son gigantesque bras griffu et freina sa chute. Par réflexe, ses membres postérieurs prirent le relai, et le mutant parcourut ainsi quelques mètres d'un galop déséquilibré. Puis sa foulée s'allongea, ses appuis s'affermirent ; il franchissait plusieurs dizaines de mètres à chaque saut, sans le moindre effort.
Son corps rapiécé était taillé pour la vitesse.
Lieth avala les premiers contreforts de la chaîne montagneuse bien avant le coucher du soleil. Des forêts denses couvraient les pentes orientales des montagnes ; les arbres hauts et droits perdaient leurs feuilles mauves pâlies par l'automne, et couvraient le sous-bois dégagé d'un tapis rose tendre. La progression restait aisée et rapide.
La température descendit très bas cette nuit là. Lieth ne s'arrêta pas ; il lui fallait un certain temps pour ressentir la fatigue ou le froid. Durant son voyage à travers la mer, il avait découvert que son hypoderme, la couche profonde de sa peau, s'était épaissie. Grâce à ce tissu très vascularisé et riche en graisse, il se trouvait protégé du froid et doté d'une réserve durable d'énergie.
Le Voyageur suivait plus où moins une piste d'herbivores à sabot fendu ; les animaux suivaient d'instinct le chemin le plus sûr et les cols les plus bas pour franchir les montagnes. Les vibrisses et l'odorat de Lieth dessinaient une carte très précise du relief et des animaux évoluant à proximité ; il pouvait ainsi soulager ses yeux, toujours très sensibles à la lumière. Paupières mi-closes, il parcourait de très longues distances à une folle allure. Au plus fort de la luminosité, il se terra dans un ancien terrier abandonné, et sommeilla un moment ; puis il reprit l'ascension.
Les arbres se raréfiaient à l'approche des sommets enneigés. Lieth grimpait à présent de véritables falaises de roche aux reflets argentés. L'escalade se révéla aussi facile que la course : son corps trouvait presque seul ses appuis, et en cas d'impasse ses longues griffes se plantaient à merveille dans la paroi friable. Il pouvait presque courir sur les murailles naturelles.
Lorsque Lieth franchit le premier col, une neige précoce le tapissait déjà. Les plus hauts sommets de la chaîne se dressaient devant lui ; très loin, entre deux pics, il apercevait une étendue noyée dans une brume mauve.
...Les Marches.


Dernière édition par Orcal le Sam 27 Aoû 2011 - 16:03, édité 3 fois
 
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Choc et Effroi. Chapitre VI.
Malgré sa fuite à travers les rizières, Dean n'échappe à la traque menée par ses ennemis. À court de munitions, il finit par se rendre plutôt que d'être tué au combat.

