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 Logiciel de correction : risque de briser l'authenticité de la création ?

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TITAN
   
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TITAN  /  Gloire de son pair


Bonjour/Bonsoir à toutes et à tous,

Il y a beaucoup de posts sur les logiciels de corrections, qui vont du simple correcteur intégré aux logiciels de traitement de texte (word, Libre Office...) aux logiciels plus performants tels que le célèbre Antidote.

Beaucoup d'entre vous sont friands d'Antidote et Cie et une réflexion m'est venue à l'esprit : n'y a-t-il pas un risque que l'oeuvre littéraire perde en authenticité avec ces logiciels ? En effet, lorsque vous soumettez votre texte au logiciel, celui-ci va proposer des corrections, non seulement orthographiques mais aussi de forme (répétitions, propositions de synonymes....). Et vous allez parfois (bêtement ou non) faire confiance aux programmes informatiques et accepter les suggestions. Mais justement, il s'agit d'un robot, d'un code informatique, d'un ensemble d'opérations qui répond à un cahier des charges précis.

En remplaçant le mot par un autre mot proposé par le logiciel n'est-il pas à une atteinte à la création ? Le fait d'utiliser un logiciel de correction ne prend-t-il pas le dessus sur la création personnelle ? Je pense aux auteurs d'un autre temps (sans forcément remonter à la nuit des temps) comme V.Hugo, A.Gide ou même plus récemment M.Houellebecq... qui n'ont jamais utilisé de logiciels de correction. Leurs oeuvres sont donc restées authentiques jusqu'au bout, la création littéraire n'a pas été entachée par un logiciel informatique.

Une autre réflexion me vient à l'esprit : en utilisant un logiciel de correction, surtout développé comme Antidote, ne sommes-nous pas devenus feignants et inattentifs ? Personnellement, je trouve que c'est dommage que certains confient à un logiciel le travail qu'ils sont censés faire eux-même. En utilisant Antidote par exemple, on a probablement cette réflexion : "c'est bon, le logiciel va faire le boulot à ma place, je vais me concentrer sur autre chose". J'ai un peu l'impression que le logiciel diminue l'attention, qu'il nous pousse à ne pas traquer les fautes/répétitions comme le faisaient les auteurs "d'avant". Déjà que globalement, dans la société, il y a eu une diminution de la rigueur. Aujourd'hui, les gens ne sont pas aussi rigoureux que l'étaient ceux de la "vieille époque", beaucoup d'entre nous ("nous" au sens global, pas uniquement les JE) négligent la langue, font bêtement confiance aux suggestions des logiciels. Et ceux-ci, à mon avis, ne font qu'accentuer cette négligence.

Qu'en pensez-vous ? (Je tiens à préciser que vous êtes beaucoup de pro-logiciels, mais moi, bien que je respecte votre choix, je ne suis absolument pas favorable à ces logiciels, donc ayez des réponses constructives, pas des réponses types : "toi t'as rien compris").
 
Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


Yo,

en faite moi j'utilise le correcteur de LibreOffice et celui d'antidote. Et n'étant pas très fort en orthographe et grammaire qui ne sont que des conventions construites et assez arbitraires et qui m'ont toujours barbé, je dois avouer que ça m'aide pas mal à dé véroler mes textes (et encore ça enlève pas tout, me dit-on). Mais pour rejoindre ce que que tu dis, Antidote montre facilement :
- les phrases longues
- les répétitions
- l'utilisation de verbe dit faible (faire, être, avoir)
- et d'autres trucs que je regardes pas (forme passive, niveau de langage, régionalisme)

et je me base clairement sur les 3 premières options et je m'en sert effectivement pour changer le texte final. Je me dis lors de l'écriture:  je crache mon texte à toute allure ensuite je verrais où se trouve les répétitions, verbe faible et autre avec antidote, car pour le coup je n'ai pas la volonté, ni l’envie de porter mon effort à les rechercher. Et c'est d’ailleurs pour cela que je cherchais un logiciel qui me permettent de faire ça. Disons que ça ne m'a pas rendu feignant, je l'étais déjà. Donc c'est pour ça que je l'utilise. Est ce que c'est bien, est ce que c'est pas bien ? je sais pas, mais c'est comme ça que je procède et je pense que j'écrirais peut être pas si j'avais pas ça. Mais oui dans ce cas là le logiciel Antidote a une influence sur le résultat final. Mais moins le correcteur orthographique et grammatical, qui permettent eux d'être juste dans les clous.

