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 [ OW ] Tout art est complètement inutile.

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Rozbaum  /  Crime et boniment


Citation :
L'art à vocation utile, c'est de la com.

Moi Qui, je te soutiens, tu sais. On est les seuls à avoir le sens du beau ici.

L'Art sécrète le beau et le beau se contemple pour qu'on le ressente. L'engagement politique de l'Art n'existe pas. Guernica est une oeuvre d'Art mais n'est en aucun cas un pamphlet pictural, tout autant qu'elle est un pamphlet pictural sans être le moins du monde une oeuvre d'Art. Mais elle ne peut pas être les deux à la fois, tout dépend non de la nature ou de la culture du spectateur, mais du choix qu'il fait en abordant l'oeuvre.
 
Neres
   
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Neres  /  Pour qui sonne Lestat


grandjoe a écrit:

Un jour faudra que vous passiez le dandysme au prisme du politique, peut-être que vous comprendriez deux ou trois trucs. Mais comme vous restez au degré zéro de la réflexion, tout ce qu'il vous reste est que Wilde a été persécuté à cause de son homosexualité. Et qu'une personne persécutée est automatiquement sanctifiée.

Alors, qu'objectivement, le dandysme est un fascisme au sens qu'a ce mot aujourd'hui, c'est à dire très vague, détourné de sa signification originelle.

Pour moi, les façons d'agir en groupe des individus ne sont pas comparable aux comportements individuels. Du coup, bien que je sois d'accord avec ton idée sur le dandysme d'après ce que je sais dessus, les mots "politique" et "fascisme" me donnent l'impression de lire un discours d'un forcené fièrement engagé. Grandjoe, n'y vois vraiment rien de personnel, c'est juste un petit coup de gueule général contre cette tendance trop répandue à mon goût de tout tourner en sujet politique, ou d'employer des exemples comme "Le coup du peuple élu, même Adolph nous l'a fait". Ouh, youpi, je peux sortir le grand méchant loup de ma poche pour rappeler à tout le monde qu'on vit pas dans un monde tout rose et que bah, y'a pleins de gens aussi méchants que ceux qu'on tient comme grands exemples des gens pas gentils, en fait.

Pour revenir à notre mouton pas très arc-en-ciel :rainbow: , pour savoir si je suis d'accord ou non avec toutes les énonciations de la première partie, il me faudrait connaitre l'esthétique de Wilde, pour comprendre franchement ce qu'il désigne comme beau. D'après ce que je sais sur l'homme et le dandysme, je risque de ne pas être d'accord avec toutes informations puisque je considère que chacun a ses propres ... goûts, tout simplement. On ne peut pas dire que tout est définitivement beau ou laid, il y aura toujours quelqu'un pour vous dire l'inverse, c'est subjectif ; et si Wilde n'a pas envisagé cela, c'est bien dommage, car c'est à la portée du premier venu tant c'est évident (ou est-ce que cela me parait seulement évident ?)

Qui a écrit:
Mais, par "révéler l'art et dissimuler l'artiste", peut-être entend-il justement rendre ce qu'est l'artiste accessible à tout un chacun par le média de l'oeuvre d'art.
La dissimulation serait alors une simple mise en abime de l'artiste dans l'art, oui, c'est aussi comme ça que je l'ai compris.

Qui a écrit:
Chaque fois que j'éprouve l'art, j'éprouve le beau. C'est quasiment indissociable.
Ah ben voilà, pas d'accord : moi, si je vois l'originalité, la volonté suffisante, que l'œuvre me communique quelque chose qui m'intéresse mais que je ne la trouve pas esthétiquement beau (entendre visuellement pour un tableau, une sculpture, un dessin, un bâtiment, une danse, une représentation cinématographique ou théatrâle, acoustiquement pour une musique, ou même au niveau de la fluidité, de la "musicalité" d'un texte, de ce qui le rend agréable à lire : vous aurez compris), je la considère tout de même comme de l'art. A l'inverse, si il n'y a que l'esthétique mais rien derrière, ca ne va pas. A la limite, on pourrait parler de 'beauté' comme connivence mentale également, mais franchement, je trouve ça exagéré.

