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 Utopie : Le monde littéraire de vos rêves

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fleur-de-lyss
   
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fleur-de-lyss  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Salut!

Je suis allée dans une nouvelle librairie, près de chez moi la semaine dernière. J'ai soulevé de très nombreux romans, lu à peine le titre et quelques lignes pour me dire que finalement, ça ne me tentait pas tellement. En une heure, je n'ai pas trouvé un seul livre qui me donne vraiment envie de le lire. Il y en avait sans doute de très bons, mais il y avait beaucoup de livres à regarder, dont je n'avais pas ou très peu entendu parler que je passais très peu de temps dessus. study J'ai pensé à ces auteurs qui avaient peut-être passé des années à concevoir leur texte, bataillé pour le soumettre, le corriger, et que finalement, il arrive devant moi pour que je décide en voyant seulement le titre qu'il n'est pas tellement intéressant. Drôle de monde...

Le monde littéraire tel qu'il se présente aujourd'hui présente des failles essentielles, telles que :
* La difficulté importante à trouver un éditeur
* La surproduction littéraire (malgré de très nombreux refus)
* La durée de vie réduite d'un roman (quelques mois à peine)
* La rémunération faible des auteurs
* La polarisation du monde éditorial (grosses ME vs minuscules ME)
* La place complexe de l'autoédition.


Si vous pouviez réinventer le monde du livre, comment serait-il? Smile
 
Radischat
   
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Radischat  /  Guacamole de radis rouges


Une question trèèèès intéressante. Il va me falloir un peu de temps pour réunir mes idées sur le sujet, mais j'ai hâte de voir ce que les autres ont a dire !
 
Bakers Dozen
   
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Bakers Dozen  /  Homme invisible


Bonjour Fleur de Lys.  Very Happy

Ai-je l'honneur d'écrire à une camarade royaliste ? Dieu et le Roi ?

Quelle que soit la réponse, je te remercie de nous poser cette question inspirante, à laquelle j'ai pris beaucoup de plaisir à réfléchir.

Pour ma part, voici comment je procéderai :

1. En guise de mise en jambe et d'exemple, je commencerai par pendre Virginie Despentes avec les tripes de David Foenkinos, non sans l'avoir au préalable faite battre copieusement à l'aide des membres arrachés d'Isabelle Carré. Cette dernière sera elle même plongée dans une cuve de vinaigre en plexiglas pour l’empêcher de se vider trop vite de son sang, et pouvoir ainsi assister à toute la scène durant sa lente agonie ; ceci qu'elle le veuille ou non, puisque j'aurais pris soin de lui découper les paupières avec un couvercle de conserve rouillé.

2. La qualité moyenne de la production littéraire française s'en trouvant sensiblement améliorée, je m'attaquerai ensuite au problème des librairies. Dans un premier temps, je ferai allumer de grands brasiers devant la plupart d'entre elles en utilisant les tonnes de livres merdiques dont elles regorgent (développement personnel, témoignages poignants, romances anglo-saxonnes, polars, fictions historiques, philosophie vulgarisée, autobiographie de personnalités, saga de fantasy, etc...) Par pure ironie et parce qu'on m'a obligé à le lire à l'école, j'exigerai que le journal d'Anne Franck soit utilisé comme allume-feu.

3. Quand les-dits brasiers resplendiront à la manière des étoiles qui brilleront dans mes yeux émerveillés, j'ordonnerai à la foule - car j'ai espoir que ce sera un beau moment de liesse populaire - de précipiter les libraires dans les flammes. Ca devrait suffire à enseigner aux survivants que professer un sincère amour de la littérature pour ensuite mettre en devanture la dernière daube à la mode n'est pas une attitude acceptable.

4. Lutte contre la surproduction : les écrivains devront d'abord se couper une phalange afin de démontrer leur volonté, devant un aréopage composé de vingt juges triés sur le volet. Ceux-ci étudieront ensuite le manuscrit d'un bout à l'autre avec le plus grand sérieux pour déterminer s'il mérite ne serait-ce que d'être lu. Le cas échéant, l'auteur recevra l'imprimatur inconditionnelle pour un tirage conséquent. Inutile de préciser le sort que je lui réserve a contrario.

5. Pour ce qui est du salaire, j'interdirai formellement la rémunération marchande, ceci pour m'assurer que les gens moyens, la partie protubérante de la courbe en cloche, ne puisse plus jamais dicter sa loi. Le système sera remplacé d'un côté par le mécénat des classes supérieures, et de l'autre par un comité composé de débiles légers et profonds, qui auront à charge de distribuer de grosses sommes d'argent aux auteurs de leur choix.