Après tu pourrais avoir la même interrogation vis à vis d'un correcteur humain, et à mon avis ils ont une influence bien plus importante qu'un correcteur logiciel. Un humain pourra te dire de carrément réécrire toute une partie de ton texte, ce qu'un correcteur logiciel ne fait pas. En fait dès lors qu'un correcteur t'aide à corriger et repenser ton texte, tu peux te dire que ton texte commence déjà à t'échapper.
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LuigiR
   
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LuigiR  /  Bile au trésor


Salut Titan,

Je pense que l'outil sur lequel tu écris influence ton écriture.
Un texte écrit sur un ordi avec un correcteur n'est pas comme un texte écrit sur un ordi sans correcteur.
Le style de Simenon et Hemingway est surement lié au fait qu'ils écrivaient à la machine à écrire.
Et sûrement, il y a 50 ans, certains pensaient que les textes écrits au stylo bille n'étaient pas les mêmes que ceux écrits à la plume.
Est-ce grave ? Non, je ne pense pas. Rien ne t'empêche d'écrire ton roman à la plume d'oie.
Personnellement, j'utilise libreOffice et grammalecte (libre et gratuit). Je trouve que ca me fait gagner du temps. Les mots viennent surtout de l'intérieur de ma tête, pas tellement de Grammalecte.
 
Vasec
   
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Vasec  /  Clochard céleste


Antidote me permet de relever toutes mes inattentions, surtout celles qui passent après X relectures, ainsi que les phrases trop longues et quelques accords un peu chiants. Sinon je trouve que c'est une aide qui ne dénature pas le texte et j'apprends de nouvelles règles. A chaque fois que je suis devant un vrai dilemme je m'en vais travailler la règle sur un site web.

Pour l'instant antidote est extrêmement utile sans ne rien gâcher.
 
TITAN
   
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TITAN  /  Gloire de son pair


Jdoo, justement, tu dis qu'Antidote relève les phrases longues, les répétitions et les verbes "faibles", mais justement ceux-ci font partie de la création littéraire. Imaginons que Proust utilisait Antidote en 1900, ses oeuvres ne seraient pas celles qu'on lit actuellement puisqu'il est réputé ses phrases à rallonges, c'est justement un peu sa "signature". De même pour J.K Rowling qui aime beaucoup les verbes "faibles" et pourtant son oeuvre est considérée comme l'une des plus belles oeuvres de la jeunesse contemporaine.

Justement, c'est ce que je veux pointer du doigt : les textes ne sont-ils pas formatés par les logiciels au détriment de la création littéraire ? Les redondances/syntaxes/verbes faibles qui ne sont pas "admis" par Antidote font malgré tout partie de la création littéraire. Les utilisateurs d'Antidote et Cie ne formatent-ils pas un peu leur écriture ? Est-ce que c'est pour autant qu'une "erreur/remarque" est émise par un logiciel qu'il faut la considérer comme étant quelque chose à ne pas faire ou à reproduire ? Par exemple, une répétition d'un même mot dans une même phrase/paragraphe peut être considéré comme étant une erreur par Antidote, mais pas au yeux de l'humain. Ne faut-il pas mieux faire confiance à la création littéraire ? Parfois une répétition d'un même mot peut être davantage percutant que l'utilisation de deux synonymes bien distincts dont l'un a été "conseillé" par le logiciel et que l'auteur s'empresse de rajouter, justement dicté par ce logiciel qui n'a pas d'"âme".