Citation :
On peut pardonner à un homme d’accomplir une œuvre utile à condition qu’il ne l’admire pas. La seule excuse d’une œuvre inutile, c’est qu’on l’admire intensément. Tout art est complètement inutile.
Contempler intensément quelque chose d'inutile est utile, cela fait du bien : c'est du massage cérébral (de la masturbation intellectuelle, si vous aimez partir dans les exemples qui font insistants et extrêmes).
Dommage qu'il n'ait pas formulé pourquoi il est inenvisageable d'admirer une oeuvre utile ...

PS : Il me faut aussi exprimer ce que j'entends par utile, du coup. La tentative de transmettre une idée, une émotion, un avis, une réflexion, voilà ce que j'entends par utile. Mais si ces éléments sont pré-mâchés, là, c'est inutile (je ne citerais pas d'exemple, vous pouvez le faire tout seul.)
 
grandjoe
   
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grandjoe  /  Guère épais


Dire que la beauté chez Wilde n'est qu'un synonyme d'art, ça me paraît plus qu'étrange, personnellement... (J'ai bien compris que le Beauté ne se résume pas qu'à la beauté plastique...)

La beauté plastique est néanmoins un des thèmes principaux du "portrait", comme elle a une importance dans la vision du monde de Wilde. De l'autre côté, Oscar est présent dans le "portrait", comme tout le monde le sait. Ça part mal pour évacuer l'artiste de l'œuvre...

Le "portrait" est généralement considéré comme le "manifeste" de Wilde, ce qui ne veut pas dire qu'il ne se résume qu'à ça, bien sûr. Donc, son roman le plus connu va à l'encontre de certaines de ses thèses:

Il n'est pas inutile (on peut débattre de la vision de la vie qui sous-tend le livre. Il a un sens donc ce ne peut être inutile.)

Le sujet du portrait se dégrade au fur et à mesure des excès de Gray, c'est donc éthique: les excès dégradent la beauté extérieure et intérieure.

Wilde est présent du début à la fin de l'œuvre, etc...

D'ailleurs, si tu mènes jusqu'au bout la logique de séparation de l'éthique de l'œuvre au profit de l'esthétisme, tu peux très bien te poser la question dont Oscar Wilde aurait jugé "Mein Kampf deux, le retour" si l'autre taré avait voulu écrire un joli roman sur la vie d'un aryen peintre de son état. Donc, évidemment, les livres ne s'écrivant pas tout seul, Adolph aurait été présent derrière chaque ligne. Même s'il avait mis plein de jolies fleurs autour de ses swastikas.

Ou un très joli roman sur la -si riche- vie intérieure d'un pédophile. Personnellement, ce ne serait pas trop mon truc...

Rozbaum: " L'engagement politique de l'Art n'existe pas."

T'aurais du aller le dire à Sartre. Wink

Et a des milliers d'autres. Mais comme on a déjà traité de Wilde et de ses conceptions des milliers de fois ici-même, ça finit par me fatiguer.

Oscar Wilde, définitivement, n'est qu'un mec qui s'habillait comme un perroquet pour aller faire le singe savant dans les salons des puissants de son temps.

C'est pas vraiment ma manière d'envisager l'Art, ou l'artiste. Oscar Wilde, en 2011, serait un invité régulier des "grosses têtes". Un provocateur de plateaux télés. Un montreur de slob pour le tabloïds.

Fin.






 
Hobbes
   
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1989 a écrit:
L'art à vocation utile, c'est de la com.
On peut donc jeter les antiques, les classiques et les néoclassiques à la poubelle. Je trouve ça un peu rapide, surtout que le caractère absolu de l'art n'a rien d'évident. C'est à cause de gens comme Wilde ou Gautier que des tas de quidam considèrent d'office qu'une oeuvre littéraire n'a pas d'autre vocation que la beauté.