6. La littérature française étant désormais sauvée, je n'aurais plus qu'à me cloner, puis à me tirer une balle dans la tête. La seule manière pour moi de recommencer une nouvelle existence dans un monde des livres où je n'aurais plus jamais à supporter la vue d'une immonde larve en couverture du dernier conte lénifiant sur les vertus du vivre-ensemble, - expression dont l'emploi sera punie par la peine capitale-, ou encore celle des prouesses intellectuelles d'une Marie-Charlotte qui nous livre son vibrant plaidoyer contre l'intolérable censure que fait peser la société patriarcale sur l'existence des menstruations.

Voilà, en gros, à quelle sauce je réinventerai la chose.

Certains trouveront peut être ça légèrement excessif haha Utopie : Le monde littéraire de vos rêves 770102

Alors on va faire comme si c'était juste de l'humour noir.
 
fleur-de-lyss
   
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fleur-de-lyss  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Salut Bakers Dozen!
Spoiler:

Tu m'as beaucoup fait rire! Ton paragraphe sur les libraires m'a fait penser à celle que j'ai vue la semaine dernière, qui conseillait le dernier Amélie Nothomb ou le dernier Musso quand on lui demandait un livre pour offrir...

Je pense que la question du mécénat est intéressante. Globalement, le monde du livre me fait penser à celui du CD et il est clair que la musique fonctionne à présent complétement autrement, sans avoir disparu pour autant. Je peine toutefois à envisager quelque chose d'analogue, mais la loi du marché n'est en tout cas pas très probante.

Tu as épargné un domaine: que fais-tu des plateformes d'écriture? Wattpad, Scribay...? Il me semble que ces plateformes font désormais partie du paysage littéraire à part entière Very Happy
 
Bakers Dozen
   
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Bakers Dozen  /  Homme invisible


Fleur, ce smiley souriant semble indiquer que tu prends un certain goût à lire des horreurs. Et à mon humble avis, c'est tout à ton honneur.

Malheureusement, notre amie Red-Scarf m'a signifié en privé que j'avais dépassé mon quota en la matière. Par conséquent, il va te falloir imaginer ce que j'ai très envie de faire aux PDG de Wattpad et Scribay à l'aide des éléments suivants :

- 10 mètres de fil barbelés
- Un pistolet à clous
- Une baïonette Glock 78
- 25 annuaires
- Un grand tube de vaseline
- 3 lapins nains affamés
- Un professeur de spéléologie pour lapin nain
- Des carottes fourrées à la cocaïne
- Une boîte de cure-dents
- L'album de Wejdene
- Une bouteille de Romanée-Conti
- Un bombardier nucléaire russe Tupolev Tu-160

Si un jour tu t'ennuies dans le bus, tu peux essayer de deviner quel serait mon modus operandi.
Un indice : C'est formellement interdit par le code pénal, la Bible, le Coran, la Convention de Genève et le manuel des castors juniors.

Amuses-toi bien Wink
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


JE aussi fait partie des plateformes littéraires ; ainsi que nombre de forums d'écriture, blogs et sites d'écrivain·es.

Il me semble que le modèle économique vers lequel vont certaines maisons d'édition, comme publie.net, est intéressant : modèle de l'abonnement (comme pour les plateformes de films ou de musique). L'impression à la demande pourrait dans le futur pallier à l'un des problèmes de la surproduction éditoriale, qui est le pilonnage massif de tirages à peine écoulés, considérés périmés au bout de trois mois.

Après, j'aime bien la manière dont se structure le paysage littéraire français contemporain – beaucoup de traduction d'écritures allophones ou anciennes, vivacité de la petite édition et des revues, présence de la littérature sur le web. Je regrette simplement que la publication et l'écriture web tardent tant à acquérir leurs lettres de noblesse (et un modèle économique viable pour les créateur·ices du web, qui le plus souvent ne retirent pas un euro de leur travail).

(Il y a quelque chose de paradoxal à afficher une forme de haine envers Wattpad et Scribay quand on publie sur JE, non ? l'unique différence, mis à part quelques variations dans l'éditorialisation du contenu, entre ces plateformes, c'est que les premières sont propriétaires et commerciales, quand les secondes relèvent davantage du web libre)
 
Cédric1987
   
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Un monde où les artistes seraient payés en taux horaire Razz
 