Citation :
Après avoir lancé son arme sur la route, Dean s’extirpa du fossé avec une lenteur calculée. Son regard se porta sur les soldats coréens qui le tenaient en joue à une vingtaine de mètres de là. Avec des gestes très lents, dénués d’agressivité, il enleva le chargeur à moitié vide son pistolet et le jeta négligemment sur le côté. Puis, d’un tour de passe-passe, il éjecta la balle engagée dans la chambre de l’arme avant de la déposer sur le sol, comme s’il manipulait un objet de cristal.
Alors qu’il se redressait et levait les mains au dessus de la tête, d’autres Coréens arrivèrent à sa gauche ; leurs armes se braquèrent sur sa mince silhouette. Il crut entendre le claquement des culasses qu’on ramène en arrière d’un coup sec : leurs armes étaient chargées et prêtes à le cribler de balles au moindre mouvement. Il se doutait que ses ennemies analysaient chaque de ses gestes, interprétaient chaque respiration, chaque regard. Dean évita de croiser le leur, de crainte qu’ils ne prennent ça pour un défi. En jetant son arme, il se pliait à son statut de prisonnier et ne tenterait rien contre eux. Sauf que les Nord-Coréens n’avaient jamais respecté la Convention de Genève et se moquaient bien des traités internationaux.
Un pas, deux pas vers l’avant. Dean s’éloigna du fossé, continua sur quelques mètres avant de s’immobiliser au milieu de la route. Les Nord-Coréens se rapprochèrent ; leur attitude et leurs regardes inquiets le troublèrent. Peut-être ces jeunes guerriers imaginaient qu’un piège se dissimulait derrière cette reddition. Après tout, les ravages de la propagande conduisaient les gens à croire en des mensonges, et Dean la connaissait plutôt bien cet endoctrinement inculqué dès l’enfance. Derrière ces masques anxieux, il devinait la haine, une colère bouillonnante, terrible qui ne demandait qu’à s’épancher. Tel un venin insidieux, elle contaminait leurs pensées, leur raison. Dean l’avait déjà expérimenté et ne connaissait que trop bien la nature de ce mal et les ravages qu’il causait.
De la sueur perla à son front, glissa le long de son nez. Il n’osa même pas balayer ces gouttes gênantes qui tentaient de s’infiltrer dans ses globes oculaires. Malgré les piqûres du sel, il demeura stoïque et garda les yeux baissés, la tête basse en signe de soumission. Quelque part en lui, il se sentait honteux de capituler ainsi, même blessé et encerclé par un ennemi supérieur en nombre et en armes.
Mais il voulait vivre encore un peu, même si ses derniers instants restaient entachés.
Un officier cria et le menaça de son pistolet. Pa précaution, Dean croisa les mains derrière sa tête et s’agenouilla. Quelques minces sourires apparurent sur les visages des Coréens à la vue de ce Yankee qui abandonnait le combat et rendait ses armes. Plus confiant, l’officier coréen s’avança jusqu’à lui, l’abreuva d’injures avant de lui asséner un violent coup de pied dans son flanc droit. Dean en eut le souffle coupé mais demeura immobile. Un second coup le fit basculer sur le côté.
 
Mitsu
   
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Demi-nuit du 26/08/11.
Scalpel. Suite à une overdose, Nathan est interné dans un hôpital psychiatrique. Dans cet extrait, il est persuadé que l'infirmière cherche à le faire taire.

Citation :
Son infirmière attitrée entra dans la chambre. Elle s’appelait Mélanie. Ou Milène. Il n’arrivait jamais à se souvenir de son prénom. Elle jeta un œil à la fiche accrochée au bout de son lit.
— Comment allez-vous aujourd’hui ? demanda-elle d’un air distrait.
— Bien, merci. Par contre, je suis désolé de vous importuner avec cela, mais il m’est impossible de me souvenir de votre prénom.
Elle releva la tête et le dévisagea. Ils se fixèrent longtemps un instant en silence. Nathan n’était pas sûr d’avoir réellement prononcé ces mots. Peut-être avait-il rêvé. Cela faisait au moins trois jours – depuis qu’il avait été admis à Saint-Anne – qu’il n’avait pas prononcé une phrase sensée. L’infirmière le regardait toujours, effarée.
— Vous m’avez compris, n’est-ce pas ? fit-il, hésitant.
— Ne bougez surtout pas, répondit-elle sèchement.
La femme quitta la chambre avec précipitation. Nathan entendit le bruit de ses pas s’éloigner dans le couloir, d’abord lents, puis tout à fait précipités. Elle courrait. Pourquoi tant de hâte ? Son cœur s’emballa. Il le sentait tambouriner dans sa poitrine comme un prisonnier cherchant à s’échapper. Calme-toi, pensa-t-il. Elle est sûrement allée prévenir le médecin que ton état s’est amélioré, que tu es un miraculé. Tu vas bientôt sortir d’ici. Si cette hypothèse paraissait la plus logique, toute son intuition lui hurlait qu’il se tramait quelque chose, qu’il était en danger. Il tenta de rester rationnel. Cette panique sourde pouvait être causée par le manque qu’il commençait à ressentir après plusieurs jours sans consommer la moindre drogue.
L’infirmière revint avec un plateau gris qu’elle posa sur la table de chevet. Elle y avait disposé un flacon en verre qui contenait un liquide transparent, une seringue en plastique et une compresse de gaze. Elle perça l’opercule en aluminium du flacon avec la seringue et pompa une petite quantité de liquide, puis poussa le piston jusqu’à éjecter quelques gouttes. Nathan, les yeux écarquillés, trop terrifié pour faire la moindre remarque, la regardait faire. Il finit par l’interroger.
— Que faites-vous ?
— Ne vous inquiétez pas, ça ne fera pas mal.
— Je me fiche que ça fasse mal, je vous demande ce que vous faites !
Elle ignora sa question et lui attrapa le bras, qu’il retira vivement.
— Ne m’obligez pas à appeler un infirmier pour que l’on vous contienne.
— Je ne sais pas ce que c’est, mais je n’ai pas besoin d’injection de quoi que ce soit !
— Bien sûr que si, voyez comme vous êtes agité.
L’infirmière attrapa à nouveau son bras et tata la partie tendre en dessous du pli du coude. Elle allait le tuer. Nathan en était certain : elle allait le tuer. Il la repoussa brutalement et se mit à crier. La femme, tombée sur le sol, le toisait avec un air furieux.
— À l’aide ! À l’aide !
Il n’eut pas à s’époumoner longtemps ; un médecin arriva immédiatement.
— Que se passe-t-il ?
— Je vais mieux, Docteur ! Et cette infirmière, elle a essayé de…
Nathan s’interrompit, réalisant qu’accuser la femme de tentative de meurtre le ferait passer pour plus fou qu’il ne l’était. Il finit par bafouiller qu’il ne souhaiter pas recevoir de médication. Le médecin secoua la tête, désabusé, et se tourna vers l’infirmière à qui il tendit la main pour l’aider à se relever. La femme épousseta sa blouse blanche.
— Il est dans cet état depuis ce matin. Je tentais juste de lui injecter un léger sédatif.
— Faites donc. Monsieur va bien se tenir, n’est-ce pas ? fit le médecin en se tournant vers Nathan.
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Le_conteur
   