Rozbaum a écrit:
L'Art sécrète le beau et le beau se contemple pour qu'on le ressente. L'engagement politique de l'Art n'existe pas. Guernica est une oeuvre d'Art mais n'est en aucun cas un pamphlet pictural, tout autant qu'elle est un pamphlet pictural sans être le moins du monde une oeuvre d'Art. Mais elle ne peut pas être les deux à la fois, tout dépend non de la nature ou de la culture du spectateur, mais du choix qu'il fait en abordant l'oeuvre.
Beaucoup trop restrictif. Mettre en concurrence deux appréhensions d'une oeuvre ne suppose pas qu'elles sont exclusives l'une de l'autre. Au-delà des convictions sartriennes, c'est nier l'entreprise d'auteurs aussi divers que Ponge, Zola (qui mêle politique, science et littérature), Balzac ou Hugo.

grandjoe a écrit:
Il n'est pas inutile (on peut débattre de la vision de la vie qui sous-tend le livre. Il a un sens donc ce ne peut être inutile.)

Le sujet du portrait se dégrade au fur et à mesure des excès de Gray, c'est donc éthique: les excès dégradent la beauté extérieure et intérieure.

Wilde est présent du début à la fin de l'œuvre, etc…
Même chose. Il faut arrêter de considérer que ce que vous voyez dans une oeuvre en fait partie. Sans ça, je peux aussi annoncer que L'éducation sentimentale est un manifeste homosexuel alors qu'il ne s'agit que d'une interprétation de ma part. A partir du moment où rien n'est précisé dans l'espace du texte — ou esquissé avec suffisamment d'insistance —, je ne vois pas au nom de quoi vous vous permettez de poser des conclusions dogmatiques. Quant à dire qu'une chose qui a du sens est forcément utile, j'avoue ne pas comprendre. Je peux très bien faire une addition sans rien en tirer de concret. En ce qui concerne la dégradation du portrait, on peut tout aussi bien le comprendre de manière strictement physiologique (à savoir : les excès enlaidissent), d'autant que Wilde prône vigoureusement le mensonge. Je passe sur ses pratiques sexuelles et les préjugés moraux qui régnaient à leur égard. Quitte à émettre des jugements qui ne reposent sur rien de tangible, autant ne pas les graver dans le marbre.

grandjoe a écrit:
Oscar Wilde, définitivement, n'est qu'un mec qui s'habillait comme un perroquet pour aller faire le singe savant dans les salons des puissants de son temps.

C'est pas vraiment ma manière d'envisager l'Art, ou l'artiste. Oscar Wilde, en 2011, serait un invité régulier des "grosses têtes". Un provocateur de plateaux télés. Un montreur de slob pour le tabloïds.
Je veux bien désacraliser Wilde, mais il s'agirait de ne pas tomber dans l'excès inverse. En l'état, j'ai l'impression d'entendre un dandy de PMU cracher sur la bourgeoise du coin.
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Hobbes a écrit:
1989 a écrit:
L'art à vocation utile, c'est de la com.

On peut donc jeter les antiques, les classiques et les néoclassiques à la poubelle. Je trouve ça un peu rapide, surtout que le caractère absolu de l'art n'a rien d'évident. C'est à cause de gens comme Wilde ou Gautier que des tas de quidam considèrent d'office qu'une oeuvre littéraire n'a pas d'autre vocation que la beauté.

Cette phrase est sortie de son contexte. c'était en réponse à la phrase de Qui

Qui a écrit:
Dès qu'on me parle d'art à vocation utile (je dis "à vocation", car l'art qui se veut désintéressé et qui au final est utile, c'est différent) ça ne me dit rien qui vaille.

Ce que j'entends ici par "art à vocation utile" c'est l'utilisation de l'art comme d'un média pour faire passer tel ou tel message. Dans ce cas, que le caractère du message soit politique, commercial ou quoi que ce soit d'autre ce n'est plus de l'art, c'est de la com.

