Percivale a écrit:

Je sais plus trop quoi faire en fait.

Fais... ce qui te plait ^^

Non, sérieusement, fais ce que tu aimes. Tu aimes la fantasy ?! Alors écris de la fantasy. Si un écrivain n'a pas un lien émotionnel avec sa création (un lien d'amour ou même de haine, si le propos est de dénoncer par exemple), je ne vois pas comment le lecteur arrivera de son coté à développer un lien émotionnel avec le dit-bouquin...

Tu as 15 ans comme plusieurs te l'ont fait remarquer, donc ne te prends pas trop la tête non plus. Ecris et continues à écrire car c'est comme ça que tu apprendras, que tu progresseras, que tu développeras un style... Après, t'as le temps de voir...

Percivale a écrit:

Donc (comme je n'ai pas encore tout lu e ces dernières pages du topic) est-ce que vous pensez que je peux donc faire une histoire "innovante" dans son genre (peu importe comme on appelle ce genre, fantasy ou autre) en y mettant principalement en scène des sorciers à baguette magiques, des dragons, des dryades ou des trolls, des nains et des gobelins, etc. ?

Bien sûr que oui. Par contre, pour faire une histoire innovante, il te faudra rompre avec les clichés. Un exemple : les elfes, si beaux, civilisés et fiers. Pourquoi ne pas s'inspirer des nazis et en faire une civilisation xénophobe, persuadée de sa supériorité raciale au point de vouloir soumettre les peuples inférieurs (nains, humains) et de génocider ceux qu'ils jugent indignes (orcs, gobelins) ? Ca peut être intéressant, et ça sort des elfes sages avec leurs plumes là-où-je-pense (désolé, les elfes m'énervent ^^).

Tu peux toujours innover, même dans un genre qui peut paraître sclérosé. Encore faut-il refuser la facilité...

Citation :

Bien sûr que oui. Par contre, pour faire une histoire innovante, il te faudra rompre avec les clichés. Un exemple : les elfes, si beaux, civilisés et fiers. Pourquoi ne pas s'inspirer des nazis et en faire une civilisation xénophobe, persuadée de sa supériorité raciale au point de vouloir soumettre les peuples inférieurs (nains, humains) et de génocider ceux qu'ils jugent indignes (orcs, gobelins) ? Ca peut être intéressant, et ça sort des elfes sages avec leurs plumes là-où-je-pense (désolé, les elfes m'énervent ^^).

Ça me rappelle un début de nouvelle que j'avais entamé il y a plusieurs années.

Ca s'appelle surtout des Orcs, inventés par Tolkien, et qui sont justement d'anciens elfes, déchus...
Si mes souvenirs sont bons, ma lecture du SDA remontant à pas mal d'années...

En fait, les orcs existaient avant tolkien hein. C'est juste qu'une fois de plus, il a tourner des créatures mythologique à sa sauce et tous ceux après lui ont suivit tels des moutons.

Revan a écrit:

Ça me rappelle un début de nouvelle que j'avais entamé il y a plusieurs années.

Cela signifierait-il que tu es, toi aussi, agacé par ces petits prétentieux et hautains aux oreilles pointues ?

Citation :

Cela signifierait-il que tu es, toi aussi, agacé par ces petits prétentieux et hautains aux oreilles pointues ?

Pas vraiment agacé. Mais ça rompait un peu avec ce cliché. Des elfes esclavagistes qui tenaient l'humanité en laisse. Des elfes "sauvages" comme les Avari de Tolkien (mon imagination travaillait sur cette branche elfique très peu évoquée par Tolkien et seulement dans le Silmarillion).

Je suis trop admiratif de Tolkien pour critiquer les Elfes gracieux et immortels héhé

Citation :

Pas vraiment agacé. Mais ça rompait un peu avec ce cliché. Des elfes esclavagistes qui tenaient l'humanité en laisse. Des elfes "sauvages" comme les Avari de Tolkien (mon imagination travaillait sur cette branche elfique très peu évoquée par Tolkien et seulement dans le Silmarillion).

Je suis trop admiratif de Tolkien pour critiquer les Elfes gracieux et immortels héhé

Avant de définir l'univers de mon roman (Armort) dans un moyen age inversé (dominé par l'enfer et son panthéon) j'avais pensé à prendre un univers Tolkienien et l'inverser (domination total d'un Sauron local, avec des Elfes vampirien, ...

Mais j'ai renoncé (il faut dire que je sortais d'un roman ou le contexte est la guerre Elfe noir contre Elfe clair dans un univers mythologique Scandinave. Donc j'ai préféré exloiter un univers completement différant)

mais l'idée d'Elfe sanginaire et dépravé est déjà présen te dans quelque une de mes nouvelles (j'adore!)