La création n'est t-elle pas formatée par des règles ? Je pense aux poèmes qui avaient des règles bien spécifiques (en vers, qui respectent le nombre de syllabes, les rimes, etc.) et pourtant, la création littéraire en poésie s'est développée, s'est élargie avec l'apparition du vers libre et de la prose.

Concernant le correcteur humain, je suis à moitié d'accord avec toi. C'est sûr que si tu lui demande un avis sur la construction, la syntaxe... il va irrémédiablement modifier l'oeuvre originale. Mais cependant, si tu demandes au correcteur humain de s'attarder uniquement sur les fautes d'orthographe, il ne visera pas les répétitions, les tournures... en l'occurence, la création littéraire restera intacte et originelle.

Luigir, oui je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait que l'outil sur lequel on écrit influence l'écriture. Selon les personnes, les outils auront plus ou moins d'influence sur la création littéraire. Mais après, là, il s'agit plutôt d'une question de perception par le cerveau, par exemple, j'arrive mieux à écrire sur ordinateur que sur papier puisque le texte est plus clair et plus lisible. Et pour aller plus loin on peut même parler de la typographie qui influence également l'écriture (certains ont besoin d'écrire en Times New Roman, d'autres en Calibri, ou en Georgia dans mon cas, d'autres préfèrent en gras, en taille 12 ou 16). Là, à mon avis, il n'est pas question de création littéraire mais de confort visuel.

Ici, les logiciels de correction n'influencent pas le processus d'écriture mais le texte post-écriture. Les logiciels modifient le texte, qui lui est déjà influencé par l'outil (cahier, ordinateur...).
 
Quentin_RAFFOUX
   
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Attention ! Antidote est un outil puissant, mais produit encore de trop nombreuses erreurs.

Je l’utilise comme les autres afin de réduire les lourdeurs nuisant à la lecture (répétitions, phrases longues, verbes ternes, etc.). Écrivant généralement des nouvelles ayant pour objectif d’être punchy, c’est indispensable pour gagner du temps. Et c'est toujours une relecture supplémentaire pour les typos.

Aussi, le mode dictionnaire permet d’élargir son vocabulaire et d’aller puiser dans certains champs lexicaux. Il est facile de collectionner les synonymes, mais c’est un jeu dangereux avec la langue française tant il peut exister d’infimes subtilités. Antidote possède ainsi un fort atout pédagogique.

Au final, c’est un peu comme tous les outils : il faut l’utiliser avec modération et avec un certain recul. Tout dépend de ce qu’on compte faire de notre texte et du degré de personnalité qu’on souhaite y intégrer.
Il n’y a toujours pas de bouton de correction automatisée donc l’humain a encore son mot à dire et doit assumer sa responsabilité Smile
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Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


Si, je pense effectivement que le logiciel peut t'influencer, te suggérer des choix. Mais je ne sais pas si c'est si grave que ça. Au final on parle de création, mais je ne sais pas si on créait ou si on trouve la phrase qui nous semble la mieux faite. Dans ce cas là le logiciel de correction t'aiderait à trouver la phrase qui te semble la meilleur. Cela dit, chacun utilise l'outil comme bon lui semble, et effectivement je comprend que des auteurs, veulent le moins d'influence possible dans leur œuvre, on pourrait dire que c'est une démarche idéaliste à la Descartes où l'on postule que l'esprit peut tout et n'a pas besoin d'aucune aide pour la "création" et que l'esprit est pure machine à créer et qu'il ne faut pas l'influencer ou la souiller d'aucune façon. Mais personnellement j'ai du mal à y croire, et j'utilise toutes le béquilles possibles et imaginables pour me pousser à écrire, je pense que c'est plus une approche constructiviste ou structuraliste en ce sens où j'ai du mal à imaginer que mon cerveau puisse fonctionner sans levier extérieur (où le correcteur ne serait qu'une influence parmi un océan d'autre stimuli). Je suis d'autant plus à l'aise avec ça que moi je n'ai aucune démarche artistique en soit. Je ne suis pas en quête d'absolu, ni d’authenticité. Je n'écrit pas comme Proust (tu m'étonnes...) ni comme Houellebecq et je suis pas sûr qu'en la matière comparaison soit raison. Donc je n'ai pas de scrupule à "tricher" dans ce que je "créais". Et je serais même tenter d'en faire mon fond de commerce. En fait ce n'est pas grave de tricher si on le fait sincèrement.
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Tengaar
   