Je te rejoins sur le reste, l'art n'a rien d'absolu, tenter de l'enfermer dans une petite boîte est absurde, sur quel critère pourrions-nous nous appuyer ? C'est aussi hasardeux et bancal que de tenter de définir l'intelligence.

grandjoe a écrit:
Oscar Wilde, définitivement, n'est qu'un mec qui s'habillait comme un perroquet pour aller faire le singe savant dans les salons des puissants de son temps.

Si tu entends par là qu'un auteur bourgeois, et bien installé ne peut en aucun cas l'ouvrir car il n'a plus la légitimité je trouve ça très réducteur. Oscar Wilde, c'est beau, c'est un vrai artiste. Ça me rappelle une autre discussion ça.


Dernière édition par 1989 le Mar 19 Avr 2011 - 23:04, édité 2 fois
 
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Rozbaum  /  Crime et boniment


Hobbes a écrit:
Beaucoup trop restrictif. Mettre en concurrence deux appréhensions d'une oeuvre ne suppose pas qu'elles sont exclusives l'une de l'autre. Au-delà des convictions sartriennes, c'est nier l'entreprise d'auteurs aussi divers que Ponge, Zola (qui mêle politique, science et littérature), Balzac ou Hugo.

Pour moi c'est une question d'amorce. Le beau et la volonté de faire le beau est loin d'être toujours omniprésente dans la motivation première à faire l'oeuvre (l'amorce), dans la conception et dans le jugement de l'oeuvre elle-même.
De la même manière que certaines oeuvres extraordinaires sont le fruit d'une banale commande ou d'une manière pour l'artiste de se sortir de la merde financière, l'engagement politique peut être l'élément déclencheur de la création, mais sa formalisation durant la création visera l'harmonie et la beauté, et c'est là qu'est l'Art. Et je parle bien sûr de la création d'oeuvre, et non de pamphlet ou autre article de presse qui eux sont à objectif unique.

Je reprends l'exemple de Guernica qui, si le spectateur l'aborde sous l'angle du sens qu'il dégage, sécrètera l'amorce de la création de Picasso, et si un autre spectateur choisi de l'appréhender sous son aspect pictural et expressif (la conception même), sécrètera la beauté artistique de l'oeuvre. Ce principe est le même pour tous les arts.

D'où le fait que l'Art émerge de la forme et non du fond.
 
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Embarassed a écrit:
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Merci pour cette précision.
 
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Rozbaum a écrit:
Je reprends l'exemple de Guernica qui, si le spectateur l'aborde sous l'angle du sens qu'il dégage, sécrètera l'amorce de la création de Picasso, et si un autre spectateur choisi de l'appréhender sous son aspect pictural et expressif, sécrètera la beauté artistique de l'oeuvre. Ce principe est le même pour tous les arts.

D'où le fait que l'Art émerge de la forme et non du fond.
Encore une fois : la littérature ne se résume pas à une volonté de faire joli. Elle s'appuie sur le monde et entretient un discours sur le monde. Considérer Guernica, L'éducation sentimentale ou Apocalypse Now selon le clivage de fond et de la forme, c'est stupide (comme à chaque fois qu'on fait jouer message et style comme deux pièces de puzzle qui se complètent à l'occasion) et ça n'avance à rien. Le principe d'une oeuvre historique, c'est de rendre compte de la violence de l'époque — sans quoi les auteurs relateraient également les périodes paisibles, c'est-à-dire sans crise d'aucune sorte. Picasso ne s'est pas levé un matin en se disant qu'il allait gueuler sur la guerre d'Espagne pour se retrouver pris d'une inspiration surhumaine qui lui a ouvert les portes de l'Art — qui se passe, d'ailleurs, tout aussi bien de sa majuscule. A te lire, on croirait que la littérature est un petit monde clos réservé aux vieillards rhumatisants qui ne pissent pas, n'interagissent pas avec leurs semblables et ne s'intéressent pas à leur environnement.