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Le_conteur  /  Roberto Bel-Agneau


Voilà un bout de l'écriture d'hier
Ce passage va me permettre de mettre en lumière mon Nécromancien. Son histoire n'est pas banale, car (fait très insolite) c'est le dieu Baal lui même qui l'intronisa. [ca m'étonnerai qu'à moitié, qu'une certaine Déesse Gaia ne soit pas étrangère à tous cela (enfin, c'est ce qu'on raconte en haut lieux Smile ]

Citation :


Zolbar ressentit tout à coup un froid intense, instinctivement il referma le col de son manteau et réajusta son large chapeau. De son œil valide il scruta les environs, un nécromancien approchait, cela ne faisait pas l’ombre d’un doute. Sur ses gardes, il recula jusqu’à une petite ruelle à l’écart. En aucun cas, il ne souhaitait impliquer ses acolytes, son passé ne devait pas être révélé !

Une ombre se glissa sur sa gauche, avant qu’il ne puisse l’identifier avec précision, elle se déplaça sur sa droite pour finalement surgir face à lui. L’homme en robe pourpre abaissa alors son capuchon et joignit ses deux mains en signe de respect et s’inclina. Zolbar ne laissa rien paraitre de sa surprise et lui rendit son salut.
L’homme s’exprima alors dans une langue ancienne, inconnue ou oubliée par ma majorité des gens mais parfaitement compréhensible pour les initiés.
- Certains, vous croient mort, maître Zolbar.
- La mort est une vielle amie, elle ne me quitte jamais.
- Les nôtres sont toujours partagés entre glorifier votre nom ou vous maudire.
- Ainsi sont les nôtres, indécis et cela causera leur perte !
- J’en conviens, mais ceux de notre engeance ont la haine tenace. Le temps qui passe n’a que peu d’effet sur leur amertume. Rien n’efface les dettes contractées dans le sang.
- Le silence de nos monastères est propice à la rancœur, j’ai définitivement tourné le dos à tous cela.
- Les runes de Baal rougeoient dans l’ombre de votre sillage. La puissance magique qui irradie de votre personne n’a qu’une explication.
- Je vais devoir te quitter Shiral et t’encourager à être prudent et discret, pour ta propre sécurité. Nombreux veulent ma perte, s’ils leur venaient à l’idée que tu puisses faire partie des miens, ta vie serait menacée.
- Il ne fait pas l’ombre d’un doute que votre nouvelle position va redistribuer les cartes au sein de notre congrégation. Je gage que vos partisans ne soient désormais en mesure d’affirmer haut et fort leur soutient à votre réintégration au sein de notre ordre, en attendant d’en prendre la tête.
- Prudence est mère de sureté. De plus, ma charge actuelle ne m’autorise aucune autre considération. Je n’ai ni le temps, ni l’envi de ressasser le passé.
- Chaque chose en son temps, j’en conviens. Nous sommes appelé à nous revoir, maitre Zolbar …