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Tengaar  /  (de Dunkerque)


TITAN crois-tu vraiment que Victor Hugo a accouché miraculeusement au premier jet de son œuvre ?
Non, cette dernière a été lue, corrigée, éditée par des correcteurs humains qui ont pointé des défauts exactement comme Antidote les pointe aujourd'hui.
La seule différence c'est que ce qui était considéré comme la belle plume de l'époque n'est plus celle de maintenant. Ce n'est pas Antidote qui empêche d'avoir des phrases longues à la Proust, ce sont les exigences éditoriales du moment. Antidote est programmé pour refléter ce que le marché à un instant T considère comme "la belle langue" et par extension ce que les lecteurs plébiscitent.
Et oui, le marché du livre est d'abord commercial avant d'être purement artistique. Grande découverte. La publication en journal à l'époque des Balzac, Hugo et Zola était aussi une contrainte commerciale qui a formaté dans une certaine mesure les œuvres de ces auteurs et elles n'en sont pas moins reconnues comme des œuvres littéraires. Parce qu'une grande œuvre littéraire parfaite non publiée restera ignorée voire disparaitra dans l'indifférence générale et au final ce qui reste est bien au croisement du style et du commercial.
Voilà ma réponse à cette question que je trouve un brin oiseuse.
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Bonjour TITAN, bonjour tout le monde.

Quel intéressant sujet et quelle intéressante question. Smile  (sans ironie)
Merci de l'avoir posée au moment où je teste justement un logiciel de correction orthographique.

Je regarde ton profil et je vois que tu affiches hardiment 121 ans ! Bon anniversaire alors. Je suis admiratif.
Non que je pense qu'il soit obligatoire d'afficher son âge, loin de moi cette pensée, mais en tant que formateur, je ne m'adresse pas de la même façon à un ado qu'à un septuagénaire, ne serait-ce que pour une question de respect de ce qu'ils sont que par respect de leur culture. Aussi pour mieux comprendre leur grille d'analyse. C'est la base de la pédagogie.
Bref.

Il me semble, de par tes propos (je me trompe certainement) que tu n'utilises ou n'a pas souvent utilisé de logiciels de correction orthographique. Car alors, tu saurais que ce que te retournent les programmes ne sont que des SUGGESTIONS et pas du tout des injonctions à suivre leurs propositions.
Je comprends mal :
- La différence qu'il y a entre chercher le synonyme d'un mot avec un logiciel de correction et l'utilisation d'un dictionnaire papier.
- La différence qu'il y a entre chercher soi-même par de nombreuses relectures les synonymes dans un texte ou confier cette recherche à un programme.
- La différence qu'il y a entre se relire mille fois à haute voix pour détecter les phrases longues ou mal équilibrées et le fait de demander l'aide d'un logiciel.
- La différence qu'il y a …

Bref ! Tu m'auras aisément compris. Ce travail de relecture, de perfectionnement de nos écrits, nous le faisons de toute façon comme le fais si justement remarquer Séléné. Nous traquons les fautes d'orthographe pour ne pas être trop ridicule devant les ME à qui nous envoyons nos manuscrits.
Un logiciel fait ce travail dix millions de fois plus vite que nous.
En quoi, les suggestions d'un logiciel amoindriraient notre créativité ?
Tu veux laisser une répétition pour cause de figure de style... ? Ok, pas de problème. Tu la laisses. Tu dis juste au programme que ça, c'est exprès et qu'il passe son chemin.
Je suis et de très loin, de l'ancienne génération, certainement l'un des doyens en ces lieux.
Mais comme dirait quelqu'un, je ne sais plus qui, mais je trouve qu'il a raison face à la 5G, je ne suis pas Amish et je n'ai aucune envie de revenir à la lampe à huile et à la plume d'oie.