Dernière édition par Hobbes le Mer 20 Avr 2011 - 0:33, édité 1 fois (Raison : coquille)
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C'était pour signifier ma sympathie à l'égard de Rozbaum et de sa pensée qui m'est toute familière.

Elle paraît maniérée, exagérée et ampoulée, mais je crains qu'on ne puisse l'exprimer autrement. (Je ne m'y risque pas, je laisse Rozbaum le faire, il a déjà bonne réputation Cool)
 
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Hobbes a écrit:
Rozbaum a écrit:
Je reprends l'exemple de Guernica qui, si le spectateur l'aborde sous l'angle du sens qu'il dégage, sécrètera l'amorce de la création de Picasso, et si un autre spectateur choisi de l'appréhender sous son aspect pictural et expressif, sécrètera la beauté artistique de l'oeuvre. Ce principe est le même pour tous les arts.

D'où le fait que l'Art émerge de la forme et non du fond.
Encore une fois : la littérature ne se résume pas à une volonté de faire joli. Elle s'appuie sur le monde et entretient un discours sur le monde.
Ca ne contredit absolument pas ce que dit Rozbaum.
Ce qu'il exprime est trop large et général (c'est un principe global) pour cela.
Et toi tu rentres dans la particularité : "la littérature entretient un discours sur le monde". Moui, c'est ce que tu y vois, sans doute, un discours sur le monde Rolling Eyes

Citation :
A te lire, on croirait que la littérature est un petit monde clos réservé aux vieillards rhumatisants qui ne pissent pas, n'interagissent pas avec leurs semblables et ne s'intéressent pas à leur environnement.
C'est ton impression ça, et elle t'est propre.
 
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Embarassed a écrit:
Ca ne contredit absolument pas ce que dit Rozbaum.
Ce qu'il exprime est trop large et général (c'est un principe global) pour cela.
Et toi tu rentres dans la particularité : "la littérature entretient un discours sur le monde". Moui, c'est ce que tu y vois, sans doute, un discours sur le monde Rolling Eyes
Si la littérature entretient un discours sur le monde, c'est qu'elle dispose d'un aspect politique (au sens large) et d'un aspect artistique qui fonctionnent de concert. Partant, séparer les deux n'a pas de sens.

Embarassed a écrit:
C'est ton impression ça, et elle t'est propre.
Hobbes a écrit:
A te lire, on croirait que la littérature est un petit monde clos réservé aux vieillards rhumatisants qui ne pissent pas, n'interagissent pas avec leurs semblables et ne s'intéressent pas à leur environnement.
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Hobbes a écrit:
Embarassed a écrit:
Ca ne contredit absolument pas ce que dit Rozbaum.
Ce qu'il exprime est trop large et général (c'est un principe global) pour cela.
Et toi tu rentres dans la particularité : "la littérature entretient un discours sur le monde". Moui, c'est ce que tu y vois, sans doute, un discours sur le monde Rolling Eyes
Si la littérature entretient un discours sur le monde, c'est qu'elle dispose d'un aspect politique (au sens large) et d'un aspect artistique qui fonctionnent de concert. Partant, séparer les deux n'a pas de sens.
Ouais mais ce sont des peintures. Entre peinture sur le monde et engagement, il y a un gouffre. Entre peinture sur le monde et utilité, il y a un gouffre.

Citation :
Embarassed a écrit:
C'est ton impression ça, et elle t'est propre.
Hobbes a écrit:
A te lire, on croirait que la littérature est un petit monde clos réservé aux vieillards rhumatisants qui ne pissent pas, n'interagissent pas avec leurs semblables et ne s'intéressent pas à leur environnement.
Embarassed a écrit:
C'est ton impression ça, et elle t'est propre.
 