++

Faust Federel a écrit:

Bien sûr que oui. Par contre, pour faire une histoire innovante, il te faudra rompre avec les clichés. Un exemple : les elfes, si beaux, civilisés et fiers. Pourquoi ne pas s'inspirer des nazis et en faire une civilisation xénophobe, persuadée de sa supériorité raciale au point de vouloir soumettre les peuples inférieurs (nains, humains) et de génocider ceux qu'ils jugent indignes (orcs, gobelins) ? Ca peut être intéressant, et ça sort des elfes sages avec leurs plumes là-où-je-pense (désolé, les elfes m'énervent ^^).

Déjà fait, Casus Belli avait publié une campagne de jeu de rôle pour AD&D et Rolemaster sur ce thème en 1998.

Et puis, les Melnibonéens de Moorcock, c'était déjà de fait des "elfes" tolkiennesques inversés.

On peut évoquer les Elfes Noirs des Chroniques de Krondor. J'avais beaucoup apprécié ce détournement de l'elfe immortel et sage ^^ (Enfin dans les quatre premiers romans, après ça devient un petit peu ennuyant)

En fait le travail de "déconstruction" de la high fantasy classique a plus que déjà été fait, maintenant il serait temps de reconstruire des choses qui dépassent un peu le postulat de la parodie cynique.

Oh l'idée des elfes "nazis" je l'avais prévu ! Enfin c'est pas des Elfes chez moi, c'est plutôt un peuple plus originel à celui des sorciers qui s'appellent les Mandrags et qui ne sont plus nazis mais ont désiré à une époque exterminer la race des sorciers, ce qui a finalement conduit à leur défaite et ils appartiennent maintenant à une société presque morte où seuls les gouverneurs et leurs sous-fifres sont véritablement reconnus tant la population est dispersée.

Et pour ce qui est des gobelins, en fait j'avais prévu que depuis un demi-siècle leur roi légitime avait disparut et que sont suppléant avait au fil des années corrompu un grande partie de la race, en faisant des créatures craintes de tous. Mais il demeure des gobelins bons qui tente de mener une vie normale loin des représailles de leur peuple (par exemple en se faisant passé pour des nains).

Enfin voilà c'est deux exemples par lesquels j'ai essayer de casser un peu les clichés de la fantasy traditionnelle avec des êtres supérieurs (même s'ils ne sont pas des elfes, car non immortels mais beaux et majestueux, s'en est un peu inspirer) dont la puissance est en déclin du fait de leurs erreurs passées et des gobelins divisé en une société perfide qui domine et une autre clandestine qui tente de se faire une place (d'ailleurs dans mon histoire le véritable roi sera libéré, mais cela ne constitue pas une trame importante du récit, juste la résolution d'une intrigue).

pblegion a écrit:

Déjà fait, Casus Belli avait publié une campagne de jeu de rôle pour AD&D et Rolemaster sur ce thème en 1998.

En même temps, c'était prévisible : l'aspect "race supérieure" des elfes s'y prête fort bien.

Dans un rôle totalement inversé, le traitement des elfes est, dans le jeu vidéo Dragon Age (le 1er) très intéressant : leur pays a été ravagé, leur race réduite en esclavage par un empire humain autoritaire. Au moment du jeu, cet empire s'est effondré et les elfes ne sont plus esclaves. Cependant, ces derniers sont cantonnés dans un ghetto au sein de la capitale. La plupart sont mendiants ou serviteurs de bas étages, brefs des citoyens de seconde zone. Par moment, l'aspect ghetto dans la capitale et la vie des elfes feraient penser aux ghettos juifs en Europe et c'est plutôt bien trouvé.

Bref, on peut renouveler le genre, mais il faut se creuser les méninges... Après, en toute honnêteté, de nombreux très bons romans et/ou série de fantasy se contentent d'une seule race, la race humaine, mais de plusieurs peuples, et je trouve le résultat plus intéressant car bien moins stéréotypés (la saga de la Citadelle des Ombres de Robin Hobb, Le cycle de Ji - surtout les Enfants de Ji - de Pierre Grimbert, la Rose du Prophète de Margaret Weiss... plus plein d'autres mais qui ne me viennent pas spontanément en tête...).

Ou alors, quitte à vouloir un bestiaire diversifié, créez vous même vos races.

Citation :

Ou alors, quitte à vouloir un bestiaire diversifié, créez vous même vos races.

C'est sans doute la chose la plus sensée à faire. Dans les Royaumes d'Epines et d'Os, Greg Keyes a inventé plusieurs races comme les sefrys et les skasloï. Cependant, c'est très casse-gueule; l'auteur ici s'en tire très bien. À vrai dire, il n'y a quasiment aucune description de la deuxième race qui n'apparaît que de façon anecdotique. Pour l'autre, ils sont quasiment humains à part des différences subtiles.

Le truc, c'est qu'il y a risque de retomber sur des choses déjà inventé. Par exemple, les Drémoras de The Elder Scrolls sont très proches des démons ennemis du personnage principal dans Prélude aux Neufs Princes d'Ambre. C'est un exemple parmi tant d'autres.

Mais la création de race reste un processus passionnant mais compliqué. Il faut pouvoir être crédible ce que nombre de jeunes auteurs de fantasy rechignent parfois à faire.