Alors pour ce qui me concerne et pour répondre à ta question que je trouve fort pertinente, non, je ne crois pas, bien au contraire, que les logiciels de correction amoindrissent la créativité.
Bien au contraire, parce qu'ils nous montrent des possibilités que sans eux, nous ignorerions encore et que nous n'aurions pas pu utiliser dans nos textes pour les enrichir. Sauf à passer des heures dans les vieux bouquins papier qui s'usent et sentent l'encre moisie, voire la poussière et les acariens.

Par ailleurs, passer dix fois moins de temps à corriger nos premiers jets, libère du temps pour écrire d'autres romans. Par exemple. Et quand on arrive à un certain âge, le temps qui vous reste… ça compte.

En toute vieille amitié, Philippe.    Wink
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Oui ça se sent qu'il est limité comme dans l'argot ou des expressions populaires; que c'est comme un instit' qu'il réagit. Aussi les anglicismes , hispanismes et autres belgismes helvétiques et luxembourgismes...
Ceci dit il est produit par des québécois et eux tiennent absolument à préserver la langue française car à part la Guyane, c'est le seul endroit du continent américain qui est vraiment francophone
Par contre pour les répétitions, les espacements et la ponctuation il est parfait
 
Mikaroman
   
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Mikaroman  /  Jeune et fringant retraité


En toute logique, si on voulait garder la pureté d'un texte, on devrait aussi conserver les ratures lors de sa conceptions, parce que, mine de rien, elles participent à la volonté d'écriture. (et à bien des égards, elles renseignent plus sur la volonté d'écriture que le texte lui même, puisqu'elles indiquent les directions où l'auteur ne voulait pas aller)

Et pourtant nous enlevons ces ratures, et nous avons tellement bien intégré qu'il est bon de les enlever que la plupart d'entre nous avons adopté l'usage de l'ordinateur car il permet d'effacer, recoller, réécrire jusqu'à ce que le texte nous satisfasse.

Lors de la procédure de correction d'un texte, de sa réécriture, il arrive qu'en tant qu'auteur on finisse par saturer et la plupart des textes ne sont, au final que des "bon, ça ira bien comme ça" (soyons honnête, si un auteur était parfaitement content de son œuvre, il arrêterait d'écrire pour rester sur un chef d’œuvre). Nous voyons les défauts, mais nous n'arrivons pas à faire mieux alors nous nous arrêtons. L'outil informatique permet de faciliter cette réécriture, plus besoin de réécrire ce qui fonctionnait, il suffit de travailler sur ce qui ne fonctionne pas, ce qui n'est pas raccord... Le fait que le travail soit facilité permet d'avoir plus d'énergie pour le faire avant d'arriver à ce point de saturation où on juge que le résultat est satisfaisant. Et de ce coup permet que le texte corresponde mieux à notre intention d'écriture que si on avait du l'écrire à la main par exemple.

Quand les textes étaient gravés dans la pierre, il arrivait qu'ils soient utilisés tels quels, avec les fautes (ou quelques ratures plus ou moins astucieuses et heureuses). Les archéologues s'en amusent beaucoup.
Quand les textes étaient écrits à la main, ils étaient raturés autant que possible avant d'être finalement écrit au propre dans une version définitive, et le plus souvent sur des feuillets qui permettaient une certaine marge de manœuvre en terme de réécriture que sur des carnets. (et pourtant les carnets existaient déjà). Cela a permis de libérer du temps et de l'énergie à l'auteur pour se concentrer mieux sur le texte
Le traitement de texte a permis que ce travail de réécriture puisse se faire directement dans le texte définitif. Là encore, un gain d'énergie.
Et maintenant les logiciels de correction traquent les répétitions ce qui permet à l'auteur de se concentrer sur son intention d'écriture en lui permettant de ne pas finir par trouver la relecture de son texte fastidieuse trop vite.