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Hobbes a écrit:
Encore une fois : la littérature ne se résume pas à une volonté de faire joli. Elle s'appuie sur le monde et entretient un discours sur le monde. Considérer Guernica, L'éducation sentimentale ou Apocalypse Now selon le clivage de fond et de la forme, c'est stupide (comme à chaque fois qu'on fait jouer message et style comme deux pièces de puzzle qui se complètent à l'occasion) et ça n'avance à rien. Le principe d'une oeuvre historique, c'est de rendre compte de la violence de l'époque — sans quoi les auteurs relateraient également les période paisibles, c'est-à-dire sans crise d'aucune sorte. Picasso ne s'est pas levé un matin en se disant qu'il allait gueuler sur la guerre d'Espagne pour se retrouver pris d'une inspiration surhumaine qui lui a ouvert les portes de l'Art — qui se passe, d'ailleurs, tout aussi bien de sa majuscule. A te lire, on croirait que la littérature est un petit monde clos réservé aux vieillards rhumatisants qui ne pissent pas, n'interagissent pas avec leurs semblables et ne s'intéressent pas à leur environnement.

Pourtant j'ai cru être assez clair en disant que l'Art est la part de beau d'un art. La littérature est un art, et le thème qu'elle traite, qu'il soit historique, social ou psychologique, fait évidemment partie d'elle. Si tu relis mon message tu verras que je n'ai pas placé la littérature comme ayant le seul but de faire du beau ; ses objectifs sont évidemment multiple. Sauf que la littérature n'est pas l'Art mais un art, une manière d'exprimer le beau par le biais de thèmes divers. Tout le reste dépend du choix du lecteur, s'il s'intéresse à la narration et autre informations inhérentes au sujet de l'ouvrage (dans ce cas il laisse la forme de côté), ou bien s'il se place en tant que contemplateur de la beauté que l'artiste y a enfouie par la formulation (quoique, pour ce qui est de la littérature comme du cinéma, il peut y avoir un clivage à l'intérieur même de l'œuvre, entre des passages qui sont à titre purement informatifs et dont la forme a moins d'importance que pour l'expression de la souffrance ou de la beauté où les analogies peuvent être ou poétiques ou susceptibles de faire s'identifier le lecteur, et où l'Art réside ; preuve qu'une oeuvre d'Art étendue (roman, film) peut ne pas contenir d'Art sur sa totalité (L'unité artistique de l'œuvre n'est pas pour autant périclitée ), là où une œuvre d'Art condensée (sculpture, peinture) contient le beau dans son entièreté.)

Quand à la majuscule, je tiens à la conserver, moins par snobisme que pour faire la distinction entre un art et l'Art, entre le genre et la notion métaphysique.
 
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Embarassed a écrit:
Ouais mais ce sont des peintures. Entre peinture sur le monde et engagement, il y a un gouffre. Entre peinture sur le monde et utilité, il y a un gouffre.
Tu es bien sotte, Qui. Je n'ai jamais dit que l'art devait s'engager ou être utile. Ma réponse à grandjoe allait, d'ailleurs, à l'inverse. Je ne sais pas d'où tu sors qu'un discours doit forcément militer ou servir à quelque chose. Pour le reste, il existe autant, si pas plus, d'auteurs que de peintres politiques — en vrac : Malraux, Barrès, Hugo, Zola, Flaubert, Stendhal, Balzac, Sartre, même Houellebecq.

