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 Baby blues

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Le baby blues est (en gros) une dépression (mineure) éprouvée par certaines jeunes mamans peu après l'accouchement.

Pensez-vous qu'un auteur puisse ressentir quelque chose de similaire à l'achèvement d'un roman (ou d'un projet littéraire quelconque) ? En ce qui me concerne, j'ai ressenti une impression de vide abyssal angoissant – soyons clair : j'étais déprimé – quand j'ai achevé mon premier roman. En commencer un second a été salvateur. Il est terminé : "baby blues". Pour le coup, j'en commence un troisième...

Suis-je normal, docteur ?
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


En voyant approcher la fin des corrections d'Howahkan, j'ai eu comme une terreur.
Là, ça commence à aller mieux. Elles ne sont pas encore finies mais... Me commence à me faire à l'idée. Et puis, je me venge sur ma planche à dessin. J'ai recommencé à coller mes personnages sur le papier.
J'ai d'autres univers, aussi. Alors la transition va se faire en douceur, j'espère.
N'empêche que quand je me colle aux corrections... j'angoisse.
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J'ai vécu un gros baby blues après la naissance de mon fils, et non, rien de semblable après avoir terminé mes deux romans. Wink

Pour moi, terminer un livre apporte plutôt un sentiment de libération, donc quelque chose d'agréable. Peut-être parce que j'ai l'impression que les histoires achevées, et couchées sur le papier, ne m'appartiennent plus, déjà. (Contrairement à un bébé, pour poursuivre l'analogie initiale, qui s'installe très concrètement dans notre vie et la bouscule considérablement.)

Mais je peux imaginer ton sentiment, Giratempu. Penses-tu mettre considérablement de toi dans tes histoires ?
 
Chris Red
   
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Chris Red  /  Autostoppeur galactique


C'est un sentiment tout à fait normal Giratempu, je pense que ça veut dire que tu prends énormément de plaisir dans ce que tu fais. Lorsque j'ai terminé mon premier roman, j'avoue que je ressentais une certaine libération, un profond soulagement car il s'agit de ma première création. Avant de commencer, je n'étais pas sûr de pouvoir aller au bout, tu pars vers l'inconnu, tu as envie de le faire, mais tu ne l'as encore jamais fait, et ça représente quand même une certaine quantité de travail.

Mais ensuite, me concernant, lorsque j'ai fini le deuxième, j'ai ressenti encore du soulagement, mais pas que... un sentiment léger apparaissait, que je ne parvenais pas à cibler alors, mais à la fin du troisième j'ai compris ce que c'était. Je prenais tellement de plaisir dans mon histoire que je regrettais presque de finir, comme si j'avais envie d'avoir d'autres choses à écrire dans l'histoire pour continuer à l'écrire, comme si je ne voulais pas quitter cet univers. Bon, mais jusque-là, je savais que j'allais reprendre et continuer. Toutefois, je viens d'aborder le dernier tome de ma saga et là je sens que je ressentirais pleinement ce que tu décris. Et ça, j'avoue que je ne l'avais pas anticipé...
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Coline a écrit:
J'ai vécu un gros baby blues après la naissance de mon fils, et non, rien de semblable après avoir terminé mes deux romans. Wink

Alors, là, devant la mère, je m'incline Wink

Sinon, oui, je m'investis beaucoup dans mes histoires. Je ne sais plus qui avait dit en substance : "mes histoires sont vraies, puisque je les ai inventées". C'est un peu l'idée. À un certain moment du récit, quand l'histoire commence à prendre une certaine densité, quand elle commence à "enfler en moi", les personnages paraissent exister en dehors de moi-même, en ce sens que je ne maîtrise plus vraiment leur destin ; je suis devenu une sorte de témoin dont le rôle ne consiste plus qu'à écrire ce qui me passe par la tête, comme si je subissais l'histoire et non la construisais. Je pense que tous les auteur(e)s de romans ressentent à peu près la même chose : il existe un moment où l'histoire se construit indépendamment de l'idée originale. C'est ce qui m'a fait penser au lien avec le baby blues, car je suppose qu'au stade embryonnaire, l'enfant n'est pas encore totalement intégré (je sais bien que c'est faux, mais je ne pense pas que les choses soient très tranchées). Puis quand le foetus commence à bouger, la mère le sent dans son ventre et elle réalise alors qu'elle n'est plus seule dans son propre corps. Les personnages d'un récit, quand le roman est bien avancé, commencent à se comporter un peu à la manière d'un foetus qui bouge dans le ventre de sa mère. Alors, soyons clairs : je ne suis pas entrain de dire qu'un roman, c'est comme un bébé qui vient au monde. Je suis père de trois garçons, et je sais bien bien que ce n'est pas comparable. Mais tout de même, il y a un peu de ça, non ? Et c'est peut-être aussi pour cela que je ressens une sorte de vacuité quand l'histoire est achevée. Mais peut-être suis-je trop investi et devrais-je prendre de la distance...
 