Ensuite, on peut être amoureux de son écriture et ne jamais se lasser de se lire et pouvoir ainsi peaufiner son texte jusqu'à tomber en pâmoison, mais la plupart d'entre nous n'entretenons pas un tel rapport fusionnel avec leur écrits. Et dans ce cas, effectivement, le logiciel viendra interférer dans la relation privilégiée que l'auteur a avec son texte, en se mêlant de ce qui ne le regarde pas. Mais pour le commun des auteurs, un outil qui leur permet de préserver de l'énergie en allégeant les taches rébarbatives est une bonne chose : il permet de repousser un peu plus loin encore le moment où l'auteur finit par divorcer de son texte et dit "c'est fini, il est temps de passer à autre chose".
http://romainmikam.free.fr/
 
TITAN
   
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TITAN  /  Gloire de son pair


Tengaar a écrit:
TITAN crois-tu vraiment que Victor Hugo a accouché miraculeusement au premier jet de son œuvre ?
Non, cette dernière a été lue, corrigée, éditée par des correcteurs humains qui ont pointé des défauts exactement comme Antidote les pointe aujourd'hui.

Je n'ai jamais dit que Victor Hugo a écrit du premier coup, que l'oeuvre littéraire est telle ce qu'il avait pondu du premier coup. Je ne dis pas que le correcteur humain n'a pas d'influence, ce que j'explique, c'est que le logiciel Antidote pointe "bêtement" les défauts alors qu'un correcteur humain ne pointera pas forcément. Antidote est un algorithme, un programme informatique qui pointe les défauts sans prendre compte du processus de création, justement régit par des règles, tandis qu'un correcteur humain, lui pointera bien sûr les défauts, mais non sans un certain recul qu'Antidote n'a pas.

Je ne suis pas d'accord, Antidote ne peut pas exactement pointer les défauts comme les correcteurs humains. Pour moi, il est vraiment idiot de comparer un humain à un programme informatique, si ceux-ci sont équivalent aux humains, autant leur confier les décisions de l'État...

Citation :

La seule différence c'est que ce qui était considéré comme la belle plume de l'époque n'est plus celle de maintenant. Ce n'est pas Antidote qui empêche d'avoir des phrases longues à la Proust, ce sont les exigences éditoriales du moment. Antidote est programmé pour refléter ce que le marché à un instant T considère comme "la belle langue" et par extension ce que les lecteurs plébiscitent.

Ah oui tu crois vraiment ça ? Je te ferai remarquer qu'il n'existe pas une "belle langue" plébiscitée par les lecteurs. Chaque maison d'édition à sa propre ligne éditoriale, sa propre affinité avec la langue, je pense à la maison P.O.L qui publie des oeuvres littéraires qui sont sortent justement des "règles", du "format commercial". Chaque lecteur n'a pas la même recherche, n'a pas les mêmes affinités. Il n'existe pas de "recette miracle" pour écrire un best seller (sinon tout le monde serait multimillionnaires).

Citation :
Voilà ma réponse à cette question que je trouve un brin oiseuse

Comme disait Confucius : "Celui qui pose une question risque de passer pour un sot. Celui qui n'en pose pas risque de le rester".

Citation :
Je comprends mal :
- La différence qu'il y a entre chercher le synonyme d'un mot avec un logiciel de correction et l'utilisation d'un dictionnaire papier.
- La différence qu'il y a entre chercher soi-même par de nombreuses relectures les synonymes dans un texte ou confier cette recherche à un programme.
- La différence qu'il y a entre se relire mille fois à haute voix pour détecter les phrases longues ou mal équilibrées et le fait de demander l'aide d'un logiciel.
- La différence qu'il y a …

Justement, tout est dans la démarche.