Radischat
   
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Quelques idées comme ça :
- Un monde où les artistes seraient payés  plus qu'une fois ou deux fois par an. Au lieu de donner des avances, les mensualiser sur l'année ou le semestre, et tout le produit des ventes après ça est un "bonus" qu'on toucherait un peu comme un treizième mois ou une prime de fin de contrat.
- Un monde où la sélection des manuscrits se feraient principalement sur le pitch ou synopsis. Je sais que cette idée ne ferait pas l'unanimité, mais ça ferait gagner du temps à tout le monde, auteur.es comme maisons, surtout pour la présélection; ou l'idée plait, ou elle ne plait pas. On voit que ce procédé existe déjà, des gens qui pendant les salons ou les conventions, peuvent présenter leurs pitchs à des éditeurs, une méthode qui donne beaucoup plus de chances aux auteures que le chemin traditionnel.
- Un monde où tout ne reposerait pas sur le livre papier et la présence en librairie et où le pourcentage des livres numériques pourraient vraiment faire vivre, ou au moins mettre du beurre dans les pâtes.
- Un monde où l'édition traditionnelle ne serait pas la seule porte vers la publication lucrative et où d'autres systèmes de publication et de rémunération ne seraient pas vu d'un mauvais œil ou "inférieur" à un contrat d'édition classique.
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Vous savez combien de livres sont édités dans le monde par an ?
soixante-dix mille: OUI 70.000!!
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Oui. Et beaucoup d'entre eux en France !
 
Radischat
   
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Je trouve que c'est très peu au final, tiens.
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Principaux chiffres 2018
Le chiffre d’affaires des éditeurs est passé de 2 792,3 millions d’euros en 2017 à 2 670,1 millions d’euros en 2018, soit une évolution de -4,38%. Le nombre d’exemplaires vendus est, quant à lui, passé de 430 millions en 2017 à 419 millions en 2018, soit une baisse de 2,52%.

J'étais loin du compte finalement
 Embarassed ==>
L'édition de nouveaux livres en France

•Combien de nouveaux livres publiés en France chaque année ?
107 000
(pas mal finalement comparé aux USA qui compte + de 300 millions d'habitants et la Chine 1 milliard 450 millons je crois)

•En 2015, la France s’est située au quatrième rang des pays publiant le plus de nouveaux livres avec 107 000 nouveaux ouvrages, l’équivalent de 1643 titres pour 1 million d’habitants et de 293 nouveaux livres par jour.

•En 1990, 39.200 titres étaient édités par an en France, en 2000 51.900. En 2008, 76 205  et en 2010 79.300 nouveaux livres ont été publiés.

==================
En 2015, la Chine a publié 470 000 nouveaux livres et les États-Unis, au deuxième rang, près de 339 000 ouvrages. (Source : International publishers association).
Vu la liberté d'expression bien connue régnant en Chine, je me demande de quoi ces livres parlent Embarassed Twisted Evil
 
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Invité  /  Invité


Le monde du livre se réinvente en continue.
La seule chose que j’aimerais peut-être voir changer c’est la notion d’auteur. Qu’elle soit moins centrale. Mais ça ne signifie pas grand chose. C’est l’époque.

Nous sommes passé d’un désert où chaque livre était une oasis, au monde du déluge, où le moindre ouvrage est perdu dans un océan d’écrits. Je trouve cela très bien ainsi. Chaque âge réinvente les manières de se perdre et de se trouver. Aujourd’hui règne la quantité et c’est la singularité qui nous en émancipe.

Donc chaque livre était un rite et c’est désormais une rencontre.
Chaque livre est une rencontre.

C’est sans doute ça mon utopie Surprised
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Seb a écrit:

Nous sommes passé d’un désert où chaque livre était une oasis, au monde du déluge, où le moindre ouvrage est perdu dans un océan d’écrits. Je trouve cela très bien ainsi. Chaque âge réinvente les manières de se perdre et de se trouver. Aujourd’hui règne la quantité et c’est la singularité qui nous en émancipe.

Et là-dedans on ne compte plus tous les livres qu'on ne trouve plus qu'en format PDF uniquement.
soit par ce que ce sont des ouvrages trop anciens dont il ne reste plus que quelques exemplaires à la Bibliothèque Nationale ou aux Archives, soit parce que l'éditeur ne tient pas à les rééditer
Par exemple un moment le grand physicien autrichien Pauli, prix Nobel de physique, a suivi une psychanalyse avec Gustav Jung et à la fin ils ont continué après une correspondance. Ça donne une sorte de délire qui anime certains physiciens parfois un peu ésotéristes sur les bords et sur le rapport entre l'esprit et le corps, la conscience et l'inconscient d'un côté et la physique quantique de l'autre laquelle  physique quantique donne (rait) un support ou justification scientifique pas toujours clair, c'est le moins qu'on puisse dire
Je ne recommanderai pas forcément ce livre d'ailleurs fort long mais vu la célébrité de leurs auteurs c'est néanmoins intéressant à lire ou parcourir surtout au niveau des hypothèses qu'ils peuvent faire.
Et quiconque a essayé de discuter de choses un peu limites ou borderline avec des physiciens sait de quoi je parle...
Et ben je n'ai trouvé qu'une photocopie mal faite très mal faite même de cet ouvrage , qui n'a plus d'éditeur depuis longtemps: je l'ai retravaillée et ça devient tout à fait lisible
Il se vend des exemplaires de ce livre de correspondance très cher sur eBay et qui sont en plus annotés en rouge brrrr...
 
   
    
                         
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