L’homme s’éloigna aussi silencieusement qu’il s’était approché. Zolbar resta seul, comprenant que son exil prenait fin à cet instant. Seul face à son passé, le nécromancien se remémora la tragédie qui brisa sa vie. Cela le ramena près de deux cents années en arrière …

 
Skaar
   
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Skaar  /  Pour qui sonne Lestat


Désolé de ne pas être passé sur la box, j'ai eu un problème de connexion Rolling Eyes .

Ce qui ne m'a pas empêcher d'écrire un peu (ou plutôt de faire une relecture/ correction) dont voici un extrait. Il se passe en début de roman, et introduit deux éléments importants, les personnages de Natalya De Saag et de son vaisseau, le Ghost.

Citation :
Face à la baie d’observation, la capitaine de frégate Natalya De Saag rectifiait une dernière fois sa tenue. Son vaisseau, le Ghost, semblait immobile. De forme élancée, sa proue en pointe s’élargissait en deux ailes légèrement courbées vers son ventre, et lui-même formait à l’arrière une quille de longueur semblable.

La surface dorsale, presque invisible à ses yeux de son point de vue, était lisse et miroitante. Elle abritait divers équipements qui ne nécessitaient pas de dépasser de la coque. Senseurs, passerelle, tubes lance-torpilles frontaux.

En contraste complet, le ventre était hérissé de systèmes d’armes mobiles, de projecteurs de boucliers et de moteurs directionnels.

Une dichotomie élégante qui offrait à la fois un avantage tactique et un risque important. Un avantage car un bon capitaine pouvait positionner son vaisseau pour éviter d’exposer ses systèmes les plus sensibles en cas de besoin. Un risque car un adversaire intelligent et plus rapide pouvait s’attaquer plus facilement à ceux-ci.

Et sa mission était précisément de se confronter à de tels adversaires.

Avec un petit élément de surprise tout du moins.

[...]

Quant-à la quille, en plus de jouer un rôle important dans la stabilité du vaisseau en lui assurant un centre de gravité bas, elle abritait son précieux réacteur, indispensable au fonctionnement de l’appareil. De part et d’autres, deux puissants moteurs assuraient la propulsion et la direction ainsi que le freinage, composante indispensable des voyages spatiaux.

Ce type de frégate sortait de la tradition spatiale car, contrairement aux croiseurs et autres vaisseaux de lignes qui tendaient à concentrer leur puissance de feu sur les flancs, les frégates Ghost et leurs renommés prédécesseurs, les Harpoon, étaient conçus pour que chaque système d’arme ou de contre-mesure ait un arc de tir maximal.

Ainsi, dans la plupart des situations, leur mobilité était supérieure et leur permettait d’être une cible difficilement prévisible et donc moins vulnérable.

Face à un adversaire plus lent, cela leur permettait souvent de se placer dans les angles morts ou de prendre pour cible les systèmes les plus sensibles.

[...]


Tandis que son capitaine réfléchissait, la frégate tournait lentement sur elle-même et lui révélait à présent son carénage dorsal métallique brillant, simplement orné du blason holographique de la SallSec, un vaisseau stylisé suivi de deux ‘S’ géométriques, le tout souligné d’une comète.

Au cours de la guerre entre l’Union Impériale et Sallast, un autre blason était apparu pour honorer les vaisseaux ayant fait preuve d’une bravoure exceptionnelle. La comète était alors remplacée par une étoile filante.

La guerre s’était achevée, Sallast avait rejoint l’Union Impériale et la Flotte était officiellement devenue, grâce à une faille du Traité, une force de défense privée, mais la tradition était restée.

Bien que le Ghost ait à plusieurs reprises combattu et vaincu des appareils de son gabarit, il n’avait toujours pas cet honneur. De Saag espérait le voir un jour voler dans le ciel de Sallast en arborant le Blason d’Honneur.
 
   
    
                         
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