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Giratempu a écrit:
À un certain moment du récit, quand l'histoire commence à prendre une certaine densité, quand elle commence à "enfler en moi", les personnages paraissent exister en dehors de moi-même, en ce sens que je ne maîtrise plus vraiment leur destin ; je suis devenu une sorte de témoin dont le rôle ne consiste plus qu'à écrire ce qui me passe par la tête, comme si je subissais l'histoire et non la construisais.

Je ressens exactement la même chose avec mes personnages de roman.

Citation :
C'est ce qui m'a fait penser au lien avec le baby blues, car je suppose qu'au stade embryonnaire, l'enfant n'est pas encore totalement intégré (je sais bien que c'est faux, mais je ne pense pas que les choses soient très tranchées). Puis quand le foetus commence à bouger, la mère le sent dans son ventre et elle réalise alors qu'elle n'est plus seule dans son propre corps. Les personnages d'un récit, quand le roman est bien avancé, commencent à se comporter un peu à la manière d'un foetus qui bouge dans le ventre de sa mère.

Je ne suis pas tout à fait d'accord sur la comparaison.
Je ne peux parler que de mon expérience de mère. Mais notamment pour un premier bébé, même quand le foetus bouge, la notion d'enfant reste encore abstraite. On sait que l'on a un bébé dans le ventre, mais on n'a aucune idée sur ce que sera la vie avec ce bébé dans le futur. C'est très idéalisé, d'où la difficulté après l'accouchement à parfois faire coller la réalité d'un petit être plein de besoins sur l'idéal d'un nouveau-né longtemps fantasmé.

Alors que les personnages de roman, comme tu l'écris justement, ont déjà construit leur destin.

Mais peu importe. Smile Ce que tu décris, dans ton "roman blues", finalement, c'est la difficulté à te détacher de personnages qui ont vécu à tes côtés un moment, non ?

Je vois très bien ce que tu veux dire. En réalité, pour ma part, ils ne cessent jamais d'exister. Même si je n'écris plus leur histoire, je continue de l'imaginer. Je trouve d'ailleurs que c'est là le privilège extraordinaire de l'écrivain : construire d'autres mondes, d'autres vies, et s'y réfugier quand on le souhaite.
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Ce n'est pas tout à fait comme ça que je vois le "roman blues"...
L'histoire des personnages peut se modifier tant que le livre est entre nos mains. Une fois qu'il est "accouché", c'est fini.
Par contre, à ce moment-là, ce qui commence, c'est l'aventure du livre lui-même. Il a déjà affronté son propre auteur, le ou les bétalecteurs... Il va rencontrer les éditeurs puis le public. Etre apprécié, négligé ou rejeté. Le "bébé" ce n'est pas seulement chacun des personnages, c'est leur histoire, à tous ensemble.
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Molly
   
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Molly  /  Sang-Chaud Panza


J'ai ressenti deux fois ce fameux "baby-blues", après la naissance de chacun de mes deux enfants. Mais c'était surtout l'angoisse face aux nouvelles responsabilités, l'impression de ne pas y arriver (allaitement etc.), perte de sommeil, grosse fatigue... Et puis je crois que le bouleversement hormonal y était pour quelque chose.

Par contre, achever un roman ne m'a jamais donné ce sentiment, au contraire, j'étais heureuse et fière (et impatiente de voir comment il serait "reçu" par ses futurs lecteurs). Mais ce qui me stresse, c'est le vide entre le roman achevé (qui vit sa vie de son côté, vie que j'observe avec recul) et le nouveau roman à écrire, qui se refuse à moi. J'ai le sentiment d'avoir tout donné, de ne plus rien avoir à exprimer. Une sorte d'épuisement de mes ressources qui se rapproche assez de l'immense fatigue que j'éprouvais après la naissance de mes enfants, finalement, et qui se traduit par un cruel manque d'inspiration.
 
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Je n'ai jamais eu d'enfant donc je ne peux pas faire la comparaison, mais finir un roman, court ou non, réveille plutôt en moi un sentiment de joie, d'intense satisfaction et de fierté d'avoir réussi à terminer ce que j'avais en tête - que le texte en question soit montré à un public par la suite, ou non, n'interfère pas dans ce sentiment, d'ailleurs.

A la rigueur, par rapport aux personnages, je pourrais me sentir triste de les "quitter" alors que j'ai mis tant de cœur, de temps et d'efforts à les imaginer et à développer les histoires. Mais bon, en fait, non, c'est vraiment la joie qui prédomine.
 
Elysée
   
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Elysée  /  Clochard céleste



J'ai une amie qui a tenté le NaNo l'an dernier et qui a fait ses 50 000 mots en 25 jours. Elle a déprimé pendant deux semaines à la suite de cela, parce que vivre intensément quelque chose avec ses personnages et son univers, ça peut nous chambouler... Pour ma part, ce "baby blues" est quelque chose qui ne me surprend pas.
 
   
    
                         
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