Pour les synonymes, la différence c'est que par exemple le logiciel va proposer certains synonymes (et pas d'autres) car comme on dit, la langue française est subtile. Le logiciel va proposer bêtement une liste plus ou moins complète des synonymes, qui ne seront pas forcément adapté au contexte de l'oeuvre et l'auteur risque de se limiter à cette liste. Tandis que chercher dans un dictionnaire développe, pour moi, la pensée, quand tu ouvres une page pour un synonyme, celui-ci va te renvoyer à une autre page avec un autre synonyme en fonction de la direction que tu souhaites prendre.

Concernant la relecture, hélas la relecture fait partie du processus de création et en confiant le travail à un programme informatique, tu risques de modifier des choses que le logiciel considère comme mauvaises alors qu'en réalité elles sont bonnes. Et justement, l'auteur peut parfois faire confiance aveuglément à la technologie.

Je prends par exemple les mathématiques, aujourd'hui, l'humain s'appuie (souvent bêtement) sur des programmes informatiques qui vomissent des flopées de calculs, et justement, c'est ce qu'on reproche. Aujourd'hui les ingénieurs ne sont plus capables de penser par eux-mêmes, enfin pas comme ceux d'avant. De nos jours, l'humain fait un peu trop confiance à la technologie, il se repose sur elle en se disant : "c'est bon, les logiciels sont programmés pour faire le boulot sans se tromper". Regardons les gens d'aujourd'hui, honnêtement, ils ne savent plus faire des divisions, des multiplications, des calculs mentaux... parce qu'ils s'appuient sur les technologies.

Bien sûr, je ne dis pas qu'il faut vivre comme les Amishs mais qu'il faut prendre un recul sur la technologie, sur la "pensée informatique".

Après, chacun est libre d'utiliser Antidote et Cie comme il l'entend.


 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Quand on fait appel à un coach ou à un relecteur pro, on voit ce qu'il manque à ce correcteur
La compréhension profonde ou mi-profonde du texte en incluant le style de l'auteur...
Un coach saura trouver des liens manquants et restaurer le lien entre 2 paragraphes tout en respectant le style de l'auteur + des tas d'autres choses qui rendront votre texte + lisible et compréhensible
Antidote sait pas faire cela mais c'est pas ce qu'on lui demande en même temps
 
Jdoo
   
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Jdoo  /  Maîtrise en tropes


C'est une question récurrente de la place de l'homme face à des technologies avancées. C'est une angoisse existentielle qui est déjà abordé dans R.U.R. de Capek (qui est grosso merdo la même histoire que terminator quelque part, avec moins de Arnold dedans). Mais je pense que c'est une vraie question qui dépasse même le cadre du correcteur orthographique. Doit-on faire ses divisions soit même ou demander à sa calculatrice ? doit on faire le chemin à pied ou en bagnol, etc..

Et qui sait, ce que les IA vont nous proposer à l'avenir, peut être que t'auras des petits agents intelligent ; à qui t'auras rien demandé, qui vont passer sur les forum d'écrivain et qui feront leur propre commentaire et te proposeront 20 versions corrigés de ton texte que tu sauras plus quoi en foutre. ça sera  une sacrés mise en abîme de  ce qu'est vraiment la créativité.
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Ca me fait penser au dialogue totalement fumé de Ghost in the Shell 2: Innocence dans lequel Batou et Togusa se mettent à se balancer des réflexions sur les cités humaines comme "mémoire externes tentaculaires" avant de se vanner sur le contenu de leurs mémoires externes.  I love you

Tiens justement, ma mémoire interne à moi me souffle d'aller retrouver cette citation sur ma mémoire externe :
"L'art réside dans l'invention concertée et systématique de règles nouvelles, et non dans notre soumission à un code ordinaire des passions ou de l'imitation qui a un nom vulgaire « inspiration » et n'excède jamais le degré de subtilité d'une simple signalétique.“ Anne Garréta

Tout est dans le degré de conscience de ladite soumission.
 
   
    
                         
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 Logiciel de correction : risque de briser l'authenticité de la création ?

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