Rozbaum a écrit:
Pourtant j'ai cru être assez clair en disant que l'Art est la part de beau d'un art. La littérature est un art, et le thème qu'elle traite, qu'il soit historique, social ou psychologique, fait évidemment partie d'elle. Si tu relis mon message tu verras que je n'ai pas placé la littérature comme ayant le seul but de faire du beau ; ses objectifs sont évidemment multiple. Sauf que la littérature n'est pas l'Art mais un art, une manière d'exprimer le beau par le biais de thèmes divers. Tout le reste dépend du choix du lecteur, s'il s'intéresse à la narration et autre informations inhérentes au sujet de l'ouvrage (dans ce cas il laisse la forme de côté), ou bien s'il se place en tant que contemplateur de la beauté que l'artiste y a enfouie par la formulation (quoique, pour ce qui est de la littérature comme du cinéma, il peut y avoir un clivage à l'intérieur même de l'œuvre, entre des passages qui sont à titre purement informatifs et dont la forme a moins d'importance que pour l'expression de la souffrance ou de la beauté où les analogies peuvent être ou poétiques ou susceptibles de faire s'identifier le lecteur, et où l'Art réside ; preuve qu'une oeuvre d'Art étendue (roman, film) peut ne pas contenir d'Art sur sa totalité (L'unité artistique de l'œuvre n'est pas pour autant périclitée ), là où une œuvre d'Art condensée (sculpture, peinture) contient le beau dans son entièreté.)
J'ai bien compris, et je te pose toujours la même question : au nom de quoi sépares-tu le caractère artistique (ou Artistique, si tu préfères) du caractère documentaire d'une oeuvre ? Il y a bien des apothéoses, des grands mouvements lyriques ou ce que tu voudras dans n'importe quel livre, mais en vertu de quoi poses-tu une différence de nature entre fond et forme ? Mettons : Waterloo dans La chartreuse de Parme est censé correspondre à une question documentaire parce qu'on y cite Napoléon, Ney et une bataille connue, avant que, magie, Stendhal largue son lecteur dans les méandres de la focalisation interne et des métaphores virtuoses ? Sors ton exemplaire, cite-moi le mot, l'alinéa ou le signe de ponctuation qui marque le passage d'un état du texte à l'autre, et je te rejoindrai. Personnellement, je ne le vois pas. Dans l'autre sens : un poème n'aurait rien de narratif ? Attrape Les contemplations, Petits poèmes en prose, peu importe, et tu verras que chaque extrait suit une logique bien établie, qu'elle soit factuelle ou causale. Idem pour la peinture. Il s'agit de peindre des personnages dans une situation donnée. Tres de mayo de Goya suppose un contexte qui participe de la puissance du tableau. Alors, oui, la littérature et le cinéma impliquent de mettre explicitement l'intrigue en place, m'enfin, je ne vois pas à quel motif il faudrait désigner les temps forts de l'intrigue comme des épisodes purement logistiques. Le prologue de l'Antigone d'Anouilh met en jeu un certain nombres de techniques littéraires censées toucher le spectateur. Dans Quatrevingt-treize, Hugo abuse de figures de style pour décrire les forêts vendéennes et la révolution parisienne.

De manière générale, les rapports de l'art, de l'intrigue et de l'aspect documentaire sont beaucoup trop complexes pour être dénoués par des clivages simplistes — d'autant que tu sembles considérer que l'art (ou l'Art) se résume aux envolées larmoyantes alors que des gens comme Flaubert ont montré qu'on pouvait faire de la littérature à partir de situations qui n'engagent, en principe, aucun affect. Le style littéraire ne se transforme pas en prose journalistique quand il s'agit d'introduire un nouveau personnage ou une péripétie. Quant à décider que telle page est plus artistique (ou Artistique) que telle autre parce qu'on y pleure plus sur la perte de l'être aimé, je ne m'y risquerais pas.

Rozbaum a écrit:
Quand à la majuscule, je tiens à la conserver, moins par snobisme que pour faire la distinction entre un art et l'Art, entre le genre et la notion métaphysique.
Dans ce cas, qu'est-ce que le genre qui recouvre l'art ? Sans me répondre : la littérature, donne-moi les critères d'une oeuvre artistique puisque tu la scindes en différents aspects apparemment hétérogènes. Et que vient faire la métaphysique dans ta phrase à part rendre un vague sentiment du sublime que tu ne définis jamais ? Sois précis et étaie ce que tu avances.


Dernière édition par Hobbes le Mer 20 Avr 2011 - 0:32, édité 3 fois (Raison : croisement de messages)
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